8 790 start-up en Île-de-France, ou 36% des start-up de France.


"Plus d’une start-up française sur trois est localisée en Île-de-France", Insee Analyses IdF N°209, Crocis, septembre 2025

Source : les sources Insee sont Fare (2019 à 2022), Liaisons financières (Lifi, 2022) et Flores (2022). Les sources externes portent sur les aides spécifiques aux start-up entre 2015 et 2022 : crédit Impôt Recherche ou innovation de la DGFiP, aides de l’Acoss pour les Jeunes entreprises innovantes ou universitaires, aides à l’innovation (dont les concours i-Lab et i-Nov) accordées notamment par Bpifrance et l’Ademe. Ces sources externes incluent aussi le programme French Tech 120 de la Mission French Tech du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Une autre source externe émane de L’Institut Paris Région et porte sur la localisation des incubateurs et accélérateurs de start-up en Île-de-France.

 

60% exercent dans le secteur de l’informatique et communication (37%) et dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques aux entreprises (23%).

⇒ A la recherche d’une définition du terme start-up.

Le terme start-up ne renvoie à aucune catégorie statistique officielle. Selon la perspective adoptée, ce terme peut qualifier une jeune entreprise innovante, ou bénéficiant d’une forte croissance de son chiffre d’affaires dans ses 1éres  années, ou ayant réalisé d’importantes levées de fonds rapidement après sa création. Toutes les start-up sont, par définition, des entreprises de moins de huit ans.

 

3 définitions qui se complètent et ne s’excluent pas mutuellement :

– La 1ére catégorie, les gazelles, correspond aux entreprises de moins de 8 ans dont le chiffre d’affaires a augmenté en moyenne de plus de 20% par an au cours des 3  dernières années, et comptant au moins 10 emplois salariés en ETP en début de période.

– La 2éme  définition renvoie aux entreprises de moins de 8 ans dont le capital social est supérieur à 200K€ alors qu’il était inférieur à 100K€ 3  ans auparavant, traduisant une levée de fonds significative concentrée dans le temps.

– Enfin, la 3éme définition correspond aux entreprises innovantes, identifiées au travers des aides publiques à la recherche ou à l’innovation qu’elles ont effectivement réussi à obtenir. Ce sont ainsi des entreprises de moins de 8 ans ayant bénéficié d’au moins une aide à l’innovation.

–  Les « licornes », entreprises dont la valorisation dépasse un Md$, ne font pas l’objet de traitement dans cette étude. Certaines d’entre elles peuvent toutefois être incluses dans l’une des catégories analysées, notamment les gazelles ou les entreprises ayant levé des fonds.

⇒ Les start-up en Ile-de France.

♦ En Île-de-France, 361 000 entreprises ont moins de 8 ans en 2022 (30% des entreprises) ; parmi elles, 8 790 (2,4% des jeunes entreprises franciliennes) dont 6 440 innovantes (dont 27 des gazelles et 451 bénéficiaires de levées de fonds), alors que 2 314 ont levé des fonds (dont 64 sont des gazelles). 809 sont des gazelles dont 296 sont intégrées dans l’étude. 
  

♦ Les start-up n’ont pas le même profil que les jeunes entreprises : alors que 95% des jeunes entreprises ne dépassent pas 10 salariés et 2M€ de chiffre d’affaires annuel, ce n’est le cas que de 69% des start-up. En outre, 86% des start-up sont SAS contre 70% des jeunes entreprises dans leur ensemble.  Enfin, les start-up correspondent à des entreprises en moyenne plus âgées que les jeunes entreprises (4,1 ans et 5,4 ans pour mes gazelles contre 2,8 ans). 

♦ 36% des start-up de France sont localisées en Île-de-France (39% pour les entreprises innovantes). Les écarts entre les 3 principales régions économiques françaises dépassent leurs différences de poids économiques, la région capitale bénéficiant d’un écosystème d’innovation et de financement exceptionnel (incubateurs, sociétés d’accélération du transfert de technologies, etc.).

 

En moyenne, parmi 1 000 établissements employeurs localisés en Île-de-France, 19 appartiennent à des start-up. Elle dépasse 35 ‰ dans certaines communes de la communauté d’agglomération du plateau de Saclay (Orsay, Gif-sur-Yvette, Palaiseau, Bures-sur-Yvette) ; à Paris et dans les Hauts-de-Seine, cette densité atteint 28 ‰ et 25 ‰.

 

La capitale accueille plus de la moitié d’entre elles alors qu’elle ne regroupe que 39% des jeunes entreprises ; les gazelles y sont un peu moins présentes que les autres catégories de start-up (44%). Les start-up sont par ailleurs 16%, dans les Hauts-de-Seine ; la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne accueillent 6 et 7% des start-up d’Île-de-France et situées dans les communes les plus proches de Paris. Dans les départements de la grande couronne, quelques territoires associés à l’innovation et à la recherche concentrent une part notable des start up franciliennes :  le plateau de Saclay (Essonne), Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), Saint-Quentin-en Yvelines et Versailles (Yvelines).

⇒ Les start-up selon les activités ou les types de start-up.

♦ 37% exercent dans le secteur de l’informatique et communication (la moitié des start-up Françaises), alors que ce secteur ne concerne que 11% des jeunes entreprises ; considérées comme stratégiques pour la transformation de nombreux domaines (santé, éducation, industrie, etc.), ces activités peuvent être lancées avec des moyens limités grâce à l’accessibilité des outils numériques et à des cycles de développement souvent courts. 
23% sont localisées dans Les activités spécialisées, scientifiques et techniques. En revanche, le secteur du commerce, transport, HCR, auquel appartiennent 27% des jeunes entreprises, ne concerne que 12% des start-up et celui de l’industrie (4% vs 12 dans les autres régions).

 

♦ Les Gazelles.

– Les gazelles exercent principalement dans des secteurs considérés comme moins innovants tels que le commerce, transport, HCR (28 %), la construction (11 %) ou les activités de services administratifs et de soutien (11 %), même si l’informatique et la communication est également un secteur important (24 %). Très présentes dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (21%) et dans l’informatique et communication (14%), elles le sont toutefois nettement moins que l’ensemble des start-up (37%).

 

– Bien qu’elles ne représentent que 0,2% des jeunes entreprises, elles concentrent 6% du chiffre d’affaires et 7% de la valeur ajoutée produite par l’ensemble des jeunes entreprises. Leur chiffre d’affaires moyen atteint 8,3M€. Les 2/3 dégagent un excédent brut d’exploitation (EBE) positif, un indicateur de rentabilité opérationnelle qui reflète leur maturité.

 

– Si les gazelles sont plus souvent tournées vers l’international que les autres start-up (1/3 exportent), la part de leur chiffre d’affaires réalisé à l’export (16%) reste inférieure à celle de l’ensemble des start-up (18%).

 

– Leur capital social moyen est nettement plus élevé. Le profil des start-up franciliennes ayant levé des fonds sont davantage concentrées dans les activités financières et immobilières
(38%), en particulier dans les activités des sociétés holding (18%) ou les activités de gestion de fonds (12%). 

Elles présentent un capital social moyen de 5,4M€, parce qu’elles ont trouvé des investisseurs qui ont cru en leur potentiel de croissance pendant leur phase de démarrage, la plupart n’ayant pas encore atteint un modèle économique pérenne ;  61% ont un excédent brut d’exploitation négatif et ne sont donc pas rentables.

 

♦ Les start-up ayant levé des fonds réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 180K€ ; les 3/4 affichent un chiffre d’affaires inférieur à 1M€.

 

♦ Près d’une start-up innovante sur deux relève du secteur de l’informatique et communication, soit 5 fois plus élevée que parmi les jeunes entreprises de la région. Près de la moitié sont spécialisées dans la programmation informatique. Le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques concentre 1/4 des entreprises innovantes, surtout  tournées vers le conseil pour les affaires et autres conseils de gestion.

 

Le capital social d’une entreprise innovante s’élève en moyenne à 4M€ :  la moitié  disposent d’un capital social inférieur à 26 000€, tandis que, pour 10% d’entre elles, il dépasse 2,5M€.

La rentabilité des entreprises qui innovent n’est pas immédiate. : la moitié déclarent un chiffre
d’affaires inférieur à 160K€ ; trois sur cinq présentent un excédent brut d’exploitation négatif du fait d’investissements conséquents en recherche, développement et innovation. 
Elles affichent la plus grande ouverture à l’international : en moyenne, 1/4 de leur chiffre d’affaires est réalisé à l’export. 

⇒ Les résultats de start-up.

Les start-up d’Île-de-France ont de meilleurs résultats financiers que les start up des autres régions :  les start-up franciliennes dégagent un chiffre d’affaires annuel moyen de 1,7M€ et
une valeur ajoutée moyenne de 490K€ soit des niveaux supérieurs de 38% à ceux des start-up des autres régions.

 

En outre, elles détiennent un capital social en moyenne trois fois plus élevé que leurs
homologues de province. Elles sont aussi davantage tournées vers l’international (22%) que dans les autres régions (15%).

 

Pour en savoir davantage :  https://www.insee.fr/fr/statistiques/8647906

et https://www.cci-paris-idf.fr/fr/prospective/crocis

Voir aussi l’article da la Banque de France publié en septembre : https://letowski.fr/en-2024-malgre-un-contexte-de-diminution-des-fonds-leves-de-7-lecosysteme-start%e2%80%91up-francais-reste-dynamique/