Les ventes dématérialisées sont 17% du chiffre d’affaires des entreprises de plus de 10 salariés


"Le commerce électronique : un chiffre d’affaires en nette augmentation", Insee Première N°1695, mai 2018

Source : L’enquête sur les technologies de l’information et de la communication et le commerce électronique est une enquête annuelle et européenne. En 2016, elle a été réalisée auprès de 12 700 entreprises marchandes d’au moins 10 personnes occupées et implantées en France, hors unités agricoles, financières et d’assurance.

L’enquête à destination des très petites entreprises (TIC-TPE) a été réalisée fin 2016 auprès de 11 000 sociétés ou entreprises individuelles de moins de 10 personnes occupées (hors autoentrepreneurs), sur le même champ.

 

L’échange de données informatisé (EDI) est une technique qui remplace les échanges physiques de documents entre entreprises (commandes, factures, bons de livraison…) par des échanges, selon un format standardisé, entre ordinateurs connectés par liaisons spécialisées ou par un réseau privatif. Les données sont structurées selon des normes techniques internationales de référence. À titre d’exemple, l’envoi par fax ou courrier d’une commande puis sa saisie par un opérateur de la société fournisseur sont remplacés par l’émission d’une information qui est acheminée vers un ordinateur de la société fournisseur capable d’interpréter la commande.

 

Les ventes dématérialisées via un site web ou par échange de données informatisé (EDI) représentent 16,7% du chiffre d’affaires généré par les sociétés de 10 personnes ou plus implantées en France, soit près de 490Md€ en 2015.

Sur les 16,7% de chiffre d’affaires réalisés, le BtoB représente 14,5% (EDI 11,6% ou 338Md€, et web 2,9% ou 85Md€) ou encore 87% de ce chiffre d’affaires et le BtoC 2,2% soit 63Md€ et 13% du chiffre d’affaires électronique.

 

Ce sont essentiellement les sociétés de 250 personnes ou plus qui ont recours à l’EDI : 31% contre 7% pour celles de 10 à 249 personnes; les écarts selon la taille sont moins marqués pour les ventes web : 28% des sociétés occupant 250 personnes ou plus réalisent des ventes web, contre 15% de celles de 10 à 249 personnes. Au total, seules 8% des sociétés vendent via l’EDI, contre 16% via un site web.

 

Entre 2007 et 2015, le poids des ventes dématérialisées augmente nettement, passant de 12 à 17% du chiffre d’affaires total. Cette hausse tient davantage au développement des ventes web, tant en direction des entreprises que des particuliers, qu’à celui des ventes EDI.

71% des sociétés occupant 250 personnes ou plus réalisent des achats dématérialisés contre 55% des sociétés de 10 à 249 personnes. mais ils concernent moins de 1% du total des achats :

À l’échelle européenne, à l’instar du Royaume-Uni, la France est un des pays dans lesquels les sociétés sont les plus nombreuses à réaliser des achats dématérialisés.

 

Les ventes EDI sont fortement concentrées dans l’industrie (55% des ventes, 185Md€), puis le commerce (32%) et les services (12%), ce type de vente étant pratiquement inexistant dans la construction.

La moitié des ventes web BtoB est réalisée par des sociétés du commerce, quasi exclusivement par celles du commerce de gros. Les sociétés industrielles et de services réalisent chacune environ un quart du total des ventes web BtoB.

Enfin, la moitié des ventes web BtoC sont générées dans les services, dont les trois quarts par des sociétés des transports et de l’information et la communication. Le secteur du commerce réalise près d’un tiers des ventes web BtoC. 

Les sociétés réalisant des ventes web utilisent plus souvent les médias sociaux que celles qui n’en réalisent pas (62% contre 31%). Le ciblage de la publicité sur Internet s’effectue de plusieurs manières : sur le contenu de pages web, sur les mots-clés recherchés par les internautes, sur le suivi de leurs activités passées, sur les caractéristiques de leur profil ou sur leur géolocalisation.

Comme pour la présence sur les médias sociaux, l’usage de la publicité ciblée pour vendre sur le net dépend de la taille de la société : 48% des sociétés de 250 personnes ou plus y ont recours contre seulement 36% de celles qui occupent de 10 à 249 personnes.

 

En 2016, 17% des sociétés de 10 personnes ou plus disposent d’un site ou d’une application pour mobile, soit six points de plus qu’en 2014 (38% pour les sociétés vendant sur le web, contre seulement 13% pour celles qui ne vendent pas en ligne). Les sites ou applications pour mobile des sociétés vendant sur le web permettent le plus souvent également l’achat en ligne (71%), notamment dans le commerce (80%), mais aussi dans les sociétés de services (67%), dans l’industrie (66%) et 54% dans la construction.

Après l’inadaptation de leurs produits, les sociétés estiment que le principal frein pour vendre sur le web est le coût de mise en place élevé par rapport aux bénéfices attendus ou réalisés (cité par 25% des sociétés ne vendant pas sur le web, mais également par 18% des acteurs de la vente web).

 

20% des plus petites sociétés vendant sur le web rencontrent des difficultés dans la gestion des paiements sur Internet, contre 11% de celles de 250 personnes ou plus; l’écart est moins marqué entre petites sociétés et grandes concernant les obstacles liés au cadre juridique et à la logistique.

Mais ces difficultés sont moins prégnantes en 2015 qu’en 2012 : 24% en 2015 pour le coût de mise en place vs 29% en 2012 ; 21% pour les problèmes liés à la logistique vs 25% en 2012; 16% pour des problèmes juridiques vs 20%. Ceci étant, les sociétés jugeant leurs produits inadaptés à la vente sur Internet sont toujours aussi nombreuses (51%).

 

Les ventes web des sociétés occupant moins de 10 personnes (6% des moins de 10 salariés) atteignent 21Md€ en 2015. 70% de ces ventes sont destinées aux entreprises et 30% aux particuliers. Le commerce réalise l’essentiel des ventes web aux entreprises (88% du total). Les ventes web aux particuliers sont effectuées majoritairement par des sociétés de services (58% du total), devant celles du commerce (36 %).

 

La moitié d’entre elles utilisent pour cela des places de marché: ce sont des espaces réservés sur un site de commerce en ligne, leur permettant de proposer et vendre leurs produits à proximité d’autres concurrents.

 

Les TPE utilisent les médias sociaux et les sites ou applications pour mobile dans les mêmes proportions que les plus grandes (respectivement 63% et 41%).

En revanche, celles qui ne réalisent pas de vente sur le web sont moins présentes sur les médias sociaux (25%) et ont moins souvent développé un site ou une application pour mobile (8%); de plus, à l’instar des sociétés de 10 personnes ou plus, elles estiment qu’après l’inadaptation des produits, le coût de mise en place trop important par rapport aux bénéfices est le principal frein. 

 

45% de ces TPE font des achats via le web; elles sont 7 fois plus nombreuses à acheter sur le web qu’à y vendre.