Les créations poursuivent leur modeste progression sur les 12 derniers mois


Analyse André Letowski à partir des données brutes issues de l'Insee

Le nombre de créations totales en données brutes a évolué plus favorablement en 2017 qu’en 2016 ou qu’au cours des 4 années précédant 2016 (indice 100 en 2017, 91 en 2016 et 84 les 4 années antérieures).

L’évolution est toujours favorable, mais plus modeste si l’on observe les 12 derniers mois (respectivement indices 100, 97 et 95). la création en entreprise individuelle hors autoentrepreneur a connu la plus forte hausse, notamment au regard des 5 dernières années (respectivement indices 100, 96 et 70); il en est de même de la création sous forme de société mais avec une évolution plus modérée (indices 100, 95 et 83); alors que les autoentrepreneurs ont connu un nette baisse mais en ce qui concerne les 4 années antérieures (indices 100, 98, 122). Entre 2015 et 2016, la création en société ou en entreprise individuelle ont encore progressé.

En termes d’activité  pour les entreprises classiques, les évolutions suivent les mêmes tendances que révèle l’ensemble des créations; toutefois les transports se démarquent encore dans l’explosion du nombre d’entreprises (doublement si on compare avec les années antérieures), mais comptent peu dans le flux des créations classiques (5,1%); alors que 2 activités ont conduit les évolutions les plus faibles (la santé/éducation et la construction). La grande majorité des activités se situent très proches de la moyenne :

Les autoentrepreneurs se divisent sans ambiguïté entre des activités très présentes dans la création (entre 52 et 59% des créations 2016-2017), ou très peu présentes (entre 11 et 28% des créations); les activités les plus présentes sont avant tout des services aux entreprises ou aux personnes (cumulant 67% des autoentrepreneurs, 76% si l’on ajoute les transports).

Les activités commerce, construction et “industrie” ont connu les plus fortes baisses au sein des autoentreprises; ce sont aussi celles où la main d’oeuvre, l’investissement, l’achat de stocks sont les plus importants, ce que ne permet pas le régime de l’autoentrepreneuriat en termes de prise en compte pour le calcul du “bénéfice”, base de ‘l’impôt et des charges sociales.

On peut grandement s’étonner alors de la hausse des plafonds en cours pour les autoentrepreneurs, en déconnexion avec la réalité s’il n’y a pas à la clé une réforme du régime qui permette ces déductions indispensables à la croissance de l’activité !