Le travail, c’est la santé pour 83% des dirigeants de TPE


"La santé du dirigeant d’entreprise, vague 2", MMA, Opinion Way, non daté

Méthodologie échantillon de 1284 dirigeants d’entreprises, représentatifs des entreprises françaises de moins de 50 salariés, interrogés par téléphone entre le 16 mars et le 21 avril. Il a tout d’abord été raisonné afin de permettre une lecture des résultats sur 6 profils de dirigeants de la segmentation MMA et 5 régions administratives. Certaines populations ont ainsi été surreprésentées afin de disposer d’une base brute de répondants suffisante pour analyser les résultats de chaque sous-cible. L’échantillon final a ensuite été redressé en termes de profils de dirigeants de la segmentation MMA, et de région. 

Le profil des répondants est le suivant : 54% d’hommes; 6% de moins de 30 ans, 47% de 30-49 ans, 46% de 50 ans et plus (dont 26% 55 ans et plus); 43% sont salarié de leur entreprise. 31% ont majoritairement une activité de bureau, 31%  une activité physique et 38% les 2. l’entreprise a moins de 5 ans (28%), de 5 à 10 ans (20%), entre 10 et 20 ans (25%) et au-delà (27%); 1/3 n’ont pas de salarié, 54% de 1 à 5, 7% de 6 à 9 et 6% au-delà. 31% exercent dans les services aux particuliers, (dont 9% dans la santé), 26% dans le commerce (dont HCR 8%), 12% dans les services aux entreprises, 12% dans la construction, 13% dans l’agriculture. Selon la segmentation MMA, 22% sont des””petits commerçants”, 21% des “hommes réseau”, 18% des solistes/artisans, 16% des managers de PME, 13% des Investis/petits exploitants agricoles et 10% le médical. L’étude ne rappelle pas comment cette typologie “originale” a été établie.  

 

«Le travail, c’est la santé» pour 83% des dirigeants (dont tout à fait d’accord 39%)… même si les artisans (78% tout de même)  semblent moins d’accord avec cette affirmation au même niveau que les agriculteurs, contre 84 à 88% pour les 4 autres profils, beaucoup moins présents dans des activités physiques.

Noter que 76% jugent leur niveau de santé bon,  (27 à 31% très bon selon les types, sauf les agriculteurs 18%) et 19% assez bon. 20% estiment même que leur niveau de santé est meilleur que celui des français et 10% moins bon (20% les agriculteurs).

 

  Leurs conditions de vie :  40% travaillent au moins 50 heures par semaine (dont 21% plus de 60 heures) et 31% au plus 40 heures; les agriculteurs travaillent davantage (37% plus de 60 heures), idem pour les commerçants (28%); par contre 44% de ceux appartenant au médical travaillent moins de 40 heures; idem pour les managers avec 40% contre en moyenne 31%.  En moyenne le temps de travail est de 47,9 heures. Pour 84%, ces temps de travail sont supportables (76% les agriculteurs).

Les temps moyens de sommeil sont de 6h48 (41% 6 heures et moins, 36% 7 heures et 23% 8 heures et plus); 63% jugent ce temps suffisant; 63% récupèrent en weekend.

 

La moitié ont des difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle,  mais 32% pas du tout de difficultés; les artisans ont le plus de mal (57%), les managers le moins 43%). 88% considèrent qu’ils ont une bonne hygiène de vie, un peu moins les petits commerçants 82%, et moins encore ceux dont l’état de santé est moins satisfaisant (73%) : pour ce faire, ils adoptent les comportements suivants :  

27% fument; 66% ne boivent pas souvent de l’alcool (au plus une fois par mois) et 14% au moins 2 fois par semaine; 94% n’utilisent pas de produits dopants ou relaxants (somnifères, anxiolytiques, amphétamines, cocaïne, cannabis).  

 

Ce qu’ils vivent comme dirigeants contribue grandement à leur épanouissement; là encore les agriculteurs sont les moins favorisés :  

Interrogés sur leur perception des 3 prochaines années, la confiance dans l’activité de l’entreprise remonte (81% contre 77), à l’exception des agriculteurs; par contre celle à propos de leur santé est en baisse (86 contre 90%).  12 à 13% seulement sont intéressés par un accompagnement sur la gestion du temps,  sur les méthodes de relaxation, sur des conseils diététiques, sur l’appui d’un coach sportif.  

 

Les troubles de santé du coté “moral ou psychologique”: au cours des 12 derniers mois, comparés à 2015, les troubles du sommeil et l’anxiété se sont accrus (respectivement 47 contre 40% et 52 contre 47%), ainsi que le sentiment d’isolement (29 contre 24%); les autres symptômes se sont aussi accrus mais plus faiblement (de 1 à 4 points); en 2016, ils sont par ordre décroissant la baisse de moral (55%), les sautes d’humeur (50%), les fatigues inhabituelles (43%), le sentiment de déprime (27%), les troubles de l’attention (24%), un épisode dépressif (13%).

 

Du coté physique, les douleurs articulaires et intestinales se sont davantage accrues (respectivement 52 contre 46% et 25 contre 19); par contre les autres troubles, plutôt en légère hausse en 2016, sont par ordre décroissant le mal de dos (61%), les migraines (28%), les troubles oculaires (21%), les troubles gastriques (21%), ceux de l’audition (13%) et des troubles cardiaques mineurs (9%). 20% disent être touchés par un problème de santé chronique.

Les agriculteurs sont les plus mal lotis; les commerçants, proches de la moyenne, sont ceux qui ont connu les plus fortes hausses; les hommes réseau et les managers ont connu moins de douleurs physiques, mais autant de douleurs liées au stress que les autres.  

 

Pour 27%, leur santé s’est davantage détériorée en 2016; le stress est la principale cause mise en avant (55% contre 38 en 2015), la maladie n’intervient que pour 18% (20% en 2015). Le stress est davantage présent chez ceux qui jugent leur état de santé mauvais.

Ceci étant, 68% des répondants disent qu’il est ponctuel, 51% qu’il est positif et stimulant (33% seulement pour les agriculteurs, 41% pour le médical), mais aussi 67%, qu’il est nuisible à la santé (55% pour les hommes réseau).

Les difficultés économiques ont un impact sur le stress; elles sont d’abord le manque de trésorerie (61%, 78% pour les agriculteurs, 51% le médical), les incertitudes sur l’inactivité (60%, 51% le médical)  et la surcharge de travail (58%), bien moins les questions courantes de la vie de l’entreprise : la difficulté à licencier (35%), voire la crainte des prud’hommes (21%), l’organisation du travail des salariés (28%), les difficulté relationnelles avec des salariés (27%), la gestion des fournisseurs (25%).  

 

5 explications sont mises en avant, en ce qui concerne ces troubles,  avec une progression marquante; 3 sont le plus citées, la surcharge de travail, le manque de temps et  les incertitudes sur l’activité à venir :  

Face à ces différents troubles, 42% n’ont pas consulté (plus encore les artisans 52% et bien moins les hommes réseau avec 35%); 11% ont été arrêtés par un acte médical; pour ces derniers, 37% estiment que cet arrêt a eu un impact notable sur l’activité de l’entreprise (19% pour les managers). Mais 33% n’ont pas souhaité se faire arrêter pour éviter l’impact sur l’activité. (41% pour les petits commerçants).

Au final, 15% estiment que leur santé a eu un impact négatif sur la santé de leur entreprise (21% les agriculteurs, 11% le médical et l’homme réseau). 66% disent que leur état de santé est lié à celui de leur entreprise, notamment les agriculteurs, commerçants et artisans  (72-73%), et nettement moins le médical (53%), et les hommes réseau (55%).   78% se disent plutôt bien informés sur les mesures de prévention santé (92% le médical mais 71% les artisans).