Source : la base non-salariés est issue de la source administrative, gérée par l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) ; l’étude se limite aux non-salariés en activité en fin d’année.
Définition retenue pour le revenu d’activité :
Pour les non-salariés classiques, il s’agit de la rémunération issue de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année mais pas des contributions sociales (CSG non déductible, CRDS) ; elle est calculée à partir du revenu professionnel imposable auquel sont réintégrés certains allègements fiscaux et cotisations sociales facultatives. Il s’agit donc du bénéfice net des entrepreneurs individuels classiques ou des gérants majoritaires. En cas d’exercice déficitaire, le revenu est considéré comme nul.
Pour les micro-entrepreneurs il s’agit du chiffre d’affaires après abattement forfaitaire.
Cette publication vient ainsi enrichir de données bien plus détaillées l’Insee Première « Les revenus d’activité des non-salariés en 2018 ».
L’analyse permet une analyse fine des revenus nets mensuels des microentrepreneurs et des autres non-salariés selon leurs profils et selon les activités exercées.
⇒ Une comparaison des caractéristiques des microentrepreneurs et des entrepreneurs classiques
Fin 2018, 3,3 millions de personnes exercent une activité non salariée, dont 0,4 million dans le secteur agricole. Hors secteur agricole, 37% des non-salariés sont micro-entrepreneurs (1,061 million) et 1,832 million entreprise “classique”, comprenant les entrepreneurs individuels (56% de ce groupe) et les gérants majoritaires (44%).
Les femmes sont plus nombreuses parmi les microentrepreneurs (42% vs 36 pour les entreprises classiques).
Les 50 ans et plus sont plus nombreux au sein des entreprises classiques (45%) vs 32% chez les microentrepreneurs, qui sont plus nombreux chez les moins de 30 ans (18% vs 6).
Les entrepreneurs classiques sont plus nombreux à en faire leur activité principale (85% vs 57), alors que les microentrepreneurs sont plus nombreux en pluriactivité (43% vs 15).
⇒ En termes de revenu mensuel
Je privilégierais le revenu médian au revenu moyen, dans la mesure où il permet de mieux situer la dispersion ; cette approche est complétée par les observations du 1er quartile (les 25% aux plus faibles revenus), et celle du 9éme décile (les 10% aux revenus les plus élevés).
♦ Une observation synthétique
Seuls les micro-entrepreneurs du 9éme décile atteignent le Smic (1 390€ net mensuels vs 1 174 pour le smic) ; le revenu médian est de 313€ (417€ pour ceux en activité principale).
Bien sûr les entrepreneurs classiques ont un revenu bien supérieur : revenu médian de 2 583€ ; même ceux au 1er quartile sont au niveau du Smic (1 272€), mais bien sur les écarts sont importants selon les professions.
Ceux en activité principale ont un revenu plus élevé que ceux en pluriactivité (revenu médian de 2 638€ vs 1 995 à 2 173 pour ceux en pluriactivité).
Ceux en entreprise individuelle ont un revenu médian plus favorable que les gérants majoritaires (2 688 vs 2 462€)
♦ Si l’on observe les tranches d’âge,
-les microentrepreneurs ont le revenu médian le plus élevé entre 30 et 40 ans, puis il décroit jusqu’aux 60 ans (de 357€ à 329) et bien plus pour les plus de 60 ans et les moins de 30 ans (de 285 à 223€).
-les entrepreneurs classiques ont des revenus proches entre 40 et 65 ans (entre 2 687 et 2 760€) ; par contre ils sont plus faibles pour les moins de 40 ans (entre 2 087 et 2 527€), le temps de monter en puissance et plus faibles encore pour les 65 ans et plus (1 620€), tranche d’âge où l’on trouve le plus de revenus nuls (-22% vs 8 en moyenne).
Noter que ce sont dans les tranches de 50 ans et plus où l’on trouve les revenus les plus élevés dans le 9éme décile (entre 8 771et 9 716€ vs 4 592 à 6 803€ pour les autres tranches), y compris dans la tranche de 65 ans et plus, où le revenu est le plus élevé (9 716€).
♦ L’observation du sexe du dirigeant est toujours moins favorable aux femmes, davantage dans le cas des microentrepreneurs (écart de 18% avec les hommes), alors qu’il n’est que 8% pour les entreprises classiques.
♦ L’observation par secteurs d’activité
Microentrepreneurs et entrepreneurs classiques (au sens de cette étude) ont en commun des écarts de revenu importants entre profession intellectuelles ou réglementées, nécessitant habituellement de longues études dans le supérieur et les professions “manuelles” ou de prestations de type plus “domestique” (coiffure, aide à domicile…) avec l’exception des arts et spectacles en situation globalement défavorable.
Chez les microentrepreneurs, les professions”intellectuelles” ne permettent de dégager un niveau proche autour du Smic qu’au niveau du 3éme quartile et mieux du 9éme décile, alors que les autres métiers ne permettent ce niveau minimum de revenu. qu’au 9éme décile.
Chez les entrepreneurs classiques, les professions intellectuelles permettent dés le 1er quartile d’atteindre le niveau du Smic et au-delà, notamment les professions de santé, les activités juridiques et financières, alors que les activités “manuelles” ou de prestations au particuliers ne le permettent pas. Par contre toutes les professions dépassant largement le Smic quand elles se situent dans le 3éme quartile ( 2 à 10 fois le Smic) et à plus forte raison dans le 9éme décile (3 à 15 fois le Smic). Noter que les professions “intellectuelles” font peu état de revenus nuls contrairement aux autres professions.
Pour en savoir davantage : Effectifs et revenus d’activité des non-salariés en 2018 – Insee Résultats