Méthodologie : les enquêtes Budget de Famille (BdF) de l’Insee visent à reconstituer les dépenses et les ressources des ménages résidant en France. Toutes les dépenses sont couvertes, y compris : impôts et taxes, primes d’assurance, gros travaux dans le logement, remboursement de crédits.
la population a été divisée en 4, selon le niveau de vie (revenu disponible du ménage, c’est-à-dire les revenus d’activité, nets des cotisations sociales, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales, y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage, nets des impôts directs, divisé par le nombre d’unités de consommations (UC) de ce ménage.
4 groupes :
– Les ménages « pauvres », dont les membres ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (inférieur à 930€ par mois), 14%.
– Les ménages « modestes non pauvres » regroupent les personnes se situant entre le seuil de pauvreté et le quatrième décile de niveau de vie (entre 930 et 1 390€ par mois), 26%.
– Les « classes moyennes », qui correspondent aux personnes dont les revenus sont entre 1 390 et 2 100€ par mois, 35 % des ménages.
– Enfin, les ménages « aisés » avec un niveau de vie supérieur à 2 100€ par mois, 25%.
En 2011, 4 grands postes totalisent 64% de la consommation des ménages (68% de la consommation des ménages pauvres et modestes non pauvres et 60% de celle des ménages aisés) : les transports (17%), les loyers et charges (17%), l’alimentation (à domicile et hors boissons alcoolisées,16%) et certains biens et services divers (comme les assurances, services de protection sociale, produits de toilette avec 14%).
Leur situation au regard du logement :
Pour l’ensemble des ménages, 13% des dépenses sont consacrées à payer un loyer, se chauffer, s’éclairer et assurer son logement et 21%, après prise en compte des remboursements de prêts immobiliers; si ce montant peut paraître faible, c’est parce que 37% des ménages sont propriétaires de leur logement et ont fini de rembourser le crédit contracté pour l’achat de leur résidence.
Par rapport aux ménages pauvres, ceux aisés consacrent 14 points de moins de leur consommation totale aux loyers et charges (nombre élevé de propriétaires ou d’accédants à la propriété), 2 points de moins à l’alimentation à domicile, mais 4 points de plus en loisirs et culture ou encore 4 points de plus en frais d’hôtels et de restaurants. Ils dépensent également bien davantage pour la consommation de transport que les plus pauvres (+5 points) et pour les assurances (+3 points).
Parmi les autres postes de consommation, la part de la consommation dédiée au mobilier et à l’entretien courant de la maison varie du simple au double (4% pour les ménages pauvres, 7% pour les aisés). Les écarts en proportion sont moindres pour les autres biens et services : 12% pour les ménages pauvres et 15% pour les aisés. Pour les autres postes, les différences par niveau de vie en part de la consommation sont relativement faibles : 5% à l’habillement, 2% à la santé et moins de 1% à l’enseignement.
S’ils avaient un surplus de revenu :
⇒ La proportion des ménages qui utiliseraient un surplus de revenu pour rembourser des dettes ne dépend pas du niveau de vie (8% pour les ménages pauvres, 10% pour les modestes non pauvres et 9% pour les ménages aisés); de la même façon, environ un cinquième des ménages utiliseraient ce surcroît de revenu pour épargner (18% des ménages pauvres, 21% des modestes non pauvres, 23% des classes moyennes et 22% des ménages aisés).
⇒ 18% des ménages pauvres dépenseraient ce surplus de ressources pour l’alimentation,11% pour les ménages modestes non pauvres, 5% pour les classes moyennes et 2% pour les ménages aisés, ce qui révèle une privation sur ce poste pour les ménages les plus modestes.
⇒ De même, les ménages modestes affecteraient plus souvent un surplus de revenu aux dépenses de santé ou d’habillement que les ménages ayant des niveaux de vie supérieurs. À l’inverse, les ménages aux niveaux de vie plus élevés dépenseraient plus souvent un surplus de revenus pour leurs loisirs et les vacances (26% des ménages aisés, 23% des classes moyennes et 16% des ménages modestes).
⇒ De la même façon, la volonté de dépenser ce surplus de revenu pour le logement ou l’équipement du logement augmente avec le niveau de vie.
⇒ Enfin, si environ 9% des ménages dont le niveau de vie est supérieur au seuil de pauvreté, feraient profiter leurs proches de ce revenu supplémentaire, ce n’est le cas que de 5% des ménages pauvres, qui choisiraient de couvrir d’autres dépenses en priorité.
Les dépenses “contraintes” varient beaucoup selon le niveau de revenu disponible : de 61% pour les ménages “pauvres” à 23% pour les ménages aisés :
Les dépenses pré-engagées pèsent lourd dans le budget des personnes seules et des familles monoparentales (65% de leur revenu disponible).
Ces dépenses ont augmenté plus vite pour les ménages aux plus faibles niveaux de vie : les ménages pauvres consacraient en 2001 31% de leurs dépenses à des dépenses pré-engagées contre 25% pour les ménages aisés ; dix ans plus tard, ces parts valent respectivement 38% et 26%.