Ces zones sont soit dites “métropolitaines” avec une proportion signifiante de cadres, soit dites résidentielles.
Dans le paysage économique national, les zones d’emploi franciliennes restent particulières, notamment du fait de la présence du très puissant pôle parisien surdimensionnée, avec 3,8 millions d’emplois en 2017, soit les 2/3 des emplois de la région.
Quant à la palette des emplois, les 15 zones franciliennes partagent largement plusieurs caractéristiques :
♦ L’importance des fonctions dites « métropolitaines » (5 en Ile de France vs 12 autres en France) et de la part des cadres au sein de ces fonctions : 12 des 15 zones franciliennes figurent dans le top 50 des 306 zones.
♦ La fonction de fabrication est plus rare : l’industrie dépasse la moyenne nationale (12,2%) dans seulement trois zones : Fontainebleau-Nemours, Versailles-Saint-Quentin et Seine-Yvelinoise.
♦ la part du secteur de l’agriculture est inférieure à la moyenne nationale (2,7%)
♦ Certaines activités sont un peu plus fréquentes qu’au niveau national : l’enseignement et le commerce.
♦ L’emploi des banques et assurances est élevé pour Paris mais modeste dans les autres zones. Pour d’autres secteurs comme l’édition, audiovisuel, diffusion et les activités informatiques, la zone de Paris est la seule où ces activités sont surreprésentées, les autres zones de la région étant dans la moyenne nationale.
⇒ 5 zones au profil fonctions métropolitaines
♦ La zone de Paris concentre fortement les métiers les plus qualifiés, avec 1/4 de cadres au sein de ses emplois contre 10,8% au niveau national. Sur le plan social, elle présente de forts contrastes, avec notamment une partie nord défavorisée, mais aussi un fort taux de résidences secondaires.
♦ La zone de Versailles-Saint-Quentin est plus industrielle que Paris et en stagnation d’emploi. Assez spécialisée, ce sont les entreprises privées de la sphère productive qui la portent, le Technocentre Renault en tête. Elle suit de très près celle de Paris quant à la part des cadres dans l’emploi (24,1 %). Sa population est en aisée et son niveau de chômage plutôt faible. Le château de Versailles et son parc lui procurent le troisième taux lié au tourisme régional.
♦ Saclay est une zone dynamique et qualifiée, tournée vers la recherche et les nouvelles technologies, avec 20% de cadre dans l’emploi, la troisième de la région et de France, loin devant Toulouse, Grenoble et Lyon (moins de 17%) ; pour les cadres de la fonction conception-recherche, elle est la première de France avec 9%. Les établissements d’enseignement supérieur y sont nombreux.
♦ La Seine-Yvelinoise oscille entre une certaine polarité de type métropolitain, marquée par des industries porteuses de grands établissements, dont ceux de l’automobile (PSA à Poissy, Renault à Aubergenville), et un profil plus résidentiel, avec une succession de pôles le long de la Seine, de Saint-Germain-en-Laye à Mantes-la-Jolie en passant par Poissy.
♦ La zone d’Évry est un territoire dynamique (+ 8% de population sur dix ans) à dominante administrative (préfecture), marqué par une certaine précarité sociale. Elle dispose d’un taux de création d’établissements parmi les plus élevés de la région.
⇒ 7 zones « résidentielles » plus dynamiques en population, toutes situées le long des limites régionales, sauf Melun,
avec des ratios d’emplois par actif résident parmi les plus faibles de France. La sphère économique présentielle et l’administration dominent. Parmi les fonctions métropolitaines, seule la logistique est surreprésentée.
♦ La zone la plus dense en emplois est Cergy-Vexin. La faible distance de Cergy à la capitale explique en partie le caractère résidentiel marqué de la zone, puisque 39 % de ses actifs travaillent dans la zone d’emploi parisienne. Les fonctions de gestion et de santé-action sociale y sont très présentes.
♦ Dans la zone de Melun, l’activité est à dominante administrative ; le Conseil départemental, la Préfecture et le centre hospitalier de Melun constituent ses plus gros établissements. Les professions intermédiaires et les employés sont surreprésentés. L’emploi accuse une certaine diminution.
♦ Éloignée de Paris, la zone de Fontainebleau-Nemours comprend trois pôles d’emploi assez indépendants, avec la présence de Montereau-Fault-Yonne. Elle dispose de ce fait d’activités globalement diversifiées, même si les fonctions de services de proximité, de santé-action sociale et de gestion y sont dominantes. En dix ans, elle connaît une baisse sensible de l’emploi et aussi une quasi-stagnation de la population (+ 1,5%), assez atypique de cette catégorie.
♦ La zone de Meaux est typiquement résidentielle, avec une population qui progresse fortement (+ 11%) et un emploi, en stagnation sur dix ans, à dominante administrative. Les petits établissements y sont bien présents et son plus gros établissement est le centre hospitalier de Meaux. Les employés représentent près d’un tiers de l’emploi.
♦ Assez dynamique démographiquement (+ 8% sur dix ans), la zone d’Étampes accuse une stagnation de l’emploi, malgré des secteurs de la construction et du commerce bien présents.
♦ La zone de Rambouillet perd de l’emploi, en lien avec les fortes attractions de Saint Quentin-en-Yvelines, et même de Paris. Ses activités sont diversifiées et sa population aisée. Son centre hospitalier constitue son plus gros établissement.
♦ Avec le plus faible nombre d’emplois par actif occupé, la zone de Coulommiers est une zone typique d’habitat, en forte croissance démographique, avec un secteur de la construction bien présent. Deuxième après Provins pour la part de l’agriculture, son emploi a tendance à diminuer. Les petits établissements et les artisans-chefs d’entreprises y sont fréquents.
⇒3 zones atypiques
♦ Roissy est dans la classe des autres grandes agglomérations dotées de gros employeurs, Le pôle aéroportuaire de la zone de Roissy est attractif et héberge de nombreux grands établissements, engendrant de forts liens avec la zone de Paris, vers laquelle se dirigent 46% des actifs de la zone. La très forte spécificité sectorielle en transports et entreposage induit une faible présence de cadres et des taux de précarité élevés des résidents. Elle est la zone la plus spécialisée de la région, portée par le plus grand employeur de France, mais aussi celle qui dispose du plus fort taux de création d’établissements, et la deuxième en taux de touristicité grâce à son trafic de passagers.
♦ Marne-la-Vallée a été rattachée aux zones à forte orientation touristique; elle est la plus dynamique de la région tant en emploi qu’en population (+ 11% sur dix ans). Cependant, elle compte très peu de résidences secondaires par rapport aux autres zones de cette classe situées en province.
♦ La zone de Provins est la plus rurale et la plus agricole des zones d’emploi franciliennes. Son emploi global, en forte diminution, est à dominante administrative. Son taux de résidences secondaires est le plus élevé des zones franciliennes, sans atteindre le taux médian national de la classe « agricole ».
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4650678