En 2015, 42% des sorties de chômage sont des reprises d’emploi et 6% des créations d’entreprise


"Les sortants des listes de Pôle emploi en 2015 : le taux de sortie pour reprise d’emploi continue de diminuer", Dares résultats N° 025, avril 2017

En 2015, 5 720 000 sorties des catégories A, B, C des listes de Pôle emploi ont été enregistrées en France métropolitaine, soit en moyenne 476 600 sorties par mois. 

42% de ces sorties (vs 50,9% en 2007) sont dues à des reprises d’emploi et 12,6% (vs 9,8% en 2007) à des entrées en formation (ces demandeurs d’emploi basculent alors en catégorie D).

 

La part des reprises d’emploi augmente de 0,5 point par rapport à 2014, mais reste inférieure de presque 9 points par rapport à 2007, avant le début de la crise. 

36% des sorties (vs 29% en 2007) ne sont liées ni à une reprise d’emploi, ni à un changement temporaire de catégorie (formation), ni à un arrêt définitif de la recherche d’emploi (retraite par exemple) mais s’expliquent par un défaut d’actualisation suivi d’une réinscription dans les 3 mois (18%), un non-renouvellement accidentel ou volontaire de la demande (12%), une radiation administrative ou correspondant à un autre motif.  

 

Les perspectives de reprise d’emploi diminuent fortement avec l’âge : en 2015, le taux de reprise d’emploi (moyenne de 3,4%) est de 5,8% pour les moins de 25 ans, 3,5% pour les 25-49 ans et de 1,7% pour les 50 ans ou plus, bien en dessous de leur niveau d’avant-crise ( respectivement 9,9%, 6,3 et 3,5).

On constate peu d’écart entre les hommes et les femmes (3,6 et 3,3 en 2015 vs 7,1 mais 6% en 2007). Elles diminuent aussi fortement avec l’ancienneté passée sur les listes : les demandeurs d’emploi inscrits depuis moins d’un an ont deux fois plus de chance de sortir pour reprise d’emploi (4,5%) que ceux dont l’ancienneté est plus importante (2,2%).  

 

Le taux de sortie pour reprise d’emploi augmente avec la qualification de l’emploi recherché : il est plus élevé pour les demandeurs d’emploi recherchant un emploi de technicien, agent de maîtrise ou de cadre (3,9% et 4% en 2015) plutôt que d’ouvrier ou d’employé qualifié (3,3% et 3,6%), ou d’ouvrier ou employé non qualifié (2,8% et 2,9%) ; les demandeurs d’emploi recherchant des emplois d’ouvrier, qualifié ou non, ont vu leur taux de reprise d’emploi divisé par plus de deux entre 2007 et 2015.

Le taux de sortie pour reprise d’emploi croît avec le niveau de formation:  il varie entre 2,1% pour les demandeurs d’emploi n’ayant atteint que le premier cycle de l’enseignement secondaire, 3,2 pour les niveaux CAP/BEP, 3,7% pour le bac et 4,4% pour ceux d’un niveau de formation supérieure ou égal à bac +2.  

 

2/3 des sortants pour reprise d’emploi occupent un emploi durable, réparti entre 34% en CDI, 36% en CDD, 14% en intérim, 10% en contrat aidé, 6% à son compte et par ailleurs 27% en temps partiel. 85% des sortants pour reprise d’emploi sont toujours en emploi trois mois après leur sortie; pour 90%, il s’agit du même emploi. Les femmes et les seniors accèdent plus souvent à un emploi durable, notamment par l’intermédiaire des contrats aidés; les hommes et les plus jeunes reprennent plus souvent un emploi dans l’intérim (contrats plus courts).

27% ont un emploi à temps partiel (15% pour une durée inférieure ou égale à 20 heures par semaine et 12% entre 21 heures et 35 heures hebdomadaires); 71% souhaiteraient travailler davantage.  

 

Par qui ont-ils été embauché? 40% des emplois ont été trouvés dans une entreprise privée (hors intérim), 13% dans une entreprise d’intérim, 10% chez un indépendant, 7% dans une association, 6% chez un particulier, 6% par la création de son entreprise (un créateur d’entreprise sur deux affirme qu’il s’agissait d’un projet qu’il souhaitait mettre en place depuis longtemps), par ailleurs 17% ont été embauché dans le secteur public.  

 

Les relations personnelles ou professionnelles (30%) et les candidatures spontanées (27%, en, hausse de 4 points) constituent les deux principaux canaux par lesquels les personnes déclarent avoir trouvé leur emploi; Les organismes en charge de l’accompagnement des demandeurs d’emploi ne sont cités que dans 16% des cas (dont 11% pôle emploi).

12% ont fait appel à des agences d’intérim et 9% aux petites annonces. 10% déclarent avoir été obligés de déménager pour prendre cet emploi.  

 

Parmi les sortants qui ont repris un emploi salarié, 54% se disent insatisfaits : 36% de leur salaire, 26% de la durée de leur contrat de travail, 24% des modalités de leur contrat de travail, 17% de leur temps de travail et 14% de la distance entre leur domicile et leur travail. 

Dans 51% des cas, l’emploi retrouvé ne correspond pas à l’emploi recherché : dans 43% des cas, le nouvel emploi ne correspond pas à leur formation initiale, dans 31% au métier qu’ils recherchaient, pour 25% à leur expérience professionnelle. 

38% déclarent avoir continué à chercher un emploi depuis leur sortie. Néanmoins, un sortant sur trois se déclarent satisfait de l’emploi retrouvé (en termes de salaire, de contrat, de temps de travail ou de distance).