2014, une génération de créations plus modestes que 2010


"Les créateurs d’entreprises en 2014 : moins de chômeurs et des projets plus modestes qu’en 2010", Insee Premiére N°1600, juin 2016

Source : Le système d’information sur les nouvelles entreprises (Sine) est un dispositif permanent d’observation d’une génération de nouvelles entreprises tous les 4 ans; parmi les 141 000 unités créées au 1er semestre 2014, 125 000 entreprises entrent dans le champ de l’enquête et 45 000 ont été interrogées dans le cadre de l’enquête Sine de 2014.    

 

Le profil des créateurs c’est un groupe rarement prise en compte dans les analyses et dans l’accompagnement à la création at au développement.  

 

Les femmes ne sont pas plus nombreuses qu’en 2010 (28,2% contre 28,6); comme en 2010, elles sont un peu plus jeunes que les hommes (23% ont moins de 30 ans contre 17,5); en revanche, elles sont moins nombreuses dans la tranche des 50 ans et plus (18% contre 23). en 2014, 38% des entreprises individuelles créées l’ont été par des femmes (+ 4 points par rapport à la cohorte de 2010); à l’inverse, 22% seulement des sociétés ont été créées par des femmes (25% en 2010). Les créatrices d’entreprises sont majoritaires dans le secteur de la santé (65%) et des services aux ménages (58%), alors qu’elles sont peu présentes dans la construction (9%),  l’information-communication (16%) et le transport (17%).

46% sont issus de l’enseignement supérieur (43% en 2010); la progression provient du niveau 2éme et 3éme cycle (31 contre 27%), au détriment du CAP/BEP (17,6% contre 18,3); 17% n’affiche aucun diplôme qualifiant (dont font partie nombre d’immigrés ou issus de parents immigrés). 62% des créateurs exercent dans leur principal métier.  

 

Le profil  des entreprises nouvelles 4 groupes d’activité dominent: le commerce (au sens large) avec 32% (en légère régression au regard de 2010, 32%), les services aux entreprises (23,5%, en situation stable), la construction (21%) et les services aux personnes (15,5% en hausse de 2,9 points) :  

 

Comme en 2010, 61% des créations se constituent sous forme sociétaire, notamment sous forme de SAS en progression.

17% ont embauché au moins un salarié autre que le créateur lui-même; ils étaient 25% au 4éme trimestre 2014. un autre point à vérifier, en contradiction semble-t-il avec d’autres travaux. Ces entreprises toujours en activité en fin 2014 employaient 57 000 salariés (hors dirigeants) au démarrage et 89 000 fin 2014, soit une moyenne de 3,2 salariés en plus du dirigeant, pour les entreprises employeuses;

ce sont 7% des entreprises individuelles et 35% des sociétés fin 2014, notamment dans les HCR, la construction et les transports.   1/3 ont réuni au moins 16 000€ pour démarrer leur entreprise, moins qu’en 2010 (39,2%);

les très petits projets ont été plus nombreux (29% ont réuni moins de 2 000€ contre 19 en 2010);

65% ne font état d’aucune source de financement en dehors de leurs ressources personnelles ou familiales (54% en 2010). 29% des créations d’entreprises donnent lieu à un emprunt bancaire (11 points de moins qu’en 2010).

Les projets qui ont réuni au moins 80 000€ appartiennent aux activités où les investissements sont plus conséquents (entre 17 et 23% pour les HCR, les transports et l’industrie) , mais aussi pour 2 autres activités que sont les activités récréatives et les finances/assurances; par contre ce sont 8 à 9% des autres activités (l’immobilier un peu plus avec 13,8% et la construction moins avec 5,4%).  

 

En outre, les créateurs ont moins sollicité d’aide:  30% ont bénéficié d’un appui familial ou de proches 43% en 2010). Ils ont donc beaucoup plus fréquemment monté leur projet seuls (41% contre 28 % en 2010); 21% ont déclaré s’être appuyés sur une structure dédiée à la création d’entreprise, en recul de 7 points par rapport à 2010; deux affirmations étonnantes qui demandent à être vérifiées. Enfin, Nacre aurait bénéficié à 6% des créateurs contre 9% en 2010. Les 3/4 ont fait appel à des services extérieurs payants (expert-comptables surtout), 7 points de moins qu’ en 2010; dans 48% des projets qui ont démarré avec moins de 2 000€ en 2014, il n’y a pas de recours à des services extérieurs payants (39% en 2010).