Le sous équipement commercial est manifeste dans les quartiers “politique de la ville”


"Les commerces dans Les quartiers : une offre à revitaliser et diversifier", en bref, CGET, N° 13, février 2016

Les consommateurs des quartiers politique de la ville sont à 64% locataires de HLM (19% pour “les autres  quartiers des agglomérations englobantes”); 31% ont de faibles revenus (contre 10%); 26% reçoivent au moins une allocation chômage (contre 17%); 25% ont moins de 14 ans (contre 17), 7,5% appartenant à des ménages de 6 personnes et plus (contre 2,7%). 36% n’ont pas de voiture personnelle (contre 17% des ménages pour la France entière).  

 

Les consommateurs des quartiers plébiscitent les commerces et services de proximité: 95% déclarent fréquenter une pharmacie proche de leur lieu de résidence, 90% une boulangerie/pâtisserie, 88% un commerce alimentaire, 71% un centre commercial et 62% un marché.

Dans les quartiers qui ont bénéficié des investissements du programme national de rénovation urbaine (PNRU), 53% des personnes interrogées disent fréquenter beaucoup ou exclusivement les commerces du quartier, tandis que 39% déclarent s’y rendre un peu ou occasionnellement; 27% se déclarent tout à fait satisfaits et 56% plutôt satisfaits de la qualité et  de la diversité des équipements comme les commerces et les services, contre 16% insatisfaits.  

 

Les choix des lieux d’achat restent cependant déterminés par la rareté, l’inadaptation et la faible compétitivité de l’offre commerciale de proximité; l’absence de commerce est vécue comme une preuve d’inégalité insupportable.

De fait, on recense 35 571 commerces de détail (7,34 établissements pour 1 000 habitants, 10,34 soit 40% de commerces en plus dans les quartiers hors politique de la ville);  selon les types de produit ; +40% pour le pain/pâtisserie, +60% pour l’équipement info/com, +80% pour l’habillement et même 110% en plus pour les supermarchés.

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Au-delà du sous-équipement commercial, les commerces souffrent d’un cumul de handicaps : près d’1/4 sont mal situés au sein de leur quartier (insuffisante visibilité), 37% présentent des problèmes de structure (difficultés d’accès) ou d’entretien ; la moitié des polarités commerciales propose une offre peu diversifiée, 53% ne possèdent pas de « locomotive alimentaire », de nature à accroître l’attractivité du site, et le 1/3  connaît un taux de vacance supérieur à 15%.

 

Ce sous-équipement se traduit par le fait que 57 % des ménages résidant en zone urbaine sensible (Zus) déclarent faire leurs grosses courses alimentaires hors de leur quartier, contre 27 % qui les font dans leur quartier et 12,5 % à parité dans et hors leur quartier, contre 19% hors de leur quartier, 64% dans le quartier et 14%, à parité dans et hors leur quartier .

Or la restructuration des équipements commerciaux modifie les flux de circulation, instaure de nouvelles centralités et contribue ainsi à l’évolution des formes urbaines.