L’e commerce, un secteur en forte progression qui touche aussi le commerce traditionnel


"Le e-commerce en Ile-de-France : entre croissance et innovation", Crocis , enjeux Ile-de-France, N°181, avril 2016

La CCI Paris Ile-de-France a mené une enquête auprès de 1 000 commerces franciliens en 2013, notamment sur leur usage d’internet. Il en ressort que, dans le cadre de leur activité, 73% d’entre eux utilisent internet (le taux atteint même 88% dans les commerces de 10 à 49 salariés). Au total, un commerçant francilien sur 2 déclare disposer d’un site web permettant de commercialiser leurs produits.  

 

Le commerce électronique regroupe deux types d’acteurs principaux : les pure players, qui ne disposent pas de magasins physiques et proposent leurs produits et/ou services exclusivement en ligne, et ceux qui complètent leurs magasins physiques par un service internet marchand. Mais la frontière entre ces acteurs tend à se réduire.  

 

Selon la Fevad, il existe en 2015 environ 182 000 sites marchands actifs en France, (en hausse de 16% en un an); 4% des sites réalisent plus de 1M€ de chiffre d’affaires annuel, et  captent 90 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du marché. Toutefois, 88% des e commerçants ont de 1 à 5 emplois et 4% plus de 20 emplois.  

 

Les consommateurs français ont dépensé près de 65Md€ sur internet en 2015 (+14% en un an), dont 20% dans la période de Noël. 65% des ménages Français ont acheté en ligne, loin derrière le Royaume-Uni (81%) et l’Allemagne (73%), mais au-dessus de la moyenne européenne (53%). 

En moyenne, un cyber acteur réalise 23 transactions par an pour un montant de  1780€, Les intentions d’achat concernent avant tout les vêtements, accessoires, chaussures (pour 57% des cyber acheteurs), les produits culturels (52%), les voyages (43%) et les produits électroniques (42%). 49% des produits commandés sont livrés au domicile et 45% livrés en point relais; le « click & collect », n’est choisi que par 6% des clients.

 

Toutes les catégories d’âge sont aujourd’hui concernées par les achats en ligne, notamment les 18-34 ans (90% d’entre eux); les seniors, s’ils ont mis plus de temps à intégrer les évolutions des moyens et des possibilités de consommer, représente une part sans cesse grandissante.

Les cadres et professions libérales constituent la part la plus importante des cyber-acheteurs, (70% d’entre eux déclarent avoir consommé en ligne au cours de l’année écoulée, contre 30 à 60 % pour les autres catégories).  

 

Ce profil type du e-consommateur se retrouve plus fréquemment en Ile-de-France puisque 36% des cadres et professions libérales  (représentant près de 3 millions de personnes) sont localisés en Ile-de-France; de plus, les revenus salariaux sont en moyenne 26% plus élevés qu’en France.  

 

Dans ce contexte, qu’en est-il du commerce traditionnel et de ses magasins physiques ? Certains secteurs d’activités sont fortement concurrencés par le e-commerce et voient leur activité décliner, notamment le secteur culture loisirs et celui de l’habitat, dont le nombre de commerces physiques est en baisse de respectivement 12% et 21% depuis 10 ans dans la métropole; néanmoins, le secteur des agences de voyages, a connu une hausse de 11%,  alors qu’il constitue l’une des demandes les plus fortes sur internet. 

 

Dans l’ensemble, le nombre de commerces a augmenté de 2% lors des dix dernières années dans la région Ile-de-France. En 2015, 68% des clients en magasin se sont d’abord renseignés sur internet avant de concrétiser leurs achats; dans le même temps, 41% des acheteurs se sont déplacés dans un magasin avant d’acheter en ligne, généralement dans un magasin de la même enseigne; l’usage simultané se développe, puisque 53% des possesseurs de smartphones déclarent consulter des produits sur internet quand bien même ils sont déjà dans un magasin. Enfin, lors du retrait de marchandises en magasin suite à une commande en ligne, 35% des clients procèdent à un nouvel achat.