Le nombre de magasins d’optique augmente de 53% en 10 ans et le nombre de salariés de 44%, mais la rentabilité, très bonne, est en baisse


« Le commerce de détail d’optique depuis 2003 : une croissance en trompe-l’œil », Insee  Première N°1576 ; novembre 2015

Professionnels de santé, les opticiens détiennent un brevet de technicien supérieur (BTS) d’opticien-lunetier et sont les seuls à pouvoir délivrer des lunettes correctrices ou des lentilles de contact. L’ouverture d’un point de vente d’optique est libre, à condition que l’opticien-lunetier s’enregistre auprès de l’agence régionale de santé ; depuis 2007, ils ont la possibilité d’adapter les ordonnances datant de moins de trois ans pour délivrer de nouvelles lunettes.

Un point de vente doit obligatoirement comprendre un opticien, classé dans les professions intermédiaires ; d’autre part, les employés sont titulaires d’un CAP de monteur-vendeur en optique ou équivalent.

 

Le chiffre d’affaires du secteur est en 2013 de 5,8Md€ (+5,4% par an de 2003 à 2013), un rythme plus élevé que celui de l’ensemble du commerce de détail (+ 2,2% par an) ; toutefois depuis 2005, les prix augmentent plus lentement que l’ensemble des prix à la consommation (en 2014, ils sont supérieurs de 6% à leur niveau de 2005, contre 14% pour l’ensemble des prix à la consommation) ; ceci étant,  le taux de marge reste l’un des plus élevés du commerce de détail (le taux médian s’élève à 62% contre 37 à 40%).

Les évolutions récentes sont moins favorables que par le passé ; le taux médian de profitabilité est en baisse en 2013 de 5%, tout comme dans l’ensemble du commerce de détail ; les plus petites entreprises sont les plus affectées (taux de profitabilité médian passant de 10% en 2010 à 4% en 2013).

 

Les créations de points de vente ont fléchi pour la première fois en 2014 à 750 unités, alors qu’elles étaient comprises entre 820 et 1 000 de 2009 à 2013.

Le nombre de magasin passe de 8 300 à 12 700 (une croissance moyenne de 4,3% par an) et celui des salariés de 25 200 à 36 200, bien plus que les autres activités de commerce ; le nombre moyen de salariés par magasin passe de 3,0 à 2,9 entre 2003 et 2013, alors qu’il augmente un peu  (de 3,1 à 3,3) dans l’ensemble du commerce non alimentaire ; la proportion de magasins n’employant aucun salarié est stable, à un niveau bien plus faible (19%) que dans le commerce non alimentaire (36%).

 

38% des salariés de l’optique travaillent dans une entreprise de 10 salariés ou plus.

Les emplois y sont plus qualifiés que chez les autres détaillants : 36% exercent des professions intermédiaires contre 13% dans l’ensemble du commerce de détail ; 8% sont cadres. Ces emplois sont surtout féminins (62%) et en CDI (88%) ; 83% travaillent à temps complet.

 

Les non-salariés représentent 12% des actifs, une part identique à celle du commerce de détail (14%). Le revenu d’activité des non-salariés est élevé (45 200€ en moyenne annuelle, soit un tiers de plus que pour le commerce non alimentaire et deux fois plus que dans le commerce de détail). Le salaire moyen dans ce secteur est de 24 000€ (de 38 300€ pour un cadre à 21 000€ pour un employé).

 

92% sont en société contre 77% en 2003.

 

La survie des points de vente est plus importante : 47% des magasins existants en 2003 sont toujours actifs en 2013 contre 34% dans le commerce non alimentaire

 

Début 2013, un peu plus de la moitié appartiennent à un réseau d’enseigne (1/4 en milieu rural) , avec une quarantaine de réseaux d’enseigne ; une dizaine regroupe plus de 100 magasins chacun et concentrent près de deux tiers des effectifs salariés ; les points de vente en réseau ont aussi plus de salariés (3,9 salariés en moyenne contre 1,7 pour les magasins hors réseau) ; 25% des magasins en réseau comptent un non-salarié dans leur effectif, contre 40% pour les magasins hors réseau.

Noter que 7% des points de vente d’optique, représentant 11% de l’emploi salarié, sont le fait de mutuelles d’assurance.