Une situation dégradée, davantage pour les TPE et nettement moins pour les PME de plus de 50 salariés, les exportatrices et les innovantes


Oseo, 56éme enquête semestrielle, janvier 2013

28 000 entreprises de 1 a moins de 250 salaries ont été interrogées a l’aide d’un questionnaire adressé par voie soit postale, soit électronique. L’analyse porte sur les 4 580 premières réponses jugées complètes et fiables reçues entre le 9 et le 30 novembre 2012. L’échantillon est largement dispersé en termes de taille d’entreprise, de secteur d’activité et de localisation géographique (très bonne représentativité de la population de référence).

 

 

Interroges en novembre, les dirigeants de PME confirment la panne de croissance déjà annoncée en mai ; 36 % des PME estiment que leur chiffre d’affaires aura reculé en 2012 et 34 % qu’il aura progressé. Il n’y a pas de chute forte de l’activité comme en 2009, mais un simple maintien voire un effritement du chiffre d’affaires, en valeur nominale.

 

Les moyennes entreprises maintiennent un peu de croissance tandis que l’activité des TPE fléchit :

En %

1 à 9 sal

10 à 19 sal

20 à 49 sal

50 à 99 sal

100 à 249 sal

Estimation Evol 2012/2011

-2,2

+0,7

+1,4

+2,2

+2,8

Evol 2011/2010

+2,0

+5,8

+7,9

+8,4

+8,9

Les PME “fortement exportatrices” estiment à + 3,9% la hausse de leur CA 2012, contre + 0,9% chez les “moyennement exportatrices” et -1% chez les “non exportatrices” ; En 2011, l’évolution était respectivement de + 8,7%, + 6,9% et + 3,9%.

Les entreprises “innovantes” évaluent a + 1,3% la progression de leur CA en 2012, après + 7,4% en 2011, alors que les “non innovantes” annoncent un recul de – 1,1%, contre une hausse de + 3,2% l’année précédente.

 

Ces constats (situation moins favorable des TPE, et plus favorable des plus grosses PME, des exportatrices et des innovantes) sont permanents tout au long de l’étude, quelques soit le thème traité.

 

 

Fin 2012, 21% seulement des dirigeants anticipent une hausse de leur activité en 2013 tandis que 29% prévoient un recul. Les prévisions sont d’autant plus pessimistes que l’entreprise est petite.

33% des entreprises “innovantes” anticipent une progression de leur activité contre 23% une diminution ; à l’oppose, 15% seulement des PME “non innovantes” tablent sur une augmentation tandis que 32% craignent une baisse.

 

En novembre 2012, 23% des PME déclarent une progression de leurs effectifs par rapport a fin 2011, tandis que 21% annoncent une contraction. En 2012, les effectifs ont encore significativement progressé dans les entreprises de 20 à 249 salaries, en corrélation avec l’évolution positive de leur activité ; A l’inverse, les TPE ont dû supprimer des postes tandis que les entités de 10 a 19 salaries ont stabilise leurs effectifs :

 

Estimations

1 à 9 sal

10 à 19 sal

20 à 49 sal

50 à 99 sal

100 à 249 sal

Ensemble

2012

Activité

-12

0

+11

+15

+28

-2

2013

Activité

-16

-6

+3

+8

+15

-8

2012

Effectif

-5

+2

+15

+2

+13

+2

2013

Effectif

-1

-2

+1

+1

-2

0

Les entreprises “fortement exportatrices”, et les PME innovantes offrent toujours de meilleurs résultats.

 

En novembre 2012, 60% des PME considèrent “normale ou aisée” la situation de leur trésorerie récente ; à contrario, 40% des PME disent avoir rencontré des difficultés de trésorerie au cours des six derniers mois (la proportion la plus élevée depuis fin 2009).

35% des entreprises de 100 à 249 salaries estiment tendue la situation de leur trésorerie récente, contre 41% pour celles de 1 à 9 salaries ; les difficultés se sont beaucoup plus fortement accrues dans les 100 à 249 salariés (+ 14 points) que chez les TPE (+ 3 points).

32% des entreprises “fortement exportatrices” et 35% des entreprises “moyennement exportatrices” font part de tensions de trésorerie, à comparer à 41% pour les PME “non exportatrices”. 38% des entreprises “innovantes” considèrent difficile l’état de leur trésorerie récente, contre 40% parmi les PME ”non innovantes”.

 

Le financement de l’exploitation courante a été 41% très facilement assuré, car la trésorerie était excédentaire, 36% assez facilement (les concours bancaires sollicités ont été obtenus), 15% assez difficilement (obtention partielle des avances demandées), 8% très difficilement (aucune facilite bancaire obtenue).

Les raisons des difficultés pour celles qui ont connu de fortes difficultés sont pour 47% le niveau insuffisant de l’activité et/ou les perspectives de développement trop incertaines, pour 38% les garanties exigées trop importantes et pour 34% le secteur considéré comme trop risqué.

32% des PME s’attendent à une dégradation de l’état de la trésorerie au cours des six prochains mois, tandis que 8% seulement prévoient un assouplissement

 

L’accès aux crédits d’exploitation est toujours sensiblement plus difficile pour les TPE (26%) que pour les entreprises moyennes, employant 100 a 249 salaries (17%).

 

En novembre, 17% seulement des dirigeants de PME prévoient que leurs résultats 2012 auront été “bons” et 32 % “mauvais”, un indicateur en baisse notable au regard de mai 2012 et de 2011. La rentabilité est partout estimée en fort recul ; elle est notamment jugée très insuffisante et en diminution dans le bâtiment, les transports, et surtout le commerce/réparation automobile.

Les entreprises “fortement exportatrices” affichent un indicateur en légère baisse ; il est plus négatif pour les PME “moyennement exportatrices” (- 15, au lieu de 0) et les “non exportatrices” (- 17, contre – 4). Le jugement sur la rentabilité est en revanche indépendant de la taille de l’entreprise ou de son caractère innovant.

Fin 2012, 15% seulement des dirigeants tablent sur une amélioration de la rentabilité en 2013, et 28% sur une dégradation ; elles sont les plus négatives dans les TPE (- 19) et dans les entreprises de 10 à 19 salaries (- 12), moins dans celles de 20 à 49 salaries (- 7) et légèrement positif dans les moyennes entreprises qui emploient 50 à 249 salaries (+ 1).

Les entreprises exportatrices et innovantes sont moins sombres que les autres : l’indicateur avance de la rentabilité est neutre (+ 1) chez les PME “fortement exportatrices”, en ligne avec des perspectives assez positives d’évolution de l’activité en 2013 ; Il est très négatif (- 16), chez les “non exportatrices” et proche de l’équilibre (- 2) chez les “moyennement exportatrices ».

Il y a également un net clivage entre les entreprises qui ont innové au cours des trois dernières années (- 1), et celles qui n’ont pas réellement innové, beaucoup plus pessimistes (- 19).

 

En novembre, 52% des dirigeants annoncent des investissements en 2012, contre 55% en 2011 ; mais 30% expriment une baisse des dépenses d’investissement contre 24% une progression. L’investissement se maintient à peu près dans l’industrie, le commerce de gros, voire les services aux entreprises.

Le ralentissement de l’investissement touche toutes les tailles d’entreprise (-6). Le retournement de tendance depuis 2011 est particulièrement marqué pour les moyennes entreprises. Pour 2013, les PME exportatrices et innovantes ont autant investi en 2012 qu’en 2011

Les PME restent particulièrement attentistes pour 2013 (45 % prévoient d’investir, contre 48 % fin 2011 pour 2012). La proportion est stable dans l’industrie, les travaux publics, le commerce de gros, les transports et les services aux entreprises ; elle est en recul dans les autres secteurs, notamment le tourisme (-12 points), le bâtiment (-7 points) et le commerce/réparation automobile (- 6 points).

 

Insuffisance de la demande, la faiblesse de la rentabilité, la concurrence et le manque de fonds propres sont les principaux freins.

 

A la question “Avez-vous rencontre des difficultés auprès des établissements financiers pour financer vos investissements au cours des 12 derniers mois ?” 11 % répondent par l’affirmative, contre 10% fin 2011. Les raisons en sont pour 63% la fragilité financière de l’entreprise, pour 35% le secteur d’activité considéré comme trop risqué, pour 19% un secteur d’activité méconnu des banques, 18 % la nature essentiellement immatérielle des projets.

 

Le poids de l’autofinancement reste élevé (44% des besoins de financement en moyenne). Parmi les ressources externes, le crédit bancaire à moyen terme occupe la première place (33 %), puis le crédit-bail mobilier (17 %).