La hausse de la population active, une des causes d’importance du chômage


« Emploi, chômage, population active : bilan de l’année 2012 », Dares Analyses N°37 juin 2013

 En 2012, la population active a augmenté de 224 000 personnes, une des plus fortes hausse depuis 2009 (247 000), alors que depuis 2006, la hausse moyenne, hors ces 2 années avait été de 94 000 .

 

51 000 emplois ont été détruits sur l’année en France métropolitaine ; ces destructions d’emploi interviennent après deux années de créations nettes d’emplois (+145 000 en 2010 et +83 000 en 2011). Les 2 années les plus favorables, conjuguant hausse de la population active et baisse du chômage ont été 2006 et 2007 ; les plus défavorables ont été 2008 et 2009.

Les écarts au fil des années sont les suivants :

 

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Population active

148

120

11

247

46

145

224

Chômage

-168

-228

83

524

-89

40

258

Emploi (Pop active – chômage)

316

348

-72

-277

43

105

-34

Perte ou gain d’emploi

311

352

-148

-212

145

83

-51

 Les emplois détruits proviennent en nombre, d’abord de l’intérim (61 000 emplois détruits en 2012), puis de l’industrie et construction (45 000), alors que l’emploi non salarié gagnait 25 000 emplois et le tertiaire non marchand 19 000 ; noter que les non salariés ont gagné 178 000 emplois en 3 ans, contre 6 000 pour les salariés du secteur privé et une perte de 11 000 dans le tertiaire non marchand.

Cette approche mériterait d’être affinée, d’une part en repositionnant les emplois d’intérim dans les activités où ils sont utilisés (quand il y a difficulté dans l’emploi, il y  a aussi moins recours à l’intérim), d’autre part en identifiant plus clairement les non salariés en identifiant les chefs d’entreprise salariés, des autres chefs d’entreprise, notamment auto-entrepreneurs)

 

Emploi

Total

Emploi Tertiaire

non marchand*

Emplois

salariés

Tertiaire

Marchand

Dont intérim

Industrie

Construction

Salariés agricoles

Non salariés

Fin 2011 (milliers)

26 386

7 577

16 279

11 359

571

3 267

1 435

218

2 530

Glissement annuel (en milliers)

2012

-51

+19

-97

-48

-61

-31

-14

-4

+25

2011

+83

-32

+52

+73

-22

-6

-11

-4

+62

2910

+145

+2

+51

+158

+97

-85

-18

-4

+91

                   

*dont emploi public

 

Le taux d’activité (actifs occupés au sens du BIT) des 55-64 ans a augmenté de 6,4 points entre 2006 et 2012, alors que celui des 15-24 ans diminuait de 1,4 points (mais de 2,9 entre 2008 et 2012) ; noter que les femmes s’en sortent mieux que les hommes :

 

2006

2008

2009

2010

2011

2012

Ecart 2012-2006

Ensemble

Ecart 2012-2006

Hommes

Ecart 2012-2006

Femmes

15-24 ans

29,8

31,3

30,3

30,0

29,5

28,4

-1,4

-2,6

-0,4

25-49 ans

81,6

83,6

82,3

81,9

81,6

80,9

-0,7

-2,4

+0,9

50 -64 ans

53,2

53,2

53,4

53,9

54,8

56,8

+3,6

+3,4

+3,9

Dont 55-64 ans

38,1

38,7

39,0

39,8

41,5

44,5

+6,4

+7,0

+5,9

Ensemble

63,6

64,8

64,0

63,9

63,8

63,9

+0,3

-1,0

+1,4

 Le nombre d’emplois aidés est en diminution  modéré avec 1 160 000 personnes concernées dont 588 000 contrats en alternance (la moitié des contrats aidés) :

Bénéficiaires en fin d’année (en milliers)

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Emploi aidé total

1 353

1 217

1 249

1 253

1 196

1 160

Dont emplois aidés du secteur marchand

1 100

1 029

1 002

998

992

958

   Dont contrats en alternance

591

600

568

566

593

588

Dont contrats du secteur non marchand

253

189

247

254

205

202

En 2012, les jeunes sont 76% des emplois aidés et les seniors 7% ; de ces faits, 0,8% des seniors bénéficient d’un contrat aidé (surtout dans le secteur non marchand) et 25% des jeunes (essentiellement en direction du secteur marchand).

 

Le sous-emploi (majoritairement un temps partiel non souhaité) touche 1 359 000 personnes fin 2012 (5,3% des emplois)

 

Les demandeurs d’emploi inscrits à pôle emploi sont fin 2012, 5 239 000 (contre 4 844 000 fin décembre 2011 soit 8,2% en plus (395 000 personnes en plus), dont 1 813 000 depuis un an ou plus. 2 569 00 sont indemnisés (+9,5% ou 220 000 en plus au regard de 2011) ; le taux de chômage fin 2012 s’établit pour la France métropolitaine à 10,1%.

Noter que les inscriptions faisant suite à une fin d’activité non salariée sont  très peu nombreuses (68 000, en hausse de 8 000 par rapport à 2011). 

 

Sur les 5 239 000 demandeurs d’emploi, 3 125 000 n’ont exercé aucune activité (60%), 1 494 000 ont connu une activité courte (41%) ou longue (59%), 357 000 sont en emploi (contrat aidé notamment), et 263 000 en stage, formation ou maladie.

 

Le chômage a davantage augmenté chez les hommes et moins chez les femmes ; il a de même davantage augmenté pour la tranche des 25-49 ans (mais leur taux de chômage est bien plus faible que celui des moins de 25 ans) et pour les seniors et moins chez les moins de 25 ans.

 

Taux de chômage BIT en 2012

Taux de chômage : écart 2012-2006

 

Tout âge

Moins de 25 ans

25-49 ans

50 ans et plus

Tout âge

Moins de 25 ans

25-49 ans

50 ans et plus

Ensemble

9,8

23,9

9,0

6,8

+11,4

+10,6

+15,4

+15,3

Hommes

9,7

24,0

8,6

6,9

+19,8

+17,6

+24,6

+21,1

Femmes

10,0

23,8

9,4

6,8

+3,1

+2,6

+5,6

+11,5

                 

 Noter aussi que l’importance des chômeurs longue durée a diminué au regard de 2006 (passant de 42,3% en 2006 à 40,8% ; mais ils étaient 35,4% en 2009) ; cette baisse est le résultat de la hausse du nombre d’entrées au chômage depuis la mi-2011. La part des chômeurs de longue durée est beaucoup plus élevée pour les seniors de 50 ans ou plus (57,2 % fin 2012) que pour les autres tranches d’âge (40,0 % pour les 25-49 ans et 27,9 % pour des 15-24 ans).

 

Le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés au titre du chômage (hors allocations de formation), via le régime d’assurance chômage ou le régime de solidarité nationale, est en hausse depuis le 1er semestre 2008 : 2 569 000 personnes inscrites à Pôle emploi sont indemnisées fin 2012, soit

222 000 de plus qu’un an auparavant. 2 175 000 personnes perçoivent une allocation du régime d’assurance chômage, essentiellement l’allocation d’aide au retour à l’emploi  (+163 000 en un an) et 394 000 une allocation du régime de solidarité, essentiellement l’allocation de solidarité spécifique (ASS), (+59 000 en un an). La part des demandeurs d’emploi indemnisés (hors allocations de formation) parmi l’ensemble des inscrits (catégories A à E) s’établit à 49,0 % en décembre 2012, soit à un niveau comparable à celui de fin 2011 (48,5 %).