« Un premier semestre 2012 difficile pour les PME, aucun secteur n’étant épargné par la dégradation de la conjoncture ; des perspectives assez sombres à court terme sauf pour les plus innovantes et les plus internationalisées »


OSEO, 55éme enquête semestrielle juillet 2012

28 000 entreprises de 1 à 249 salariés ont été interrogées à l’aide d’un questionnaire adressé par voie soit postale, soit électronique. L’analyse porte sur les 4 002 premières réponses jugées complètes et fiables. Les 1 à 9 salariés représentent 43% de l’échantillon, les 10 à 19 sal, 25%, les 20 à 49 sal, 22% et les 50 sal et plus, 10%. L’industrie compte pour 27%, les services pour 26%, le commerce pour 21% et la construction pour 15%.

 

En mai, 33 % des PME prévoient une hausse de leur activité en 2012 et 29 % une diminution. L’activité piétine depuis fin 2011 ; la tendance est au mieux à la faible progression du CA en 2012 dans les secteurs les plus en amont (services au entreprises, commerce de gros, industrie) et régresse dans les autres secteurs, notamment en direction de la clientèle des ménages.

 

Comme par le passé, la prévision est la moins bonne dans les plus petites entreprises :

 

1 à 9 sal

10 à 19 sal

20 à 49 sal

50 à 99 sal

100 à 249 sal

Prévision 2012

-0,8

+0,9

+1,9

+2,3

+1,9

Prévision 2011

+2,0

+5,8

+7,9

+8,4

+8,9

Les PME “fortement exportatrices” anticipent une croissance de leur CA 2012 de + 3,6 % en moyenne, contre + 1,3 % pour les “moyennement exportatrices” et un recul de – 0,1 % chez les “non exportatrices

Les PME “innovantes” s’attendent à une progression moyenne de leur chiffre d’affaires de + 2,8 % en 2012, tandis que les “non innovantes” craignent une baisse de – 0,8 %.

 

Pour 2013, 31 % des PME escomptent une croissance de leur activité en 2013, tandis que 14 % craignent un recul. Les prévisions à un an sont très modestes dans tous les secteurs liés à la consommation des ménages, et sont au plus bas dans la construction. Les PME exportatrices et celles qui innovent sont beaucoup moins pessimistes que les autres.

 

Les embauches sont en net ralentissement : le solde des pourcentages d’opinions “en hausse” diminué des pourcentages “en baisse” (indicateur courant) s’établit à +5 ; il était de +13 pour 2011, mais aussi à -17 en 2009 ; ce solde est défavorable là encore aux TPE (-1) :

Indicateur courant d’emploi

1 à 9 sal

10 à 19 sal

20 à 49 sal

50 à 99 sal

100 à 249 sal

Ensemble

Prévision 2012

-1

+6

+13

+15

+13

+5

L’indicateur courant d’emploi ressort à + 11 chez les entreprises “fortement exportatrices” de même que chez les “moyennement exportatrices”. Il est en revanche tout juste positif à + 3 pour les PME qui n’exportent pas ou très peu

27 % des PME innovantes ont accru leurs effectifs depuis fin 2011 et 14 % les ont réduits, ce qui donne un indicateur courant d’emploi à + 13, à comparer à seulement + 1 pour celles qui n’ont pas innové au cours des trois dernières années.

Pour 2013, la situation ne devrait guère s’améliorer.

 

Les trésoreries se contractent fortement : 63 % des PME estiment “normale ou aisée” la situation de leur trésorerie récente, soit près de 6 points de moins que la moyenne de long terme (69 %). 37 % des PME disent ainsi avoir rencontré des difficultés de trésorerie au cours des six derniers mois,

La situation de trésorerie des moyennes entreprises est jugée nettement plus souple que dans les entreprises de plus petite taille (21 % des entreprises de 100 à 249 salariés mentionnent des contraintes de trésorerie au cours des six derniers mois, contre 35 % dans les entités de 20 à 99 salariés et 39 % dans celles de 1 à 19 salariés)

Au cours des 6 derniers mois, comment avez-vous assuré le financement de votre exploitation courante ?” :

42 % très facilement, car trésorerie excédentaire, 38 % assez facilement, car concours bancaires sollicités obtenus, 13 % assez difficilement, car obtention partielle des avances demandées, 7 % Très difficilement, car aucune facilité bancaire obtenue.

Pour les entreprises ayant répondu “assez” ou “très difficilement” (20 % de l’ensemble de l’échantillon), il était demandé de “cocher les raisons de ces difficultés parmi les 4 suivantes (possibilité de réponses multiples)” : 43 % Niveau insuffisant de l’activité et/ou des perspectives de développement trop incertaines, 37 % garanties exigées trop importantes, 35 % secteur considéré comme trop risqué, 17 % secteur d’activité méconnu des banques

Par ailleurs, 53 % des PME dans cette situation difficile, jugent leur rentabilité actuelle “mauvaise” ; l’accès aux crédits d’exploitation est d’autant plus difficile que l’entreprise est petite : c’est le cas pour 23 % des TPE, 20 % des entités de 10 à 49 salariés, 14 % de celles de 50 à 99 salariés, mais seulement 11 % de celles employant 100 à 249 salariés.

24 % des PME s’attendent à un durcissement de leur situation de trésorerie au cours des six prochains mois, alors que 12 % prévoient un assouplissement.

 

La rentabilité s’est maintenue en 2011 : 24 % des dirigeants estiment que la rentabilité de leur entreprise en 2011 a été “bonne” et 26 % “mauvaise”.

En mai 2012, 19 % seulement des dirigeants anticipent une amélioration de la rentabilité pour l’exercice en cours, contre 26 % une dégradation. Les anticipations d’évolution de la rentabilité sont les plus sombres dans les TPE

 

Sensible freinage des investissements en 2012 : 47 % des PME ont déjà investi ou prévoient d’investir dans l’année, contre 49 % en mai 2011.

Les types d’investissement envisagés sont pour la moitié du ma tériel/véhicules/équipements, pour 43% de l’immobilier (construction, aménagements, terrain) et pour 7% de l’incorporel. Les modalités de financement sont le crédit bancaire (44% dont 35 entre 2 et 7 ans), l’autofinancement (36% contre 40 en 2011), le crédit-bail (20%).

 

L’insuffisance de la demande demeure le principal frein avec 62 % de citations, soit pratiquement au même niveau que fin 2011 ; viennent ensuite l’intensité de la concurrence (44 %), le manque de fonds propres (40 %). Le coût du crédit (29 %) et enfin l’endettement de l’entreprise (24 %). 12 % disent avoir rencontré des difficultés auprès des établissements financiers pour financer leurs investissements au cours des 12 derniers mois ; elles les expliquent par la fragilité financière de l’entreprise (62%), un secteur d’activité considéré comme trop risqué (33%), un secteur d’activité méconnu des banques (19%) et pour 16 % la nature essentiellement immatérielle des projets. +