Le taux de pérennité diminue quand les créations sont nombreuses.


"Établissements artisanaux : forte création et faible pérennité vont de pair " Insee analyses Auvergne-Rhône-Alpes N°93, janvier 2020

La pérennité des entreprises artisanales est d’autant plus importante que les activités créées exigent des moyens conséquents ou encore une densité faible en créations d’entreprise.

 

Entre 2010 et 2013, en Auvergne-Rhône-Alpes, 11 600 établissements artisanaux ont été créés en moyenne chaque année, sous une « forme classique », hors micro-entreprises (exclus de cette étude). 3 ans après leur création, 70% sont toujours en activité, une pérennité un peu plus faible que la moyenne métropolitaine (72%). 

 

La répartition des créations d’établissements artisanaux par secteur d’activité dans la région étant assez proche du niveau national, les écarts de pérennité ne sont pas liés à un effet de structure, mais plutôt à une caractéristique régionale. Le taux de survie est inférieur à la moyenne nationale dans de nombreux secteurs; la différence est notamment de 2 points dans le bâtiment et dans les autres activités de services, qui regroupent près de 40% des créations.

Plusieurs caractéristiques influent la pérennité :

⇒Un taux de création élevè est défavorable à la pérennité : Auvergne-Rhône-Alpes présente le 4éme taux de création le plus élevé des régions françaises; hormis l’Île-de-France; ces régions présentent également des pérennités à 3 ans plus faibles que la moyenne nationale. Au final, le nombre d’établissements artisanaux augmente nettement dans la région, malgré une faible pérennité. Entre 2010 et 2016, cette croissance est plus élevée qu’en moyenne nationale (+ 10,1% contre + 7,8%).

 

⇒ La pérennité est plus forte dans les territoires peu denses économiquement en nombre d’artisans au km² ; le taux de survie à 3 ans dépasse 80% dans les zones; la pérennité est notamment beaucoup plus forte dans le secteur du bâtiment, qui représente entre 35% et 40% des créations. Ces zones se caractérisent par une moindre dynamique avec un faible volume et un faible taux de création; in fine, le nombre d’établissements diminue dans la plupart de ces territoires.

 

⇒ Les grandes zones d’emploi, fortes d’un grand nombre d’établissements artisanaux, sont celles où les taux de survie sont les plus faibles. La forte concentration d’entreprises entraîne une vive concurrence d’une part; d’autre part le repositionnement du créateur en cas d’échec est plus facile.

La zone d’emploi de Lyon, la plus dense en nombre d’établissements artisanaux, est aussi celle où la pérennité est la plus faible (65%). Malgré une survie plus faible des établissements artisanaux, le stock d’établissements augmente fortement dans les territoires denses, car le nombre de créations dépasse largement le nombre de disparitions; ainsi, entre 2010 et 2013, dans la zone d’emploi de Lyon, le taux annuel de création d’établissements artisanaux (10,8%) est nettement supérieur au taux annuel de disparition (7,7%), générant une augmentation du parc (+ 2,1% en moyenne annuelle).

 

Le secteur d’activité : les établissements artisanaux de la sphère productive (métallurgie, fabrication de machines, travail du bois…) ont dans l’ensemble de meilleurs taux de survie (78%). Ils nécessitent, dès leur création, des investissements importants, comme l’acquisition de locaux et de machines. Leur assise financière est souvent plus importante et le projet d’entreprise plus abouti.

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4296555