Méthodologie : échantillon de 1501 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans ou plus ; les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 12 janvier 2022. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, après stratification par région et catégorie d’agglomération).
Les solutions de transports collectifs et d’autres formes d’auto-partage sont peu sollicitées, se focalisant là encore sur les coûts.
⇒ La voiture individuelle
♦ Elle demeure et de loin la modalité de transport au quotidien :
81% de citations, devant la marche à pied (63), très loin devant les transports collectifs (23%), le vélo (15%) ou le scooter ou moto (15%) et devant toute autre forme de transport.
C’est que 72% se disent dépendants de leur voiture : 39% très dépendants et 33% assez dépendants ; ils sont 87 à 92% en milieu rural, et dans les petites villes de moins de 20 000 habitants, moins dans celles de 20 000 à 2 000 000 habitants (65-71%), et encore moins dans l’agglomération Parisienne (47%).
Les raisons du choix de la voiture personnelle sont le gain de temps dans les trajets (55% toutes citations), à égalité avec le besoin de se sentir libre (52%) et face au manque de transport collectif (42%).
La complexité d’utilisation d’offres de transports alternatives (connaissance des itinéraires, des modes de fonctionnement, utilisation d’applications smartphone,…) et le coût élevé des offres de transports alternatives ne comptent que pour 19 et 18%.
♦ Les freins pour avoir recours à une voiture individuelle
– 61% le coût à l’usage (carburant, stationnement, assurance, entretien,…), alors que le coût à l’achat ne concerne que 40%,
– Les freins liés à son utilisation : les difficultés pour stationner (35%), les difficultés de trafic (28),
– Ce qui gène la personne du conducteur : la volonté d’être plus respectueux de l’environnement (18%), la fatigue liée à la conduite (14%), les risques en termes de sécurité (13%) et le fait de ne pouvoir rien faire d’autre lorsque l’on conduit (9%).
♦ L’utilisation dans l’avenir
Au cours des prochaines années, 41% des répondants pensent en avoir une utilisation plus fréquente (38% pour ceux habitant dans des villes de plus de 20 000 habitants). Plus précisément pour 24% la voiture individuelle sera davantage utilisée et pour 48% de la même façon qu’actuellement.
Seuls 24% pourraient envisager, à l’avenir, de ne plus avoir de voiture individuelle et d’utiliser des transports partagés (transports en commun, auto-partage, co-voiturage, véhicules de location,…) ; ils sont 29% chez ceux qui habitent dans des villes de plus de 20 000 habitants.
Pourtant 43% estiment que ce serait une bonne chose que son utilisation connaisse une réduction (49-54% chez les 18-34 ans vs 34 pour les 65 ans et plus).
♦ L’acquisition d’une voiture électrique
31% (dont 6 certainement) ont l’intention d’en acheter une ; ce sont plutôt les utilisateurs de moto (57%), trottinette (53%), de vélo (48%), de train (45%). Noter que 4% disent en posséder une.
L’intérêt à en acheter une est en nette baisse : Ils étaient 49% en 2011.
Les raisons évoquées sont : le coût d’achat et de fonctionnement trop élevé (55%), l’autonomie de déplacement trop faible (34%), le manque de bornes de recharge (26%), le manque de recul et le peu de confiance dans cette nouvelle technologie (14%) et pour 11% le fait de ne pas souhaiter posséder de voiture.
A l’inverse, ce qui encouragerait à acheter un véhicule électrique est le coût moins élevé (68%), la disponibilité des points de recharge accessibles au public (38%), une plus grande performance des véhicules (34%), un meilleur recyclage des batteries (31%) et une diminution du temps de recharge (28%).
Ceci étant, le développement de la voiture électrique est perçu par 58% comme une bonne solution pour lutter contre le changement climatique.
⇒ Une comparaison du recours à la voiture individuelle face aux autres modes de transport
♦ La voiture individuelle et la marche à pied sont largement plébiscitées pour les trajets du quotidien, loin devant les transports collectifs ou les autres types de transport. Bien sûr la situation diffère dans les villes de plus de 20 000 habitants.
Les dépenses mensuelles moyennes s’étalent pour 81% entre 0 et 120€ (26% moins de 30€, 28% entre 31 et 70€ et 27% entre 71 et 120€) ; 7% dépensent plus de 200€.
Pour 63% c’est un poste de dépense important (dont 23% très important) dans leur budget, notamment dans les communes de moins de 20 000 habitants (69-78%), et pour les catégories modestes de population. Noter qu’il est jugé plus important pour ceux qui se déplacent en taxi ou VTC (88%) ou en moto/scooter (82%).
♦ Ce qui devrait être considéré comme prioritaire par le gouvernement
La réduction du prix du carburant (78% dont 62% cité en 1ér), loin devant le développement et le maintien des lignes de train dans les territoires ruraux (43%), la réduction de l’impact négatif des transports sur l’environnement via le développement des mobilités douces, les véhicules électriques, le transport ferroviaire (35%) ou l’amélioration de la sécurité routière (31%) ; ces 3 derniers items ne sont cités en premier que par 6 à 15%.
♦ Ce qui est considéré primordial pour améliorer la mobilité quotidienne : la baisse des coûts (54-74%), devant toute autre amélioration (36-45%) et loin devant ce qui faciliterait les transports collectifs ou les transports auto-partagés (18-23%).
⇒ L’attention portée aux offres de mobilité partagée
En complément, les répondants s’expriment sur les améliorations pour utiliser davantage ces offres, 3 items souvent cités : une densité accrue des offres de transports en commun (fréquence, desserte) pour 43% toutes citations (mais seulement 27% en1er), un coût des transports collectifs et de l’auto-partage réduit (33% dont 17 en 1er), et des solutions d’intermodalité plus importantes (parking-relais en périphérie des villes, possibilités de stationnement à proximité des gares,…) pour 26% (10% en 1er).
Sont peu cités (entre 13 et 18% toutes citations, dont 4 à 7% en 1er) : une offre plus importante de véhicules partagés, le renforcement ou le développement de restrictions de circulation pour les véhicules individuels les plus polluants, des places de stationnement réservées aux véhicules partagés, des voies de circulation réservées aux transports partagés.
Pour en savoir davantage : https://www.ifop.com/publication/observatoire-des-mobilites-partagees-et-electriques/