Les revenus des chefs d’entreprise varient beaucoup selon l’activité exercée, le forme juridique de l’entreprise, le fait d’être pluriactif, l’âge ou le sexe de son dirigeant.
Plus âgés, les non‑salariés génèrent un revenu professionnel en moyenne supérieur à celui des salariés : les non‑salariés dégagent en moyenne 35 400€ par an de leur activité professionnelle, contre 24 600€ pour les salariés.
⇒ Les revenus selon la forme “juridique”
Le revenu d’activité est en moyenne plus élevé pour les dirigeants salariés (4 460€ nets) que pour les autres chefs d’entreprise (2 600€); Il atteint 5 010€ par mois pour les dirigeants de SA ou SAS et même 7 950€ pour les dirigeants de SNC ou GIE, contre 470€ pour les micro‑entrepreneurs et 3 880€ pour les entrepreneurs individuels classiques.
Les écarts de revenu selon le statut sont importants sur l’ensemble de la distribution des revenus : les écarts de revenu entre les dirigeants salariés et les autres s’expliquent en grande partie par la taille de l’entreprise; alors que 82% des entrepreneurs individuels classiques sont seuls dans leur entreprise, ils ne sont que 34% des gérants majoritaires et 22% des dirigeants salariés.
Les revenus différent selon que l’on est entreprise classique ou autoentrepreneur, et selon le secteur d’activité.
Entre 1 310€ de revenu mensuel médian et 4 040€ pour les entrepreneurs classiques et entre 140 et 500€ pour les autoentrepreneurs (un niveau de rémunération trop faible pour en vivre). 2 niveaux de décrochage s’observent chez les entrepreneurs classiques : un premier groupe de 2 activités affiche les revenus les plus importants (santé et services aux entreprises), ce qui ne sera pas le cas chez les autoentrepreneurs; un second groupe (construction, industrie, commerce) se situe dans la médiane; un 3éme groupe fait état des revenus les plus faibles (transport et services aux particuliers).
Noter une dispersion des revenus plus faible dans les secteurs construction, santé et transports (entre 7,5 et 8,6 vs 13,4 et 19,6 pour les autres); une dispersion par ailleurs bien plus faible chez les autoentrepreneurs (5,4 à 11,3).
⇒ Le décalage de revenus est net quand il y a pluriactivité
qu’il s’agisse des entrepreneurs classiques (en moyenne 6 100€ vs 3 640€) ou des autoentrepreneurs (2 300€ et 530€).
En ce qui concerne les autoentrepreneurs pluriactifs, les montants paraissent faibles, alors que nombre d’entre eux ont des rémunérations de cadres ou de professions intermédiaires ?
⇒ Les décalages entre les rémunérations femmes et hommes
font état d’un écart moyen chez les entrepreneurs classiques de 22% (mais de 45 et 47% dans la santé et l’industrie) et chez les autoentrepreneurs de 12%.
⇒ Les décalages de rémunération selon les tranches d’âge
sont favorables aux 45-59 ans : 3 030€ mensuels moyens vs 1150€ pour les moins de 30 ans, 2 330€ pour les 30-44 ans et 2 750€ pour les 60 ans et plus (en léger décrochage).
⇒ Le patrimoine brut des chefs d’entreprises
est en moyenne de 578 200€ (mais de 324 800€ en médiane) dont 26% a pour origine le patrimoine professionnel (50% chez les agriculteurs). Plus intéressant est le patrimoine net (déduction notamment des emprunts en cours) avec un montant moyen de 505 600€ (médian 267 100€). Quelque soit le cas de figure, le patrimoine des chefs d’entreprise et professions libérales est de loin le plus important.
⇒ Les retraites
Remarquons tout d’abord que 64% des chefs d’entreprise retraités cumulent une pension pour partie issue de leur activité de salarié, ce qui est souvent oublié quand on traite de la faiblesse des retraites des indépendants, qui est une réalité pour les non-salariés à titre principal.
Sans surprise les agriculteurs sont les moins nombreux à avoir été préalablement salariés; ils sont plus souvent non-salarié à titre principal mais ont les plus faibles retraites. Sans surprise aussi d’observer que les professions libérales ont de meilleures retraites que les artisans ou les commerçants ou encore que les femmes ont de moins bonnes retraites que les hommes.
⇒ Le passage du salariat à la création de son entreprise
Les actifs s’installant à leur compte subissent en moyenne une perte transitoire de revenus les 3 premières années. Après la transition, le revenu d’activité total augmente en moyenne pour les entrepreneurs individuels et les gérants, et baisse pour les auto‑entrepreneurs.
L’étude compare les revenus annuels des actifs ayant commencé à dégager des revenus non salariés pour la première fois en 2011 ou 2012, à ceux qu’ils auraient eu s’ils étaient restés salariés. La perte s’élève à 1 776€ la première année, 1 733€ la deuxième, avant de s’atténuer et de devenir non significative la troisième année.
La perte est plus marquée pour les anciens ouvriers et les nouveaux auto‑entrepreneurs. Les diplômés du supérieur et les anciens cadres ne connaissent pas de perte significative de leur revenu professionnel au bout de 3 ans.
3 ans après leur installation, les entrepreneurs individuels dégagent, 4 800€ de plus que s’ils étaient restés salariés. Les actifs s’installant à leur compte ont des revenus plus dispersés que s’ils étaient restés uniquement dans le salariat ; les 80% touchant les plus bas revenus gagnent moins bien leur vie que les 80% correspondants parmi ceux qui sont restés uniquement dans le salariat. Ce constat s’inverse pour les plus hauts revenus.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4470890