Méthodologie : exploitation de l’enquête Sine 2010 L’échantillon utilisé est composé de 40 000 auto-entrepreneurs inscrits au 1er semestre 2010. Ils ont été enquêtés à trois reprises en 2010, 2013 et 2015. Seules les unités ayant été actives au moins un trimestre entre 2010 et 2013 ont été enquêtées en 2013. La base « non-salariés » est issue de 2 sources administratives, gérées par l’Acoss et par la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA), collectant les cotisations sociales et la CSG-CRDS.
En 2010, année de l’enquête Sine sur laquelle se base cette étude, 360 000 immatriculations se sont faites sous le régime de l’autoentrepreneur régime; elle représentait alors 58% des créations de l’année, et 80% des nouvelles entreprises individuelles contre respectivement 43% et 63% en 2015.
Selon l’enquête Sine, 38% des autoentrepreneurs de 2010 n’ont jamais été actifs, car ils n’ont pas déclaré de chiffre d’affaires dans les deux années suivant leur immatriculation, délai légal au-delà duquel leur radiation a été prononcée; 42% ayant débuté une activité l’ont fait dès le trimestre de leur immatriculation, 23% ont attendu au moins 2 trimestres et 9% un an au moins.
Tous secteurs confondus, les femmes démarrent plus fréquemment leur activité d’auto-entrepreneur que les hommes (67% contre 59%). Les chances de dégager un premier chiffre d’affaires augmentent avec l’âge du créateur : 55% des auto-entrepreneurs de moins de 30 ans débutent effectivement une activité, contre 71% des 50 ans ou plus (1/4 sont des retraités).
Ceux qui ont sollicité des conseils pour concevoir leur projet débutent plus souvent une activité (67% contre 57%), tout comme ceux qui ont bénéficié d’un dispositif d’aide à la création d’entreprise (en particulier l’ACCRE) avec 69% contre 59.
Les secteurs d’activité où les autoentrepreneurs ont été plus souvent actifs sont les professions de service (santé, enseignement, services aux entreprises, arts et activités récréatives), et moins souvent celles où les investissements ou le recours à la main d’oeuvre sont plus nécessaires (commerce, HCR, construction, transports), ou encore du fait de leur réglementation (immobilier, finances et assurances…).
En termes de pérennité, 48% des “actifs” (ayant réalisé des recettes), sont encore en activité 3 ans après leur immatriculation, (soit 30% de l’ensemble de ceux qui se sont immatriculés) contre 62% pour les entrepreneurs en nom individuel non autoentrepreneur; ceux en activité principale sont plus souvent pérennes (51%) contre 44% pour ceux en activité secondaire. Noter que 52% étaient en activité principale au démarrage et sont 59% des pérennes 3 ans après .
2% des autoentrepreneurs ont quitté ce régime au profit du régime général.
Comme pour le démarrage, les chances de pérennité à 3 ans augmentent avec son âge : elles passent de 40% avant 30 ans à 55% au-delà de 50 ans; les entreprises créées par des hommes sont un peu plus souvent pérennes que celles créées par des femmes. Enfin, si le niveau de diplôme et le capital investi sont des déterminants du démarrage, ces deux facteurs jouent peu sur la pérennité, alors qu’ils favorisent largement celle des créateurs individuels classiques.
Les auto-entrepreneurs dégagent un chiffre d’affaires beaucoup plus faible que celui des créateurs individuels classiques (en moyenne 10 000€ en 2012); les 3/4 réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 15 000€ (contre 14% des créateurs individuels classiques). Quand l’activité d’auto-entrepreneur constitue une source de revenu complémentaire le chiffre d’affaires est en moyenne de 8 000€ ; il est inférieur à 5 000 pour 56% d’entre eux. Si par contre, c’est la principale source de revenu, le chiffre d’affaire est de 13 000€ ; il dépasse 5 000€ dans 65% des cas.