On aurait pu s’attendre à une forte hausse dans l’e-commerce avec le covid; c’est partiellement le cas, par exemple pour les enseignes traditionnelles, mais pas pour certains secteurs très utilisateurs de l’e-commerce (voyage, loisirs, habillement notamment).
En janvier et février 2020, le e-commerce (produits et services) s’est développé sur une tendance de +8% par rapport aux mêmes mois de 2019, dans un contexte de baisse de consommation des ménages (-1,1%) et des premiers effets de la crise sanitaire sur les ventes de voyages, transports. Au mois de mars, le chiffre d’affaires s’est contracté de 10,1% par rapport à mars 2019, notamment sur les ventes de tourisme (pic habituel des ventes), les transports, les loisirs et certains produits non alimentaires.
Sur l’ensemble du 1er trimestre 2020, le chiffre d’affaires connait une très légère hausse : +1,8% par rapport au 1er trimestre 2019, même si le nombre de transactions progresse de 4,2% par rapport au 1er trimestre 2019 (424 millions de transactions). Le montant dépensé atteint 25,3Md€ sur les 3 premiers mois de l’année. Il s’agit de la plus faible hausse jamais observée depuis la création du baromètre.
Le panier moyen (produits et services) est en baisse de 2,3% par rapport au 1er trimestre 2019. La chute brutale des ventes de tourisme, transports, loisirs… a entraîné un net ralentissement du rythme de progression du nombre moyen d’achats par acheteur +2,8% (+19% au T1 2019).
Le nombre de sites marchands actifs continue sa progression sur un rythme comparable à celui des trimestres précédents : +11% pour un total de plus de 200 650 sites. Un chiffre qui est encore amené à progresser avec l’arrivée des commerces de proximité sur internet.
Le panel des sites leaders témoigne d’une situation contrastée selon les secteurs
Les ventes de produits grand public du panel iCE 100 se poursuivent sur un rythme de croissance au 1er trimestre 2020 quasi-équivalent à celui du 1er trimestre 2019 (+7,7% vs +6,5%). Cette progression est liée aux ventes du mois de mars (+21%) avec des ventes alimentaires qui augmentent (drive et livraisons à domicile) fortement en raison de la crise Covid-19 (stockage, repas à domicile, …) et le boom des ventes de produits techniques et culturels et les jeux/jouets dès l’annonce du confinement.
Mais la forte hausse des commandes observée sur certains produits s’est accompagnée d’une baisse significative sur d’autres univers de produits, notamment l’habillement et l’ameublement/décoration. Ainsi sur l’ensemble du trimestre, une majorité d’enseignes non-alimentaires du panel sont en recul.
Les ventes B-to-B se trouvent fortement freinées : +4,5% au 1er trimestre vs +11,4% sur les 12 derniers mois. 7 enseignes sur 10 sont en recul au mois de mars, 4 sur 10 sur l’ensemble du 1er trimestre.
Pour le e-tourisme, les ventes de voyages, sur une dynamique déjà ralentie dès le début d’année, plongent en mars de 60% entraînant un recul de 19% sur le 1er trimestre.
Les places de marché ont permis aux TPE de poursuivre leurs activités sur internet
La progression du volume d’affaires réalisé sur les market places de l’iPM (indice des places de marché), plus ralentie sur les mois de janvier et février (+2,8% et -2,2%), accélère au mois de mars avec +8% soit une progression globale au 1er trimestre de +5,5%.
Les ventes sur smartphones et tablettes, qui avaient connu une forte accélération aux cours des précédents trimestres, enregistrent pour la première fois depuis la création du baromètre un recul (-0,5%) sur les trois premiers mois de l’année (recul des ventes de mode/textile, transports et billetterie). Ces ventes sur internet mobile ont représenté 45% du chiffre d’affaires trimestriel des sites du panel iCM (indice du commerce mobile).
Une amélioration progressive de la situation en avril notamment grâce aux ventes internet des magasins
Début avril, les ventes ont progressé par paliers successifs, d’abord +25% au-dessus du niveau pré-confinement puis +40% sur les 2 dernières semaines de confinement. Toutefois, certains secteurs comme la mode-textile ont dû attendre encore mi-avril avant de retrouver le niveau d’avant confinement.
À fin avril, le bilan s’avère donc contrasté : positif pour les catégories équipement maison, beauté-santé et sport-bricolage-jardinage ; pour l’habillement-mode, l’accélération sur avril a permis de compenser le retard pris sur mars ; mais la catégorie meubles-décoration affiche un retrait.
Au global, la progression moyenne du panel des sites leaders iCE100 concernant les produits non alimentaires conduit à une augmentation du chiffre d’affaires des enseignes de 37% en avril et + 21% sur le bilan mars-avril 2020/2019.
A noter cependant qu’à fin avril, 1 enseigne sur 4 affichait encore un chiffre d’affaires en recul. Par ailleurs, les sites des enseignes traditionnelles ont joué un rôle moteur dans cette croissance, avec un taux de croissance des ventes e-commerce de 100%, très supérieur à celui des sites pure-players (15%), grâce au transfert réussi d’une partie des ventes magasins sur internet.
Pour en savoir davantage : https://www.fevad.com/bilan-e-commerce-croissance-globale-ralentie-au-1er-trimestre-2020/