Au 30 juin 2013, le RSA est versé en France par les caisses d’allocations familiales (CAF) à 2,229 millions de foyers allocataires ; 1,7 million de foyers bénéficient de sa composante « minimum social » (le RSA socle) et 492 000 de sa composante « complément de revenu d’activité ». Le nombre total des allocataires du RSA progresse en France à un rythme de plus en plus rapide depuis le milieu de l’année 2011 (6,9% de juin 2012 à juin 2013 contre 3,1% un an auparavant). Le taux de rotation trimestriel de l’ensemble des allocataires du RSA s’établit à 11,6% en juin 2013.
Les 25-30 ans, et dans une moindre mesure les 30-39 ans, sont très sensibles aux évolutions conjoncturelles, mais toutes les classes d’âges connaissent une hausse ; les 50 ans ou plus représentent une part minoritaire et légèrement croissante (21% en juin 2013 contre 18% douze ans plus tôt)
Plusieurs profils se distinguent parmi les bénéficiaires du RSA : des jeunes plutôt diplômés en phase d’insertion, ne déclarant pas de difficultés particulières ; des bénéficiaires du RSA en fin de droits au chômage, souvent inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an, mobiles géographiquement ; des femmes en situation d’isolement, rencontrant des problèmes de garde d’enfants ; des bénéficiaires plus âgés, en situation de précarité, cumulant plusieurs types de difficultés :
-Jeunes plutôt diplômés en phase d’insertion (15% de la population étudiée) : très majoritairement âgés de 25 à 29 ans (83% des individus du groupe), ils demandent plus fréquemment la prestation pour fin d’études : neuf sur dix n’ont d’ailleurs jamais perçu le RSA (contre 54% de l’ensemble) ; 56% sont diplômés de l’enseignement (17% de la population totale RSA) ; la part des hommes et des femmes est similaire à celle de l’ensemble des bénéficiaires.
Les personnes de ce groupe sont, deux fois plus souvent que la moyenne, hébergées de façon temporaire chez un parent ou un tiers. Elles se déclarent très mobiles géographiquement (77% mobiles sur le département et au-delà contre la moitié des bénéficiaires en moyenne) et ne signalent aucun obstacle à la recherche d’un emploi (exemple, garde d’enfants). Ils sont ainsi pour la plupart prêts à s’engager rapidement dans une démarche de recherche d’emploi.
-Forte présence de chômeurs en fin de droits (35%)
Les demandes de RSA sont souvent consécutives à une fin de droits à l’indemnisation du chômage (53% des individus) ou à une cessation d’activité (27%) ; 43% ont déjà bénéficié du RSA (contre 28). Il s’agit plutôt de chômeurs de longue durée (47% inscrits comme demandeurs d’emploi depuis plus d’un an contre 29% de l’ensemble).
75% d’hommes (49% dans la population totale) ; 41% sont titulaires BEP/CAP.
Ils déclarent moins souvent de difficultés dans leur vie quotidienne (29% contre 36% en moyenne), mais quand c’est le cas, ils citent l’endettement.
Ce groupe déclare une mobilité géographique importante (66% disent être mobiles sur le département ou au-delà, contre la moitié). Environ 95% des bénéficiaires sont prêts à s’engager rapidement dans une démarche de recherche d’emploi.
-Femmes, très majoritairement en situation d’isolement (21%), avec des enfants à charge
La moitié déclare des freins à leur recherche d’emploi (contre 14% en moyenne) liés à des problèmes de garde d’enfants ; 29% sont âgées de moins de 25 ans (contre 9%), mais ce groupe comprend également des femmes âgées de 35 à 44 ans.
Les personnes demandent le RSA dans 30% des cas suite à un changement de situation familiale (contre 9%), et dans 46% en raison de faibles ressources (contre 41% dans l’ensemble).
Plus d’un tiers des plus jeunes sont hébergées en logement temporaire, alors que les moins jeunes disposent très fréquemment d’un logement autonome ; 40% n’ont jamais travaillé et en majorité, ne sont pas encore inscrites à Pôle emploi.
94% des plus âgées ont travaillé ; dans 94% elles sont en chômage de longue durée.
Ces femmes déclarent une mobilité géographique limitée pour les deux tiers d’entre elles à la commune et sont moins facilement en mesure de s’engager rapidement dans une démarche de recherche d’emploi.
–La grande précarité (18%), avec une forte proportion de 55 ans et plus (46% contre 19% en moyenne).
Les deux tiers des bénéficiaires ont par ailleurs un niveau d’étude inférieur au BEP, avec 57% de femmes. L’habitat est précaire pour un quart, mais 55% expriment des difficultés financières pour le logement. Les 3/4 demandent le RSA en raison de faibles ressources.
Les personnes de ce groupe déclarent beaucoup plus souvent des difficultés dans leur vie quotidienne (76% d’entre eux contre 36% de l’ensemble) ; il s’agit principalement de problèmes de santé, de lecture/écriture ou de démarches et formalités administratives, bénéficiant plus fréquemment d’un accompagnement familial et d’un accompagnement individuel ;
1/4 n’ont jamais travaillé (contre 13% de l’ensemble) ; la moitié ne sont pas inscrits comme demandeur d’emploi.
La mobilité géographique est moins forte (1/4 non mobiles, contre 19%), mais 70% sont prêts à s’engager rapidement dans une démarche de recherche d’emploi.
-Un groupe résiduel dont le passé dans les minima sociaux n’est pas connu (11%)
43% viennent au RSA suite à une fin de droits à l’indemnisation du chômage.
Ces personnes expriment plus souvent des problèmes d’endettement.
La mobilité géographique est très faible (87% ne sont pas mobiles du tout (contre 19% de l’ensemble).