Le difficile chiffrement des métiers liés à l’écologie.


"La transition écologique au travail : emploi et formation face au défi environnemental", Cereq bref N°423, vu en juin 2022

Les métiers dits verdissants, s’ils sont les plus nombreux, progressent peu en 5 ans (+0,7%).

⇒ Eco-activités, métiers verts, métiers verdissants : définitions

Les éco-activités regroupent les activités qui produisent des biens ou services ayant pour finalité la protection de l’environnement ou la gestion durable des ressources. (par exemple : agriculture biologique, gestion des déchets, protection et gestion de l’eau, maîtrise de l’énergie, récupération de matériaux de recyclage…).

 

♦ Un métier vert est un métier dont la finalité et/ou les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement (par exemple : agent d’entretien des espaces naturels, garde forestier, technicien chargé de la police de l’eau, agent de déchèterie…).

 

♦ Un métier verdissant est un métier dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègre de nouvelles « briques de compétence » pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier (par exemple : architecte, poseur en isolation thermique, responsable logistique, jardinier…).

⇒ Le nombre d’emplois concernés et leur évolution

♦ La transition énergétique, comptait un peu moins de 360 000 emplois directs en 2019 dans ces secteurs, soit 1,3% de l’emploi total (BTP 59%, transports 23%, énergies renouvelables 18%).

 

♦ L’Onemev développe de son côté deux approches du verdissements de l’emploi. L’une s’intéresse aux « éco-activités », qui mobilisent près de 563 000 emplois en équivalent temps plein en 2018, soit 2,1% de l’emploi total français. Ce volume est en augmentation, porté par le dynamisme de l’agriculture biologique et du développement des énergies renouvelables. L’autre approche distingue les métiers verts et métiers verdissants, au nombre de 140 000 pour les premiers (soit 0,5% des emplois) et de presque 3,8 millions pour les seconds (soit 14% de l’emploi).

 

♦ Les emplois baissent de 4,5% entre 2013 et 2018 dans les métiers verts : -12% dans la production et distribution d’énergie et d’eau, -2,3% dans l’assainissement et traitement des déchets, mais +8,8% dans les métiers relatifs à la protection de la nature et de l’environnement.

 

♦ L’évolution de l’emploi dans les métiers verdissants chiffre +0,7% :

-S’ils sont les plus  nombreux dans le BTP (prés de 1,4 million), ils y baissent de 5,4% entre 2013 et 2018, notamment dans le gros œuvre (-10,7%) et les second œuvre (-7,2%), alors qu’ils progressent dans la conception et les études de 7,8% et la conduite de travaux de 1,8%,

-Dans l’industrie, ils seraient de l’ordre de 750 000 et progresseraient de 5,4%, notamment dans le contrôle qualité (+17,5%),

-Dans les transports, prés de 750 000 emplois et une progression de 2,5%,

-La progression est forte dans le tourisme et l’animation (+15,3%), avec environ 200 000 emplois, moyenne dans le commerce et les achats (de l’ordre de 100 000 emplois) avec +5,5%, et dans la R&D (prés de 400 000) avec +3,9% ; elles est faible dans l’agriculture et l’entretien des espaces verts (un peu plus  de 200 000 emplois et +1,3%).

La mesure de ces volumes reste néanmoins fragile, du fait des difficultés d’identification des métiers concernés. 

⇒ Quelle traduction en termes de compétences ?

Côté entreprises, hormis certains secteurs traditionnellement rattachés aux problématiques écologiques (celui des déchets ou certaines activités de l’ESS par exemple), ou des secteurs en évolution du fait de la règlementation (comme c’est le cas du BTP), ou encore de quelques transformations ciblées ou concentrées sur des marchés de niche, l’approche de la transition énergétique se catalyse autour de la sensibilisation (promotion d’écogestes citoyens), sans que les gestes professionnels et les organisations productives soient questionnés. De fait, pour estimer leurs besoins en compétences vertes (celles-ci n’étant pas vertes « par nature »), les entreprises doivent interroger leurs façons de produire et les chaînes de valeurs dans lesquelles elles s’inscrivent.

Cela requiert de diversifier les savoirs et les savoir-faire et de favoriser les modes de coopération entre différents corps de métiers. C’est par ce chemin que les besoins en compétences peuvent être identifiés et modifier les modalités de formation professionnelle.

 

Pour en savoir davantage : La transition écologique au travail : emploi et formation face au défi environnemental | La transition écologique au travail : emploi et formation face au défi environnemental] (cereq.fr)