La relocalisation n’est pas un sujet pour 91% des entreprises.


"Le barométre de la souveraineté",By o group, Opinion Way, janvier 2022

Méthodologie : échantillon de 507 directeurs de production, directeurs des achats, DG, DAF et personnes membres de CODIR et COMEX en France (essentiellement le fait de direction générale), interrogé via un questionnaire par téléphone sur système CATI, entre le 25 octobre et le 17 novembre 2021. L’échantillon est raisonné.

Parmi les 507 personnes interrogées (échantillon brut), 77% appartiennent à des entreprises de moins de 50 salariés, 8% à des entreprises de 50 à 249 salariés et 15% à des entreprises de 250 salariés et plus. Par ailleurs, 43% sont des services, 24% des commerces, 22% des industries et 10% des entreprises du BTP. Leur chiffre d’affaires est réalisé en France pour 94%.

 

3 indices sont explorées :

-Indice de criticité vis-à-vis des ressources (plus un élément est critique, et plus on estime qu’il peut impacter la capacité de production, la rentabilité ou encore l’image des entreprises),
-Indice de dépendance sur les ressources vis-à-vis de l’étranger (en termes de production ou d’approvisionnement),
-Indice de souveraineté (indice de criticité x Indice de dépendance vis-à-vis de l’étranger /100).

 

Ce rapport constitue une première vague barométrique de mesure de souveraineté des entreprises, et aura vocation à être reconduit tous les ans. Sondage Opinion Way pour By o groupe (dont Marc Debets est le CEO) .

 

Un niveau de souveraineté de 82%, lié à une criticité des ressources (55%) et une relative faible dépendance des entreprises envers l’étranger (33%).

⇒ La criticité (55% critique dont très 17)

Les thématiques les plus importantes concernent les approvisionnements : ceux en matières premières (37%), en biens d’équipement (27%), en produits semi-finis (31%) et l’hébergement des données (30%) alors que la R&D reste minoritaire (12%).

 

Les 250 salariés et plus sont celles qui sont le plus confrontées à ces problématiques : entre 47 et 59% y compris pour la R&D avec 37% vs les 50-249 salariés, appelées PME (entre 27 et 34% et 4) et les 0-49 salariés, appelées petites entreprises (26 à 36% et 12%).

 

L’industrie est soucieuse de l’approvisionnement en matières premières et de ses biens de production, tandis que dans le BTP, ils s’agit des approvisionnements ; pour le commerce, il s’agit des approvisionnements en biens ou produits semi-finis, alors que le secteur des services se préoccupe surtout de la gestion des données.

⇒ La dépendance (33% dont très 11)

2/3 des entreprises ne se sentent pas dépendantes de l’étranger (envers d’autres pays Européens et hors Europe).

 

La dépendance est plus forte pour les approvisionnements : matières premières et biens ou produits semi-finis (51%), biens d’équipement (35), mais faible pour l’hébergement des données (13) et la R&D (10).

 

Pour 64% des entreprises il n’y a ni plus ni moins de dépendance qu’il y a 2 ans. seule la R&D est plus indépendante depuis 2 ans (42% des entreprises).

 

Les entreprises de l’industrie et du BTP ont un sentiment plus grand de dépendance (45%), vs 28-33% pour les autres.

 

Les petites entreprises sont 33% à se dire dépendantes (dont très 11) vs les PME (28 et 2) contre 45 et 12 pour les 250 salariés et plus.

⇒ La souveraineté

Au final, la souveraineté est perçue comme forte pour l’accès à des ressources de R&D (95%), l’hébergement des données (94%) et même pour le fait de disposer de biens d’équipements et de production (90%) ; par contre, elle l’est moins pour les approvisionnements autres (62-65%). L’approvisionnement en matières premières est plus critique (75%) et plus dépendant de l’étranger (51%). 

 

La souveraineté apparait plus forte pour les secteurs du commerce (88%) et des services (85%), à l’opposé du BTP (61%), voire de l’industrie (74%).

 

Les entreprises de 250 salariés et plus sont les moins souveraines, car soumises à des éléments critiques (64% vs 82-84 pour les autres tailles) et assez dépendantes de l’étranger (45%).

 

Mais pour 32% leur croissance peut être compromise par ces sujets de souveraineté, et pour 23% quant à l’attractivité de leur entreprise.

Ces taux sont plus importants pour le commerce : 45% risquant d’affecter leur croissance (38 l’industrie, 33 pour le BTP et 26 pour les services) et 32 risquant d’affecter leur attractivité (35% l’industrie, 20 le BTP et 18 les services).

Les risques sont aussi davantage perçus par les 250 salariés et plus : risque pour la croissance (48% vs 32-34 les autres tailles) et risque de perte d’attractivité (36% vs 23-28 les autres tailles).

 

Enfin 91% des entreprises n’ont pas réfléchi ou entrepris d’action d’accroissement de leur souveraineté par rapport à des éléments critiques pour leur activité et leur croissance ; ceci est inquiétant quand 1 sur 3 disent par ailleurs que leur croissance peut être compromise par ce manque de souveraineté.

⇒ La relocalisation n’est pas un sujet pour 91% des entreprises

Toutefois les 250 salariés et plus sont 27% à s’en préoccuper : 12% y réfléchissent, 11% ont engagé des actions de relocalisation en Europe des éléments les plus critiques, dont 4% en France vs 6 à 12% pour les autres tailles.

 

 

Pour en savoir davantage : 2753.html (opinion-way.com)