“La nette embellie de la situation des PME s’est confirmée en 2016 et devrait se consolider en 2017.”


"PME : 64éme enquête de conjoncture", Bpifrance Le Lab, janvier 2017

Méthodologie : 29 500 entreprises des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires, ont été interrogées début novembre 2016. L’analyse porte sur les 4 340 premières réponses jugées complètes et fiables reçues avant le 1er décembre 2016.

42% des entreprises ont de 1 à 9 salariés, 24% de 10 à 19, 23% de 20 à 49 et 11% au-delà. 28% appartiennent aux services, 24% à l’industrie, 21% au commerce, 14% à la construction et 10% au tourisme et transports ; 66% des entreprises sont non innovantes; 78% ne sont pas exportatrices.

Une entreprise est qualifiée « innovante » si elle a réalisé au moins 1 des 5 actions suivantes au cours des 3 dernières années :  financer des frais de R&D ou recruter du personnel de R&D, acquérir une licence d’exploitation d’un procédé ou d’une technologie, déposer un brevet, une marque, un dessin ou un modèle, développer pour le compte de tiers un produit ou procédé nouveau ou significativement amélioré, commercialiser sur le marché un nouveau produit, bien ou service.

 

La progression de l’activité est soutenue par une nouvelle hausse des carnets de commandes, et ce quelle que soit la taille de l’entreprise, plus rapidement dans les PME (+11 points) que dans les TPE (+ 8 points).  Les PME innovantes ont toujours une progression supérieure à la moyenne, même si les non-innovantes ont aussi vu leur activité s’améliorer sensiblement (+11 points). En revanche, si les PME fortement exportatrices restent très dynamiques, leur croissance s’est légèrement essoufflée en 2016.

Les PME restent optimistes pour 2017; ce sont les meilleures anticipations d’activité depuis fin 2010; du point de vue sectoriel, les PME du tourisme et de la construction affichent un vrai regain d’optimisme pour 2017; celles de l’industrie et des services restent bien orientées; les PME exportatrices ont également de meilleures perspectives, et les innovantes des anticipations de croissance très au-dessus de la moyenne.

 

L’évolution de l’emploi est très corrélée à celle de l’activité : la plus positive se trouve dans les services aux entreprises (+17 après +11 en 2015) et les services aux particuliers (+16 après -1), mais elle est dégradée dans la construction (- 3) et le tourisme (- 5), malgré un net ralentissement des suppressions de postes.

 

L’état de la trésorerie des PME ne cesse de s’améliorer depuis le point bas de la mi 2013; les trésoreries sont considérées les plus souples dans les transports, les services aux entreprises, l’Industrie et le commerce de gros ; malgré un état encore préoccupant, les trésoreries dans le tourisme et la construction, enregistrent une nette amélioration.

18% seulement des PME mentionnant des difficultés pour l’obtention de concours financiers à court terme, la plus faible proportion jamais enregistrée depuis fin 2010, date d’introduction de la question dans l’enquête, mais l’écart se poursuit entre les TPE (22 %) et les PME de 10 à 250 salariés (15%).

 

L’investissement a connu sa 1re véritable hausse depuis la crise de 2008 : 51% ont investi, après 50% en 2015 et 48% en 2014; l’ensemble des montants investis dans l’année, est positif pour la 1re fois depuis 2011. La progression de l’investissement est la plus vive dans l’industrie, les services aux entreprises et les transports; le recul s’amoindrit dans le commerce de détail et le tourisme. Il progresse d’autant plus fortement que l’entreprise est exportatrice ou innovante. Il a notablement accéléré chez les PME de 10 à 250 salariés tandis qu’il est en voie de stabilisation chez les TPE.

La santé financière s’étant de nouveau améliorée et les conditions de recours au crédit étant particulièrement favorables (taux historiquement bas, excès de liquidités des établissements de crédit…), la part de l’autofinancement des investissements s’est limitée à 37%, après 40% en 2015 et 42% en 2013; l’essentiel des investissements a donc été financé par des concours financiers à moyen terme (crédit-bail mobilier et crédits bancaires de 2 à 7 ans), à hauteur de 56 %, et de façon plus marginale par des concours à long terme (crédit-bail immobilier et prêts bancaires de 8 ans et plus), à concurrence de 7%.