L’artisanat du Luxembourg, un secteur bien différent de celui de la France, avec bien plus de salariés et une formation donnant lieu à une faible réussite aux examens, le fait de l’emploi facile


« Chiffres clés de l’artisanat en 2014 », Chambre des métiers, Luxembourg, non daté

De 1970 à 1990, le nombre d’entreprises artisanales recule pour passer d’environ 5.000 à quelque 3.700 entités, avec une taille moyenne en hausse ; puis du début des années 90 à nos jours on constate une hausse continue (libéralisation du droit d’établissement, environnement économique favorable).

 

1990

2000

2010

2014

Evol 2013/2014

Nombre d’entreprises

3 724

4 153

5 499

6 600

+4%

Nombre de salariés

34 146

46 756

68 261

76 921

+3%

Nombre moyen de salarié  par entreprise

9,2

11,3

12,4

11,7

 

Nombre de non-salariés

4 705

4 409

4 727

5 714

+4%

Emploi total dans l’artisanat

38 851

51 165

72 988

82 635

+3%

L’artisanat occupait en 1970 25.000 personnes, contre 82.635 en 2014 (augmentation progressive de la population, du pouvoir d’achat, demande croissante émanant d’autres secteurs, tels le secteur financier et l’industrie…).

Noter que 46% des salariés sont frontaliers (contre 36% en 2000 et 27% en 1990), 39% des résidents étrangers (47% en 1990) et 15% seulement des luxembourgeois (26% en 1990, mais leur nombre est stable) ; 37% des salariés étrangers sont Portugais, 25% Français, 17% Allemands, 10% Belges et Néerlandais, 11% autres.

Le secteur artisanal souffre d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Les ¾ sont des hommes.

La taille des entreprises bouge peu entre 1990 et 2014, mais a beaucoup changé entre 1980 et 1990

 

1980

1990

2000

2010

2014

Pas de salarié

39

30,4

28,8

30,3

34,7

1-9 salariés

49

48,7

46,3

43,4

41,2

10-49 salariés

10

17,3

20,7

21,6

19,7

Au-delà

2

3,6

4,3

4,7

4,4

Total

100

100

100

100

100

 

1990

2000

2010

2014

Entreprises individuelles

2 479

1 803

1 388

1 646

Sociétés

1 245

2 350

4 111

4 954

% de société

33,4

56,6

74,8

75,1

25% sont des entreprises individuelles, et 75% des sociétés (dont 78% des SARL) ; l’explication de cette forte hausse des sociétés se trouve dans la limitation du risque financier et de la hausse de la taille moyenne des entreprises :

La situation par grand secteur d’activité : la construction domine avec les ¾ des emplois et 51% des entreprises, suivie par la mécanique ; l’évolution a été fort favorable entre 1990 et 2014, particulièrement entre 1990 et 2010.

L’étude ne précise pas quels sont les clients, nombre d’entreprises étant établies au Luxembourg mais travaillant dans les pays limitrophes.

 

Entreprises

Emplois salariés et non-salariés

 

Nombre

1990

Nombre

2014

Evol 2014/

1990

Evol 2014/

2010

Nombre

1990

Nombre

2014

Répartition

salariés

Evol 2014/

1990

Evol 2014/

2010

Métiers d’art et divers

43

133

+209,3

+98,5

67

436

0,5

+550,1

+108,6

Mécanique

707

1 016

+43,7

+21,1

5 561

11 002

13,3

+97,8

+17,5

Construction

1 506

3 361

+123,2

+19,3

23 249

56 655

68,6

+143,7

+13,4

Mode santé et hygiène

793

1 357

+71,1

+16,4

3 366

5 516

6,7

+63,9

+10,1

Alimentation

465

244

-26,0

-7,2

3 993

6 093

7,4

+52,6

+7,2

Communication, multimédia, spectacles

210

489

+132,9

+41,3

2 615

2 933

3,5

+12,1

+6,2

Noter que :

– la définition de l’artisanat y est différente de celle de la France

– Les ateliers mécaniques travaillent essentiellement en tant que sous-traitant de l’industrie, ainsi qu’en assurant l’entretien et la réparation de ces biens ; ce secteur intègre aussi la réparation auto.

– Dans l’alimentation, la taille moyenne des entreprises affiche une hausse notable (9 personnes en 1990, 25 en 2014. Ce processus de concentration a des conséquences profondes, notamment sur l’organisation des entreprises, rendant nécessaire une structure de gestion administrative plus complexe ; dans le domaine de la boulangerie par exemple, le modèle économique prédominant évolue vers celui d’un atelier de production d’envergure relayé par un réseau de points de vente assurant la distribution des produits

Le taux de survie est de 75% à 3 ans, de 69% à 5 ans (contre 43% dans les HCR, 52% dans le commerce, et 58% dans l’industrie).

Le nombre d’apprentis enregistre une hausse pour passer de 1.335 en 1990 à 1.736 en 2014 ; toutefois le nombre de personnes obtenant le certificat/diplôme de fin d’apprentissage accuse une baisse (abandon en cours de route) ; quant aux candidats inscrits au Brevet de Maîtrise, leur nombre est relativement volatil, mais une tendance à la baisse peut être décelée au cours des deux dernières décennies.

 

1990

2000

2010

2014

Apprentissage

Nombre d’apprentis

1 335

1 484

1 645

1 736

Obtention de certificat

456

378

373

446

Examen de maitrise

Nombre de candidats

1 289

789

926

779

Obtention de l’examen

244

135

111

117

Formation continue

Nombre de participants

2 569

2 070

3 729

3 645

Il faut aussi noter les exigences en matière de qualification : pour pouvoir exercer une activité de la liste A, le créateur ou repreneur doit être détenteur d’un Brevet de Maîtrise ou d’un diplôme considéré comme équivalent, et pour ceux de la liste B une qualification de niveau CATP/DAP ou un stage professionnel.