« Synthèse » de la Note mensuelle d’analyses de juillet 2016

         

          Créations et reprises

 

10% de créations classiques en plus, sur un an

Source “Analyse A Letowski, à partir des données INSEE, juillet 2016

 

Si nous comparons les 12 derniers mois (juillet 2015 à juin 2016), aux 12 mois précédents, l’évolution est de +14,8% pour les créations « classiques » et -12% pour les autoentrepreneurs, soit une légère hausse pour l’ensemble des créations (2%). La tendance à la baisse des autoentrepreneurs, et à la hausse pour les créations classiques se poursuit.

Deux activités ont connu une forte évolution en créations « classiques », le commerce avec +23% et les activités immobilières avec +31% et une nette baisse du nombre d’autoentrepreneurs (-40 et -28%), quoique ces activités soient peu tournées vers ce type de statut (27 et 14% d’autoentrepreneurs); les activités tournés vers le B to B (industrie, services aux entreprises, information/communication) connaissent une nette hausse des créations classiques (autour de 14%); les autoentrepreneurs des services aux entreprises, nombreux en termes de structure (autour de 53%) ont peu chuté (-1,5 et -7%). Les autres activités s’inscrivent dans la tendance générale.

 

 

18% des ingénieurs ont créé/repris une entreprise

Source:”Plus entrepreneur, plus féminin et très actif, l’ingénieur est un acteur majeur de l’économie française”, Société des Ingenieurs Et ScientiFiques, communiqué de presse du 28 juin 2016

 

780 000 ingénieurs sont en activité : 747 000 salariés et 80 000 non-salariés (26 000 en 2009); 8 550 ingénieurs ont recours à une société de portage (statut salarié et exercice d’une activité d’entrepreneur indépendant).

18% des ingénieurs ont déjà créé ou repris une entreprise : 6% chez les moins de 30 ans, 10% chez les 30-39 ans, 16% chez les 40-49 ans et 26% chez les 50-64 ans. 19 000 ingénieurs sont autoentrepreneurs, la moitié ont une activité principale salariée et 32% sont des retraités, contre 16% à part entière (bien souvent jeunes). 11% envisagent de créer ou reprendre un entreprise dans les 5 années à venir (avec 2 fois plus d’hommes que de femmes).

26% des moins de 30 ans ont été préparés à créer une entreprise au cours de leurs études d’ingénieur, contre 17% pour les 30-39 ans et 7% pour les 40-49 ans.

76% se déclarent très satisfaits ou satisfaits de leur expérience entrepreneuriale.

 

La reprise d’entreprise artisanale en baisse

Source : “La transmision-reprise d’entreprises artisanales”, synthése et chiffres clés, ISM, juin 2016

 

En 2008, 35% des entreprises artisanales de plus de trois ans sont issues d’une transmission-reprise (11% une reprise familiale et 24% une reprise par une personne extérieure à la famille. Ce même type d’enquête menée en 2013 fait état de 30% de reprises et manifeste une diversité selon la taille de l’entreprise : 22% pour les entreprises sans salarié (62% des entreprises artisanales en 2014, contre 43% en 2000), 34% pour les 1 à 9 salariés (34 contre 52) et 48% pour celles de 10 salariés et plus (4% des entreprises artisanales contre 5%).

 

          Conditions de vie du chef d’entreprise

 

3190€ mensuels est le revenu d’un entrepreneur individuel en 2013

Source; “Revenus d’activité des non-salariés en 2013:  Baisse prononcée dans la plupart des secteurs d’activité”, Insee première N°1604, juillet 2016

 

Fin 2013, en France, 2,668 millions de personnes exercent une activité non salariée dans l’ensemble des secteurs non agricoles, en tant qu’entrepreneurs individuels (1,202 million classiques, en baisse et 682 000 autoentrepreneurs), et les gérants majoritaires de sociétés (784 000, en nette hausse); pour 89%, il s’agit de leur activité principale.

 

En 2013, les indépendants classiques ont retiré en moyenne 3 190 euros par mois de leur activité non salariée. Les disparités sont importantes : 10% des indépendants déclare un revenu nul ; pour le reste, 10% perçoit moins de 450€ par mois, 25% moins de 1 060€ et la moitié moins de 2 190€, alors que 25% perçoit plus de 4 270€ et 101% plus de 7 780€.

Les autoentrepreneurs économiquement actifs ont retiré en moyenne 440€ mensuels de leur activité non salariée (500€ pour ceux qui ne sont qu’autoentrepreneurs) mais plus d’1/4 a gagné moins de 70€, la moitié moins de 240€ et un sur dix plus de 1 150€; noter qu’1/3 des autoentrepreneurs concernés cumule cette activité avec un travail salarié; leur revenu global, incluant le salaire, atteint 2 090€, dont à peine 15% proviennent de leur activité non salariée.

 

Le revenu moyen a baissé en euros constants, de 4,6% pour les autoentrepreneurs, 1,6% pour les entrepreneurs individuels hors AE et  de 7,9% pour les gérants de société, soit une baisse moyenne pour les non-salariés classiques de 4%. Cette baisse de revenu concerne tous les secteurs d’activité, excepté le secteur paramédical.

 

          Démographie des entreprises

 

Très faible progression du nombre d’employeurs entre 2003 et 2013

Source ; “PME&ETI, repenser la croissance”, BPCE l’observatoire, mai 1016

 

Si le nombre d’entreprises françaises a progressé de 54% au cours de la dernière décennie pour atteindre au 1er janvier 2014, 3,7 millions,  cette hausse est due à la croissance forte et ininterrompue des entreprises sans salarié, même avant l’avènement des autoentrepreneurs ; le nombre de TPE sans salarié a progressé de 1,3 million (de 1,3 à 2,6 million); par contre entre 2003 et 2014,  le nombre de TPE de 1 à 9 salariés ne s’est accru que de 2% et celui des PME et ETI de 3,7% et ce presque exclusivement avant 2009, pour reculer ensuite de 0,4% pour les 1-9 salariés et de 1,6% pour les PME et ETI.

 

Les tendances de long terme recouvrent 2 périodes bien distinctes (avant et pendant la crise) :

Avant la crise, entre 2003 et début 2008, le nombre d’entreprises a progressé dans toutes les tranches de taille, mais plus fortement parmi les plus petites (+ 11,4% pour les 10 à 19 salariés) et les ETI.

Pendant la crise, entre début 2008 et 2014, les petites et moyennes PME (10-99 salariés), de même que les grandes ETI (500-4 999 salariés), ont connu une baisse (de – 3,1% à – 4,3%), contrairement aux  grandes PME (100-249 salariés) et aux petites ETI (250-499 salariés).

 

          Conjoncture

 

Conjoncture: une situation plus favorable, mais les TPE sont toujours en retrait

Source : “PME: 63éme enquête de conjoncture”, Le lab Bpifrance, juillet 2016

 

Sur un an, le solde d’opinion relatif à l’évolution de l’activité gagne 9 points, tandis que celui de l’emploi progresse de 3 points.

2 groupes distincts d’entreprises se confirment dans la reprise en cours :
• les PME « en croissance » : PME employant au moins 10 salariés, particulièrement celles de 100 à 249 salariés, les exportatrices et les innovantes; en termes d’activité, ce sont des services aux entreprises, l’Industrie, le commerce de gros et les transports
• les PME encore « à la traîne », où l’activité et l’emploi stagnent ou continuent de s’effriter; ce groupe rassemble les TPE et les non-innovantes et d’’un point de vue sectoriel, la construction, le tourisme et du commerce de détail.

 

          Accompagnement des entreprises

 

France Active : 7 021projets financés et accompagnés en 2015

Source :”Vous donner les moyens d’agir”, rapport d’activité 2015 de France Active, juillet 2016

 

7 021 projets financés, mais 31 000 entreprises en portefeuille et 35172 emplois crées ou maintenus;  2 487 associations ont bénéficié d’un accompagnement et 489 projets ont rejoint le programme fonds de confiance. Le soutien apporté l’a été à 64% pour de la création, 20% pour de la reprise et 14% pour du développement.

244M€ de fonds mobilisés dont 191M€ pour des prêts bancaires garantis, 52M€ pour des prêts solidaires et 1M € de primes; 21,3M€ d’épargne ont été collectés. France Active est présent dans 130 villes. 42 structures locales, appelées « Fonds territoriaux ».

France Active emploie 650 salariés et s’appuie sur 2 500 bénévoles.

 

          Développement des entreprises

Les dirigeants de PME/ETI privilégient la consolidation financière à l’investissement

“PME et ETI, repenser la croissance”, PME et ETI, repenser la croissance”, BPCE L’Observatoire, mai 2016, mai 2016

 

47% des dirigeants jugent que leur entreprise est en phase actuelle de croissance (dont 11% en croissance forte), contre 35% en stagnation et 17% en repli (dont 6% en repli accentué).

L’objectif de 62% des dirigeants est plutôt d’atteindre ou de maintenir une taille critique adaptée à leurs marchés, qui plus est dans un contexte de demande incertaine, exigeant flexibilité,adaptabilité et réactivité.

 

6 profils type face au développement  ont été identifiés; 3 groupes (44% des dirigeants s’inscrivent) dans le développement, un groupe dans la perspective de céder l’entreprise (19%) et 2 groupes dans le redressement (37%).

 

          Secteurs d’activité

 

L’e-commerce a progressé de 14%, la vente via les mobiles de 40% en 2015

Source : “Chiffres clés 2016”, Fevad, juillet 2016

 

En 2015, le chiffre d’affaires e-Commerce a progressé de 14% par rapport à 2014, passant à 64,9Md€ (8,4Md€ en 2005) avec 835 millions de transactions en ligne (+19%); celui réalisé via les mobiles et tablettes a été de 6,4Md€, en progression de 40%. Le panier moyen d’achat annuel est de 78€ (-4,5% au regard de 2014) pour 22,9 transactions soit un montant 2015 de 1 780€ par acheteur

35,5 millions de français ont acheté par internet (+850 000 en un an); 46% ont déjà acheté à l’étranger sur Internet et la moitié des acteurs de la vente en ligne implantés en France reçoivent des commandes de clients localisés à l’étranger.

On compte plus de 182 000 sites marchands actifs (+16% sur un an), mais 85% des ventes passent par 5% des sites (9 000 sites), alors que 95% des sites réalisent 15% du CA; 44% des sites  ont réalisé moins de 100 transactions en 2015.

 

          Territoires

 

Prés de 10% des locaux commerciaux sont inoccupés en centre-ville

Source : “Une nouvelle progression de la vacance commerciale des centres-villes en 2015”, Procos, communiqué de presse du 22 juin 2016

 

87 centres-villes bénéficiaient d’une situation très favorable en 2001, avec un taux de vacance inférieur à 5%; ils ne sont plus que 15 dans ce cas en 2015; à l’autre extrémité, 23 centres-villes présentaient une situation très  défavorable en 2001 avec un taux de vacance supérieur à 10%; ils sont désormais une centaine en 2015.

Les centres-villes de petites villes et de villes moyennes, plus affectés que les autres, ont vu leur situation se dégrader; par contre, les centres-villes de très grandes villes ont connu une stabilisation.

 

 

15 aires urbaines concentrent 70% des créations nettes d’emploi

Source : “Dynamiques et inégalités territoriales : enjeux”, France Stratégie, juillet 2016

 

les 15 aires urbaines de plus de 500 000 habitants que compte la France rassemblent aujourd’hui 40% de la population, 55% de la masse salariale et 70% des créations nettes d’emplois privés entre 2007 et 2014; elles représentent plus de 50% de l’activité économique; le PIB par habitant y est 50% plus élevé, la métropole parisienne représentant à lui seul 1/3 du PIB français total; elles concentrent aussi les activités d’enseignement supérieur et de recherche et les 2/3 des étudiants.

 

L’emploi, le marché du travail

 

729 000 emplois gagnés entre 2010 et 2015

Source: “Emploi, chômage, population active : rebond de l’emploi salarié en 2015′, Dares Analyses N°035, juillet 2016

 

En 2015, les créations nettes d’emploi en France métropolitaine ont accéléré par rapport à l’année précédente (+188 000, après +36 000 en 2014), à un niveau comparable à 2013 (+182 000 emplois gagnés) et à 2010 (170 000 emplois gagnés) .

26, 882 millions de personnes sont en emploi fin 2015, après avoir perdu 360 000 emplois en 2008/2009, puis gagné 729 000 emplois entre 2010 et 2015, soit un gain de 369 000 alors que la population active augmentait de 1,237 million de personnes nouvelles pendant cette période, ce qui explique la hausse du chômage.

L’emploi salarié des secteurs marchands non agricoles s’est accru de 109 000 en 2015 (contre une perte de 60 000 en 2014), de 47 000 pour le tertiaire non marchand (gain de 52 000 en 2014) et de 25 000 pour les non salariés (gain de 37 000 en 2014), totalisant un gain total de 188 000.