La coiffure connait de fortes transformations : coiffure à domicile, régime des auto-entrepreneurs, franchise, baisse des reprises


Etude ISM sur la coiffure, lu mars 2013

 Sondage par téléphone auprès de 506 entreprises immatriculées entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2012 sur la base d’un fichier source de 24 357 entreprises ; les ¾ sont des salons indépendants, 5,7% des salons en franchise et 19% des hors salon. Le questionnaire comprenait 72 questions réparties en trois chapitres (démarrage de l’activité depuis l’installation, organisation de l’entrepris, résultats-perspectives).

 

Au 31 décembre 2011, 76 700 entreprises exerçaient une activité de coiffure contre 60 305 en 2004 ; deux raisons expliquent cette hausse de 27%, la hausse de l’exercice hors salon (on passerait de 11,7 à 24% sil’on intègre ceux pour lesquels on ne connait pas le type d’activité) et l’apparition du régime de l’auto-entrepreneur en 2009 (en moyenne 44% des nouvelles immatriculations entre 2009 et 2011), alors que les immatriculations autres bougent peu ; mais on constate aussi une baisse du nombre de reprises, notamment en 2009-2011 :

Source FNC

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

Nombre d’entreprises en stock

60 305

61 211

62 717

65 990

66 124

70 342

74 536

76 658

Dont coiffure en salon

53 267

53 485

54 446

55 763

55 942

55 244

57 675

58 052

Dont coiffure hors salon

7 038

7 726

8 271

10 227

10 182

9 117

11 331

13 699

Dont type d’activité inconnu

         

5 981

5 330

4 907

Nombre d’immatriculations

5 020

5 586

5 628

6 359

6 723

9 331

9 946

9 541

Créations

2 826

3 088

3 543

4 441

4 703

7 566

8 262

7 783

Dont auto-entrepreneurs

         

4 082

4 546

4 101

Reprises

2 089

1 949

1 769

1 918

2 020

1 765

1 684

1 758

Taux de reprise

41,6

34,9

31,4

30,2

30,0

18,9

16,9

18,4

La franchise représente 25 à 30% du chiffre d’affaires des salons.

68% des entreprises sont en nom individuel, contre 30% en franchise.

Le conjoint est présent dans 7% des entreprises.

14% des indépendants et 33% des franchisés ont un ou des associés.

52% des indépendants et 81% des franchisés ont dés le démarrage un salarié au moins. La structure d’emploi évolue encore par la suite à la hausse pour 28% des indépendants et 50% des salons franchisés. Par rapport à 2008, la part des entrepreneurs en salon exerçant seuls tend à augmenter ; c’est pour moitié un choix et pour l‘autre moitié le fait que l’activité ne permet pas d’embaucher.

71% des franchisés ont un apprenti contre 36% des salons indépendants (et 10% un jeune sous une autre forme).

 

Le chiffre d’affaires moyen annuel pour un franchisé est de 95 100€, celui d’un indépendant de 75 804€ et celui d’un hors salon de 14 340€. La répartition estimée des chiffres d’affaires mensuels est la suivante :

 

Moins de 12 000€

De 12 à 24 000€

De 24 à 60 000€

De 60 à 120 000€

Plus de 120 000€

Moyenne annuelle

Franchisés

   

25

5

65

95 100€

indépendants

 

2

29

42

23

75 804€

A domicile

40

43

14

2

 

14 340€

Un tiers des entrepreneurs ont des revenus inférieurs à leurs attentes (un sur deux pour les franchisés), en ce sens qu’ils gagnent moins que dans leur activité salariée précédente ; par contre 1/3 gagnent davantage. Si c’était à refaire, les ¾ créeraient à nouveau (81% pour ceux qui exercent à domicile).

 

92 à 94% selon le type d’activité ont une clientèle mixte. 17% des franchisés et 11% des indépendants disent avoir une clientèle haut de gamme (18% dans la coiffure artistique/studio), alors que 24% des franchisés font du discount (2% pour les indépendants).

93% des salons développent une activité complémentaire à la coiffure (bijoux fantaisie, esthétique, onglerie/manucure)

 

Les franchisés sont davantage que les autres installés dans des villes de 20 000 à 200 000 habitants, alors que les indépendants le sont davantage dans les villes de plus petite taille, et les hors salons surtout dans les communes de moins de 5 000 habitants 

Pour attirer leurs clients, les coiffeurs proposent :

 

Carte de

fidélité

Fichier client

Promotion

de produit

Encart publicitaire

Autres promotions

Assoc locale

de commerçant

Email, SMS

Franchisés

62

21

38

21

17

10

17

indépendants

80

25

22

19

13

4

4

A domicile

48

29

11

24

8

1

2

Les atouts jugés concurrentiels différent grandement selon le type d’exercice de la coiffure, le savoir-faire étant davantage mis en avant par les franchisés et l’accueil/disponibilité et les produits/services par les indépendants :

 

Savoir-faire, qualité

Prix attractif

Emplacement, notoriété

Produits /services

Accueil, disponibilité

Franchisés

27

23

19

12

8

indépendants

22

13

10

18

30

A domicile

18

34

1

8

25

Les dirigeants s’installant en franchise ont des salons de plus grande superficie (32% possèdent un local de 70 à 89 m²) que les dirigeants exerçant en salon indépendant (15% seulement ont un local de 70 à 89 m²) ; plus la commune est petite, plus le salon sera de taille réduite ; ainsi, 38% des entreprises situées dans les villes de plus de 200 000 habitants ont des salons d’une taille supérieure à 70 m², contre 19% en communes rurales.

 

Les salons franchisés sont les plus en pointe en termes d’informatisation : 72% disposent de logiciels professionnels de gestion (indépendants, 44% et hors salon, 10%), et 62% un site internet (indépendants, 27% et hors salon, 9%).

 

Quid du profil des créateurs de ces 3 dernières années ?

81% des dirigeants sont des femmes (83% en 2008), notamment dans l’activité de coiffure à domicile (94%).

8% des créateurs d’entreprises de coiffure sont d’origine étrangère

Comparés à l’ensemble des artisans, Ils sont aussi plus jeunes (48% ont moins de 35 ans contre 35) ; les auto-entrepreneurs sont 44% à avoir moins de 30 ans (27% pour les autres créateurs de la coiffure, contre 19% pour l’ensemble des artisans) ; ils sont aussi moins souvent âgés de plus de 45 ans (12% contre 31).

87% des créateurs ont plus de 5 ans d’expérience professionnelle dans le métier au moment où ils s’installent, 47% plus de 15 ans d’ancienneté. Ceux qui choisissent de travailler hors salon sont ceux qui ont le temps d’expérience le plus élevé, alors que ceux qui sont en franchise ont les temps les plus courts.

 

La quasi-totalité des dirigeants du secteur de la coiffure détiennent un diplôme majoritairement le brevet professionnel, qu’ils exercent dans un salon indépendant (85%) ou franchisé (76%). Cette proportion est moindre (59%) pour l’activité de coiffure à domicile, la réglementation n’imposant pas la détention d’un brevet professionnel : noter que 13% des franchisés ont un diplôme de l’enseignement supérieur (contre 6% pour les autres). 80% ont été formés par la voie de l’apprentissage.

 

L’ascension professionnelle se fait par le salariat (79% sont d’anciens salariés parmi lesquels 21% ont connu une expérience préalable de création ou reprise suivie d’un retour au salariat ou d’une période d’inactivité) ; la part du nombre de demandeurs d’emploi, bénéficiaires de l’ACCRE, oscille entre 21 et 25% en 2012.

 

Salons indépendants

Salons en franchise

Hors salon

Salarié

78

79

85

Chef d’entreprise

12

14

7

Chômeur

4

 

5

inactif

6

6

3

 75 % des dirigeants mettent en avant le désir d’indépendance

3 raisons principales ont présidé au choix de la localisation du salon : le bon emplacement (56% pour les indépendants et 45 pour les franchisés), et de façon proche, le potentiel client (37 et 31%), puis la proximité du domicile (37% dans les deux cas).  

 

L’installation dans un salon nécessite un investissement d’environ 54 000€ en salon indépendant et 107 000€ en salon franchisé, tandis que l’installation d’un coiffeur à domicile se compte en quelques milliers d’euros :

 

Salons indépendants

Salons en franchise, hors droit d’entrée

Hors salon

Moins de 2 000€

3

 

76

De 2 à 16 000€

13

 

21

De 16 à 40 000€

33

19

2

De 40 à 100 000€

39

23

 

De 100 à 200 000€

6

43

 

200 000€ et plus

4

10

 

 86% sont propriétaires du fonds et 15% des murs.

 

Pour mémoire, les investissements en franchise (habituellement hors pas de porte), selon l’observatoire de la franchise, sont de l’ordre de 35 à 80 000€ pour Thierry Lothmann, de 80 00€ pour Camille ALBANE : 80 000€,, de 95 000€ pour Tchip Coiffure : 95 000 € (hors pas-de-porte), de 97 000€ pour Self’Coiff, de 115 000€ pour VOG Coiffure, et de 120 à 220 000€ pour Frank Provost .

 

83% des indépendants et 76% des franchisés ont fait un emprunt, alors que 87% des hors alors avaient recours à leur seul apport personnel. 41% des indépendants (31% des franchisés) ont démarché un seule banque, alors que 38% des franchisés ont démarché plus de 5 banques (23% pour les indépendants et 64% pour les hors salon).

 

Les entrepreneurs mobilisent très peu les réseaux d’accompagnement dédiés aux projets de création d’entreprise. Seuls 4% disent avoir fait appel aux services des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, 1% aux Chambres de Commerce et d’Industrie ; le principal soutien reste la famille, citée par une entreprise sur deux ; 10% s’appuient ainsi essentiellement sur leur comptable et 8% sur leur banquier. Mais 78% ont suivi le Stage Préalable à l’Installation en 2012, passage obligé pour toute entreprise qui s’inscrit en Chambre de Métiers et de l’Artisanat.

 

15% des entrepreneurs sont adhérents à un syndicat professionnel mais 38% des coiffeurs en salon indépendant, et 29% des coiffeurs en salon franchisé, et donc très peu les coiffeurs à domicile.

Toutefois, le parcours de création est jugé compliqué par un tiers des entrepreneurs (démarches administratives, gestion…), des difficultés moins soulignées par les hors salons (souvent des auto-entrepreneurs) ; ces derniers reconnaissent en revanche avoir sous-estimé les difficultés inhérentes à la fidélisation de la clientèle (21% des coiffeurs à domicile, contre respectivement 7% et 3% en salon indépendant et en salon franchisé) et les questions logistiques (le temps de transport, le portage du matériel…) pour 9% ; ceci étant, entre 45 et 69% estiment qu’aucun conseil ne leur a manqué. 

 

Les reprises

 

Selon les données de la FNC, confirmées par SINE 2010, 18% des immatriculations totales en 2011 sont des reprises (9% en moyenne dans l’artisanat). La part des reprises baisse entre 2008 et 2011, tant dans les salons indépendants (-10%) que dans les salons franchisés (-17%).

Les reprises sont particulièrement importantes dans les petites villes de 10 à 20 000 habitants (56 %) et les villes moyennes (environ 48 %).

 

68% des nouveaux repreneurs sont des repreneurs externes (dont 15% de location gérance) ; la reprise salariale semble en recul (26% au lieu de 36% en 2008), mais c’est un mode d’accès notoire pour les salons franchisés (33%) ; la reprise familiale est rare (4%).

 

La principale motivation est l’existence d’une clientèle (47%), puis l’opportunité (37%), la qualité de l’emplacement (16%).

Le bouche à oreille (38%), les petites annonces (28% dont sur Internet 22) et la reprise par un salarié (23%) sont les modes de recherche les plus habituels ; le syndicat professionnel, les CMA, les fournisseurs ou les sociétés de vente de fonds de commerce sont peu cités.

Le temps de recherche est court (moins de 3 mois) pour 67% des repreneurs, 21% plus de 6 mois.

Le coût moyen est de 67 000€ (119 400€ pour une franchise), à comparer à celui d’une création (47 000 et 75 000€). 90% bénéficie d’un crédit bancaire contre 50% en création.

 

Seuls 56% ont fait faire une évaluation financière ; la moitié a eu recours au comptable et 17% à la CMA et 5% au cédant ! 45% ont effectué un diagnostic technique (équipement locaux), dont 35% par eux-mêmes, 20% par la CMA, 16% par le comptable et 12% par le cédant ! 96% sont satisfaits.

 

Les auto-entrepreneurs

 

Ils sont 4 101 en 2011 (53% des créations hors reprises), après avoir été 4 082 en 2009 puis 4 546 en 2010 ; 71% se sont inscrits en CMA.

44% sont localisés en milieu rural (contre 29% pour les autres activités de coiffure) ; la majorité exerce là ou se trouvent les clients ; toutefois 14% le font dans un salon (avec risque de requalification).

 

Selon l’enquête SINE 2010, il existe peu de différences de profil entre les coiffeurs inscrits sous un statut traditionnel et les auto-entrepreneurs. Toutefois, les femmes sont un peu plus nombreuses, de même que les demandeurs d’emploi. La principale différence de profil réside dans l’âge (près de 45% ont moins de 30 ans contre 27% pour les autres créateurs en coiffure).

79% étaient salariés dans un salon de coiffure avant de créer sous cette forme ; 60% ont le BP (79% les autres dirigeants) et 33% un CAP (11% les autres dirigeants).

 

 64% des auto-entrepreneurs ont choisi ce régime pour créer leur propre emploi (contre 49 % en moyenne dans l’artisanat) ; 48 % d’entre eux ont bénéficié de l’ACCRE au moment de leur installation, 19% disent vouloir tester leur projet ; 17 % exercent une activité complémentaire ; 10% choisissent ce régime pour régulariser leur situation. 69% n’auraient pas crée sans ce régime.

 

83% ont eu besoin au plus de 2 000€ pour démarrer et 7% plus de 4 000€. 88% n’ont pas eu besoin de recourir à un prêt bancaire ; toutefois, les 2/3 de ceux qui ont recherché un financement bancaire, ont du visiter souvent au moins 5 banques.

 

76% exercent leur activité à titre principal (contre 37 à 58% pour les autres activités artisanales).

51% disent avoir suivi le stage pré-installation en CMA ; 7% ont demandé l’appui d’une CMA et 12% celui du syndicat professionnel.

Les prix sont le principal argument pour attirer et fidéliser une clientèle. 21% d’entre eux ont toutefois des difficultés à rechercher et fidéliser leurs clients (contre 3 à 7% des coiffeurs dans les salons, indépendants ou franchisés). Moins visibles sur le territoire, les auto-entrepreneurs déploient en général davantage d’efforts pour fidéliser leur clientèle : distribution de cartes de fidélité, constitution d’un fichier client, insertion d’encarts publicitaires dans la presse locale (34%, contre 19% en moyenne).  

 

Selon l’étude, la moyenne du chiffre d’affaires mensuel est le plus souvent comprise entre 1000 et 2000 €, des montants faibles pour une activité à titre principal ; la moitié affirme que leurs revenus sont inférieurs à ceux de l’époque où ils étaient salariés ; mais l’autre moitié affirme disposer d’un revenu au moins égal. Pour les ¾ les revenus sont conformes à leurs attentes.

 

77% sont satisfaits de ce régime ; seuls 9% souhaitent en changer. 8% souhaitent cesser alors que 41% envisagent de maintenir en l’état et 49% de développer le chiffre d’affaires dans la limite autorisée.