Méthodologie : l’Urssaf recense les comptes des cotisants indépendants immatriculés à la Sécurité sociale et n’intègre pas les exploitants agricoles (suivis par la Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole), ni les marins indépendants et les artistes-auteurs, ni les dirigeants de certaines sociétés (SA, SAS/SASU), mandataires sociaux ou gérants minoritaires de SARL, considérés comme assimilés salariés. En ce qui concerne les microentrepreneurs, le chiffrement ne prend pas en compte les non salariés assujettis au régime social des indépendants et non à celui simplifié conçu à l’origine pour les autoentrepreneurs (taux global de cotisation sociale) et élargi par par la suite, que l’Urssaf nomme autoentrepreneurs.

Entre 2023 et 2024, le nombre de non-salariés en entreprise individuelle non autoentrepreneur progresse faiblement (+1,5%) alors que la hausse est plus forte chez les autoentrepreneurs actifs (+7,7%).

⇒ 4,821 millions sont immatriculés à l’Urssaf, dont 2,914 millions d’autoentrepreneurs (actifs économiques ou non).

67,5% des autoentrepreneurs immatriculés (1,967 million) sont actifs économiquement.

♦ Revenons à l’ensemble des immatriculés :

– Les non salariés dits classiques (autres entreprises individuelles qu’autoentrepreneurs + gérants minoritaires de SARL), sont 1,907 million et actifs économiquement. 53% sont des professions libérales (dont 22,5% des professions libérales, la plupart règlementées et 22% des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés), 30% des commerçants et 26% des artisans.

– Les autoentrepreneurs (actifs économiques ou non), au nombre de 2,914 millions se répartissent entre professions libérales non règlementées (37%), artisans (34%), et commerçants (29%). 

♦ Si la répartition entre les hommes et les femmes est en faveur des hommes parmi les non-salariés classiques (61,5%), la répartition est proche pour l’ensemble des autoentrepreneurs (63,1%), mais plus faible chez les autoentrepreneurs économiquement actifs (54,1%).

En termes d’âges, chez les classiques, les plus de 50 ans sont 44,5% des non-salariés, et les moins de 40 ans 29%, alors que les autoentrepreneurs économiquement actifs sont 31% chez les plus de 50 ans et 45,5% chez les moins de 40 ans, montrant l’attrait de la microentreprise, tout en ne donnant pas suite (jamais de recettes ou arrêt de l’activité).

Rappelons par ailleurs selon l’Insee que le taux de pérennité à 5 ans des microentrepreneurs est faible :  28% vs 63% les entreprises individuelles autres.

♦ 11% des classiques sont polyactifs vs 30 chez les autoentrepreneurs actifs.

Chez les classiques, comme chez les autoentrepreneurs actifs, l’écart entre les hommes et les femmes est faible. Par contre, il est plus manifeste en ce qui concerne les tranches d’âge, notamment les moins de 30 ans : 15,5% chez les classiques vs 34,6% chez les autoentrepreneurs actifs. Les 60 ans et plus sont  peu polyactifs tant chez les classiques (8,8%) que chez les autoentrepreneurs actifs (11,4%).

♦ Le nombre des non-salariés actifs économiques ou non progresse dans toutes les régions en 2024 (+5,6% en moyenne), sur des rythmes supérieurs de ceux de 2023. Les 4,régions d’Outre-mer (hors Mayotte) continuent d’être les plus dynamiques : + 8,3% en Guadeloupe, + 7,5% en Martinique, + 7,8% en Guyane et + 6,7% à La Réunion. En métropole, l’Ile-de-France (+ 6,5%), les Hauts-de-France (+ 5,7%), l’Occitanie (+ 5,8%) ainsi que la Bretagne (+ 5,7%) affichent les hausses les plus soutenues.

⇒ Les évolutions du nombre d’actifs par activité fines.

♦ Les autoentrepreneurs actifs ont davantage progressé que les classiques : bien plus entre 2019 et 2024 : +65,2% vs  +2,9 qu’entre 2023 et 2024 et +7,7% vs +1,5, si bien que le nombre d’actifs économiques a progressé de 4,4% entre 2023 et 2024 et de 27,2% entre 2019 et 2024.

Noter que les autoentrepreneurs inactifs ont davantage progressé que ceux actifs : +10,9% entre 2023 et 2024 et + 108,6% entre 2019 et 2024.

Par ailleurs les professions libérales ont davantage progressé que les artisans et commerçants, au sein des entreprises classiques : entre 2023 et 2024 (+2,8 vs +0,4%) et entre 2019 et 2024 (+9,1% vs -1,3). Il en est de même mais chez les autoentrepreneurs actifs : entre 2023 et 2024 (+8,9 vs +6,5%) et entre 2019 et 2024 (+84,6 vs +55,1%).

♦ Avant d’aborder l’évolution, situons l’importance des autoentrepreneurs actifs dans le parc des actifs, en moyenne 51% : certaines activités sont trés présentes avec des taux d’au moins 70%. On y trouve les activités de services qui nécessitent le plus souvent peu d’investissements pour exercer leur activité, telles les services aux personnes (dont éducation et santé non règlementées) et aux entreprises, voire les commerces sur les marchés et à distance. 

♦ Les autoentrepreneurs actifs sont de fait bien plus nombreux dans les services (59%) que les classiques (33%) sauf en santé (5% vs 27 du fait des professions règlementées). Ils le sont moins dans le commerce (15% vs 21), mais à proximité dans le BTP/industrie (17% vs 14) et le transport (4% vs 3). 

Noter que 3 activités connaissent un faible taux d’activité économique parmi les autoentrepreneurs : l’agriculture/sylviculture/pêche (29%), la livraison à domicile (33%) et le transport routier/déménagement (36%). Par contre connaissent des taux trés élevés les professions paramédicales non règlementées (91%), l’hébergement (sans doute du type gite et chambre d’hôte avec 83%), la coiffure/soins de beauté (80%), la réparation hors automobile (78%), les activités juridiques (79%), la vente sur les marchés (78%).

♦ L’évolution 2023/2024.

Chez les classiques (hausse moyenne de 1,5%), 4 activités affichent une évolution fort favorable : l’action sociale dont l’aide à domicile (+12%), le conseil pour les affaires (+8%), le nettoyage (+7,8%) et le activités financières et d’assurance (+7,4%) ; alors que 3 activités font état de baisses notables : la livraison à domicile (-13%), la vente sur les marchés (-4%) et l’agriculture (-3,5%).

Chez les autoentrepreneurs actifs (hausse de 7,7%), 4 activités manifestent une forte hausse : le transport routier/déménagement (+21%), le nettoyage (16%) alors que 2 activités sont en nette baisse : la livraison à domicile (-8%), par ailleurs en baisse chez les classiques, le commerce de gros (-6%).

Pour en savoir davantage : https://www.urssaf.org/files/Statistiques/Nos%20%c3%a9tudes%20et%20analyses/Travailleurs%20ind%c3%a9pendants/Nationale/2025/Stat_Ur_409.pdf