Méthodologie : étude réalisée par téléphone du 8 au 23 juin 2016 auprès d’un échantillon de 303 dirigeants de PME/ETI de 10 salariés et plus, représentatif en termes de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région d’implantation; l’échantillon a été raisonné en termes de taille d’entreprise afin de permettre l’analyse des résultats des PME de plus de 100 salariés et des ETI.
Noter la faible taille de l’échantillon pour une population aussi importante en nombre d’entreprises (de l’ordre de 185 000)
37% des chefs d’entreprises interrogés déclarent que leur entreprise est en croissance, un chiffre en hausse de 11 points par rapport à 2014. Ce regain de confiance est porté par les entreprises de 10 à 19 salariés (38%, +12 points), et par les 100-249 sal (48%).
Par secteur d’activité, la confiance est le fait de l’industrie (42%, +15 points), du commerce (40%, +17 points), contre 37 pour les services et seulement 28 pour la construction.
Cependant, 18% des dirigeants jugent que leur entreprise connaît des difficultés (12% dans le commerce). Parmi eux, 5% pensent que ces difficultés pourraient « menacer la survie de leur entreprise »
Dans ce contexte, le niveau de trésorerie est considéré comme un enjeu central. Il est l’indicateur que les dirigeants jugent le plus déterminant pour piloter l’activité de leur entreprise : 74% le considèrent comme « prioritaire » (+4 points); les délais dans lesquels ils sont payés par leurs clients progresse de 7 points par rapport à 2014, pour atteindre 68%.
La gestion de la trésorerie est d’autant plus déterminante que l’entreprise est de petite taille : 75% des dirigeants de PME jugent le niveau de trésorerie comme prioritaire (78% pour les 10-19 sal, 73 pour les 20-99 sal contre 62 pour les 100-249 sal et 52% dans les ETI).
Par ailleurs, 34% des 10-19 sal estiment que les difficultés de l’entreprise sont liées à la trésorerie (dont 12% comme vrai danger) ; ils ne sont que 22% pour les 20-99 sal (danger pour 6%) et 10% pour les 100-249 sal (dont 2% danger). Ces difficultés sont très présentes dans la construction (45% dont 22 en danger), contre 1/3 pour le commerce et l’industrie et 18% pour les services.
Au cours des 12 derniers mois, 57% disent avoir subi des retards de paiement de la part de leurs clients, et 38% ont dû faire face à des impayés; le secteur de la construction est particulièrement touché, avec 71% des dirigeants ayant subi des retards de paiement et 45% des impayés. Par ailleurs, 21% ont récemment eu des difficultés pour payer un fournisseur dans les délais impartis.
Pour résoudre ces problèmes, les dirigeants privilégient le dialogue aux pénalités financières : 9% ont dû verser de telles pénalités pour avoir payé en retard un fournisseur (8% pour les PME et 26% pour les ETI). Inversement, 13% ont déjà perçu des pénalités financières de la part d’un client n’ayant pas respecté des délais de paiement; ces chiffres demeurent faibles car les dirigeants d’entreprises privilégient le dialogue et la relance, notamment pour ne pas mettre à mal leur relation commerciale : 37% déclarent que la perception de pénalités de retard a dégradé leur relation avec leur client; pour 21% elle a cessé. 71% choisissent de relancer le client pour obtenir le paiement de l’impayé. Toutefois, 24% cherchent à négocier des facilités de caisses avec leur banquier et 15% sollicitent un découvert.
Malgré le renforcement des mesures gouvernementales depuis 2014, 46% des chefs d’entreprise interrogés considèrent qu’elles n’ont pas d’impact pour leurs entreprises (46%). Le recours à des solutions externes pour optimiser les délais de paiement clients progresse de 13% à 22% (14% chez les 10-19 sal, 13% dans la construction).
Les acteurs auxquels les dirigeants ont eu le plus couramment recours sont des sociétés/cabinets de recouvrement (37%) et des huissiers de justice (25% vs 10% en 2014).