Une entreprise zombie est une entreprise qui continue à vivre alors qu’elle aurait dû mourir.
“Les économistes ont commencé à s’y intéresser au Japon, dans les années 1990. L’explosion ravageuse d’une bulle boursière à la fin des années 1980 avait amené la banque centrale à réduire fortement ses taux d’intérêt, ce qui a allégé les charges financières des entreprises. Cet oxygène inespéré a permis à certaines d’entre elles de survivre. A court terme, c’est une bonne nouvelle pour leurs salariés. Mais les ressources qui continuent d’aller vers ces entreprises ne vont pas à d’autres, plus efficaces, qui pourraient apparaître puis grandir…Pour certains économistes, la multiplication des firmes zombies est l’une des causes du ralentissement de la productivité observé ces deux dernières décennies.”
“Deux experts de la Banque des Règlements internationaux, Ryan Banerjee et Boris Hofmann, ont étudié les entreprises zombies dans 14 pays avancés. Ils ont examiné les performances des entreprises cotées dont les profits ne suffisent pas à couvrir les intérêts dus sur leur dette, et peu valorisées en Bourse par rapport à la valeur de leurs actifs. Leur constat est sans appel : elles sont moins productives, moins profitables, embauchent et investissent moins.”
En un quart de siècle, leur proportion est passée de 4 à 15% du total des entreprises étudiées et peut même atteindre 30% dans des pays anglo-saxons, où les PME sont plus souvent cotées en Bourse. En Europe continentale, la part des zombies est plus faible, de 10 à 15%, et a stagné ou diminué depuis la grande crise financière, à l’exception de la France, où la part a plus que doublé depuis 2008 (16% en 2017).
D’après une simulation sur l’ensemble des entreprises, Paloma Lopez-Garcia, de la Banque centrale européenne, estime que 6% des firmes françaises risquaient de ne pas avoir assez de liquidités au pic de la crise, et 15 % d’être en fonds de roulement négatif. Ces proportions auraient tourné autour de 20 % sans le chômage partiel.
Voir aussi dans la mots clés du blog au mot défaillance/cessation l’article “Prés de 6% des entreprises sont dites zombies parce qu’en grande difficulté.” Source “Les procédures de défaillance à l’épreuve des entreprises zombies “, France Stratégie, la note d’analyse N°82, octobre 2019