Le taux d’emploi augmente de 0,9 point en moyenne en 2022 et s’établit à son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975).


"L’emploi des jeunes continue d’augmenter fortement, le chômage recule de nouveau", Insee Première N°1941, mars 2023

Un descriptif du marché du travail en 2022, particulièrement favorable.

⇒ Un taux d’emploi en progression notamment chez les jeunes

♦ 68% des 15-64 ans sont en emploi au sens du BIT (personne ayant travaillé au moins une heure pendant une semaine donnée ou ayant un emploi mais n’ayant pas travaillé pour raison de congés, arrêts maladie…). Il est de 34,9% pour les 15-24 ans, de 82,5% pour les 25-49 ans et de 66% pour les 50-64 ans. Il est proche pour les hommes et les femmes (70,8% vs 65,6). 

 

♦ Le taux d’emploi des jeunes augmente (+2,6 points) avec 34,9%, son plus haut niveau depuis 1990 ; l’alternance et les stages contribuent pour moitié à la hausse de 2022 et les CDI et fonctionnaires pour l’autre moitié.
Le taux d’emploi des 25‑49 ans augmente de 0,6 point pour atteindre 82,5%, son plus haut niveau depuis 2008.

La hausse du taux d’emploi des seniors est de +0,7 points et s’établit ainsi à 66%, son plus haut niveau depuis 1975.

⇒ Les modalités d’emploi

♦ 13,1% des personnes occupant un emploi exercent en tant qu’indépendants, qu’il s’agisse de non‑salariés classiques, de micro‑entrepreneurs ou de chefs d’entreprise salariés ; ce statut est plus répandu parmi les hommes (16%) et les seniors (17,2%).

 

♦ 70,4% des hommes et 74,5% des femmes sont soit en CDI, soit fonctionnaires.

La part cumulée des emplois à durée limitée (CDD, intérim) dans l’emploi total augmente de 0,5 point sur l’année ; à 10,3%, elle retrouve son niveau d’avant-crise sanitaire.

 

41,2% des 15-24 ans sont en CDI vs prés de 76% les 25-64 ans ; 28% des 15-24 ans sont en alternance ou stage, 20% en CDD et 5% en intérim ; les 25-49 ans sont 8% en CDD et 2,2% en intérim, alors que les 50 ans et plus sont 5% en CDD et 1,2% en intérim.

⇒ Les CSP au sein de l’emploi

♦ Les cadres représentent 21,7% des personnes en emploi (0,2 point de plus qu’en 2021) et dépasse la part des ouvriers (18,9% et -0,1 point), alors qu’au début des années 1980, les ouvriers étaient plus de  trois fois plus nombreux que les cadres. Les cadres sont peu nombreux au sein des 15-24 ans (7,7%) et un peu moins chez les femmes (18,9% vs 24,3 chez les hommes).

 

♦ Les professions intermédiaires sont 24,6%, davantage des femmes (27,2% vs 22,1 chez les hommes), mais en proximité chez les 15-24 ans (22,7% vs 21,9 à 26,4 dans les autres classes d’âge).

 

♦ Les femmes occupent plus souvent que les hommes des postes d’employés (40,1% vs 12,4), alors que les hommes sont plus fréquemment ouvriers (29,3% vs 8,1).

48,5% des femmes et 41,8% des hommes sont employés et ouvriers, ; les femmes exercent toutefois plus souvent des emplois peu qualifiés (21,6% vs 13,3 pour les hommes). 

Les 15‑24 ans sont plus souvent employés ou ouvriers (66% vs 42-43,5% les autres âges) ; ils sont autant peu qualifiés que qualifiés (33,2% et 32,9), alors que les autres âges sont plus souvent qualifiés (28 et 25% vs peu qualifiés 14 et 18,5 pour les 50 ans et plus).

⇒ Temps de travail, temps partiel et télétravail

♦ Le nombre moyen d’heures travaillées par semaine augmente de nouveau de 2,2%, atteignant 31,2 heures (légèrement inférieur à son niveau d’avant-crise sanitaire).

 

♦ 17,3% sont à temps partiel (0,7 point de moins qu’en 2021 et 2,2 points de moins qu’en 2016). Cette baisse en 2022 est principalement le fait des femmes (-1,5 point), même si la part des femmes travaillant à temps partiel reste 3 fois plus élevée que celle des hommes (26,5% contre 8,4). Le taux est de 40,9% parmi les employés peu qualifiés ; il est plus important pour les 15‑24 ans (22,5%) et les 50 ans ou plus (20,9%).

 

♦ 7,3% des personnes actives sont au chômage au sens du BIT ; il atteint son plus bas niveau depuis 1982 (7,1%). Le chômage de longue durée concerne 27,4% de l’ensemble des chômeurs, une proportion qui s’élève jusqu’à 46,4% parmi les chômeurs de 50 ans ou plus (contre 11,5% parmi ceux de 15‑24 ans et 27,2 % parmi les 25-49 ans).

 

♦ 19,4% des salariés déclarent avoir télétravaillé au moins un jour par semaine au cours des 4 semaines précédant l’interrogation. La part de salariés télétravailleurs est un peu plus élevée pour les femmes (20,2%, contre 18,6% pour les hommes) et les 25-49 ans (22%). Le télétravail est particulièrement répandu parmi les cadres (52,2%), pratiqué dans une moindre mesure parmi les professions intermédiaires (19,4%) et les employés (8,5%) et quasi inexistant parmi les ouvriers.

Parmi les salariés télétravailleurs, 31,1% ont télétravaillé un jour par semaine, 37,9% 2 jours et 31% 3 jours ou plus.

 

77,6% des télétravailleurs sont satisfaits de leur nombre de jours hebdomadaires de télétravail. 18,4% souhaitent y recourir davantage, notamment les salariés n’ayant télétravaillé qu’un jour par semaine au cours des 4 dernières semaines (24,6%), des employés (25,4%) et des femmes (22,1%). À l’inverse, 3,9% souhaitent moins télétravailler (8,2% chez ceux ayant télétravaillé 3 jours par semaine ou plus).

 

14,8% des salariés occupent un emploi qu’ils estiment compatible avec le télétravail mais n’y ont pas eu recours. Un tiers n’ont pas pu télétravailler alors qu’ils le souhaitaient, notamment par refus de l’employeur (18,3%) ; les femmes (20,6%), les jeunes de 15-24 ans (26,6%) et les employés (26,2%) se sont davantage vu refuser du télétravail par leur employeur.

 

Pour en savoir davantage : Une photographie du marché du travail en 2022 – Insee Première – 1941