Source : données brutes du fichier Sirene de l’Insee
Mai a connu 48 329 créations d’entreprises (dont 52,7% sous forme d’autoentrepreneur), soit 29% de moins que pour un mois moyen en 2019; la baisse avait été de 49% pour le mois d’avril et de 15% pour mars.
⇒ Une observation toutes créations : un regain des autoentrepreneurs pendant l’épidémie et une reprise en mai
Si toutefois, nous comparons la tendance en début d’année ( moyenne de décembre 2019 à février 2020 pour stabiliser les rattrapages administratifs de fin d’année) avec les 3 mois d’épidémie mars à mai, la baisse est de 36% (30% pour les autoentrepreneurs, 38% pour les sociétés, 44% pour les entreprises individuelles non autoentrepreneur).
Les autoentrepreneurs ont connu davantage de création au cours de cette période, passant d’un taux de 45,3% à 49,5% sur l’ensemble des créations.
Le mois le plus difficile a été avril avec une baisse de 53% (comparé à la tendance de début d’année), plus marqué au sein des entreprises individuelles (62), qu’au sein des sociétés (55) ou des autoentrepreneurs (46).
Mai connait un rattrapage avec une baisse toutes créations de 34%, plus favorable pour les autoentrepreneurs (23), que pour les sociétés (41), cette fois proches des autres entreprises individuelles (44).
⇒ Rappelons le contexte : une situation fort favorable en début d’année
Le début d’année 2020 (décembre 2019-février 2020) a connu une nette progression au regard des créations de la même période un an plus tôt (+12%), notamment pour les entreprises individuelles hors autoentrepreneurs (+25%); alors que ce sont ces mêmes entreprises individuelles qui sont le plus pénalisées entre mars et mai.
Si nous comparons cette fois les périodes mars-mai 2020 et mars-mai 2019, la baisse est de 31%, plus favorable pour les autoentrepreneurs (-27), vs 33 et 36 pour les autres formes de création.
⇒ L’observation par activité pour la période mars-mai
Entre la tendance de début d’année et mars-mai, les baisses s’étalent entre -24 et -48% avec une baisse moyenne de -36%. 2 activités connaissent les baisses les plus faibles, les transports et l’informatique/communication (-24%), alors que les baisses les plus conséquentes concernent les services aux particuliers et le secteur de l’éducation/santé (paradoxalement, dans ce secteur largement sollicité en santé, ceux qui ont moins créé sont souvent des professions paramédicales ou de nouveaux entrants sans clientèle en profession médicale).
Les baisses sont plus importantes pour les entreprises classiques (moyenne de -41%), avec des taux de baisse plus rapproché (des écarts entre -29 et -49%: 7 activités sur 11 se situent entre -36 et -45), que pour les autoentrepreneurs (moyenne de -30% et des écarts entre -6 et -56%).
⇒ Revenons sur les autoentrepreneurs, les “gagnants” du confinement et du déconfinement
Les taux en entrepreneuriat sont de fait passés de 45,3% des créations en début d’année à 49,5% pour la période mars-mai.
La plupart des activités ont connu une nette progression du taux en autoentrepreneur, plus souvent quand ce taux est faible (construction, industrie, HCR, activités immobilières), une façon soit de retrouver un travail, soit de tenter d’en créer un à moindre frais (ne payer des charges que s’il y a des recettes), soit parce que l’activité ne nécessite que peu d’investissement (livraisons à domicile par exemple), dans les activités transports, commerce.
4 activités ont connu une quasi stabilité, dont les services aux entreprises, l’informatique et communication, les services aux particuliers par ailleurs détentrices de fort taux d’autoentrepreneuriat. Noter l’exception de l’éducation/santé très présente dans l’autoentrepreneuriat, mais en baisse notable de ce taux.