39 835 activités ont changé de mains en 2015, en recul de 9,1% sur un an et inférieur de 10% à la moyenne des 5 dernières années.


"Ventes et cessions de fonds de commerce (Bâtiment, commerce, industrie ou services) Annonces publiées au BODACC du 1er janvier au 31 décembre 2015", Bodacc, Altares, mars 2016

Méthodologie : Sont publiés aux BODACC les transferts de propriété de fonds de commerce par achat, par apport ou par apport partiel d’actifs. La transaction peut porter tant sur un établissement, un droit au bail ou une simple branche d’activité ; noter que le recensement porte sur les établissements et non les entreprises même si très habituellement établissement et entreprise ne font qu’un. Le périmètre d’analyse porte sur l’exploitation de l’ensemble des annonces de ventes et cessions publiées au Bodacc depuis 2008, enrichies de données extraites des bases de données Altares ; il ne prend pas en compte les entreprises artisanales et les professions libérales en nom individuel au moment de la cession.  Lors de la vente d’un fonds de commerce, les formalités de publicité incombent à l’acquéreur. C’est pourquoi le baromètre BODACC analyse des transactions du point de vue du repreneur plus que du vendeur  

 

Le nombre de transaction en 2015 (39 835) a chuté de 27% au regard de 2008, de 11,5% au regard de la moyenne 2009-2014 et de 9,1% au regard de 2014. Noter que les TPE sont 86,5% des reprises. La valeur moyenne des transactions accuse une faible baisse (5,1% sur un an, 3,5% au regard de la moyenne 2009-2014), dans un contexte de faible inflation (4,7% entre 2011 et 2015), avec toutefois une perte de valeur des entreprises cédées. Ceci étant, 88% de l’ensemble des repreneurs 2011 sont encore actifs 5 ans plus tard (en 2015), comme pour les années précédentes.

 

  Le nombre de reprises de TPE (34 474 en 2015) a chuté de 8% entre 2014 et 2015, mais de 14% au regard de la moyenne 2009-2014, alors que les PME n’ont chuté respectivement que de 0,8% au regard de 2014 et augmenté de 9% au regard de la moyenne 2009-2014.

 

Par contre, les prix des fonds des très petites entreprises ont davantage résisté, accusant une baisse de 2,7% au regard de 2014  (162 700€, dont 184 000€ celles sans salarié) et de 3,5% au regard de 2009-2014; cela concerne essentiellement des microentreprises de commerce de détail (habillement, alimentation, équipement du foyer, débits de boissons). Les  prix de rachat des PME (324 712€) ont chuté davantage (14,5% au regard de 2014, et de 15% au regard de 2011-2014).

 

50% des repreneurs ont adopté une forme SARL (ou EURL) en 2015 alors qu’ils étaient 67% il y a cinq ans; à l’inverse, la SAS (ou SASU) a été privilégiée par le tiers de repreneurs, soit trois fois plus qu’il y a cinq ans. Le statut d’entrepreneur individuel a été adopté par 4 604 repreneurs (12%) en 2015, moitié moins que 5 ans plus tôt.

 

Par contre les montants de transaction ont peu chuté pour les SARL/EURL (-1,20% pour 2015/moyenne 2011-2014) et pour les entreprises individuelles (-7,2%, mais une hausse de 2,1% entre 2014 et 2015), alors que la baisse est conséquente pour les SA/SAS (-32,5%) et les autres types de société (-17,7%, SNC notamment).

 

  Le montant de la transaction varie de 30 à 90% du montant HT du chiffre d’affaires

 

Les montants moyens s’étirent entre 371 643€ dans les activités financières et d’assurance et 61 064€ dans les services aux particuliers.  

Au regard des activités plus détaillées, dont je n’ observe que les plus importantes en nombre de reprises, les transactions les plus coûteuses (au moins une moyenne d’environ 200 000€) se situent dans le commerce de pharmacie/optique (770 232€),  les activités financières (505 569€), l’hébergement (333 854€), l’informatique (333 771€), les assurances (305 796€), les services aux entreprise (202 115€), les commerces multi-rayon, de sports et loisirs, le commerce de boulangerie/pâtisserie regroupé avec les charcuteries (et classés dans l’industrie alimentaire) pour un montant un peu inférieur à 200 000€; les montants les plus faibles sont localisés dans les activités de coiffure/soins de beauté (55 869€), le bâtiment (98 092€) et les agences immobilières (101 950€).

 

Noter les hausses (2015 comparé à la moyenne 2012-2014) des montants négociés  dans les activités réparation/maintenance de l’industrie, et l’informatique, alors que les baisses sont plus habituelles (d’au moins 10%) notamment dans la métallurgie/mécanique, les transports, la construction, les activités financières, les agences immobilières, la pharmacie/optique.

 

  La France métropolitaine est globalement coupée en trois:

  • Le nord du pays (3 régions) avec des prix de cession au-delà de 200 000 € (notamment l’île-de-France avec 237 263€) et les DOM avec 218 433€).
  • La majorité des régions avec un montant moyen entre 150 et 180  000€
  • 5 régions beaucoup plus rurales avec des montants inférieurs à 150 000€

Noter les progressions de prix d’au moins 5% entre 2012-2014 et 2015 dans 3 régions (Lorraine, Franche-Comté et Picardie), alors que 11 régions connaissent une baisse d’au moins 10% (notamment Limousin et Champagne-Ardenne avec plus de 20% de baisse).