Du fait de sa situation récemment difficile, il était opportun de poursuivre l’observation de l’évolution du BTP artisanal dans la récente conjoncture.
La hausse de l’activité de l’artisanat du bâtiment au 2ème trimestre 2017 s’explique, comme aux trimestres précédents, par une forte progression de la construction neuve (+ 4,5% par rapport au 2ème trimestre 2016), et une croissance, bien que modérée, qui se poursuit dans l’entretien-rénovation (+ 1% sur la même période).
Le rythme de croissance en construction neuve devrait continuer sur sa lancée, bénéficiant d’une hausse de + 14% des mises en chantier de logements, accompagnée d’une augmentation de + 12,9% des autorisations à fin mai 2017 (sur 12 mois cumulés).
La hausse de l’entretien-rénovation, notamment portée par les travaux d’amélioration de la performance énergétique du logement (+2% au 2ème trimestre 2017 par rapport au 2ème trimestre 2016), devrait également se maintenir grâce au fort dynamisme des ventes de logements anciens (895 000 ventes sur 12 mois cumulés en avril 2017).
29% des entreprises travaillent pour les collectivités territoriales (contre 24% au même trimestre l’année précédente), un niveau non-atteint depuis le 1er trimestre 2014. Globalement, 17% des entreprises déclarent une hausse de leur chiffre d’affaires et 15% une baisse.
La part d’entreprises réalisant des travaux en sous-traitance se stabilise à 17%, soit 2 points de plus qu’au même trimestre l’année précédente (15%); seules 4% notent une baisse de leur activité vs 32% une progression. L’activité en sous-traitance est ainsi très supérieure à la moyenne observée sur les sept dernières années : après avoir légèrement diminué en début d’année, le solde d’opinion est de nouveau en hausse.
La hausse profite à l’ensemble des corps de métiers, notamment en maçonnerie, avec une forte progression (+ 4%), profitant tout particulièrement de la forte activité de la construction de maisons individuelles.
La croissance de l’activité est plus prononcée dans les entreprises de 10 à 20 salariés (+ 3%) que pour les entreprises de moins de 10 salariés (+ 2,5%).
Cette hausse se constate dans l’ensemble des régions métropolitaines, avec, toutefois, des hausses plus marquées dans le Nord-Ouest et le Sud de la France.
Les carnets de commandes représentent désormais 94 jours de travail, soit 14 jours de plus qu’au début du mois de juillet 2016.
27% des entreprises artisanales ont ainsi cherché à embaucher au cours du 1er semestre 2017, et 7% n’y sont pas parvenues (vs 3% un an auparavant); les intentions d’embauches restent orientées à la hausse pour le second semestre 2017, avec 21% (contre 10% un an auparavant); 77% des entreprises envisagent de maintenir l’emploi à son niveau actuel au second semestre 2017 (contre 88% au second semestre 2016).
Rappelons que l’emploi salarié du BTP s’établit à 1 342 800 au 1er trimestre 2017, soit une hausse de l’emploi de + 0,1% sur un an (vs + 1,2% sur la même période pour l’ensemble des secteurs). Au 4ème trimestre 2016, le secteur de la construction totalise 110 676 emplois intérimaires (EQTP) contre 97 769 au même trimestre de l’année précédente (+ 13%); le taux de recours à l’intérim s’établit à 7,8%.
La situation de la trésorerie reste encore difficile, même si elle continue de s’améliorer, avec 22% des entreprises déclarant une amélioration de la trésorerie (contre 14% une détérioration). 25% font état de besoins de trésorerie (contre 46% au même trimestre de l’année précédente), dont 54% d’entre elles déclarent un besoin supérieur à 10 000€; le montant moyen des besoins de trésorerie augmente légèrement et atteint 21 000€.
Pour 48% les difficultés de trésorerie viennent de l’allongement des délais de paiement des clients, pour 25% des impayés, pour 23% de la baisse de l’activité mais 12% due à une hausse de l’activité; pour 8%, cela vient du raccourcissement des délais de paiement des fournisseurs ou des charges.
Début avril 2017, le délai de paiement moyen des clients est de 21 jours (soit le même niveau qu’un an auparavant); celui-ci augmente avec la taille de l’entreprise allant de 19 jours pour les entreprises sans salarié, à 30 jours pour les entreprises de 10 à 19 salariés.
21% des entreprises déclarent une baisse des marges, contre 16% une hausse.