40% des entreprises s’estiment dépendantes de l’étranger.


"Le baromètre de la souveraineté, édition 2022", BYO group, Opinion Way, vu janvier 2023

Méthodologie : étude quantitative réalisée auprès de 504 directeurs de production, achats, DG, DAF et membres de CODIR et COMEX en France.
Echantillon national représentatif  interrogé par téléphone du 26 septembre au 19 octobre 2022 et redressé. Terrain réalisé par Ariane Etudes et supervisé par Opinion Way.

 

L’objectif est de mesurer le niveau de criticité des ressources et de dépendance vis-à-vis de l’étranger, ainsi que d’identifier la tendance à la relocalisation et ses freins; et ce chaque année pour appréhender l’évolution de la souveraineté des entreprises en France.

 

Quelques définitions utilisées dans l’étude :

-Indice de criticité : plus un élément est critique, et plus on estime qu’il peut impacter la capacité de production, la rentabilité ou encore l’image des entreprises.

-Indice de dépendance vis-à-vis de l’étranger : les entreprises peuvent être plus ou moins dépendantes vis-à-vis de l’étranger, que cela soit en termes de production ou d’approvisionnement.

-Indice de souveraineté : Il s’agit de la moyenne arithmétique de l’indice de criticité et de l’indice de dépendance

 

64% jugent désormais que leurs ressources sont critiques. 40% s’estiment fortement dépendantes vis-à-vis de l’étranger, mais 74% s’estiment souveraines, en baisse au regard de 2021.

 

⇒ L’Indice de dépendance vis-à-vis de l’étranger :

13% se sentent très dépendantes de l’étranger, 27% plutôt, soit 40% (vs 33 en 2021), 29% peu et 31% pas du tout. Pour 58% cette dépendance est plutôt le fait des pays de l’Europe.

 

♦ Mais 90% (91% en 2021) n’envisagent pas de relocalisation de leurs activités. La relocalisation massive de leurs investissements n’est pas envisagée comme solution au problème de souveraineté. La structuration et la maîtrise des filières ainsi que la gestion des interdépendances semblent être la voie choisie pour répondre à ces enjeux.

Si les entreprises du secteur de l’industrie et les grandes entreprises semblent davantage réfléchir à une éventuelle relocalisation, celles du commerce sont plus nombreuses à avoir déjà franchi le pas.

La compétitivité des coûts est clairement le frein majeur à la relocalisation. Mais les ressources humaines et les compétences apparaissent également comme des ressources pouvant être difficiles à trouver en France.

 

♦ La dépendance de l’étranger impacte la croissance de l’entreprise pour 35% (32 en 2021) et l’attractivité pour 27% (23 en 2021).

 

♦ La dépendance selon les produits, les secteurs d’activité et les tailles d’entreprise :

-En ce qui concerne les types de ressource : 20% impactés pour l’hébergement de données, 34% pour l’accès à des ressources de R&D, 39% pour disposer de biens d’équipement et 51% l’approvisionnement en matière 1ére et produits semi-finis,

-En ce qui concerne les secteurs d’activité : 31% l’industrie, 32% les services, 50% le BTP et 52% le commerce,

-En ce qui concerne les tailles d’entreprise : 36% les 50-249 salariés, 39% les 0 à 49 salariés et 50% les 250 salariés et plus.

⇒ L’indice de criticité :

-En ce qui concerne les types de ressource : 45% l’hébergement de données, 60% disposer de biens de production, 69% l’accès à des produits semi-finis, 73% l’accès à des ressources de R&D  et 75% l’accès à des matières 1éres,

-En ce qui concerne les secteurs d’activité : 59% les services, 62% l’industrie, 69% le commerce et 75% la construction, 

-En ce qui concerne les tailles d’entreprise : 64% les 0-49 salariés, 68% les 50-249 salariés et 81% les 250 salariés et plus.

 

Par ailleurs, 70% des entreprises estiment que la crise énergétique aura un impact sur leur capacité de croissance, plutôt sur les couts de fonctionnement que sur  leurs capacités de production.

⇒ Au final 74% (82 en 2021) des entreprises se perçoivent souveraines :

-60% (vs 64 en 2021) les 250 salariés et plus, vs 75 (vs 84) et 76% (vs 82) les autres tailles. 

-63% du BTP (61 en 2021) et 64% (88 en 2021) du commerce vs 81 (vs 74) pour l’industrie et les services (81 vs 85).

-62 et 65% (idem en 2021) pour l’approvisionnement en matière 1ére et produit semi-fini, mais 75% (vs 95 en 2021) pour l’accès à des Ressources de R&D, 77% (vs 90 en 2021)pour disposer de biens de production, 91% (94 en 2021) pour l’hébergement des données.

 

La souveraineté sur les matières premières et produits semi-finis reste faible (62% et 65%), au même niveau qu’en 2021. La baisse de souveraineté en 2022 touche principalement la R&D (innovation) et les biens d’équipements et de production. 

Alors que les entreprises citaient des items génériques en 2021 comme « matériaux » et  produits », les items cités en 2022 sont nettement plus précis. Cela traduit une prise de conscience des entreprises qui sont capables de mieux cerner leurs ressources critiques pour la continuité de leur activité.

 

Plus globalement, les réponses de 2022 montrent une prise de conscience des dépendances.

 

Pour en savoir davantage : Baromètre de la Souveraineté 2022 By.O Group/OpinionWay : les résultats (byo-group.com)