59% des TPE/PME ont dépensé moins de 1 000€ pour le numérique en 2021.


"Baromètre France Num : résultats de l’enquête 2022", Credoc, DGE, septembre 2022

Méthodologie : 4 671 entreprises répondantes en 2022 (contre 2 796 en 2021), dont 1 463 PME, 3 208 TPE (dont 945 de 0 salarié, 1 464 de 1 à 4 salariés), entre le 25 02 et le 29 03 2022 ;  3 848 réponses obtenues en ligne et 823 par téléphone.

Redressement des données : taille (6 tranches de taille), secteur d’activité (12 secteurs) et région (5 grandes régions).

 

4 profils d’entreprises s’observent dans cette enquête : 2 favorables au numérique, 2 en retrait voire réticents.

⇒ Connaissance des entreprises

Profil des répondants : 58% d’hommes ; 21% de moins de 40 ans, 29% entre 41 et 50 ans, 51% de plus de 50 ans (35% de 51 à 60 ans et 16% 61 ans et plus). 13% ont un diplôme inférieur au bac, 14% le bac, 38% bac+2 ou bac +3 et 34% bac+3.

39% se disent passionnés par le numérique et les NTIC et 22% en retard sur ce sujet.

 

Profil des entreprises : 75% ont été crées il y a plus de 10 ans (dont 35% plus de 30 ans) ; 42% travaillent en BtoC, 28% en BtoB et 31% sous les 2 formes.

 

45% ont des projets en cours (travaux de rénovation, d’agrandissement, de recrutement, de site internet…), 16% prévoient d’en mettre en œuvre et 39% n’en prévoient aucun au cours des 12 prochains mois. Pour les projet en cours ou en projet, il s’agit plutôt des moins de 50 ans, des diplômés bac+3 et au-delà, du secteur des NTIC, et des PME.

 

54% prévoient d’augmenter leur activité dans les 3 prochaines années (plutôt le secteur des NTIC, ceux en BtoB, les plus de 10 salariés, les moins de 50 ans,les bac+3 et au-delà), 20% de garder leur niveau actuel, 11% d’en changer (départ en retraite notamment), et 2% de la réduire ; mais 13% ne savent pas répondre.

 

31% des entreprises émettent moins de 100 factures par an, 40% entre 100 et 1 000 et 28% davantage.

⇒ La transformation numérique

Leur opinion sur le numérique

Pour 81% (vs 68 en 2020), il est un bénéfice réel pour l’entreprise ; pour 59% (vs 50) il facilite la communication avec les employés ou les collaborateurs et pour 78% (vs 72) celle avec les clients. Pour 46% (vs 53) il permet de faire des économies, pour 37% (vs 41) de gagner de l’argent, mais pour 19%, il fait perdre plus de temps qu’il n’en fait gagner.

44% (vs36) ont peur de se faire pirater.

 

15% des clients viendraient par le canal d’internet (pour 57% moins de 5%, pour 22% 5 à 19% de leurs clients, pour 11% de 20 à 49% et pour 10%, la moitié et plus) ; ils sont en moyenne 31% dans les HCR,  26% chez les dirigeants de moins de 30 ans, 20% en BtoC.

 

♦ Le recours concret à internet pour se faire connaitre

 

-86% sont visibles sur internet dont 68% avec un site présentant leur activité, dont 61% présents sur les réseaux sociaux, dont 25% un référencement payant.

-26% pratiquent la vente en ligne dont 20% via un site marchand, 12% une solution de commande en ligne et retrait en magasin, 9% la vente sur les places de marché et 8%  la vente sur les réseaux sociaux.

-38% ont recours au cloud, alors que 85% en ont connaissance ; 34% préfèrent stocker leurs données dans leur systéme informatique.

 

♦ Le recours à des outils sur le net

-Recours à des outils de gestion : logiciel comptable (73%, + 15 points), logiciel de facturation (70%, +13 points), logiciel multiusage (66%), outil de paiement en ligne (37%, +3 points),

-Recours à des outils collaboratifs : messagerie instantanée (51%), plateforme d’échange de documents en ligne entre collaborateurs (43%), outils de collaboration professionnelle (32%) dont intranet (25%, +6 points),

-Recours à des outils de gestion de la production, des achats et de la logistique : logiciel de gestion de commandes, livraison et suivi des colis (23%, +9 points), logiciel d’achat, de gestion de stock (23%, +6 points), autres outils de ce type (11%),

-Recours à des outils de protection en cybersécurité (81%, vs 77 en 2020).

 

Un zoom sur les entreprises sans salarié

-64% (vs 54 les autres répondants) souhaitent développer leur activité ; 51% (vs 45) ont un ou plusieurs projets d’investissement en cours.

-En ce qui concerne le numérique : 42% disent y avoir des compétences. 47% produisent au moins la moitié de leur facture en numérique. 20% vendent en ligne et 19% ont des clients par internet. Seulement 11% (vs 9) pensent que le numérique leur fait gagner du temps.

Leur niveau d’équipement est semblable aux autres entreprises, alors que celui en logiciel est un peu inférieur.

⇒ Un zoom sur le développement commercial via internet

♦ Le recours au site ou aux réseaux sociaux, quelles différences ?

-68% ont un site pour présenter leur activité ; 61% sont sur les réseaux sociaux ; 62% ont un référencement gratuit sur internet et 25% un référencement payant.

-Disposer d’un site sur internet est plus bénéfique que d’être sur les réseaux sociaux : il permet d’être visible (46% du fait du site et 30 sur les réseaux sociaux) et de faire connaitre son entreprise (46% et 36), d’acquérir de nouveaux clients (27 et 23%), de faire gagner du temps (9 et 5%),

Par contre la présence sur les réseaux sociaux est plus favorable que celle sur un site pour échanger avec ses clients (12 et 6%), et pour les fidéliser (7% vs pas de retour pour le site).

 

♦ Les raisons pour ne pas y faire appel

-Une proximité de réponse pour le site et les réseaux sociaux : pour 49%, ce n’est pas adapté à leur activité (notamment pour les dirigeants de 71 ans et plus, les activités financières, et les activités en BtoB) ; idem pour la présence sur les réseaux sociaux (52%). Autres proximités, la mise à jour de l’information (15 et 16%), les difficultés de connexion (3 et 4%), le fait de disposer d’un professionnel pour les utiliser (2 et 1%),

-Alors que ceux qui disent leur non recours expriment plus souvent : le retour insuffisant sur investissement (17% vs 8 pour le non recours aux réseaux sociaux) et dans la même ligne la priorité donnée à d’autres investissements (14 vs 9%) ; ou encore le fait de ne pas en avoir les moyens (15 vs 2%) et la complexité d’utilisation (10 vs 5%). Le risque de malveillance est davantage perçu par ceux qui refusent les réseaux sociaux (7% vs 3).

 

♦ Les atouts du numérique pour le commercial

 

-26% pratiquent la vente en ligne dont 20% via un site marchand, 12% une solution de commande en ligne et retrait en magasin, 9% la vente sur les places de marché et 8%  la vente sur les réseaux sociaux.

– Le fait de vendre en ligne permet pour 14% d’augmenter les ventes, pour 12% d’acquérir de nouveaux clients et pour 11% d’être plus visible ; fidéliser de nouveaux clients (3%), se développer à l’export (1%), échanger avec eux (1%), faire de la veille (1%) intéressent assez peu ; de même faire gagner du temps (5%) et optimiser ses coûts (2%).

-Ceux qui se refusent au recours de la vente en ligne estiment aux 3/4 que ce n’est pas pertinent pour leur activité, notamment ceux du BTP, le BtoB, les plus de 50 ans.

⇒ Dépenses et projets numériques

♦ La priorité des entreprises dans ce domaine est :

-l’acquisition ou l’amélioration de l’équipement informatique (28% +7 points), voir avoir un  site internet (7%), avoir un logiciel multiusage (7%) ; cela concerne davantage les services à la personne, les 50 salariés et plus,

-Communiquer sur les réseaux sociaux (18%), être référencé sur un site internet (12%),

-Trouver des clients (13%), vendre des produits et services (8%), mieux connaitre ses clients (7%),

-Sécuriser ses données (11%), définir ou redéfinir sa stratégie numérique (10%).

 

59% ont dépensé moins de 1 000€ en 2021, 26% de 1 000 à 5 000€ et 15% plus de 5 000€. En 2022, 52% envisagent de dépenser moins de 1 000€, 31% de 1 000 à 5 000€ et 16% 5 000€ et plus.

⇒ Compétences et accompagnement

♦ Les compétences

40% disent avoir des compétences en interne (le secteur des NTIC bien sur, les plus de 50 salariés, les moins de 30 ans, les diplômés d’au moins le bac).

31% ont fait appel à des compétences en externe.

24% n’ont pas d’accompagnement, faute d’avoir de projet en ce domaine.

 

♦ Qui pourraient les conseiller ?

Les réseaux professionnels prestataires (33%), le comptable (7%) et les réseaux personnels (21%), les syndicats et chambres consulaires (13%), le secteur public (12%, dont 8 citant France Num).

Noter que 23% connaissent France Num ou les actions qu’elle conduit (chèque numérique, formation, diagnostic…). 94% de ceux qui connaissent ces actions émettent un avis positif.

⇒ En résumé, 4 profils

2 sont largement impliqués dans une dynamique numérique :

 

♦ Les “entreprises matures” (31%) : bien plus numérisées que les autres, avec peu de projet de numérisation, mais un niveau interne élevé de compétences. Elles sont sur-représentées parmi les entreprises des secteurs NTIC et Assurance-Finance, de plus grande taille (PME), dont les dirigeants sont plus jeunes (moins de 40 ans) et de niveau de formation plus élevé (48% de
supérieur à Bac+3, contre 34% en moyenne).

 

♦ “Les entreprises dynamiques” (16%) : elles sont plutôt numérisées (10% à 20% au dessus du niveau moyen), avec de très nombreux projets de numérisation, mais des niveaux de compétences moyen. Elles sont sur-représentées parmi les entreprises du commerce, du transport/logistique, parmi les 0 salarié, avec des dirigeants plus jeunes et de niveau de formation dans la moyenne.

 

2 profils sont en retrait

 

♦ Des “entreprises en potentiel”  (27%) : elles sont beaucoup moins numérisées que les autres, avec peu de projets de numérisation, un faible niveau de compétences internes. Elles sont sur-représentées parmi les entreprises des IAA, du BTP, du transport, celles de 1 à 4 salariés, dont les dirigeants sont plus âgés que la moyenne, et de niveau de formation plus faible.

 

♦ “Les entreprises réticentes” (26%) : plutôt moins numérisées que les autres, n’ayant quasiment pas de projets de numérisation et un niveau de compétences interne moyen, elles sont surreprésentées parmi les entreprises de services à la personne, parmi l’artisanat, celles en BtoC ; elles ont plus souvent entre 1 et 9 salariés, dont les dirigeants ont un âge dans la moyenne, et un niveau de formation plus élevé (Bac+2/Bac+3).

 

Pour en savoir davantage : Baromètre France Num 2022 : le numérique dans les TPE PME (0 à 249 salariés) – francenum.gouv.fr