Archives mensuelles : avril 2022

Le nombre de création stagne au 1er trimestre, comparé à celui de 2021.

La création d’entreprise poursuit sa progression au sein largement des activités de services, alors que la construction connait plutôt la stabilité et que le commerce, les HCR et les transports sont à la baisse.

 

♦ Selon la nouvelle série création en vigueur depuis le début de l’année, le  nombre des créations du 1er trimestre 2022 (286 319) est très proche de celui du 1er trimestre 2021 (287 590) ; seules les sociétés connaissent une progression (+7,7% passant de 72 756 à 78 360).

 

Par contre, comparé au 1er trimestre 2019 (avant le covid), la progression est notoire (+23% dont +33,9 pour les microentrepreneurs et +29,7% pour les sociétés). Le poids des microentrepreneurs s’est accru passant de 56,4 à 61,4%, alors que celui des sociétés est stable (26 vs 27%).

Noter qu’il en est de même si l’on compare avec le 1er trimestre 2020 (+29,7% dont +35 pour les microentrepreneurs et +31,1 pour les sociétés).

 

♦ Qu’en est-il de l’évolution du nombre de création par activité entre 2019 et 2022, et donc hors la période fortement marquée par la crise sanitaire ?

 

Il s’agit de l’observation la plus significative quant à l’évolution du nombre de création, l’analyse des 2 autres périodes (2022/2020 et 2022/2021) étant beaucoup plus liée à la crise sanitaire.

 

La progression de 23%, comme nous venons de le voir est d’abord le fait des microentrepreneurs (parmi lesquels prés de la moitié ne feront jamais de recettes), et moins des entreprises “classiques”.

Dommage que l’Insee ne fournisse pas les données respectives des sociétés (en hausse proche de celle des microentrepreneurs) et celles des entreprises individuelles non microentrepreneurs (en logique diminution du fait de la progression du régime microentrepreneur) et ne fournisse que l’agglomérat de ces 2 données (créations classiques).

 

8 activités connaissent une progression (entre 20 et 62%) : ce sont les activités de service, auxquelles on ajoute “l’industrie” (comprenant beaucoup d’activités qui ne sont pas industrielles) et la construction (la plus faible progression).

 

3 activités connaissent une baisse ((entre -2,5 et -5,5%) : le commerce, les HCR et les transports ou livraison à domicile pour une forte majorité (noter leur faible progression en ce qui concerne les microentrepreneurs, 3,6%, alors qu’ils avaient connu une explosion antérieurement).

 

Noter encore la forte progression des créations classiques pour les activités “industrie”, finance, immobilier et informatique (entre 29 et 59%) alors que leur progression au sein des microentrepreneurs est moins systématique (notamment pour les activités finance et immobilier, peu propices au régime microentrepreneur).

♦ L’évolution 2021/2022 est tout aussi riche d’enseignements : stabilité (ensemble des créations -0,4%), mais avec de grands écarts selon les activités.

 

Les hausses sont le fait des services (entre 6,6 pour les activités immobilières et 31,7% pour les services aux particuliers) ; la stabilité s’affiche pour la construction (2,2%), alors que les activités “traditionnelles” sont en nette baisse (-21 le commerce, -32 les HCR et fait surprenant -43% les transports).

 

Les microentreprises progressent (entre 21 et 35%) dans les activités services aux particuliers et aux entreprises et la santé/éducation et régressent nettement dans les HCR (-62%), les transports (-47%), et le commerce (-15%).

 

Par contre, il est difficile d’analyser les créations classiques, faute de connaitre l’évolution des créations en société.

A titre indicatif, l’évolution 2020/2019

En résumé, un récapitulatif selon les 3 évolutions observées : nette progression de “l’industrie”, des services aux entreprises et de l’informatique/communication, des services aux particuliers, et des activités financières et immobilières, voire de la santé/éducation et de la construction, mais baisse dans les activités commerce, HCR et transports.

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Le nombre de défaillances du 1er trimestre 2022 est en hausse de 36,4% au regard de 2021, mais toujours en retrait au regard de 2018 et 2019.

Définition : la défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal Judiciaire (Ex Tribunal de Grande Instance ou Tribunal d’Instance). Cela ne recouvre donc ni les procédures amiables (mandat ad hoc ou conciliation) ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation).

Les statistiques Altares de défaillances d’entreprises comptabilisent l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou de Grande Instance.

La date de défaillance retenue par Altares est celle de l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié dans un journal d’annonces légales ou au B.O.D.A.C.C.

 

Le 1er trimestre 2022 a connu 9 972 défaillances contre 7 406 en 2021 (+36,4%), 10 902 en 2020 (8,5% de moins), mais 30% de moins environ qu’en 2018 ou 2019.

⇒ Forte progression en 2022, comparé à 2021, des redressements (+47%) vs pour les liquidations directes (+32%)

Si les liquidations judiciaires  directes (76% des défaillances) ont connu le même type d’évolution entre 2021 et 2022 que l’évolution toutes défaillances (+31,7% vs 36,4), les redressements ont davantage progressé (+46,6%), montrant une modification du comportement des Tribunaux. Il est vrai, comparés à 2018 ou 2019, que les redressements avaient connu une très forte baisse en 2020 (-31%), 2021 (-66%)  et 2022 (-50%).

Les liquidations directes avaient connu des baisses plus modestes (entre 24% en 2020 et 2022 mais 43% en 2021).

 

Les emplois menacés ont eux aussi baissé de 32% en 2022 et 2021 ; la moitié proviennent des liquidations directes.

 

⇒ Les 10 salariés et plus, peu nombreux parmi les défaillances, ont le plus progressé, notamment au sein des redressements.

Les moins de 10 salariés constituent toujours l’essentiel des défaillances (93%), notamment les moins de 3 salariés (76%) ; si les moins de 3 salariés sont 95% des liquidations, ils sont moins présents dans  les redressements (85%).

 

En termes d’évolution entre 2021 et 2022, ce sont les 10 à 49 salariés qui ont le plus progressé (+56% environ), même s’ils ne sont que 6,5% des défaillances ; alors que les moins de 10 salariés n’ont progressé que de 30% (et même 21% les 6-9 salariés).

Les redressements ont aussi le plus progressé dans le groupe des 10-49 salariés (+94%), mais aussi parmi les 3-5 salariés (+73%), vs 39% les moins de 3 salariés et 23% les 6-9 salariés.

 

⇒ En ce qui concerne l’ancienneté des entreprises, 71% sont le fait de moins de 10 ans

Pourtant les moins de 3 ans ne sont que 19% à avoir connu des défaillances, contre 52% les 3 à 10 ans ; par ailleurs, les 16 ans et plus ne comptent que 17% des défaillances.

 

Mais les moins de 3 ans sont ceux qui ont le plus progressé en défaillance entre 2021 et 2022 (+50% pour les liquidations et même +65% pour les redressements).

Les 11 ans et plus sont ceux qui ont connu les plus faibles progressions (entre 20 et 26% vs une moyenne tout âge de 35%), que l’on observe les liquidations ou les redressements.

 

⇒ Certaines activités ont connu de fortes hausses de défaillance, d’autres de faible hausses entre 2021 et 2022.

Sans changement, 71% des défaillances sont le fait des commerces (22%), de la construction (20%), des services aux entreprises (16%) et des HCR (13%).

 

Certaines activités ont connu de fortes progressions telles les HCR et la coiffure/salon de beauté (+86%), le commerce de détail (53%), l’informatique/communication ou les activités financières (51%), l’enseignement (48%) les activité récréatives (44%).

 

D’autres activités ont connu de faibles progressions telles le gros œuvre dans le BTP (+12%), le commerce de gros (13%), les services aux entreprises (17%), la santé (20%).

 

⇒ 4 régions ont connu de fortes hausses de défaillances entre 2021 et 2022

Il s’agit des Hauts de France (+72%), de la Bourgogne-Franche-Comté (67), de la Normandie (52) et de l’Occitanie (47).

 

3 régions ont une hausse faible : la Bretagne (+27%), le centre Val de Loire (20), les territoires d’Outre Mer (20) et même la Corse (-2,4%).

 

 

Pour en savoir davantage  : Défaillances d’entreprises en France Étude 1er trimestre 2022 – Altares

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Le travail détaché : au-delà des rumeurs.

Le travail détaché est le fait pour un employeur de faire travailler un salarié, dans un autre pays que celui où il travaille habituellement, en vue de fournir un service de manière temporaire. Dans le cadre d’un détachement en France, le salarié bénéficie de certaines règles essentielles du droit du travail français, tout en conservant son contrat de travail et la protection sociale de son pays d’origine. Ce qui distingue le travail détaché des autres formes de mobilité transnationale des travailleurs, c’est son caractère temporaire.

Il ne faut pas confondre le détachement de salariés avec la mobilité des travailleurs en général, ni avec la liberté d’établissement des entreprises. Chaque ressortissant européen a le droit de travailler dans l’ensemble de l’Union européenne. S’il est embauché pour travailler en France, il bénéficiera alors des mêmes droits que tous les salariés français.

 

Globalement, rapporté à l’emploi national, le taux de recours au travail détaché est faible ; il est estimé à 0,4% par la DARES avant la crise sanitaire (2019).

 

Leur nombre passe de 68 600 salariés en 2018 à 72 600 salariés en 2019 (+5,8%), pour chiffrer 57 900 en 2020 (-20%) ; moins de 60 000 salariés étaient détachés au 3éme trimestre 2021 (le même niveau qu’en 2020).

⇒ Une approche par secteur d’activité

Son recours est marqué par de fortes disparités territoriales et sectorielles.
En valeur absolue, le secteur de la construction représentait le principal secteur d’emploi de salariés détachés. En revanche, en terme d’intensité de recours par rapport à l’emploi national, c’est le secteur agricole qui arrive en tête (taux de recours : 2,18%), devant le secteur de la construction (1,59%), puis l’industrie (0,72%), le recours dans les services (0,12%) étant nettement plus marginal.

 

♦ Dans l’Agriculture, le recours au travail détaché est marqué par de fortes disparités territoriales, avec des taux particulièrement élevés dans certains départements (Bouches du Rhône, 22%), et une quasi-absence dans d’autres régions et départements, y compris même des régions ayant également une forte activité agricole. Ils proviennent de l’Espagne, du Maghreb, et d’Amérique latine.

 

♦ Dans la construction, une part importante vient du Portugal (plus de 21%), avec une présence relativement homogène sur l’ensemble du territoire, mais toutefois dans des territoires aux recours supérieurs (Corse, Alpes Maritimes en particulier).

 

♦ L’Industrie se caractérise par le poids important de l’Allemagne, de l’Italie et de la Pologne ; ce types de travail est réalisé en majorité dans le cadre d’une prestation de service ou d’une mobilité intragroupe ; on relève une  forte concentration en Loire Atlantique (chantiers navals).

 

♦ Le détachement dans le secteur des services concerne seulement quelques activités spécifiques, en relation avec le tourisme (activités des tours opérateurs anglais, belges ou néerlandais détachant des salariés pour encadrer le séjour de leurs clients) ou le secteur du spectacle vivant et enregistré (tournées internationales).

⇒ D’où proviennent les travailleurs détachés ?

Les pays des salariés détachés, contrairement à ce que l’on entend, sont majoritairement membres de l’Union Européenne, avant l’arrivée des pays de l’ex-URSS (60% et même  67% si l’on intègre la Suisse et Monaco) vs 20% pour les ex pays de l’Est.

Ce calcul est fait sans savoir les pays non cités dans le groupe autres (7 286 salariés).

⇒ Qu’en est-il du contrôle légal ?

Le contrôle du cadre légal du détachement a conduit à 24 200 interventions en 2019, en baisse en 2020 du fait de la crise sanitaire.

 

Les interventions visent 2 grandes catégories de fraudes : le faux détachement et le détachement irrégulier ou le non-respect des règles au profit des salariés (conditions indignes d’hébergement par exemple).

 

Sur la période 2019-2020, plus de 1 200 amendes administratives ont été notifiées pour un montant global de 6,8M€ ; 120 procès-verbaux ou signalements ont été transmis aux parquets et une trentaine de suspensions engagées pour des manquements graves. Pour l’Urssaf , les redressements se sont élevés à 38M€ en 2019 et 33M€ en 2020.

 

Le rapport développe les modalités de lutte contre cette fraude.

 

Pour en savoir davantage : https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/bilan-travaildetache2019-2021vf.pdf

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Le seuil des 50 salariés est-il respecté ?

La méthodologie utilisée tente de cerner la véritable taille des entreprises autour de 50 salariés, seuil qui déclenche certaines obligations sociales.

 

L’étude montre à la fois la difficulté de cerner la taille des entreprises d’une part, et le peu de conséquences dommageables pour l’entreprise qui sous-déclare sa taille pour éviter le franchissement des 50 salariés.

⇒ 3 sources d’information sont utilisées pour chiffrer le nombre de salariés d’une entreprise, et montrent la difficulté de la précision  de ce recensement :

– La moyenne du nombre total de salariés à la fin de chacun des trimestres de l’exercice comptable en cours (quel que soit leur statut, leur ancienneté et leur quotité de travail) est déclarée par l’employeur : elle est observée dans les données fiscales FICUS qui constituent une agrégation par l’Insee de données provenant de différents régimes fiscaux.

 

– L’observation de l’effectif moyen en équivalent temps plein sur l’année reconstitué par l’Insee à partir des DADS. L’effectif n’est pas déclaré par l’employeur mais construit en additionnant le nombre de salariés pour lesquels une entreprise paie des cotisations. On peut considérer que les DADS offrent un portrait de l’effectif des entreprises difficilement manipulable par l’employeur. Mais le saut à 49 salariés n’est plus visible.

 

– Les entreprises ont également pour obligation de déposer leurs comptes devant les greffes de tribunaux de commerce, ce que ne font pas nombre d’entreprise. Ces comptes sont publics et récupérés dans une base de données « DIANE », identiques aux données fiscales FICUS, mais les données effectifs sont retraitées par l’Insee.

⇒ La déclaration du dépassement de la taille de 50 salariés est peu pratiquée.

La proportion d’entreprises déclarant leur effectif correctement est faible pour chaque taille d’entreprise entre 30 et 70 salariés et pour l’ensemble des années 2002 à 2015 : elle est comprise entre 10 et 20%, quelle que soit la taille d’entreprise considérée.

Les entreprises sont bien plus nombreuses à sous-déclarer leur effectif (entre 50 et 70%) qu’à le sur-déclarer (entre 20 et 40%). La proportion d’entreprises sous-déclarant leur effectif augmente fortement au voisinage des 49 salariés, passant d’environ 50 à 70%. 

⇒ Pourquoi cette sous-déclaration ?

C’est bien sûr pour échapper aux réglementations sociales qui s’appliquent au-delà du seuil, notamment la mise en place d’un comité d’entreprise (CE) et d’un plan de participation des salariés aux résultats de l’entreprise, fondé sur l’effectif en ETP, calculé au mois le mois.

Les entreprises ont un an pour s’acquitter de leurs nouvelles obligations lorsqu’elles ont dépassé, pendant au moins 12 mois au cours des 3 dernières années, l’effectif de 50 salariés en ETP.

⇒ La sous-déclaration est sans risque particulier.

L’effectif mentionné dans les déclarations fiscales n’a pas d’incidence directe sur l’imposition des sociétés, car contrairement aux DADS, une déclaration erronée ne peut générer une sanction fiscale et ne constitue donc pas une information sur laquelle les contrôleurs fiscaux focalisent leur attention. Elle n’intéresse pas non plus l’inspection du travail ni les agents des Urssaf car l’ensemble des dispositifs des codes du travail ou de la sécurité sociale sont basés sur d’autres concepts de taille d’entreprise.

Quant à la statistique publique, elle se contente de constater la mauvaise qualité de la variable déclarative. Or c’est le plus souvent la seule information publique disponible sur la taille de l’entreprise.

⇒ Les sous-déclarantes sont-elles moins performantes ?

De fait, les entreprises qui sous-déclarent leur effectif sont plus petites et ont moins de chance d’avoir déjà franchi le seuil de 50 salariés par le passé. Elles ont également une performance économique inférieure mais une performance financière supérieure aux entreprises qui ne sous-déclarent pas.

Au final, les entreprises qui tentent de rester sous la barre des 50 salariés déclarés semblent avoir une croissance réelle comparable aux autres.

 

Pour en savoir davantage : (Note IPP n°82) Les entreprises sous-déclarent-elles leur effectif à 49 salariés pour contourner la loi ? | Institut des Politiques Publiques – IPP

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Pendant la crise sanitaire les autoentrepreneurs sont devenus plus nombreux.

Source : L’étude porte sur les créateurs d’entreprise indépendants, observés pendant la 1ére année de crise sanitaire (du 1er avril 2020 au 31 mars 2021), comparée à la situation « avant la crise sanitaire » (du 1er avril 2019 au 31 mars 2020). L’étude différencie les créateurs d’entreprises relevant du statut de travailleur indépendant dit « classique », de ceux relevant de l’autoentreprise.

Comment s’y retrouver en ce qui concerne les microentreprises et les autoentrepreneurs ? Ce que je crois comprendre : l’Urssaf immatricule les microentrepreneurs (recensement de leur nombre, actif ou non économiquement) qu’elle nomme autoentrepreneurs ; par contre pour chiffrer le nombre d’actifs et leurs recettes, elle ne prendrait en compte que ceux inscrits dans le régime micro-social (ceux dont elle reçoit les cotisations sociales d’autoentrepreneur), excluant ceux sous le régime social des indépendants artisans, commerçants et libéraux. Le document à disposition est peu explicite sur ces questions.

 

S’ils sont devenus plus nombreux pendant la crise sanitaire, ce n’est pas le cas dans toutes les activités ; nombre d’entre eux ont par ailleurs connu une baisse de leur chiffre d’affaires.

⇒ Le nombre  d’immatriculations

♦ L’Urssaf comptabilise 788 600 travailleurs indépendants pendant la crise sanitaire vs 714 100 entre avril 2019 et mars 2020 (une hausse de 10,4% sur un an). 661 400 sont des autoentrepreneurs (en hausse de 15,2%), alors que les autres indépendants, dits classiques, sont 127 200 (en baisse de 9,2%).

Les autoentrepreneurs constituent 83,9% des immatriculations pendant la crise sanitaire. Mais en termes de recettes, seuls 44,1% ont été actifs.

 

♦ 4 secteurs contribuent particulièrement à l’augmentation des immatriculations :
– les activités de poste et de courrier (livraisons à domicile), avec + 91%, et une contribution à la croissance globale des immatriculations de 8,8 points ou 60% de la croissance (+50 400 immatriculations sur une progression de 87 400),
– le commerce de détail non spécialisé dont majoritairement les ventes à distance (+60% et +2,2 points ou 14% de la croissance),

Paradoxalement, la restauration et les débits de boisson, sans doute des food truck, fast food, cuisines “fantômes” (+53% et 2,2 points de croissance ou 17% de la croissance),
– le secteur du commerce de gros et des intermédiaires du commerce (+33% et 0,8 points de croissance ou 7% de la croissance).

 

Les 2 premiers secteurs concernent des activités dans lesquelles les auto-entrepreneurs sont omniprésents dans les créations (99% dans les livraisons à domicile, 92% dans le commerce de détail non spécialisé), et même 84% pour le commerce de gros (proche de la moyenne toutes activités).

 

Noter que les travailleurs indépendants classiques ont connu les mêmes tendances d’évolution (hors les restaurants et débits de boisson).

 

♦ Par ailleurs 11 activités connaissent une évolution supérieure à la moyenne (+15,2%) quant à la hausse du nombre d’immatriculation (pendant la crise/avant la crise). Hors les 4 déjà citées, ce sont toutes des activités de services, dont l’évolution au sein des indépendants classiques est plus aléatoires, peu allant dans le même sens que les autoentrepreneurs (activités immobilières), alors que les autres sont en baisse.

 

Celles les plus en régression sont des activités plus traditionnelles : BTP, commerce, ou très touchées par la crise telles hébergement, vente sur les marchés, arts et spectacles, services aux entreprises (hors activités juridiques, informatiques). On retrouve ces mêmes tendances, habituellement accentuées, chez les indépendants classiques.

 

♦ Parmi les auto-entrepreneurs, le nombre de créateurs dits « économiquement actifs », augmente de 6,5%, passant de 274 000 (avril 2019-mars 2020) à près de 292 000 (avril 2020 – mars 2021). Ils représentent ainsi 44% des autoentrepreneurs immatriculés sur la période avril 2020-mars 2021, en baisse au regard de la période précédente (48).

 

Pour une observation plus complète, le tableau suivant reprend par grand secteur d’activité et par activité fine au sein de chaque secteur les mêmes données :

 

♦ La répartition par groupe professionnel a peu évolué avec la crise. Ainsi, 2/3 des nouveaux immatriculés sur la période avril 2020-mars 2021 sont des artisans ou des commerçants (68% parmi les auto-entrepreneurs et 58% parmi les indépendants classiques) ; 1/3 sont en profession libérale (32% des auto-entrepreneurs et 42% des indépendants classiques).

Les artisans, commerçants ont progressé entre les 2 périodes de 18,8% pour les autoentrepreneurs et chuté de 12% chez les classiques, une situation moins contrastée chez les libéraux (+8,3 et -4%).

⇒ Caractéristiques de ces indépendants

♦ Les travailleurs indépendants immatriculés entre avril 2020 et mars 2021 sont en majorité des hommes (62% : 58 pour les classiques et 63 pour les autoentrepreneurs).

Les femmes ont moins progressé entre les 2 périodes que les hommes chez les autoentrepreneurs (9% vs 19) et ont connu une baisse proche chez les classiques (-8,5 vs -10).

 

♦ Les autoentrepreneurs sont plus jeunes que les classiques (46% vs 64 pendant la crise) ; entre les 2 périodes, les moins de 30 ans y ont progressé de 28%, alors que les classiques baissaient de 3,5%. En structure, les moins de 30 ans sont 46% pendant la crise sanitaire et 41% dans l’avant-crise.

 

L’âge moyen des créateurs a baissé dans tous les secteurs sauf dans les activités de conseil et d’ingénierie, les taxis-VTC et dans les livraisons à domicile (de 26,6 ans à 27,3 ans).

 

♦  Quel contrat salarié au moment de la création pour l’ensemble des créateurs indépendants ?

 

65% étaient salariés au moment de la création de leur entreprise (vs 60 dans l’avant- crise). 35% parmi les salariés ont connu une fin de contrat avec leur immatriculation.

58% ayant une activité salariée étaient en CDI avant la création (vs 59 avant la crise), 23% en CDD (vs 24), 10% en intérim et 9% sous d’autres contrats (17 en cumul avant la crise).

 

52% des nouveaux créateurs durant l’avant-crise ont aussi été salariés sur la période précédente d’avril 2020-mars 2021.

 

Le rajeunissement de ces nouveaux créateurs est plus marqué chez les créateurs sans contrat que chez les créateurs en contrat salarié. La part des créateurs en contrat, au moment de la création de leur entreprise, a légèrement progressé.

38% des créateurs en même temps salarié, étaient en chômage partiel, bénéficiaires des mesures gouvernementales. Noter que la comparaison entre l’évolution du nombre de nouveaux créateurs par secteur et le taux de recours au chômage partiel par secteur ne permet pas d’établir un lien significatif entre le chômage partiel et la création d’entreprise.

⇒ Quels ont été les chiffres d’affaires des autoentrepreneurs ? Quelle évolution entre les 2 périodes ?

Le revenu moyen des autoentrepreneurs économiquement actifs a été de 5 637€ annuels pendant la crise sanitaire (en baisse de 12,8% au regard de l’année avant-crise).

Le tableau suivant propose les montants annuels moyens de chiffre d’affaires par groupe d’activité et à l’intérieur de chaque groupe par activité fine et leur évolution. Rappelons que seuls 44% sont économiquement actifs lors de la crise sanitaire. Globalement leur chiffre d’affaires moyen a chuté de 12,8%, alors que leur nombre a progressé de 6,5%.

 

10 activités ont connu une progression ou la stabilité de leur chiffre d’affaire moyen, alors que globalement leur nombre est en régression.

 

A l’inverse 5 activités ont connu de fortes régression (au moins 20%) ; on y trouve la restauration/débit de boisson, les transports (taxi et fret), la réparation auto et les activités juridiques.

 

Il ne semble pas y avoir de relation entre les activités en progression de chiffres d’affaires et la progression du nombre de ces activités, voire celle du nombre d’économiques actifs ; par contre, la forte baisse du chiffre d’affaires est en lien avec une hausse notoire du nombre de créations.

 

 

Pour en savoir davantage : Stat’ur n°341 | Acoss.fr (urssaf.org)

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Les prix à la consommation augmentent de 4,5% sur un an.

En mars 2022, l’indice des prix à la consommation (IPC) augmente de 1,4% sur un mois, après +0,8% en février.

 

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 4,5%. Cette hausse résulte de l’accélération des prix de l’énergie (+29,2%), de l’alimentation (+2,9%), des services (+2,3%) et  des produits manufacturés (+2,1%).

 

♦ Sur un an, les prix de l’énergie accélèrent en mars (+29,2 % après +21,1% en février). La hausse sur un an des prix des produits pétroliers est nettement plus vive que le mois précédent (+43,5% après +26,9%) en lien avec les prix du gazole (+43,6% après +26,3%), de l’essence (+30,5% après +22,4%) et des combustibles liquides (+84% après +43,4%). Les prix de l’électricité augmentent également (+6% après +4,9%) et ceux du gaz ralentissent (+41,3% après +47,1%).

 

♦ Sur un an, les prix de l’alimentation augmentent de 2,9%, après +2,1% en février. Ceux qui augmentent le plus sont les produits frais (+7,6% après +5,9%) : les fruits frais (+5,8% après +4,8%), les poissons frais (+15,6% après +10,3%) et des légumes frais (+8% après +5,8%).

Hors produits frais, les prix de l’alimentation augmentent de 2,1% après +1,4% en février : la viande (+3% après +2,2 %), le pain et les céréales (+3,3% après +2,7%), le lait, le fromage et les œufs (+1,7% après +0,8%), les boissons non alcoolisées (+1,3% après +0,6%) et les boissons alcoolisées (+0,8% après +0,3%).

 

Les prix des services augmentent en mars de 2,3% après +2,2% en février, les prix des services d’hébergement (+6,1% après +5,2%), les services d’entretien et de réparation de véhicules particuliers (+3,8% après +3,7%) et ceux du logement (+4,1% après +3,5%). Les hausses sur un an des prix des services de transports (+6,1%) et de communication (+2,3%) se maintiennent au même niveau qu’en février. Les prix des loyers, eau et enlèvement des ordures ménagères ralentissent légèrement (+1,7% après +1,8%). Enfin, la baisse sur un an des prix des services de santé est similaire à celle du mois précédent (−0,9%).

 

♦ Les prix des produits manufacturés augmentent de 2,1%, après +2,2% le mois précédent. Les prix de l’habillement et des chaussures ralentissent sensiblement (+3,5% après +6,3%). Celui des journaux, des livres et articles de papeterie augmentent de 2,8% après +2,2%, celui des gros appareils ménagers (+1,8% après +1,4%) et des véhicules (+3,4% après +2,8%) ; les prix des petits appareils électroménagers rebondissent (+4,3% après −1%). Enfin, la baisse des prix des produits de santé s’atténue sur un an (−1,2% après −1,5%).

 

Pour en savoir davantage : En mars 2022, les prix à la consommation augmentent de 1,4 % sur un mois et de 4,5 % sur un an – Informations rapides – 96 | Insee

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Le stress

Quelques éléments pour situer le stress de la population avec celui des chefs d’entreprise

⇒ Qu’est-ce que le stress ?

-Un état de tension mentale et émotionnelle provoqué par un environnement difficile ou angoissant. Oxford Dictionaries.

-Une réaction négative à une pression excessive ou à tout autre type d’exigence qui leur  est imposé. UK Health and Safety Executive (HSE)

-Les réactions émotionnelles et physiques néfastes qui se produisent lorsque les exigences d’un emploi ne correspondent pas aux capacités, aux ressources ou aux besoins de l’employé. National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH).

-“Ce n’est pas le stress qui nous tue, c’est notre façon d’y réagir”, Hans Selye, biologiste.

 

Un certain degré de stimulation et de challenge est essentiel pour optimiser la performance, mais au-delà d’un certain seuil, davantage de pression peut engendrer de l’anxiété et faire baisser la performance.

⇒ En Europe et aux Etats-Unis

♦ Au Royaume-Uni et en Europe, 70% des personnes trouvent leur travail stressant.

25% des Européens sont susceptibles de rencontrer des problèmes de santé en raison du stress au travail ; 4 employés sur 10 pensent que le stress n’est pas correctement pris en charge sur leur lieu de travail.

45% des journées de travail perdues en raison de problèmes de santé sont liées au stress.

 

♦ Aux États-Unis, 70% des personnes ressentent régulièrement des symptômes physiques causés par le stress ; 48% estiment que leur niveau de stress a augmenté au cours de ces 5 dernières années. Les frais médicaux liés au stress et le nombre de journées de travail perdues coûtent à l’employeur 300Md$ par an.

⇒ Comment agir ? (recommandé par l’Association américaine de psychologie)

– Solliciter l’appui de la famille et des amis
– Cultiver une vision positive de vous-même, rechercher des occasions de vous découvrir vous-même
– Faire la part des choses, ne pas considérer les crises comme des problèmes insurmontables, accepter que le changement fasse partie de la vie
– Faire des choses qui vous intéressent et vous détendent, maintenir une vision optimiste, fixer des objectifs réalistes en vue de les atteindre
– Faire régulièrement de l’exercice

La clé pour gérer le stress, c’est de comprendre votre personnalité. Il n’y a pas de solution miracle, chacun a son propre chemin.

 

Pour en savoir davantage : 5ceb45c441d84de0b5a0e7a9073e9f8a.ashx (themyersbriggs.com)

 

Pour observer le stress chez les chefs d’entreprise, 2 articles parmi d’autres dans le blog :

– Des dirigeants toujours combatifs, mais affrontés au difficile équilibre entre leur entreprise et leur vie personnelle. (MMA fondation des entrepreneurs, opinion Way)

– Quid du burn out pour les chefs d’entreprise face à la crise sanitaire ? (Amarok et Labex Entreprendre)

 

SOMMAIRE


  • Le stress
    Source : "Mieux comprendre le stress", The Myers-Briggs company, avril 2022

Au cours du 1er trimestre 2022, les interventions de la médiation du Crédit ont permis de conforter 205 entreprises et de préserver 2 285 emplois.

Seuls 32% des dossiers éligibles ont trouvé satisfaction par la Médiation du Crédit au 1er trimestre 2022.

 

♦ Au cours du premier trimestre 2022, 645 dossiers ont été éligibles à la médiation du crédit, un niveau relativement bas et comparable à celui observé fin 2021 (672 au 4éme trimestre 2021), à comparer au 1er trimestre 2021 (1 672).

 

♦ Ces sollicitations émanent en très grande majorité (81%) de TPE, 16% de 11-50 salariés et 3% au-delà.

 

♦ 56% exercent dans les secteurs des services, notamment dans les HCR (22% des dossiers reçus) et les services aux entreprises (12%), et dans une moindre mesure dans le commerce (20%), le BTP (11%), et l’industrie (10%).

 

♦ Dans 37% des cas, ces demandes font suite à des refus d’octroi de nouveaux financements bancaires, voire à la rupture d’un financement bancaire en cours (12%), à un refus de réaménagement de la dette de banque hors PGE (9%), ou à une restructuration  du PGE (5%).

 

Le rapport donne les chiffres région par région.

 

Pour en savoir davantage : cp_mediation_du_credit_t1_2022_0.pdf (banque-france.fr)

 

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Le nombre d’apprentis a plus que doublé entre 2012 et 2021.

Source : tableau Dares sur le nombre de contrats d’apprentissage entre 1997 et 2021, selon leurs principales caractéristiques.

 

La forte progression du nombre d’apprentis tient avant tout à la montée à la fois du niveau de diplôme et à la fois de l’âge des apprentis.

 

Entre 2020 et 2021, leur nombre a progressé de 37% ; il avait progressé de 64% entre 2018 et 2020.

 

3 caractéristiques sont davantage marquantes :

-Le niveau d’études à l’entrée en apprentissage , avec une très forte progression des bac +2 et au delà, passant de 9% en 2012 à 20% en 2018 et 39% en 2021, et une régression de la part des CAP et moins (de 45 à 24%) ; mais compte-tenu de la forte progression du nombre global, leur nombre en valeur absolue augmente même de 27%,

 

-L’âge d’entrée en apprentissage, les 21 ans et plus totalisant 45% des nouveaux entrants vs 16% en 2012, mais 29% en 2020,

 

-Le sexe des apprentis , les femmes passant de 33% en 2012 à 44% en 2021.

 

La progression est plus modérée en ce qui concerne les tailles d’entreprise, les moins de 10 salariés perdent 10 points passant de 56% des apprentis en 2012 à 46 en 2021, alors que les plus de 50 salariés passent de 25 à 33%.

Elle l’est aussi selon les grands secteurs d’activité, donnant plus de place aux services et moins à l’industrie et construction.

 

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La crise sanitaire semble avoir peu changé les pratiques de formation en entreprise.

Méthodologie : l’enquête Impact (Impact de la crise sanitaire sur les Mobilités, les Projets, les Aspirations professionnelles, les Compétences et le Travail) a été réalisée entre mars et mai 2021. Elle a pris appui sur le dispositif d’enquêtes couplées Entreprise – Salariés Défis, consacré aux formations et itinéraires des salariés, conduit par le Céreq en 5 vagues d’interrogations (de 2015 à 2019). La période couverte par l’enquête s’étend de mars 2020 à mars-mai 2021.
Un volet qualitatif a permis de réaliser des entretiens semi-directifs auprès d’une vingtaine de personnes ayant répondu à la dernière vague de Défis fin 2019. S’intéressant plus particulièrement aux effets de la crise sur les projets et aspirations professionnels, notamment des salariés moins qualifiés, le volet qualitatif a également mis au jour les effets de la crise sanitaire sur le travail et les apprentissages, la formation professionnelle durant le confinement, la mobilisation et l’apport des différents dispositifs publics.

 

Toutefois une minorité de salarié en situation plutôt difficile ont saisi l’opportunité de formation.

 

Plus de 40% des salariés déclarent avoir suivi ou entamé une formation entre mars 2020 et mai 2021, tous types de formations confondus (y compris les VAE et les bilans de compétences), un taux d’accès proche de celui de la période en 2018-2019.

⇒ L’accès à la formation reste inégal selon les caractéristiques de l’emploi des salariés :

♦ La moitié des cadres contre 1/3 seulement des ouvriers ont déclaré avoir suivi au moins une formation, alors que pour les professions intermédiaires et les employés, les taux d’accès sont proches.

 

♦ Plus de la moitié de celles suivies par les ouvriers sont règlementaires ou « obligatoires » : formations hygiène et sécurité, Caces et autres permis, habilitations, formations aux normes etc., alors qu’elles représentent à peine un tiers des formations suivies par l’ensemble des salariés ; moins de 10% des formations suivies par les ouvriers sont en lien avec le numérique, contre 29% de celles suivies par les cadres.

 

♦ Les salariés des grandes entreprises et ceux en CDI à temps plein ont été plus nombreux à se former que ceux en CDD ou à temps partiel ; les femmes ont été plus nombreuses à suivre des formations et pour des durées plus longues que les hommes (sauf celles ayant des enfants en bas âge) ; ainsi 14% des formations suivies par les femmes en 2020 l’ont été lors du 1er confinement, contre 21% pour les hommes.

 

♦ c’est aussi le cas de 20% des diplômés de niveau bac+5, contre 12% des titulaires au plus d’un bac. 

⇒ formation à distance ou en présentiel ?

♦ Plus de 60% des formés durant la période déclarent l’avoir été au moins une fois à distance (45% l’ont été exclusivement à distance) ; l’offre en distanciel a profité aux plus qualifiés et aux télétravailleurs (la moitié de ces formations ont été suivies par les cadres, tandis que plus de la moitié des formations en présentiel l’ont été par les employés et ouvriers;, notamment en situation de travail).

 

♦ La quasi-totalité des ouvriers et plus de 70% des employés ont rarement accédé à la formation à distance (14% contre 40% des télétravailleurs).

⇒ Pourquoi la formation et proposée par qui ?

♦ c’est le contexte productif de l’entreprise qui explique le recours à la formation, y compris en temps de crise, notamment l’introduction d’un nouveau produit ou d’un nouvel outil numérique.

 

♦ Au-delà de l’intention de se former, l’accès effectif à la formation est fortement lié au fait d’avoir reçu une proposition de formation de la part de l’employeur : près de 41% déclarent avoir reçu au moins une proposition de formation, dont 1/3 au moins une venant de l’employeur et 13% d’organismes de formation ou de son réseau professionnel.

 

♦ Les formations venant des employeurs s’adressent aux catégories les plus qualifiées (42% des cadres et 38% des professions intermédiaires contre 25% des employés et 27% des ouvriers).

A contrario, les salariés sans diplôme ont été les plus nombreux à déclarer n’avoir reçu aucune proposition de formation de la part de leur employeur (76% contre 67en moyenne), de même que les salariés en contrat à durée déterminée ou à temps partiel (respectivement 76 et 85%).

 

Les formations venant de réseau professionnel ou d’organisme de formation (en moyenne 13%) touchent à quasi égalité les cadres, professions intermédiaires et employés (14-15%), moins les ouvriers (8%).

⇒ Le recours au chômage partiel ne semble pas avoir transformé les pratiques des entreprises, mais quelque peu celle des salariés.

♦ Les entreprises jusque-là non formatrices ne semblent pas avoir particulièrement saisi le dispositif de chômage partiel à des fins de formation : la mise en regard de 2 populations comparables, l’une ayant connu le chômage partiel, l’autre pas, n’a pas permis de mettre en évidence un impact positif de la mesure du chômage partiel sur les propositions et l’accès à la formation, et ce quelle que soit la catégorie des salariés.

 

♦ Pour 16% des salariés (plus souvent les employés) ayant fait une demande de formation ou ayant suivi des formations à leur propre initiative, c’était en lien avec la crise. Mais celle-ci a aussi empêché les projets de formation de près d’1/3 tiers des salariés. Les employés, catégorie plus féminisée, évoquent plus souvent les contraintes personnelles (13% contre 8 en moyenne), les cadres avancent plus souvent un emploi du temps trop chargé (44% contre 26).

 

♦ 1/3 des formations suivies par les salariés relèvent de leurs demandes. Ces formations visaient plus souvent un changement de métier ou d’emploi (respectivement 39 et 51% contre 16 et 17% en moyenne), alors que pour l’ensemble des formations suivies, les objectifs concernaient plutôt l’efficacité au travail (72%), l’accompagnement ou la préparation d’un changement dans l’activité (respectivement 47 et 44%) et la prise de responsabilités (32%).

⇒ Les salariés entrés en formation pour la 1ére fois.

♦ Près d’1/4 des salariés non formés entre 2014 et 2020 ont suivi au moins une formation, entamé une VAE ou un bilan de compétences entre mars 2020 et mai 2021 ; ce sont plutôt des salariés à temps partiel, ceux des petites entreprises (moins de 10 salariés).

Parmi les salariés formés pour la première fois depuis 2014, 11% déclarent avoir entamé une VAE (contre seulement 4% des salariés formés au moins une fois depuis 2014), et 9% un bilan de compétences (soit un peu plus que les salariés déjà formés auparavant, 7%).

 

♦ Ils sont plus nombreux à considérer que l’offre de formation s’est élargie (32% contre 14 pour l’ensemble), qu’ils ont eu plus de temps disponible pour se former (36% contre 23), que les occasions de s’informer sur la formation ont été plus fréquentes (20% contre 9) ; ils sont plus nombreux à avoir été en contact avec un conseiller en évolution professionnelle (24% contre 7).

 

Pour en savoir davantage : Crise sanitaire et formation professionnelle : le temps libéré ne suffit pas pour se former | Cereq

 

 

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31% des chefs d’entreprise de proximité ont l’intention de recruter.

Méthodologie : exploitation de 3 156 réponses des entreprises adhérentes à Opco EP du 1er au 31 janvier 2022, dans le cadre d’une visite ou d’un contact téléphonique. L’OPCO regroupe 402 000 entreprises.

 

Formation, recrutement et digitalisation sont souhaitées par les chefs d’entreprise de TPE de proximité.

 

♦ En janvier, 84% des chefs d’entreprise de l’économie de proximité déclarent un chiffre d’affaires stable (70%) ou en hausse (14%).

 

♦ 69% des entreprises prévoient de former leurs salariés dans l’année à venir : les plans de formation 2022 sont en cours d’élaboration pour nombre d’entreprises.
Les formations spécifiques aux techniques métiers et aux formations terrain demeurent une priorité ; peu d’entre elles souhaitent former sur des thématiques transversales.

 

♦ L’alternance est plébiscitée par 31% des entreprises qui envisagent de recruter (besoin de personnel expérimenté) ; 28% accueillent déjà un ou plusieurs apprentis.

 

♦ 31% ont l’intention de recruter dans les 6 mois à venir (+19 points par rapport à décembre). La moitié des chefs d’entreprise ayant l’intention de recruter continuent à signaler des difficultés de recrutement ; le secteur de l’artisanat alimentaire est particulièrement touché (53%), suivi par les services de proximité (52%). Les réseaux sociaux constituent un canal de communication privilégié par les entreprises pour diffuser leurs offres d’emploi.

 

Les chefs d’entreprise évoquent les difficultés d’attractivité des métiers et celles relatives aux conditions de travail (travail de nuit, travail le week-end, travail dans le froid). Dans les métiers du secteur de l’alimentaire, les  chefs d’entreprise indiquent que le métier de vendeur rencontre un fort turn-over.
Néanmoins, seulement 16% des entreprises interrogées se disent prêtes à participer à des actions de présentation des métiers (stand lors de forum des métiers).

 

♦ En 2021, 48% des entreprises interrogées sur la thématique du numérique déclaraient vouloir renforcer leur relation client digitale, 40% pour former leur collaborateur. En retour, 45% souhaitent bénéficier d’un financement pour leur formation sur le digital, 37% pour accompagner la transformation digitale et 23% pour créer ou refondre leur site Internet.

22% se considèrent en retard sur le numérique, ce taux pouvant atteindre 40% dans le secteur de l’alimentaire (boucherie).

 

Pour en savoir davantage : Note-conjoncture-Février-2022-opcoep.indd

SOMMAIRE

14 758 dépôts de brevet en 2021.

Noter le rôle déjà essentiel de l’INPI en 2022, renforcé à partir de début 2023.

 

Le nombre de dépôts de marques atteint le chiffre record de 113 070 en 2021, en augmentation continue depuis 5 ans, et en hausse de 6,5% par rapport à 2020. Il était de 99 054 en 2019.

 

Le nombre de demandes de brevets déposés est de 14 758, en hausse de 3,1% par rapport à 2020, mais en baisse au regard de 2019 (15 812).

 

Le nombre de demandes de dessins et modèles déposés est de 5 853 (contre 5 903 en 2021 et 5 691 en 2019). 5 471 réutilisateurs exploitent ces données via des licences gratuites.

 

Au total ce sont 61,2 millions de données relatives à la propriété industrielle (marques, brevets, dessins et modèles, jurisprudence), aux données d’identité légale et aux comptes des sociétés (+8% par rapport à l’an dernier).

 

Depuis le 1er janvier 2022, l’INPI est l’opérateur du Guichet unique des formalités d’entreprises. Ouvert à tous, il sera la seule voie possible pour les formalités des entreprises à partir du 1er janvier 2023 depuis le site formalités.entreprises.gouv.fr, accessible aussi depuis inpi.fr. A partir du 1er janvier 2023, l’INPI offrira (via le portail data.inpi.fr) l’accès aux données du registre national des entreprises (RNE). En plus des informations sur les sociétés commerciales déjà présentes aujourd’hui, les informations relatives aux entreprises artisanales, aux entreprises agricoles et aux entreprises individuelles, dont les professions libérales, seront accessibles à tous gratuitement.

 

Pour en savoir davantage : Chiffres clés INPI 2021 : record de dépôts de marques pour la 4ème année consécutive

SOMMAIRE


  • 14 758 dépôts de brevet en 2021.
    Source : "CHIFFRES CLÉS 2021 DE L’INPI : RECORD DE DÉPÔTS DE MARQUES POUR LA 4ÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE", INPI, commniqué de presse du 14 mars 2022

2 thèmes : microcrédit pour les professionnels et endettement des ménages.

Quelques données utiles sur l’évolution du microcrédit et l’endettement des ménages .

⇒ Dans le monde, le microcrédit :

Il y aurait dans le monde 140 millions de bénéficiaires, dont 81% de femmes. 83% est le fait de l’Asie du sud-est et du sud et de l’Amérique Latine, vs moins de 10% en Europe, 5,9 en Afrique sub-saharienne et 1,3 au Maghreb et dans le Moyen-orient.

 

Pour en savoir davantage : mot_actu_microcredit_v5.pdf (banque-france.fr)

Pour en savoir davantage : Baromètre de la Finance à Impact | Convergences

⇒ Le microcrédit en France

En France, le microcrédit bénéficie d’un mécanisme de garanties publiques grâce au Fonds de cohésion sociale (FCS) pour sécuriser les prêteurs et repose sur un accompagnement adapté des emprunteurs, ce qui contribue à sécuriser les projets financés.

 

♦ Le microcrédit chiffre, fin 2020, 1,6Md€ d’encours :

 

18 702 microcrédits ont été attribués à des particuliers (montant moyen de 2 237€ en 2010), et un encours total de 46M€ en 2011 ; dans plus de 80% des situations, le délai de remboursement n’excède pas 3 ans. Plus de 90% des microcrédits personnels accordés financent des dépenses destinées à favoriser la mobilité pour 71% (acquisition ou réparation d’un véhicule nécessaire à l’exercice d’une activité professionnelle, ou obtention d’un permis de conduire par exemple), 13% le logement, 5% l’éducation.

 

Alors que la crise sanitaire a perturbé l’activité des structures d’accompagnement et des instituts de microfinance, les montants de nouveaux crédits ont continué de croître, pour atteindre 61,1M€ (+ 3,4% par rapport à 2019). En revanche, le nombre de nouveaux prêts a reculé de 2,5% (18 702, contre 19 179 en 2019).

 

Le microcrédit professionnel (inférieur à 10 000€ dans 75% des cas), est destiné à financer l’acquisition ou la reprise d’une entreprise de moins de 5 ans d’ancienneté et employant moins de dix salariés. Il s’agit soit d’un financement venant en  substitution d’un prêt bancaire classique, soit d’un crédit à caractère de fonds propres, tel qu’un prêt d’honneur, accordé par les réseaux associatifs spécialisés, sans intérêts ni garanties, et couplé à un prêt bancaire complémentaire.

 

La production de nouveaux microcrédits professionnels a diminué en 2020 : le nombre de prêts distribués est de 50 350, en recul de 12,3% par rapport à 2019. La baisse est de 9,8% pour les financements classiques (291M€), et de 13% pour les prêts à caractère de fonds propres (216,8M€). Néanmoins, les encours ont poursuivi leur progression, plus marquée pour les financements classiques (+ 10,4%) que pour les prêts à caractère de fonds propres (5,1%).

 

Pour en savoir davantage : Observatoire de l’inclusion bancaire – Rapport annuel 2020 (banque-france.fr)

⇒ L’endettement des ménages

♦ En France, le niveau d’endettement des ménages est supérieur à la moyenne de la zone euro, (68% du PIB contre 62% en zone euro), mais en deçà du niveau britannique (88% du PIB) et américain (111% du PIB).

 

♦ L’endettement des ménages français croît fortement. Rapporté au PIB, il a doublé en 20 ans, de 33% en 2000 à 68% en 2020. De 2016 à 2019, le crédit à l’habitat et le crédit à la consommation ont crû autour de + 5% par an.

En 2020, année de crise, le crédit à l’habitat n’a pas ralenti tandis que le crédit à la consommation a stagné avant de se montrer plus dynamique en 2021.

 

♦ Cette croissance des crédits est notamment favorisée par des taux d’intérêt historiquement faibles : en moyenne proches de 1,1% pour l’habitat et de 3,5% pour la consommation en 2021. Ces taux sont inférieurs à la moyenne de la zone euro et à ceux du Royaume‑Uni.

 

Pour en savoir davantage : 822050_endettement_des_menages.pdf (banque-france.fr)

 

♦ Le surendettement des ménages

 

– Son traitement est en charge de la commission départementale (la Banque de France en assure le secrétariat) ;  si la situation financière du ménage est estimée « irrémédiablement compromise », le particulier est fiché au Fichier des Incidents des Crédits aux Particuliers (recense les particuliers ayant un retard de 3 mois dans le remboursement de leurs crédits et ceux en situation de surendettement gérée par la Banque de France).

 

– Le nombre de ménages en procédure de désendettement atteint 804 000 ; il inclut ceux dont la procédure a démarré les années précédentes. L’endettement global des ménages surendettés atteint 4,9Md€ en 2021.

Le baromètre du surendettement de la Banque de France montre que 31,6% des dossiers de surendettement déposés ont débouché sur un redressement personnel.

 

– En 2021, le nombre de dépôts de dossiers de surendettement baisse de 15% par rapport à 2019, année prise comme référence compte tenu du caractère atypique de l’année 2020. Près de 121 000 dossiers ont été déposés au cours de l’année, dont environ 56% par des personnes ayant recours à la procédure pour la première fois.

La crise sanitaire n’a donné lieu à aucune reprise du surendettement. L’évolution des dépôts entre 2019 et 2021 s’inscrit dans la tendance à l’œuvre depuis 2014, avec une baisse moyenne annuelle de 8%.

 

– En 2021, comme les années précédentes, le risque de surendettement est plus élevé pour certaines personnes et catégories de ménages :

• Les personnes surendettées sont souvent des adultes vivant seuls ou des femmes cheffes de famille monoparentale,

• Plus des deux tiers des personnes surendettées sont âgées de 25 à 54 ans, cette tranche d’âge ne constituant que 47 % de la population française de 18 ans et plus ,

• 26 % des personnes surendettées (débiteurs ou codébiteurs) sont au chômage,

• Les employés, ouvriers et personnes sans activité professionnelle sont surreprésentés par rapport à leur part dans la population française,

• 60% des personnes surendettées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, contre 15% de la population française ; le taux de pauvreté dépasse même 70 % pour les familles monoparentales surendettées,

• La moitié des ménages surendettés ne disposent d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes.

 

Pour en savoir davantage : Enquête typologique sur le surendettement des ménages en 2021 | Banque de France (banque-france.fr)

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Bilan 2021 de la Fondation Entreprendre.

2 types de résultats : quelques données globales et plus finement les impacts en direction des bénéficiaire de la fondation.

 

⇒ Résultats

Entre 2019 et 2021, l’action de la Fondation Entreprendre a permis de mobiliser 12M€ pour financer 44 associations touchant 490 000 bénéficiaires ; elle a contribué à la création de 41 900 entreprises et 169 700 emplois en 3 ans.

 

En 2021, 160 000  personnes ont été sensibilisées et accompagnées grâce aux 29 associations soutenues par la Fondation avec un budget global de 5,2M€.

 

Pour en savoir davantage : Rapport d’activités 2021 | Fondation Entreprendre (fondation-entreprendre.org)

 

⇒ Bilan et évaluation d’impact 2019-2021

Méthodologie : 27 associations bénéficiaires sur les 30 contactées ont répondu à l’enquête ; idem pour 53 donateurs sur 193 (81% sont des philanthropes et 23% des mécènes).

 

♦ 85% affirment que le soutien de la Fondation a permis à leur organisation de gagner un temps précieux dans la construction de leur projet,

– Pour 77%, son soutien a permis de développer savoir-faire et professionnalisation,

– Pour 74%, il a permis à leur organisation d’expérimenter de nouvelles solutions,

– Pour 66%, il leur a permis de sortir d’une zone de confort et d’avoir une meilleure visibilité des chantiers de transformation à mener en interne,

– Pour 63%, il a été décisif dans la conduite d’un chantier de transformation interne.

 

♦ 52% affirment que le soutien de la Fondation a permis à leur organisation de s’implanter sur de nouveaux territoires et 74% à être plus légitime au sein de leur écosystème.

 

♦ 70% affirment que le soutien de la Fondation a eu un effet levier permettant de convaincre plus facilement d’autres financeurs.

– De fait pour les donateurs, 90-92% sont convaincus que leurs dons sont optimisés ; 73-75% ont le sentiment d’impacter plus largement la société en donnant à la Fondation.

– 67-78% ont ainsi découvert des associations et des solutions qu’ils ne connaissaient pas.

 

Pour en savoir davantage : Evaluation d’impact de la Fondation Entreprendre | Fondation Entreprendre (fondation-entreprendre.org)

SOMMAIRE

La conjoncture favorable est freinée par les difficultés d’approvisionnement et de recrutement.

Méthodologie : 8500 entreprises ou établissements interrogés entre le 29 mars et le 5 avril.

 

Les incertitudes, notamment l’impact de la guerre en Ukraine, freinent la reprise économique, notamment dans les secteurs industrie et BTP.

 

♦ L’activité au mois de mars s’inscrit en très léger repli dans l’industrie et évolue peu dans le bâtiment. L’amélioration s’est poursuivie dans les services marchands, notamment les services aux particuliers (HCR, location).

 

♦ Pour le mois d’avril, les anticipations sont à considérer avec précaution pour l’industrie en raison de fortes incertitudes liées aux conséquences de la guerre en Ukraine sur leur activité.
Néanmoins, l’activité continuerait de progresser dans les services; surtout dans les services aux particuliers et les HCR.

 

Selon l’Insee (informations rapides N°98 au 21 04 2022), “pour les chefs d’entreprise interrogés en avril 2022, le climat des affaires dans l’industrie manufacturière s’améliore légèrement, après s’être nettement dégradé en mars.”

 

♦ L’opinion sur la situation des carnets de commandes se situe toujours largement au-dessus de sa moyenne de long terme ; elle tend néanmoins à s’éroder quelque peu dans l’industrie, et plus sensiblement dans le bâtiment, surtout dans le second œuvre.

 

Mais selon une autre note de l’Insee (Informations rapides N° 99, 21 avril 2022) “les perspectives de demande se dégradent nettement dans l’industrie manufacturière par rapport à janvier 2022…Interrogés sur l’évolution de leur position compétitive, les chefs d’entreprise déclarent qu’elle se dégraderait aussi bien sur le marché national et dans l’Union européenne qu’en dehors de l’Union européenne.”

 

♦ Les difficultés :

 

– Les difficultés d’approvisionnement repartent à la hausse dans l’industrie (60% des entreprises, après 54% en février) et dans le bâtiment (56% des entreprises, après 46% en février). L’augmentation des difficultés d’approvisionnement s’accompagne de hausses des prix des matières premières et des produits finis.

 

– Les difficultés de recrutement sont stables et concernent 51% des entreprises. Le dynamisme du travail temporaire répond  en partie aux difficultés de recrutement.

 

♦ L’impact sur le PIB

 

“Dans notre précédent point de conjoncture, paru le 13 mars 2022, nous avions estimé le niveau du PIB pour février à 1¾ point au-dessus du niveau d’avant-crise et nous prévoyions 2 points au-dessus du niveau d’avant-crise en mars. L’intégration de nouvelles données …nous amène à estimer que le PIB serait de 1½ point de pourcentage au-dessus de son niveau d’avant-crise. La croissance du PIB pour le premier trimestre 2022 s’établirait autour de 1/4 de point par rapport au trimestre précédent.

 

Pour en savoir davantage : Point sur la conjoncture à début avril 2022 | Banque de France (banque-france.fr)

SOMMAIRE

Les grandes tendances que doivent affronter les entreprises.

Méthodologie :
-Une revue de littérature et de presse (publications, articles spécialisés, webinars, rapports d’experts…) pour classer les tendances,
-Des ateliers organisés en partenariat avec le réseau d’entrepreneurs Croissance Plus.

 

7 grandes tendances sont explorées ; celles-ci sont largement à l’œuvre actuellement.

État des lieux… les tendances qui vont transformer l’économie

⇒ DIGITALISATION À PAS FORCÉS

♦ Constats

 

– Un recours massif aux outils digitaux par les entreprises françaises : analyse de données, cloud, intelligence artificielle. Cette infrastructure de stockage et de traitement des données est utilisée de manière croissante,
– Un environnement favorable et incitatif à la digitalisation : grâce aux aides à la numérisation des entreprises (France Num, aides régionales etc.), les freins liés aux coûts peuvent être surpassés ; noter qu’à partir de juillet 2024, en France, toutes les factures sortantes devront être dématérialisées,
– Un e-commerce pérenne et stratégique pour assurer une continuité de l’activité : les ventes en ligne des enseignes physiques ont crû de 66% entre 2020 et 2021. Au 1er trimestre 2021, les ventes de l’e-commerce atteignaient 29Md€ (+15% en un an),
– Les acteurs de la distribution envisagent de déployer davantage de dispositifs digitaux : suite à la pandémie, 61% des PME déclarent envisager le renforcement de leur présence en ligne.
– Une digitalisation qui s’inscrit dans le quotidien des salariés, qui implique une évolution des modes de management,
– Une cybersécurité nécessaire pour protéger l’économie : explosion des cyberattaques depuis début 2020, avec 2287 signalements, dont 33% de réels incidents.

 

♦ Quelles opportunités saisir ?

 

– Développer et maîtriser l’expérience client en BtoC comme en BtoB en s’appuyant sur l’analyse des données collectées sur les sites internet, réseaux sociaux etc. La digitalisation permet de renforcer le lien entre le client et l’entreprise via la personnalisation, et de répondre ainsi aux nouveaux modèles de consommation,
– Simplifier les processus organisationnels : la signature électronique pour alléger les tâches administratives liées à la vente ou à l’approvisionnement, les réunions en distanciel avec les clients ou encore l’automatisation de process pour différentes fonctions (RH, Achat, logistique etc.). L’entreprise doit parallèlement repenser son organisation et anticiper les changements d’habitudes générés par ces technologies,
– Cela permet de réduire les dépenses, de toucher un plus grand nombre de clients et de prospects, et de limiter l’impact environnemental lié aux voyages d’affaires.

⇒ RESPECT DU CLIMAT ET DE L’ENVIRONNEMENT

♦ Constats

 

– Une volonté croissante des entreprises d’agir pour le climat et l’environnement : 85% cherchent à réduire leurs émissions de CO2 ; 76% des dirigeants de PME/ETI pensent que les actes menés pour préserver la planète, au niveau individuel et collectif, doivent être de plus en plus nombreux,
– Une volonté des citoyens très forte pour lutter contre la crise climatique : un enjeu majeur pour 95% des Français,
– Un développement de l’économie circulaire à plus grande échelle pourrait être efficace pour préserver la planète : cela pourrait permettre d’économiser 53% des ressources primaires et de réduire les émissions de CO2 de 83% d’ici 2050.

 

♦ Opportunités

 

– L’entreprise peut développer de nouvelles offres ayant pour but de diminuer l’empreinte carbone, ou développer la vente de produits d’occasion et ainsi attirer de nouveaux clients et établir de nouveaux partenariats, permettant aussi de répondre aux nouvelles attentes des clients/consommateurs,
– Mettre en place des alliances stratégiques, voire faire de la coopétition (collaborer avec un ou plusieurs concurrents) afin de maximiser les capacités technologiques et les expertises de chacun,
– Axer sur la prise en compte des enjeux environnementaux pour attirer les talents, un critère de plus en plus recherché par les salariés,
– Faire partie d’une communauté d’entrepreneurs engagés afin d’avoir un accès privilégié à un réseau d’investisseurs, mettre en visibilité les initiatives en lien avec la transition écologique, échanger des bonnes pratiques, être informé et accompagné par des pairs.

⇒ AUTONOMIE ET SOUVERAINETÉ

♦ Constats

 

– Une forte dépendance de la France vis-à-vis d’autres pays en matière de production et d’approvisionnement,

– Les entreprises se mettent en mouvement pour mieux maîtriser leurs chaînes de valeur et garantir plus de transparence (cartographie et diversification des fournisseurs, modernisation des appareils de production…),

– Une redéfinition de la place de l’industrie en France française, également souhaitée pour redynamiser certains territoires.

 

♦ Quelles opportunités saisir ?

 

– Revaloriser son image de marque avec le « Made in France », gagner en savoir-faire et en innovation et dynamiser les territoires français, mais aussi répondre aux enjeux environnementaux,
– Profiter des dispositifs de relance qui favorisent la réindustrialisation et la relocalisation de certaines activités en lien avec des secteurs considérés comme stratégiques,
– Diversifier les fournisseurs afin de mieux répartir et diluer les risques d’approvisionnement. Pour cela, il faut savoir les identifier, les connaître et les fidéliser afin de mieux contrôler la chaîne de valeur.

⇒ NOUVELLE RELATION  À L’ESPACE

♦ Constats

 

– Face à une hausse des prix du transport des marchandises et une fragilisation des chaînes de valeur, nombre d’entreprises cherchent un système d’approvisionnement de proximité,
-Certains déplacements, tels que les voyages d’affaires, peuvent être remplacés par le virtuel,

– Le télétravail a également permis de contourner le temps de trajet domicile-lieu de travail et de gagner ainsi en efficacité et en productivité,
– La démocratisation du travail à distance encourage les entreprises à chercher des compétences à l’étranger. Aujourd’hui, la localisation de l’entreprise n’est plus un frein à l’embauche.

 

♦ Quelles opportunités saisir ?

 

– Repenser les espaces de travail, notamment leur taille et leur disponibilité,
– Lancer de nouvelles offres adaptées aux télétravailleurs, voire pour ceux qui souhaitent s’installer loin de leur lieu de travail habituel.
– Relocaliser la fabrication de certains produits.

⇒ QUÊTE DE SENS

♦ Constats

 

– Un accroissement de la responsabilités des entreprises pour répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux, désignées comme un des principaux acteurs pour agir face à ces enjeux,
– Un nouveau cadre juridique pour les entreprises engagées (entreprises à mission),
– Un consommateur qui devient plus consciencieux : les habitudes de consommation évoluent, et cela s’inscrit dans le temps,
– Une prise de conscience sur les enjeux d’ordre éthique s’opère à tous les niveaux : entreprises, clients et consommateurs se questionnent davantage sur l’accès aux données personnelles et la nature de leur usage, la provenance des produits, les conditions de travail des salariés, les inégalités sociales et l’impact de l’activité humaine sur l’environnement,
– La quête de bien-être au travail : l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et la qualité de vie au travail deviennent des sujets important ; s’ajoutent le besoin de sens et l’envie de se développer personnellement.

 

♦ Quelles opportunités saisir ?

 

– Proposer des produits ou services intégrant les nouvelles attentes des clients/consommateurs et repenser la chaîne de valeur pour répondre à ces nouvelles exigences. Cela peut permettre de pénétrer de nouveaux marchés,
– Utiliser les valeurs de l’entreprise comme un avantage compétitif qui vient servir la marque employeur de l’entreprise, avec un impact sur le recrutement mais aussi pour conserver les talents,
– Accélérer la stratégie RSE et créer de l’engagement collaborateur en les associant dans cette démarche pour les sensibiliser, les responsabiliser et faire émerger de nouvelles idées par rapport à l’impact sociétal et environnemental de l’entreprise,
– Proposer une offre ou un service qui aide les personnes à trouver un emploi en accord avec leurs valeurs sociales et environnementales.

⇒ SÉCURITÉ SANITAIRE ET SANTÉ

♦ Constats

 

– L’entreprise est de plus en plus un acteur incontournable de la sécurité sanitaire et de la santé des salariés,
– Le mental des salariés a été mis à rude épreuve avec la pandémie ; selon un baromètre Opinion Way, 38% des salariés interrogés se déclarent « en détresse psychologique » contre 21avant la crise,
– Une prise de conscience sur le lien étroit entre la santé et la performance de l’entreprise : 78% des dirigeants sont convaincus que la santé de leurs salariés et la performance de leur entreprise sont étroitement liées. Malgré cette prise de conscience, les actions envisagées pour accompagner les salariés en souffrance restent marginales.
– Une émergence de solutions pour suivre l’état de santé des salariés : des applications, des séances de coaching, des plateformes,
– Le renouveau de l’importance des métiers de la santé crée des opportunités de développement pour ce secteur et pour ses fournisseurs et partenaires.

 

♦ Quelles opportunités saisir ?

 

– Développer de nouveaux produits ou services répondant aux exigences sanitaires (gestes barrières, nettoyage, désinfection etc.),
– Réinventer l’expérience BtoB et BtoC, avec de nouveaux modes de commercialisation, de distribution et de démonstration de produits ou services, tenant compte des contraintes sanitaires,
– Assurer un cadre sanitaire stable, aussi bien pour la santé physique que psychologique des collaborateurs. C’est un moyen de garantir leur productivité, de les fidéliser et à plus grande échelle d’assurer la performance de l’entreprise.

⇒ FLEXIBILITÉ ET RÉSILIENCE

♦ Constats

 

– Une capacité requise à tous les niveaux de l’entreprise : si la flexibilité a gagné en ampleur pendant la crise sanitaire, elle s’inscrit de manière structurelle et devient une capacité nécessaire aussi bien pour les entreprises que pour les dirigeants et les collaborateurs,
– Une grande flexibilité dans la gestion du travail : l’entreprise pourrait compter cet aspect parmi les besoins essentiels des salariés,
– Les entreprises les plus avancées en matière de RSE sont celles qui sont les mieux armées face à la crise.

 

♦ Quelles opportunités saisir ?

 

-Diversifier son offre et ses clients si l’arrêt de certains marchés ou activités historiques se prolonge. Il faut s’adapter, gagner en agilité afin de faire face à l’accélération des changements ou l’impossibilité de les prévoir,

-Développer des projets d’économie circulaire pour faire face à des problèmes d’approvisionnement et pour gagner en autonomie,

-Accélérer le déploiement du digital et de la robotisation pour acquérir plus de flexibilité (diversification des canaux de vente, catalogue 3D…). Les entreprises les plus avancées dans leur transformation digitale sont celles qui se sont les mieux adaptées aux exigences de la crise.

 

Pour en savoir davantage : Les tendances majeures qui vont transformer l’économie (bpifrance.fr)

SOMMAIRE

La hausse de l’énergie et des carburants affectent grandement les patrons de TPE-PME.

Méthodologie : sondage auprès de 1 523 dirigeants de TPE-PME, adhérents de CPME, interrogés en ligne entre le 1er et le 25 mars.

 

49% des dirigeants pointent la hausse des prix de l’énergie et des carburants comme la principale difficulté actuelle, devant les questions d’approvisionnement (prix et délais) avec 21%, et les difficultés de recrutement (16%).

⇒ Qu’en est-il à propos de l’énergie ?

C’est que 87% des entreprises (97% les HCR) ont recours à l’électricité, et 34% au gaz (58% l’industrie), 20% au fuel et 4% au bois.

55% des TPE ont souscrit un contrat d’électricité soit réglementé, indexé, soit fixe ou garanti vs 18% au prix du marché ; 27% n’ont pas su répondre.

 

Pour 56% cette hausse est structurelle et pour 44% conjoncturelle.

 

La hausse des prix de l’énergie conduit pour 86% à une baisse des marges, et pour 22% à une hausse des prix de vente ;  8% des entreprises industrielles ont connu une baisse de la production. 18% s’inquiètent de la poursuite de leur activité.

⇒ En ce qui concerne la hausse des carburants,

L’impact est pour 93% une baisse des marges, pour 65% une limitation des déplacements et pour 36% une hausse des prix de vente. Pour 46% cette hausse a aussi conduit à une baisse du chiffre d’affaires et pour 48% à une dégradation de la relation avec leurs clients.

⇒ Pour  remédier à cette situation,

1/3 ont envisagé, ou déjà mis en œuvre, l’achat de matériels ou de véhicules plus économes ; mais 1/3 pensent le coût des véhicules trop élevé, de même 18% celui de matériel ; noter que 26 à 29% estiment que les matériels ou véhicules permettant des économies, n’existent pas.

 

Pour en savoir davantage : [Ukraine] Impact de la crise sur l’activité des TPE et PME [Enquête CPME] (artisanat.fr)

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En moyenne, les retards de paiement sont de 12,5 jours en 2021.

Comment les retards de paiements sont-ils calculés ? Altares et les membres du réseau mondial Dun & Bradstreet ont initié un programme exclusif de collecte et d’analyse des retards de paiement des clients. Depuis près de 50 ans aux États-Unis et 40 ans en France et en Europe, le programme DunTrade s’alimente des informations provenant directement de la comptabilité-client de 15 000 sociétés participantes. Il s’appuie sur une observation factuelle de la réalité des paiements par une analyse en permanence des retards de paiement par rapport aux conditions contractuelles. En France, chaque année, plus de 35 millions d’expériences commerciales sont analysées couvrant ainsi les comportements de paiement de plus de 2 millions d’entreprises.

 

Après une flambée des retards de paiement à l’été 2020, la situation s’améliore progressivement à l’issue de 2021, sans que l’on ait encore retrouvé des comportements comparables à l’avant crise sanitaire.

 

Après un bond des retards à l’été 2020 (14 jours) lorsque l’économie connaissait un très fort rebond post confinement, la situation des délais de paiement s’est améliorée tout au long de 2021 pour atteindre 12,5 jours de retard en moyenne. Si la France ne renoue pas encore avec ses niveaux d’avant crise sanitaire, elle se détache de la moyenne européenne (13,6 jours).

 

♦ Selon les tailles d’entreprises : les retards reculent dans les entreprises de moins de 200 salariés, se stabilisent pour celles de 200 à 999 salariés, mais augmentent chez les plus grandes. On observe un écart de 5 jours de retard en 2021 entre les structures de moins de 50 salariés et celles de plus de 1000 salariés (vs. 4,4 en 2020).

Un retard de 12,4 jours (12,8 en 2020) pour les moins de 50 salariés, de 12,6 jours (vs 12,9) pour les 50-199 salariés, de 14,9 jours (vs 14,8) pour les 200-499 salariés, de 17,4 jours (vs 17,1) pour les 1 000 salariés et plus.

 

♦ Les délais s’améliorent dans tous les secteurs, à l’exception de la restauration durement touchée par la crise et les confinements successifs.

Le retard en 2021 est le plus faible pour la construction (9,5 jours) et l’industrie, moyen pour le commerce (17,3), les services aux entreprises (14,6-14,8),  plus élevé pour les services aux particuliers et les transports (15,7-16) , et très élevé pour les HCR (20,3 jours).

 

♦ Selon les régions : la Bretagne reste la « meilleure élève” avec un retard moyen de 9,8 jours, suivie des régions Pays de la Loire, Bourgogne Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine et Centre-Val de Loire, qui présentent toutes des seuils inférieurs à 11 jours. L’Île-de-France par contre affiche 17,5 jours de retard, précédée par PACA (13 jours) et les Hauts-de-France (12,4 jours).

 

 

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Une nouvelle étude confirme l’amélioration de la trésorerie et des encours lors de la crise sanitaire.

Source : le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, première banque à adopter le statut d’entreprise à mission, a fourni les données de comptes bancaires sur la base de 2 échantillons : un échantillon d’entreprises et un échantillon de ménages par tirage aléatoire et construit de telle sorte qu’on ne puisse pas identifier les entreprises ou les ménages.

Pour les entreprises, l’échantillon est composé d’environ 70 000 TPE, 25 000 PME et 20 000 entreprises individuelles avec des données disponibles mois par mois de novembre 2019 jusqu’à février 2022 pour mesurer la liquidité des entreprises (le solde de leur compte courant) et de leur situation financière nette (leur encours bancaire sur le compte courant et les comptes d’épargne nets de leurs dettes bancaires).

 

Cette nouvelle étude confirme que les TPE/PME bénéficiaires de PGE et en difficulté, l’étaient déjà avant la crise.

⇒ Les entreprises

Grâce aux aides de l’État (notamment le PGE), la situation de trésorerie des entreprises s’est nettement améliorée pendant le 2éme trimestre 2020 avant de se stabiliser par la suite à des niveaux nettement plus élevés qu’avant crise.

 

Si le secteur manufacturier se comporte similairement à l’ensemble des secteurs, la situation est plus favorable pour les HCR et moins pour la construction ou le transport. 

 

Pour les encours nets (somme des soldes des comptes bancaires, moins les encours de dettes bancaires), on observe une hausse des encours nets moyens puis une stabilité (depuis début 2021 pour les PME et depuis la fin 2021 pour les TPE), à des niveaux plus élevés.

Plus encore que pour la trésorerie, l’évolution des encours nets cache une plus forte hétérogénéité qu’avant la pandémie : plus d’entreprises en situation « faible » et plus d’entreprises en situation « bonne » voire « très bonne ».

 

On relève aussi de fortes différences au sein de chaque secteur d’activité : les secteurs de la construction et de l’informatique, communication se distinguent avec une augmentation nettement plus forte de la part des entreprises en situation très difficile par rapport à la situation pré‐crise et peu voire quasiment pas d’augmentation du nombre d’entreprises en situation bonne ou très bonne. Inversement, les HCR voient leur situation s’améliorer sensiblement (une proportion identique d’entreprise en situation mauvaise à celle de la période pré‐crise et une nette augmentation du nombre d’entreprises en situation bonne voire très bonne).

♦ 64% des entreprises n’avaient aucun PGE, ni en janvier 2021, ni en février 2022. Parmi celles qui ont un PGE, 2,6% en ont un en fin de période et n’en avaient pas au début de celle‐ci, 2,4% l’ont augmenté, 16,1% ont un montant stable de PGE entre le début et la fin de période, 10,9% ont commencé à rembourser partiellement, 4% l’ont remboursé intégralement. 

 

Que ce soit pour les TPE ou les PME, les entreprises ayant eu recours au PGE étaient initialement plus en difficulté que celles qui n’y ont pas eu recours (elles avaient initialement des encours nets bancaires plus faibles) et ont connu des trajectoires négatives : leurs encours nets médians se sont dégradés et sont nettement inférieurs en février 2022 à leurs niveaux d’avant crise. Les entreprises n’ayant pas eu recours au PGE ont connu une évolution opposée avec une amélioration de leur situation financière nette. Ce constat s’observe dans tous les secteurs, qu’ils soient les plus affectés par les fermetures administratives ou pas.

⇒ Les ménages

♦ Le stock d’épargne brute (mesurée par la somme des soldes des comptes courants et des soldes des comptes d’épargne) a continué à croître au‐dessus de son rythme « normal » tout au long de la période. Cela signifie qu’on ne voit toujours pas, au moins globalement, de comportement franc de désépargne. De fait, le surcroît d’épargne cumulé depuis le début de la crise sanitaire est de l’ordre de 6% du stock d’épargne des ménages.

 

La mesure de la précarité, approchée par le pourcentage de ménages ayant un compte courant dont le solde est négatif en fin de mois a fortement diminué avec le premier confinement et la chute de consommation ; cet indicateur est resté stable par la suite et plus bas qu’avant la crise : 12% des ménages ont désormais un compte dans le rouge contre 14% avant la crise.

 

Les différentes composantes d’épargne (soldes comptes courants, soldes comptes livrets, assurances vie et comptes titres) pour les différents déciles montre une structure de l’épargne financière par type d’actif assez similaire entre les déciles pré‐crise, à une nuance près : le denier décile se distingue par une part de compte titres environ 2 fois plus importante que les autres déciles (13% versus 5‐6 du total de l’épargne) et inversement une part plus réduite pour les comptes livrets. Pour les autres déciles, c’est le compte courant qui a augmenté le plus.

 

Pour en savoir davantage : FocusCAE_083-2022 (SituationEntr.) (cae-eco.fr)

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45% des Français ont renforcé leur relation avec les commerces alimentaires de proximité du fait du covid.

Méthodologie : échantillon de 1 345 personnes de 15 ans et plus, dont un focus sur les 15-24 ans (442 interrogés).

Les 15-24 ans manifestent une assez grande proximité avec l’ensemble des Français, avec toutefois une réponse un peu plus modérée.

⇒ Attachement aux commerces de proximité

Qu’il s’agisse de produits locaux, le produits made in France, de circuits courts, de produits sur les marchés ou de produits achetés dans les commerces alimentaires, de 40 à 49% des Français leur ont accordé plus d’importance depuis la crise sanitaire. Le résultat est proche pour les 15-24 ans, avec toutefois une importance plus modérée (38-46%).

39% se disent très attachés à leurs commerces alimentaires de proximité (et 45% assez attachés). Les cadres et les 65 ans et plus sont davantage attachés que les ouvriers/employés et les 15-24 ans.

61% estiment prioritaire de maintenir des commerces de qualité dans leurs communes ; un peu moins les 15-24 ans et davantage les 65 ans et plus.

⇒ L’image de ces commerces

Les différents commerces de proximité ont une très bonne image pour 30 à 56% d’entre eux : 56% les boulangers-pâtissiers, 47% les boucher-charcutiers, 39-42% les fromagers, les primeurs, les fleuristes, les poissonniers, mais 37% les épiciers,36% les restaurateurs, et 30% les cavistes ; une situation un peu moins favorable chez les 15-24 ans (24-54%), sauf pour les restaurateurs (40% vs 36).

Pourquoi cette très bonne image ?

88% la fraicheur des produits, 78% des prix plus élevés, mais seulement 52%la difficulté de renouveler l’offre et 51% le fait de ne pas savoir valoriser leurs produits.

89% leur reconnaissent un rôle dans la préservation du dynamisme local, 79% le conseil personnalisé, mais 62% ne sont pas bine adaptés au numérique.

⇒ L’envie d’y exercer pour soi ou le conseil donné à ses enfants

Aux parents avec des enfants de moins de 25 ans, la question leur est posée s’ils conseilleraient à leurs enfants d’exercer un métier dans ce secteur et dans lequel, 20% répondent certainement, 48% probablement ; les cadres, les femmes, les foyers les plus aisés, et ceux localisés en région parisienne sont plus réservés.

Le métier de boulanger-pâtissier est celui et de loin celui qui est le plus sollicité (45% vs 2 à 16% pour les autres métiers).

Aux personnes interrogées, s’ils en avaient la possibilité, exerceraient-elles l’un de ces métiers : 15% répondent certainement et 37% probablement . Les ruraux, les jeunes actifs, les hommes, les ouvriers y sont les plus favorables. Quant au métier choisi, on retrouve les mêmes tendances qu’observées précédemment.

 

⇒ Comment sont perçus ces métiers ?

Les métiers de l’artisanat alimentaire sont qualifiés d’authentiques (88%), de passionnants (82%), d’épanouissants (74%), d’avenir (67%), adaptés aux jeunes (65%), d’innovants (53%), de valorisés dans la société (44%) et bien rémunérés (27%).

Mais il sont fatigants (84%), difficiles (82%), risqués (53%).

Pour en savoir davantage  :  http://www.odoxa.fr/sondage/des-commerces-tres-populaires-mais-perfectibles/

 
 

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Guides

“GUIDE PRATIQUE RGPD”, CNIL, vu avril 2022

“LES MÉCANISMES D’INTÉRESSEMENT DE VOTRE ENTREPRISE : ASSOCIÉS, FÉDÉREZ VOS ÉQUIPES AUTOUR D’UN PROJET FORT”, Réseau Entreprendre, bctg avocats, vu avril 2022

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Études, rapports et propositions non commentés

“PANORAMA DE LA MENACE INFORMATIQUE 2021”, ANSSI, TLP : White, mars 2022

“L’escroquerie en ligne et à la téléphonie en France : ampleur du phénomène et profils des
victimes”, Credoc, cahier de recherche, décembre 2021

“Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 : vue d’ensemble des résultats de l’enquête flash mars 2022”, Dares, mars 2022

“Le chiffre du commerce extérieur” : analyse mensuelle février”, N°356, avril 2022

“La productivité du travail au sortir de la crise sanitaire”, Haut Conseil des Finances Publiques, note d’étude N°2022-1, mars 2022

“Après un rebond en 2021, les transmissions de PME ralentissent (fusions-acquisitions)”, Les Échos du 04/04/2022

“SOUTENIR LE COMMERCE EN MILIEU RURAL : 43 MESURES DÉCLINÉES EN 10 AXES”, Sénat, rapport d’information N°577, vu avril 2022

“L’atlas des quartiers prioritaires de la politique de la ville “, Agence de cohésion des territoires, SIG Ville, avril 2022

“Les freelances du numérique au prisme de l’économie collaborative », Rapport de Yannick Fondeur, vu mars 2022

“Made in France”, Opinion Way pour 1ére Vision, vu avril 2022

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Un exemple trop rare de groupements d’indépendants.

Tout comme la franchise est un apport essentiel pour ses adhérents, la coopérative d’achat est un outil puissant de développement. Je cite l’exemple du groupe Orcab, pour illustrer l’adaptation d’indépendants à leur marché via cet outil.

⇒ Les résultats de ce groupe

Le groupe Orcab (coopérative d’achat des artisans du bâtiment), réunit 38 coopératives d’achat, détenues par 8 400 artisans, 1,19Md€ de chiffre d’affaires, un doublement en 10 ans. Ces entreprises emploient 35 000 salariés. Il dispose de 2 plateformes logistiques, de 68 points de distribution, de 33 salles d’exposition de produits, de 5 espaces conseil ; le groupe est présent dans 10 régions.

 

Né en janvier 20126 avec 53 artisans à l’initiative d’un commercial d’une société de distribution en sanitaire chauffage, qui eut l’idée de regrouper les artisans du Bâtiment, à la manière des coopératives agricoles.

 

Le groupe envisage à l’horizon 2030, 50 coopératives et 15 000 adhérents.

⇒ Pourquoi la création de ce groupe ?

Ce groupe vise à pallier l’évolution de la distribution depuis 15 ans chez les grossistes/négoces du bâtiment dont le nombre est en régression régulière : entreprises familiales mal gérées ou vieillissantes, politique de développement des groupes nationaux par rachats et regroupements, extension des grandes surfaces de bricolage et d’internet et donc de moins en moins d’acteurs locaux, souvent en quasi monopole, diminuant continuellement le jeu de la libre concurrence et la marge des artisans avec un risque de « déprofessionnalisation » du savoir-faire artisanal (sous-traitance, pose, tâcheronnage).

⇒ Les services proposés ?

♦ Aux artisans : le stockage, des plateaux techniques, un service après vente, un bureau d’étude, de la formation, des salles d’exposition, des accords cadres sur les achats non stratégiques (téléphone – assurances…).

Les apports de la coopérative font gagner de l’ordre d’un jour par semaine du fait des services offerts.

 

Aux coopératives adhérentes, le groupe propose une publicité commune, une participation aux manifestations des partenaires du milieu artisanal et aux salons professionnels sous forme institutionnelle et une présence dans les instances représentatives (FFCGA, Coop.FR, CRES…).

Il met en œuvre le parrainage des coopératives d’achats naissantes ou en phase de développement et aide au recrutement de nouveaux adhérents (à l’issue d’un vrai parcours, attendant des bénéficiaires transparence et implication).

À ce jour 612 fournisseurs référencés au  niveau national.

⇒ Le groupe multiplie les investissements en logistique notamment.

Exemple : l’Union des Artisans du Bois, une des coopérative membre du groupe, vient d’investir 7M€ pour se doter d’une surface de 15 000 m² pour sa logistique. Leur chiffre d’affaires a progressé de 24% (112M€) dont 6% du fait de la hausse des prix ; cette coopérative est détenue par 400 artisans.

 

Pour en savoir davantage : ORCAB | Les Coopératives d’Achat des Artisans du Bâtiment

 

 

 

 

 

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Comment réguler les impacts environnementaux de l’e-commerce ?

L’E-commerce connait un fort développement, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’emploi, l’environnement (hausse du carbone via les transports et artificialisation des sols).

 

♦ “Alors que l’e-commerce et les livraisons de produits en tout genre connaissent un véritable boom avec une hausse de plus de 30% entre 2019 et 2020, France Stratégie, organisme d’analyse de prospective rattaché au Premier Ministre plaide pour un plus grand encadrement du phénomène” :

– Rendre les livraisons payantes,

– En informer les consommateurs, leur indiquer le bilan carbone de la livraison pour permettre au consommateur de choisir son délai de livraison.

 

La recommandation serait de faire payer les livraisons plus chères lorsqu’on demande un délai très court ; plus les livraisons sont rapides et moins les trajets sont optimisés, les véhicules de livraison ne circulant pas à pleine capacité.

 

♦ Rappelons que le commerce en ligne représente aujourd’hui 13% du commerce de détail, en hausse de 37% en 2020 par rapport à 2019. Si les deux premières places du marché français sont tenues par des acteurs spécialisés, Amazon et le français Cdiscount, les enseignes de la grande distribution (Leclerc, Carrefour, FNAC-Darty, Auchan…) sont très présentes. Près de 200 000 entreprises commerciales mais aussi industrielles, artisanales et agricoles disposent de sites marchands.

 

Un milliard de colis sont livrés par an, essentiellement à domicile, soit environ 4 millions de colis par jour avec des pointes à 10 millions en période de fête, notamment de fin d’année.

 

Au-delà, « une réforme d’ensemble de la fiscalité du commerce » est aussi prisée pour des raisons sociales et économiques :

– Le boom de l’e-commerce (20% des emplois, 112,2Md€ en 2020, soit un taux de croissance moyen de 14% par an vs 1,4% par an depuis 2010 pour le commerce en magasin) contribue à une destruction d’emplois dans le secteur du commerce : la hausse annuelle du nombre de salariés du commerce de détail était de 3% entre 1994 et 2002 et n’a plus été que de 1% entre 2002 et 2019,

– La gratuité des livraisons a contribué à dégrader les marges des entreprises,

– Enfin, l’augmentation du nombre d’entrepôts contribue à artificialiser les sols ; ces constructions sont responsables d’environ 1% de la consommation annuelle d’espaces naturels, agricoles et forestiers, alors qu’ Amazon prévoit de doubler ses entrepôts dans l’Hexagone.

 

Pour en savoir davantage : http://www.lerameau.fr/les-bulletins-danalyse/

et Pour un développement durable du commerce en ligne (strategie.gouv.fr)

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