Les dépenses pré-engagées sont de plus en plus fréquentes.


"Les dépenses pré-engagées : près d’un tiers des dépenses des ménages en 2017", France Stratégie, note d'analyse N°102, août 2021

Source : enquête Budget de famille de l’Insee, une enquête quinquennale depuis 1979, mais ne collectant de données sur les quantités consommées que depuis 2001.

L’enquête 2017 a interrogé 12 081 ménages de France métropolitaine, regroupant 28 584 individus. Dans le cadre de cette note, le champ a été restreint aux ménages non étudiants et déclarant un revenu positif, soit 11 908 ménages et 28 340 individus.

 

Définition des 4 catégories de ménages utilisées dans cette note :

-Les ménages « pauvres » (13,5% en 2017), dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté (1 025€ par mois pour une personne seule et de 2 152€ par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans) , fixé à 60% du niveau de vie médian.

-Les ménages « modestes non pauvres » (26,5%), regroupent les ménages se situant entre le seuil de pauvreté et le quatrième décile de niveau de vie (le 4éme décile correspondait en 2017 à un revenu de 1 526€ par mois pour une personne seule et de 3 205€ par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans).

-Les « classes moyennes » (35%), correspondent aux ménages dont le niveau de vie est compris entre le 4éme décile et le dernier quartile de niveau de vie ; le dernier quartile de niveau de vie correspondait en 2017 à un revenu de 2 280€ par mois pour une personne seule et de 4 788€ par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.

– Les ménages « aisés »(25%) correspondent aux ménages ayant un revenu supérieur à 2 280€ par mois pour une personne seule.

 

Les dépenses pré-engagées  correspondent à des dépenses engagées par contrat, difficilement renégociables à court terme, et faisant souvent l’objet d’un débit automatique : assurances, abonnements téléphone et Internet, loyers, remboursements d’emprunts, etc. L’étude prend pour référent la méthode de calcul utilisée par la DREES.

 

Les dépenses pré-engagées sont en hausse chez les populations les plus pauvres, notamment du fait des loyers et charges.

 

Depuis 2001, le poids des dépenses pré-engagées dans la dépense totale est passée de 27 à 32%.

Cette hausse concerne avant tout les dépenses liées au logement : loyers et charges d’une part, remboursements d’emprunts immobiliers de l’autre.

68% des dépenses pré-engagées sont directement associées aux dépenses de logement : 43% de loyers et charges, auxquels s’ajoutent 25% de remboursements de prêts immobiliers. Au total, 23% de l’ensemble des dépenses des ménages (pré-engagées ou non) sont consacrées à payer un loyer, rembourser un emprunt immobilier, se chauffer, s’éclairer et assurer son logement ; ces dépenses représentent 24% de la dépense totale pour les ménages dont la personne de référence a moins de 60 ans et seulement 18% pour les plus de 60 ans et par ailleurs 40% lorsqu’ils sont locataires du parc privé

Le poids des dépenses pré-engagées dans la dépense totale dépend d’abord du niveau de vie. Il est plus lourd dans la dépense totale des ménages pauvres que dans celle des ménages aisés, et l’écart a beaucoup augmenté entre 2001 (6 points d’écart) et 2017 (13 points d’écart).

Il est également beaucoup plus élevé pour les locataires ou les accédants à la propriété que pour les propriétaires n’ayant plus d’emprunt immobilier à rembourser ; ces dépenses pré-engagées sont composées alors à presque 70% de dépenses de logement (loyers, charges, remboursements d’emprunts).

26% des dépenses des couples sans enfants sont pré-engagées, contre 32% pour les couples avec enfants, 38% pour les personnes seules et 37% pour les familles monoparentales.

 

Pour en savoir davantage : Les dépenses pré-engagées : près d’un tiers des dépenses des ménages en 2017 | France Stratégie (strategie.gouv.fr)