Les seniors face à l’entrepreneuriat.


"Etude sur les séniors et l'entrepreneuriat : peut-on encore entreprendre après 45 ans ?", Adie, Think, septembre 2019

Méthodologie : Étude quantitative auprès d’un échantillon de 1020 Français âgés de 45 à 69 ans représentatif de la population sur ces tranches d’âge. L’échantillon a été raisonné sur les tranches d’âge (avec environ 200 interviews par strate) et un redressement représentatif de la population a été réalisé selon la méthode des quotas sur les variables de quotas suivantes : sexe, âge, profession, région, taille d’agglomération. L’échantillon a été interrogé en ligne entre le 10 et le 13 septembre 2019.

 

Si la perspective de l’entrepreneuriat intéresse les seniors, s’ils s’en sentent plutôt capables de jouer le jeu, bien moins expriment l’envie de concrétiser.

 

“La société fixe l’âge des « séniors » à partir de 45 ans” ; 91% trouve cela anormal.

⇒Les seniors envisagent-ils de nouvelles expériences professionnelles, voire entrepreneuriales ?

♦ Parmi les affirmations sur l’entrepreneuriat (c’est à dire entreprendre de nouveaux projets seul ou avec d’autres personnes, créer votre activité ou avoir une activité complémentaire, monter une micro-entreprise, une entreprise individuelle, une société ou en reprendre une),

-63% ne se sentent pas « trop vieux » pour se lancer dans de nouvelles expériences (bien sûr davantage les 45-54 ans entre 70 et 78%, et moins les 60 ans et plus, entre 46 et 55%),

-59%  disent avoir le temps de bien se préparer pour élaborer d’éventuels  nouveaux projets,

-51% (tout à fait 16%) pensent pouvoir encore se lancer dans l’aventure entrepreneuriale (61 à 68% les 45-54 ans mais 33 à 36% les 60 ans et plus) : d’ailleurs 43% n’aurait pas peur de monter un projet en cherchant des  financements, 

-Toutefois pour 46%, c’est plus difficile pour un sénior de devenir entrepreneur (53 et 57% pour les plus de 60 ans mais 37 à 43% pour les autres âges).

 

En définitive, l’âge est plutôt perçu comme un obstacle pour 41%, mais aussi comme un  atout pour 29% (notamment les 45-49 ans avec 46%, les 50-54 ans avec 35% et pour les 55-59 ans avec 30%).

 

84% se sentent mature et plein de compétences et d’expériences  (entre 82 et 86% selon les âges); 78% disent pouvoir vivre une seconde vie professionnelle (84-88% pour les moins de 55 ans et 67% pour les plus de 65 ans) ; et pour 66%, ils n’ont plus rien à prouver aux autres.

 

♦ Pour ce faire, le sondage demandait que les répondants mettent en avant leurs 2 qualités principales : le sérieux/ la capacité de travail (51%), l’expérience/ les compétences (43%), le courage/ la persévérance (28%), la capacité à prendre des décisions (19%), le relationnel/ le commercial (12%), la créativité (12%), la capacité à manager/ fédérer (8%), le leadership/ le charisme (5%), le gout du risque, l’énergie (3%).

 

L’importance des qualités mises en avant change quand sont examinées les “qualités” pour entreprendre : 2 “qualités” se différencient nettement, les moyens financiers que l’on peut dégager (23% vs 3 l’ensemble des répondants), et le goût du risque (17% vs 3).

Nombre d’autres items offrent une proximité : la capacité à prendre des décisions (20 vs 19%), la créativité (14% vs 12), la capacité à manager (11% vs 8), la leadership.le charisme (6% vs 5), voire le relationnel/le commercial (16% vs 12).

Par contre la capacité de travail et les compétences sont moins prisées, sans doute parce qu’évidentes (28% vs 51 et 43).

Ce qui est frappant, c’est que les qualités pour entreprendre mettent assez peu en avant ce qui de l’ordre du comportement entrepreneurial (capacité à manager, leadership, créativité et commercial), privilégiant les compétences de capacité de travail, l’expérience et le courage.

⇒ Quelles opinions ont-ils sur l’entrepreneuriat aujourd’hui ?

♦ La situation actuelle concourt à développer l’entrepreneuriat : Pour 83% (dont 26 tout à fait) internet et les nouvelles technologies facilitent la création de nouvelles activités (un accord unanime quel que soit l’âge). Le contexte économique difficile pousse davantage de personnes  à entreprendre (62%). Et puis pour 54%, entreprendre est accessible à tout le monde (ce l’est pour 54 à 62% des 45-59 ans, mais moins pour les 60 ans et plus, 46-48%).

 

♦ Pourquoi l’âge est un atout pour entreprendre selon 29% des répondants ? L’expérience (51%) et la confiance en soi (33%) ; suivent la disponibilité en temps (23%), notamment du fait que les enfants sont grands (20%) ; 17% disent aussi oser être soi-même,13% avoir moins peur de l’échec, 12% avoir plus d’ambition et moins de complexes. Mais seulement 10% parlent de projet mature.

⇒ Quelles motivations pour entreprendre ?

4 items principaux se font jour :

♦ “Réaliser un rêve /faire quelque chose qui vous passionne/vous plaît plus / s’épanouir” (35%, les cadres 45%) ou encore “valoriser son expertise (21%), et “créer un métier sur mesure” 17%,

“Être indépendant, ne plus avoir de patron (30%) et se reconvertir/ne plus être salarié (15%, dont les ouvriers 28% et les 45-54 ans 22%),

“Changer d’horizon, faire quelque chose de neuf/ se lancer un défi” (30% dont 37% les cadres), ou encore “Quitter votre lieu de travail/ votre ville/ changer de vie” (13%),

“Gagner plus d’argent” (31% dont 44% les ouvriers), et conforter sa retraite (14%) tout en étant sûr de gagner autant qu’aujourd’hui (15%).

⇒ Mais quels freins ?

♦ La dynamique personnelle : pas assez d’énergie (35%), pas l’âme d’un  entrepreneur (27%), plus la même ambition (16%), le fait d’être moins ambitieux (8%), d’avoir moins confiance en soi (5%), ou de ne pas être pris au sérieux (5%), le fait d’avoir connu des échecs dans le passé (4%),

♦ Le fait de ne pas avoir assez d’argent pour créer ou reprendre (33% dont 45 les ouvriers),

♦ La priorité à la retraite (23% dont 30 pour les 55-69 ans), 

♦ Le confort compromis : “peur de prendre des risques/ changer mon confort de vie” (16%), “rester salarié, par conviction ou sécurité” (16%), “Cela ne garantit pas assez de revenus” (11% dont cadres 32),

⇒ Sous quelle forme une concrétisation possible ?

Se sentent capables de le faire :

♦ 66% (dont tout à fait 19%) pour conduire une activité indépendante complémentaire à leur emploi ou à leur retraite,

♦ 51% pour monter une auto-entreprise ou microentreprise et 45% créer une entreprise individuelle, une société ou en reprendre une entreprise (dans ces 2 situations de 50 à 60% sont le fait des moins de 60 ans).

En moyenne 45% se sentent capable de concrétiser ; ce serait plutôt des cadres ou des professions intermédiaires (autour de 60%), des ouvriers (53%), des employés (42%), et des retraités (31%) ; ce serait aussi davantage des hommes (50 vs 40 pour les femmes) et des 45-59 ans (59%).

♦ Par contre seuls 37% des 45-49 ans disent avoir envie de créer une entreprise, vs autour de 20% pour les 50-64 ans.

 

Pour en savoir davantage : Think-ADIE-seniors-rapport-VF.pdf (institut-think.com)