Archives mensuelles : août 2020

5,3 millions d’ouvriers en France en 2019 contre 6,9 millions en 1982.

Les ouvriers regroupent 7 catégories socioprofessionnelles :

♦ Les ouvriers qualifiés de type artisanal (25% des ouvriers). Ils travaillent dans des environnements très diversifiés. Ils sont maçons, agents d’entretien et de maintenance des bâtiments, cuisiniers ou commis de cuisine, bouchers artisanaux salariés, mécaniciens de garage automobile, jardiniers… Depuis 1982, leur part au sein des ouvriers a augmenté de 7 points.

 

les ouvriers qualifiés de type industriel (tourneurs fraiseurs, chaudronniers, conducteurs de ligne de fabrication, conducteurs d’engins BTP…) regroupent 20% des ouvriers. La plupart d’entre eux travaillent à la production ou à la maintenance sur des sites industriels (chimie, plasturgie, métallurgie…) ou dans des ateliers de fabrication (composants électroniques, produits agroalimentaires, textile…). Depuis 1982, leur part au sein des ouvriers a légèrement reculé (– 2 points).

 

♦ Les ouvriers non qualifiés de type industriel (16%). Leur part a fortement reculé depuis 1982 (– 12 points), notamment dans l’industrie; cette catégorie regroupe principalement des professions du transport et de la logistique (conditionneurs, manutentionnaires, préparateurs de commandes) ainsi que des manœuvres des travaux publics.

 

Les ouvriers non qualifiés de type artisanal (14%) regroupent notamment les ouvriers non qualifiés du bâtiment ou les agents d’entretien et les femmes de ménage des bureaux (ou des locaux) ; leur part au sein des ouvriers est stable.

 

♦ Les chauffeurs, qu’ils soient chauffeurs routiers, chauffeurs-livreurs, coursiers ou encore chauffeurs de bus ou de car (12%, en hausse avec 5 points de plus qu’en 198

 

⇒ 2 catégories regroupent chacune moins de 10% des ouvriers. Il s’agit des ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport (caristes, magasiniers, conducteurs de train, marins de la marine marchande), dont le poids (8%) a augmenté de 2 points depuis 1982, et des ouvriers agricoles (qui incluent aussi les bûcherons et marins-pêcheurs), dont le poids (5%) est le même qu’il y a près de 40 ans.

 

Depuis 1982, l’emploi ouvrier s’est très nettement replié dans la filière industrielle, surtout pour les emplois non qualifiés, alors que les métiers artisanaux, notamment dans le bâtiment et la restauration alimentaire, moins soumis à la concurrence internationale,ont mieux résisté. Cette recomposition des emplois d’ouvriers s’accompagne d’une hausse de l’emploi qualifié en leur sein : en 1982, 53% des ouvriers étaient qualifiés ; ils sont 65% en 2019.

⇒ Le profil des ouvriers,

♦ majoritairement des hommes

En 2019, 80% des ouvriers sont des hommes, soit une part nettement plus élevée que parmi l’ensemble des emplois (52%), mais une part relativement stable depuis 1982.

Cette part est plus élevée encore chez les chauffeurs (91%) et les ouvriers qualifiés de type artisanal (89%). Certaines professions y sont quasi-exclusivement masculines, par exemple les maçons, plombiers, électriciens qualifiés du bâtiment (99%) ou encore les conducteurs routiers et grands routiers salariés (97%).

Au sein des ouvriers qualifiés de type artisanal, les cuisiniers et commis de cuisine se singularisent : 27% d’entre eux sont des femmes.

 

La part des femmes est la plus élevée parmi les ouvriers non qualifiés de type artisanal (38%), essentiellement dans le nettoyage (67%), et parmi les ouvriers non qualifiés de type industriel (31%), avec notamment les ouvriers du tri, de l’emballage et de l’expédition (40%).

 

♦ Davantage de jeunes que dans l’ensemble des emplois

13% des ouvriers ont moins de 25 ans (5 points de plus que pour l’ensemble des personnes en emploi). Les jeunes sont notamment davantage présents parmi les ouvriers agricoles (21%) et les ouvriers non qualifiés de type industriel ou de type artisanal (19%). Ces derniers incluent en effet les apprentis des métiers artisanaux.

Les chauffeurs ont quant à eux plus souvent 50 ans ou plus (36% d’entre eux, contre 29% pour l’ensemble des ouvriers et 31% pour l’ensemble des personnes en emploi), tout comme les nettoyeurs de bureaux ou de locaux (46%) ou les ouvriers qualifiés d’entretien général des bâtiments (45%).

 

La majorité des ouvriers possèdent au moins le CAP-BEP

30% des ouvriers n’ont aucun diplôme ou uniquement le brevet des collèges, contre 14% pour l’ensemble des personnes en emploi, notamment les ouvriers non qualifiés, que ce soit de type artisanal (50%) ou de type industriel (35%).

Au sein de ces catégories socioprofessionnelles, les nettoyeurs de bureaux ou de locaux (58%), les ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment (51%) et les manutentionnaires non qualifiés (47%) sont les plus concernés.

 

Les ouvriers sont en revanche près de deux fois plus souvent titulaires d’un CAP ou d’un BEP (41%, contre 22% pour l’ensemble des personnes en emploi). C’est plus le cas encore des ouvriers qualifiés de type artisanal (48%), des chauffeurs (45%) et des ouvriers qualifiés de type industriel (44%). Le CAP-BEP est souvent le niveau de formation minimal requis pour accéder à ces emplois.

 

Enfin, près de 30% sont titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme du supérieur; cette part est plus élevée parmi les mécaniciens qualifiés de la maintenance industrielle (54%), les ouvriers agricoles (38%) et les ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport (34%). En revanche, elle est la plus faible parmi les ouvriers non qualifiés de type artisanal (moins de 20% d’entre eux ont au moins le baccalauréat).

⇒ Les conditions de travail

Les ouvriers occupent plus souvent des contrats courts

11% des ouvriers ont un CDD ou une mission d’intérim de trois mois ou moins, soit deux fois plus que l’ensemble des personnes en emploi (5%), notamment les ouvriers non qualifiés de type industriel (23%).

 

78% sont en CDI, notamment les chauffeurs (90%) et les ouvriers qualifiés de type industriel (85%) ou artisanal (83%).

 

Les ouvriers non qualifiés de type artisanal se singularisent par une part élevée de l’apprentissage, des stages et des contrats aidés (14%, contre 5% pour l’ensemble des ouvriers et 3% pour l’ensemble des personnes en emploi).

 

♦ Une faible proportion de temps partiel

12% contre 18%, mais ils sont tout autant en situation de sous-emploi (5%) : lorsqu’ils sont à temps partiel, les ouvriers sont plus nombreux à souhaiter travailler davantage.

Le temps partiel est plus répandu parmi les ouvriers non qualifiés de type artisanal (34%), essentiellement du fait des nettoyeurs de bureaux ou de locaux (61%). Il s’agit surtout de faibles quotités horaires : 19% des ouvriers non qualifiés de type artisanal travaillent, dans leur emploi principal, au plus à mi-temps, contre 7% pour l’ensemble des personnes en emploi. Le temps partiel est aussi plus fréquent parmi les conducteurs de véhicule routier de transport en commun (28%) et les conducteurs livreurs, coursiers (22%).

 

♦ Le travail de nuit est plus fréquent chez les ouvriers

13% ont travaillé au moins une fois au cours des quatre dernières semaines entre minuit et 5 heures du matin, contre 10% pour l’ensemble des personnes en emploi), notamment chez les chauffeurs (24%), les ouvriers qualifiés de type industriel (20%) et les ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport (19%).

 

Le travail le week-end est en revanche moins fréquent : 28% ont travaillé au moins un samedi au cours des quatre dernières semaines, contre 39% pour l’ensemble des personnes en emploi ou le dimanche (12% contre 22). Font cependant exception, les cuisiniers et commis de cuisine (62% ont travaillé au moins un samedi et 43% au moins un dimanche),  les conducteurs de véhicule routier de transport en commun (63% et 40%), et les ouvriers agricoles (37% et 19).

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4634325

 

SOMMAIRE

Activité 2020 et perspectives 2021 pour les PME.

Méthodologie : 37 922 entreprises des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50M€ de chiffre d’affaires, ont été interrogées de mi-novembre à début décembre. 5 556 réponses reçues avant le 16 juin, jugées complètes et fiables, ont été exploitées au niveau national et ont fait l’objet de déclinaisons pour l’ensemble des régions excepté la Corse et les Outre-Mer dont le nombre de réponses est insuffisant. 2 875 ont fait l’objet d’une analyse à propos de l’impact du covid.

 

Les perspectives s’améliorent même si les investissements et embauches envisagés sont toujours en retrait au regard des perspectives formulées en début 2020.

⇒ Les perspectives d’activité pour 2020, une chute de 15% aprés une hausse de 3% en 2019.

9% envisagent une hausse, 23% une stabilisation alors que 68% prévoient une baisse; parmi ceux qui envisagent une diminution de leur chiffre d’affaires, 16% l’envisagent pour moins de 15%, 40% entre 15 et 30%, 12% plus de 30%.

 

Cette contraction est plus forte dans le tourisme (39% de baisse en moyenne) et en régions Parisienne et Paca. La reprise est aussi le fait de la plupart des régions; elle est jugée plus difficile en Hauts-France, Grand Est et Normandie.

 

Les difficultés proviennent de la fermeture réglementaire (47%, mais 90% dans le tourisme), dans la difficulté à produire comme avant (29%, mais 46% dans l’industrie), à la difficulté approvisionnement (22%), au manque de débouché (20%), notamment dans la construction pour ces 2 derniers items, et 10% au manque de main d’œuvre.

♦ Les perspectives d’embauche,

sont à la baisse : 79% ont eu recours à l’emploi partiel. Parmi les PME qui avaient manifesté l’intention d’embaucher avant l’épidémie, 43% maintiennent cette intention, 35% la reportent et 22% l’annulent.

66% rencontrent des difficultés de recrutement.

♦ La trésorerie des PME,

s’est fortement détériorée, davantage chez les exportatrices (38% vs 22% il y a un an et 34% chez les non exportatrices).

 

90% ont mobilisé au moins un dispositif public pour faire face ;74% ont eu recours à 2 dispositifs (71% les 1-9 salariés et 85% les 100-250 salariés), 49% à au moins 3. Par ordre décroissant d’importance, ce sont :

 

– le recours à l’activité partielle (79%), très mobilisés par toutes les tranches de taille,

– le report d’échéances fiscales et sociales (53% +5% envisagé), davantage mobilisé par les plus grandes tailles,

 

– le PGE (51% + 12% envisagé), très mobilisés par toutes tranches de taille ; cet apport est envisagé comme une réserve de liquidités pour les dépenses courantes actuelles et a venir ; 33% disent y avoir eu recours mais ne l’ont pas encore utilisé, du fait d’une trésorerie jugée suffisante et 26% n’ont dépensé qu’une minorité du crédit disponible.

 

– l’imposition de congés payés (41%),

– le rééchelonnement de prêt bancaire (34%),

– et fort peu le fonds de solidarité (12% du fait de conditions restrictives; pour ces bénéficiaires, 88% ont mobilisé au moins 3 dispositifs).

 

Toutefois 49% des PME disent avoir une trésorerie suffisante et 39% en capacité de surmonter ces difficultés financières, vs 3% jugées insurmontables et 8% sans visibilité.

⇒ Les perspectives d’investissement

41% envisageaient d’investir en 2020; 41% pensent le faire, 41% le reporter et 19% l’annuler.

 

La chute de l’activité (61%), la faiblesse de la rentabilité (47%), le manque de fonds propres (33% vs 42 en 2014) et le niveau élevé des incertitudes pèsent sur l’investissement.

 

Le niveau des fonds propres est une contrainte forte pour 17% et modérée pour 39%. 22% des PME se disent prêtes à ouvrir leur capital (44% pour ceux qui disent contrainte forte et 14% en cas de contrainte modérée); 75% l’envisagent alors sous la forme de l’arrivée d’un nouvel associé et 37% sou celle d’un fonds d’investissement.

⇒ Perspectives 2021

46% anticipent un retour rapide à un niveau d’activité normal mais 39% sans rattraper pertes accumulées vs 7% qui envisagent ce rattrapage; alors que 53% estiment que ce sera difficile; 2% envisagent la liquidation de leur affaire.

 

Ceci étant, le jugement sur les carnets de commande reste dégradé, notamment les exportatrices, mais sont plus favorables qu’au regard des mois récents, qu’il s’agisse :

– de la reprise d’activité (retour à la normale 46% dans l’enquête PME du 2-16 juin vs 35 dans le baromètre du 20-27 avril)

– de la trésorerie (trésorerie suffisante 49% vs 39: difficultés de trésorerie surmontables 39% vs 45),

– de l’emploi (maintien des perspectives d’embauche, 43% vs 31; report, 35% vs 39; annulation, 22% vs 30),

et des perspectives d’investissement (maintien, 41% vs 27; report, 41% vs 45; annulation, 19% vs 28).

 

Pour en savoir davantage : https://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/49-des-PME-jugent-leur-tresorerie-suffisante-pour-affronter-la-crise-50419

 

 

SOMMAIRE

Un accès favorable aux crédits de trésorerie au 2éme trimestre 2020.

Méthodologie : La Banque de France mène une enquête trimestrielle auprès d’entreprises sur leur accès au financement bancaire ; environ 4 000 PME et 500 ETI ont répondu, ainsi que 2 500 TPE grâce à un partenariat avec la Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA).

 

L’obtention de crédits notamment de trésorerie a été bien plus favorable au 2éme trimestre 2020, avec une période d’hésitation au 1er trimestre 2020, le temps que les mesures gouvernementales se mettent en place.

 

⇒ Approche globale : les demandes de crédits de trésorerie sont à des niveaux exceptionnels tout en étant très largement satisfaites.

42% des PME ont demandé des nouveaux crédits de trésorerie (17% au trimestre précédent), tout comme 28% des TPE (vs 13% au trimestre précédent). 94% des PME et 90% de celles des TPE ont été satisfaites, en lien avec l’obtention de PGE (prêts garantis par l’État).

En revanche les demandes de crédits d’investissement sont passées de 22% fin 2019 à 13% pour les PME et de 11 à 6% pour les TPE; les demandes ont été satisfaites à 95% pour les PME et à 84% pour les TPE (satisfaction en totalité ou à plus de 75%).

L’anticipation d’un refus des banques reste marginale : moins de 2% des entreprises déclarent un comportement d’autocensure pour leurs demandes.

⇒ Les TPE

La proportion de TPE demandant des nouveaux crédits de trésorerie augmente très fortement à 28% des entreprises, après 13% au T1 2020 et 6% en 2019 (T2, T3 et T2). Ils sont accordés à 90% (prêts PGE) vs en moyenne 67 à 74%; notez le temps d’adaptation des banques et de l’Etat puisque les crédits accordés au 1er trimestre 2020 étaient tombés à 56% (12% des dossiers étaient en cours d’instruction au moment de l’interrogation).

 

Le taux de demande pour de nouveaux crédits d’investissement diminue de 2 points (6% des TPE vs 8% au 1er trimestre 2020 et 10-11 pour les 3 trimestres 2019). Le taux d’accès aux crédits d’investissement est plutôt stable quelque soit le trimestre (avec 84 % au T2 2020 vs 85 au T1 2020 et 88-90 les autres trimestres), manifestant une plus grande prudence des banques depuis l’apparition de l’épidémie.

 Ainsi les crédits d’équipement ont un taux d’obtention en baisse (de 82%, à 87% au précédent trimestre).

⇒ Les PME

 Pour leurs besoins d’exploitation, les PME peuvent faire appel à leur banque pour obtenir, souvent en début d’année, des lignes de crédit leur donnant droit à tirage au cours de l’année, et/ou pour obtenir des crédits de trésorerie spécifiques en cours d’année. La part des PME déclarant demander des lignes de crédit est stable  (37% après 38 au trimestre précédent) ; ces demandes sont satisfaites dans 96% des cas. 54% ont mobilisé des lignes de crédit ce trimestre.

42% des PME ont demandé de nouveaux crédits de trésorerie, vs 17% au 1er trimestre et 6% les autres trimestres . Le taux d’accès a été de 94% après 67% au T1 2020 (où 27% des dossiers étaient en attente de réponse au moment de l’interrogation) et 82-89% aux trimestres précédents.

 

13% ont fait des demandes de nouveaux crédits d’investissement, vs 16 au T1 et surtout 21 à 24% aux trimestres précédents. 95% ont obtenu satisfaction, vs 92-97% aux trimestres précédents (noter la baisse au T1 2020 avec 92%).

⇒  Les ETI

50% déclarent avoir demandé des lignes de crédit (49% au T1 2020). Parmi celles les ayant obtenues, 64% ont utilisé leur possibilité de tirage au cours des trois derniers mois, contre 58% au T1 2020.

40% ont demandé un crédit de trésorerie après 22% au T1 2020 et 10% au T4 2019. Le taux d’obtention est en hausse de 24 points à 91%, un niveau proche de celui de fin 2019.

 

19% ont demandé de nouveaux crédits d’investissement  contre 18% au T1 2020. Le taux
d’’obtention progresse de 4 points à 96%. Sur les seuls crédits d’équipement, ce taux s’améliore également et atteint 89%, après 87 au trimestre précèdent.

Seuls les crédits bancaires sont considérés ici ; les ETI ont aussi accès au marché des titres privés, ce qui leur offre des sources de financement supplémentaires non décrites par cette enquête.

 

Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/sites/default/files/webstat_pdf/acc_ent_cre_2213_fr_acces_au_credit_pme_tpe_eti_t2_2020.pdf

SOMMAIRE

1 616 000 Autoentrepreneurs dont 59% actifs économiquement fin 2019.

Source : données recueillies par l’Acoss via l’Urssaf en charge d’immatriculer les autoentrepreneurs et de recueillir leurs cotisations sociales et donc de connaitre leur chiffre d’affaires.

Les données 2018 mises à disposition étaient beaucoup plus complètes (sexe, âge, ancienneté dans le statut, activité principale ou secondaire….), ce qui n’est plus le cas en juillet 2020 proposant des données à fin 2019.

 

Les autoentrepreneurs, connaissent des écarts importants de chiffre d’affaires selon les activités et le taux d’activité économique

 

♦ Fin décembre 2019, on dénombre 1 711 000 inscrits sous ce régime, qu’ils aient ou non déclaré un chiffre d’affaires. Sur un an, leur nombre augmente de 26,5%, après + 15,1% à fin 2018. Pour ajuster ces données, il faudrait tenir compte des entreprises n’ayant déclaré au 31 décembre aucun chiffre d’affaires durant deux années consécutives, soit 94 000, ce qui ramènerait le nombre  d’immatriculés” administratifs” à 1 616 000.

 

♦ Le nombre d’autoentrepreneurs en activité économique au 31 décembre 2019 est de 952 000, en progression de 12% au regard de décembre 2019. 56% ont ainsi concrétisé leur activité contre 63% en fin 2018.

 

♦ Ces entreprises ont cumulé au cours du 4éme trimestre 2019 un chiffre d’affaires de 4,3Md€ contre 3,5Md€ en 2018. Le chiffre d’affaires mensuel moyen est de 1 500€ (duquel il faut déduire les charges sociales, quelques frais et des achats pour ceux qui font de la revente en l’état).

Je rappelle que contrairement aux autres statuts, l’autoentrepreneur ne peut déduire ses charges de son chiffre d’affaires, ni amortir ses achats de matériel. En revanche, il bénéficie d’un abattement forfaitaire dont le taux varie selon l’activité. Les taux sont les suivants : 71% pour le commerce (achat et vente) et la location de logements, 50% pour les prestations de services et 34% pour les professions libérales (BNC).

♦ Les taux de concrétisation de recettes oscillent selon les activités entre 47 et 82% ; les activités de construction et  celles en direction des particuliers sont celles aux taux les plus élevés, alors que celles en direction des entreprises ou d’activités spécialisées comme les activités immobilières et financières connaissent une concrétisation plus modeste.

Je rappelle que prés de la moitié des autoentrepreneurs exercent sous forme d’une activité complémentaire à une activité principale, le plus souvent salariale.

 

♦ Les chiffres d’affaires mensuel moyen varient eux aussi fortement autour de 1 000€ (services aux personnes, coiffure, activités sportives, arts et  spectacles, ventes sur les marchés) à 2 200-3 000€ (activités juridiques, activités immobilières, commerce de gros et BTP).

Le tableau ci-après propose la lecture suivante ; un classement par sous-catégories d’activité, partant de la plus importante vers le plus faible en nombre d’autoentrepreneurs, puis à l’intérieur de chaque catégorie, un classement des activités fines par chiffre d’affaires moyen mensuel allant du plus important au plus petit.

Mais pour observer les revenus imposables, il faut utiliser les taux de déduction forfaitaire, hors pour ceux qui bénéficient du prélevement libératoire forfaitaire sur le revenu ; ainsi un  autoentrepreneur de commerce de gros tire un revenu imposable moyen mensuel de 686€, celui qui vend sur les marchés de 281€, ou encore celui exerçant dans l’activité juridique de 1 911€ contre 1 443€ pour qui est installé dans l’activité informatique et 915€ pour qui fait du nettoyage.

♦ L’auto-entreprenariat se développe dans toutes les régions ; les croissances les plus marquées s’observent dans les régions Hauts-de-France (+ 13,9%), Ile-de-France (+ 13,8%) et Pays de la Loire (+ 13,4%).

Les chiffres d’affaires cumulés progressent partout, du fait de la hausse du nombre d’actifs, avec des pics observés en Ile-de-France (+ 26,1) et en région Auvergne-Rhône-Alpes (+ 24%).

 

Pour en savoir davantage : https://www.acoss.fr/files/Publications/Acoss_Stat/Acoss_Stat_310.pdf

SOMMAIRE

27% des jours d’arrêt maladie sont effectués volontairement en présentiel en entreprise.

Méthodologie : l’étude “Conditions de travail et Risques psychosociaux (CT-RPS 2016)” réalisée par la Dares, la DGAFP et la Drees,  s’intègre dans le dispositif d’enquêtes CT-RPS ; tous les trois ans, en alternance, ont lieu une enquête plus centrée sur les risques physiques (CT) et une autre plus axée sur les risques psychosociaux (RPS).

L’interrogation se fait en panel : chaque individu de l’échantillon est interrogé au maximum trois fois de suite, sur une durée de neuf ans. L’enquête CT 2013 a constitué le premier point de ce panel. La présente étude mobilise le volet « Individus » de l’enquête CT-RPS 2016 qui a été conduite d’octobre 2015 à juin 2016, auprès de 27 000 individus âgés de 15 ans ou plus (dont 19 200 retenus pour la présente étude).

Le champ géographique de l’enquête comprend la métropole et 5 départements d’outre-mer : Martinique, Guadeloupe, Réunion, Guyane et Mayotte. Les indépendants, les inactifs et les salariés en arrêt maladie depuis un an ou plus et les salariés travaillant majoritairement à leur domicile ont été exclus du champ de la présente étude.

 

L’étude observe à la fois les caractéristiques du salarié et celles de ses conditions de travail au regard des arrêts maladie, mais aussi au regard de la conversion de ces arrêts en présentiel en entreprise.

 

En 2016, les salariés signalent en moyenne 11 jours de maladie qui ont donné lieu à 8 jours d’absence au travail. Les 3 jours restants (27%), les salariés déclarent être allés travailler en étant malades (présentéisme).

 

Selon la dernière enquête Européenne sur les conditions de travail (2016), 62% des salariés en France  ont fait au moins 1 jour de présentéisme au cours de l’année 2015, contre 42% des salariés dans l’ensemble de l’Union européenne, manifestant une plus forte propension au présentéisme.

⇒ Qui est concerné ?

En moyenne, les salariés Français ont connu 11 jours reconnus de maladie ; ceux en moyenne ou mauvais santé ont connu 24 jours alors que d’autres populations n’ont connu que de 5 à 8 jours; ce sont les CDD/intérimaires (5 jours), les cadres (6 à 7 jours), ceux en bonne santé (7 jours), et les diplômés du supérieur (8 jours).

 

Lorsque les salariés ne signalent qu’un ou deux jours de maladie dans l’année, ils passent 83% de ces jours au travail ; parmi les salariés cumulant trois à cinq jours de maladie, 63% des jours ont donné lieu à du présentéisme vs 47% pour ceux ayant cumulé six à quinze jours de maladie et 21% pour ceux cumulant plus de quinze jours de maladie.

 

En terme de présentéisme (en moyenne 27%; le calcul est différent de celui proposé dans la note Dares ; pour ma part je propose nombre de jours de présentéisme/nombre de jours de maladie).

Les situations les plus favorables quant à l’emploi (niveau de formation supérieur, cadres…) manifestent un fort taux de présentéisme et paradoxalement tout autant les situations très contraintes (CDD/intérim, secteur agricole).

 

Ceux qui ont connu les taux les plus élevés de présentéisme sont ceux du secteur agricole (45% vs 18 la construction), les CDD/intérimaires (40% vs 25 les CDI), les diplômés du supérieur (38% vs 23 les autres), les 30-39 ans (33% vs 25 à 27 les autres tranches d’âge), les femmes (31% vs les hommes 22).

Les moins disposés au présentéisme, hors ceux déjà cités, sont les ouvriers (23% vs 29-33 les autres) et ceux ayant des enfants de moins de 3 ans (22%).

 

Noter que la qualité de la santé, la taille des établissements, le fait d’appartenir au privé ou au public, ne montrent pas de différence en ce qui concerne le % de présentéisme.

⇒ La propension au présentéisme dépend également fortement des conditions de travail

Les salariés exposés à de mauvaises conditions de travail cumulent plus de jours de maladie mais enregistrent des niveaux élevés de propension au présentéisme. Ces résultats concordent avec ceux de plusieurs études européennes. Est-ce le fait qu’ils craignent davantage les reproches de leur hiérarchie et le risque d’éviction, la recherche d’un équilibre qui compense un plus grand nombre de jours maladie ? Alors que ceux en conditions plutôt favorables, disposent de moins de jours maladie, mais les convertissent moins en présentéisme.

 

Le cas de l’intensité du travail : les salariés cumulant plusieurs contraintes de rythme de travail (travail normé : réponse à la demande, suivi informatisé, procédures qualité, etc.) ont une plus forte propension au présentéisme, ainsi que ceux qui vivent une forte pression temporelle (être obligé de se dépêcher, devoir penser à trop de choses à la fois, etc.). De même, avoir un temps de travail long et envahissant et juger qu’on manque de moyens pour faire correctement son travail sont aussi associés à une forte propension au présentéisme, conjugué avec un nombre de jours de maladie le plus élevé.

 

L’intensité émotionnelle joue aussi sur le présentéisme : le fait d’être en contact avec un public difficile ou celui de situations difficiles partagées avec les collègues sont associés à une propension au présentéisme plus élevée. 

 

Les salariés tendent davantage au présentéisme quand ils vivent des difficultés relationnelles avec leurs supérieurs (mais avec aussi un plus grand nombre de jours de maladie), avec des rapports conflictuels voire quand avec ils se sentent ignorés d’eux; il en est de même quand ils subissent des comportements hostiles dans le cadre de son travail.

 

L’insécurité socio-économique va dans le même sens, lorsque le salarié déclare avoir vécu d’importants changements organisationnels.

 

En revanche, travailler seul ou en marge du collectif ou dans un collectif de travail divisé (en raison de désaccords sur la façon de bien faire le travail ou de changements fréquents de collègues) est associé à une propension au présentéisme plus faible.

⇒ Cinq groupes homogènes d’expositions rassemblent des salariés présentant des risques  :

• Le premier groupe (33% des salariés) concerne ceux « peu ou pas exposés » à de mauvaises conditions de travail,

 

• Le deuxième groupe (19%) se caractérise par des « risques physiques » : ce sont les contraintes physiques, un travail intense (41%) et un temps de travail décalé et atypique (40%),

 

• Le troisième groupe (16%) réunit  celles et ceux déclarant travailler « sous pression » : manque d’autonomie (91%), manque de moyens pour bien travailler (59%), indifférence de la part des supérieurs hiérarchiques (52%), pression temporelle (47%), temps de travail long et envahissant (35%) ; Ils sont plus nombreux à être en contact direct avec le public par téléphone ou internet (41%),

 

• Le quatrième groupe (19%) rassemble les « insécurisés » qui cumulent un collectif de travail divisé (80%), les changements organisationnels (69%), et l’insécurité de l’emploi (24%),

 

• Le cinquième groupe (13%) réunit les « plus exposés » : travail normé, manque d’autonomie, rapports conflictuels avec la hiérarchie, violences morales, des conflits éthiques et contraintes
physiques. Ce groupe  cumule 16,7 jours de maladie de plus par an que le groupe « peu ou pas
exposé », mais sa propension au présentéisme est bien supérieure à celle du groupe « peu ou pas exposé ».

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-indicateurs-dares-resultats/article/lien-conditions-travail-et-presenteisme-salaries-maladie

 

SOMMAIRE

59% sont optimistes pour leur activité au cours des 12 prochains mois.

Methodologie :  échantillon de 606 dirigeants d’entreprise, interrogé par téléphone entre le mercredi 15 et le mardi 21 juillet ; la représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille, après stratification par région d’implantation.

Les secteurs de la construction et de l’industrie sont les plus confiants, le commerce le moins.

⇒ La conjoncture

Après que l’indicateur de l’optimisme a atteint son plus bas historique au mois de mai (49), il a regagné 24 points entre mi-mai et mi-juin (73). L’augmentation se poursuit aujourd’hui (+5 points en un mois), sans rattraper les scores d’avant crise (78, 14 points de moins qu’en février dernier). L’indice baisse légèrement chez les dirigeants d’entreprises de dix salariés et plus (-7 points).

L’inquiétude, reste le sentiment majoritaire (35%, +2 points), sans pour autant atteindre des pics comme en mai dernier (44% alors), et continue de faire jeu égal avec la confiance (35%, +4 points); l’attentisme poursuit sa progression avec une augmentation de 7 points (26%).

Les plus petites entreprises sont autant (35%) à se dire inquiètes que confiantes, alors que la confiance domine plus largement chez les entreprises de 10 salariés et plus (42% contre 31% inquiètes).

L’inquiétude est plus présente parmi les dirigeants des secteurs du commerce (40%), vs 29% pour la construction et 31% pour l’industrie.

 

59% (dont très 26) jugent leur niveau d’activité inférieur à celui de l’année passée à la même période ; c’est le fait de 67% pour le commerce vs 44 pour l’industrie et 49 pour la construction, tout comme celui des TPE (60% vs 44 pour les 10 salariés et plus). Noter qu’il est supérieur pour 6% (11 pour l’industrie).

93% ont principalement leurs ventes en France (87% les 10 salariés et plus, 84% le commerce). Seuls 12% ont au moins une part de leur production à l’étranger.

Ces derniers sont  une majorité à ne pas avoir l’intention de relocaliser leur production sur le territoire national (94%, dont 85% certainement pas); les raisons en sont l’impossibilité pour des raisons de sous-traitance n’ayant pas leur propre centre de production (29%), les coûts trop élevés de production en France (27%), le manque voire d’absence de disponibilité des produits sur le territoire national (14%), voire souhaitent produire à l’étranger dans le cadre de partenariat (13%).

 

Interrogés sur l’évolution attendue pour leur entreprise au cours des 12 prochains moins, 59% estiment être confiants (dont 6% très), en nette chute au regard de janvier 2020 (81%). La construction et l’industrie sont les plus confiants (73 et 70% vs 53 pour le commerce et 57 pour les services), tout comme les pour les plus de 10 salariés (67% vs 58 pour les moins de 10 salariés).

 

La situation économique difficile vécue par les entreprises se répercute sur les intentions de
recrutement (6%, -3 points), davantage dans l’industrie (11%) et le construction -8%) et les plus de 10 salariés (18% vs 5 les moins de 10 salariés), alors que 1% seulement comptent réduire leur effectif.

⇒ Les vacances des chefs d’entreprise interrogés

67% déclarent prendre des vacances en juillet/août (-9 points comparativement à la même époque l’an dernier); au sein de ces derniers, 5% au plus une semaine et 40% au moins 2 semaines. 33% n’envisagent pas de vacances ; Le commerce et les moins de 10 salariés sont ceux qui ne prendraient pas de vacances (respectivement 50 et 34%).

64% des vacanciers actuels et futurs envisagent alors de totalement déconnecter, 26% de rester accessible aux urgences et 10% de répondre aux demandes courantes.

 

Pour en savoir davantage : https://www.cci.fr/documents/11054/10062163/vague+juillet+2020+GCE.pdf

 

SOMMAIRE

Fin juillet, 69% des salariés sont au travail dont 11% en télétravail, 15% au chômage partiel.

Méthodologie : la cinquième édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 30 juillet et le 18 août 2020, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en juillet.
38 000 établissements ont été interrogés; les stagiaires et les intérimaires sont exclus du champ des salariés observés. L’enquête couvre 15 millions de salariés.

 

L’emploi est globalement stable (81% des effectifs sont constants); toutefois 13% des entreprises ont licencié (fin de CDD et ruptures conventionnelles surtout).

 

⇒ En juillet, l’activité poursuit sa reprise. 9% des salariés sont dans un établissement dont l’activité est arrêtée ou a diminué de plus de moitié,

après 13% en juin, 27% en mai et 45% en avril; seuls 1% des salariés travaillent encore dans un établissement dont l’activité est totalement arrêtée et 7,5% avec une diminution d’au moins 50%. 27% ont une diminution de moins de 50%; 53% ont une situation inchangée (vs 37% en juin) et 11% ont connu une augmentation, comme en juin.

 

♦ Cette amélioration est particulièrement visible dans l’hébergement et la restauration (35% à l’arrêt ou en baisse d’activité de plus de moitié en juillet après 57% en juin) et dans les arts, spectacles et activités récréatives (38% à l’arrêt ou en baisse d’activité de plus de 50% en juillet après 58% en juin).

 

♦ Alors que la baisse d’activité était plus marquée dans les établissements de 10 à 19 salariés les mois précédents, elle est maintenant similaire à celle observée dans les établissements de plus grande taille.

Pour 33% des 10-19 salariés le chiffre d’affaires se situe entre nul et plus de 50% (une situation très proche des autres tailles hors les 500 salariés et plus qui totalisent 41%); 55% ont connu une situation inchangée, là encore très proche des autres tailles (hors les 500 salariés et plus avec 48%). 11 à 12% ont connu une augmentation quelle que soit la taille.

⇒ Les causes de la réduction des activités pour les établissements concernés et pour l’ensemble, les difficultés rencontrées

♦ Les causes de réduction du chiffre d’affaires sont avant tout la perte de débouchés (77% après 64% en juin), une situation qui progresse dans tous les secteurs. Seconde difficulté d’importance, la gestion des questions sanitaires (37% après 34% en juin). Les autres causes telles le manque de personnel pouvant travailler (5% après 10% en juin), les difficultés d’approvisionnement (6%, comme en juin) sont beaucoup plus modestes.

 

♦ Les difficultés évoquées par l’ensemble des établissements sont la gestion des questions sanitaires (37%), le manque de débouchés (29%), le financement (26%), le manque de personnel (15%), l’approvisionnement (13%).

⇒ Les effectifs : stabilité, baisse et hausse

♦ Les réductions d’effectifs restent contenues (13% des entreprises) ; cependant, le recours au non-renouvellement de CDD (43% vs 51 fin juin) reste important et les ruptures conventionnelles sont en nette augmentation (17% vs 10).

22% des établissements, dont les effectifs ont diminué, pensent que la situation va encore se dégrader, alors que 39% ne se prononcent pas sur un retour à la normale. Ces situations concernent en fait 8% de la totalité des établissements.

 

Noter en ce qui concerne le chômage : en juillet 2020, en France hors Mayotte, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) baisse de nouveau fortement (-174 300, après ‑204 700 en juin et ‑149 900 en mai) mais demeure à un niveau élevé (4 046 600).  Le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite au cours du mois (catégories B et C) continue d’augmenter (+129 400). Au total, l’effectif des catégories A, B et C diminue (‑44 900), pour la première fois depuis mars 2020.

 

♦ 81% ont connu des effectifs constants (entre 79 et 83% selon les tailles) et en légére baisse au regard de mars (83 à 88%).

 

♦ 6% des établissements ont augmenté leur effectif (après 8% en juin et 4% en mai), en particulier dans ceux de grande taille (5 à 6% dans les 10-49 salariés et 7 à 8% dans les grandes tailles hors les plus de 500 salariés avec 5%) et dans le secteur du commerce.

Les établissements qui n’ont pas encore vu leurs effectifs diminuer du fait de la crise n’anticipent pas pour la grande majorité d’entre elles une baisse au cours des trois prochains mois.

⇒ Le recours au chômage partiel

♦ 2,4 millions de salariés auraient effectivement été en activité partielle au mois de juillet 2020, (soit un peu moins de 15% des salariés du privé). Les 3 secteurs ayant le plus grand nombre de salariés en activité partielle au mois de juillet seraient les services aux entreprises (500 000 salariés), les HCR (420 000 salariés), ainsi que les transports et l’entreposage (270 000 salariés). Les établissements de 10-19 salariés concentreraient 24% des salariés en activité partielle vs 44% pour ceux de 250 salariés ou plus.

 La baisse du nombre de salariés en chômage partiel est particulièrement forte en juillet dans la construction, le commerce, le transport-entreposage, l’hébergement-restauration, les activités spécialisées, scientifiques et techniques.

Le nombre de salariés en chômage partiel pour raison de vulnérabilité (ou pour garde d’enfants) est estimé à 120 000 (sur 2,4 millions), après 720 000 en juin (sur 4,5 millions)

Le recours à l’activité partielle pour un motif de réduction des débouchés/commandes se renforce dans les HCR (55% en juillet, après 38% en juin).

 

♦ 38% des salariés sont dans un établissement qui a mis au moins une partie de ses salariés au chômage partiel, après 58% fin juin et 73 % fin mai. Comme en juin,et à l’inverse du début de la crise, ce sont les petits établissements qui recourent le moins au chômage partiel : 20% pour les établissements de 10 à 19 salariés, et 47% pour les établissements de plus de 500 salariés.

S’il est particulièrement important dans les secteurs de la fabrication de matériels de transport (89%des salariés du secteur) et les HCR (66%), Il diminue très fortement dans tous les autres secteurs (entre 18 et 31 points de baisse).

⇒ La situation des salariés : au travail sur le site, au télétravail….

Le retour des salariés sur site se confirme : 4% des salariés sont au chômage partiel complet, 11% en télétravail (après 17% fin juin), et 58% travaillent sur site ou sur chantiers (stable par rapport à fin juin). Les salariés en congés sont 21% (après 7% fin juin), ceux en arrêt maladie (stable à 6%).

 

le télétravail reste important dans les grands établissements (16% après 22% fin juin) alors qu’il reflue dans les petites (6%, après 9% fin juin). Le télétravail reste particulièrement fréquent dans les secteurs de l’informatique et de la communication, même s’il est en nette diminution (36% des salariés après 52% en juin), et dans les activités financières et d’assurance (23% après 36%). Il l’est nettement moins dans l’hébergement-restauration (3%, stable), la construction (3% après 5% en juin) et l’industrie agro-alimentaire (4% après 9% en juin).

Une enquête de You Gov pour la société Cardiosens, début août auprès de 4 000 personnes en France et au Royaume-Uni, citée par les Échos du 26 août révèle que les Français au télétravail sont passés de 27% pendant le confinement à 15% 3 mois plus tard contre pour les Anglais 35 à 29%. A Paris, ils sont passés de 45% à 22, en Ile-de-France de 39% à 14.

 

La part des salariés en arrêt maladie croît également avec la taille de l’établissement et représente 4% des situations dans les plus petits établissements (stable), contre 7% dans les plus grands d’entre eux (stable également).

⇒ Impact du covid sur la productivité

43% des salariés travaillent dans un établissement qui considère que les mesures de prévention ont réduit la productivité ou augmenté les coûts (45% en juin). 14% de ces salariés sont dans un établissement qui juge que cet impact est d’au moins 10%. Les secteurs les plus impactés (impact d’au moins 10%) sont ceux de la fabrication de matériels de transport (33%, après 27% en juin)et des HCR (24% après 26 %); la construction est affectée moins fortement ce mois-ci (18% en juillet contre 29% en juin).

29% des salariés travaillent dans un établissement qui considère que les mesures de prévention ont réduit la productivité horaire de travail, mais de moins de 10%.

⇒ Le retour à la normale

♦ Les établissements indiquant que l’activité est déjà revenue à la normale ou que ce sera le cas d’ici moins de 3 mois représentent 43% de l’emploi salarié (dont 24% dés maintenant, vs 18 en juin), celles qui anticipent que l’activité mettra plus de temps pour revenir à la normale représentent  27%; pour les autres, c’est une grande incertitude.

Les secteurs où l’activité est le plus fréquemment revenue à la normale fin juillet relèvent de l’agroalimentaire (43% de l’emploi, après 32% fin juin), de l’activité immobilière (33% de l’emploi, après 26% fin juin) et du commerce (32% de l’emploi, après 26% fin juin).

 

♦ 19% (après 26% fin juin) des salariés travaillent dans un établissement dont l’activité reviendrait à la normale dans moins de 3 mois, dont 7% d’ici un mois. C’est particulièrement le cas de l’enseignement, santé humaine et action sociale (28% de l’emploi, après 41% fin juin) et des autres activités de service (25% de l’emploi, après 33% fin juin).

 

♦ 11% des salariés (après 14% fin juin) travaillent dans un établissment dont l’activité mettra plus de 3 mois pour revenir à la normale. Les secteurs concernés sont ceux de l’information communication (30%, après 27%) et des biens d’équipement (21% après 23%).

 

♦ 30% des salariés (après 21% fin juin) travaillent dans un établissement qui ne sait pas quand son activité reprendra normalement. C’est dans le secteur de la fabrication de matériels de transport que cette incertitude est la plus fréquente (en très nette augmentation, 46%, après 17% fin juin). Les secteurs des transports et de l’entreposage ainsi que de l’hébergement et de la restauration sont également dans le flou (respectivement 41% et 39%, après 20% et 31% fin juin).

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_acemo_covid_synthese_aout.pdf

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

Hors les fins de CDD de moins d’un mois, les fins de contrat ont été de 1 933 500 au 1er trimestre 2020.

Les fins de contrat ont nettement progressé sur un an pour les licenciements économiques, les fins de période d’essai, les départs en retraite et les ruptures anticipées de CDD.

⇒ Les embauches au 1er trimestre 2020

Au 1er trimestre 2020, en France métropolitaine, 5 656 000 contrats de travail ont été signés dans le secteur privé (hors agriculture, intérim et particuliers employeurs) ; le nombre d’embauches connait sa plus forte baisse depuis 2007 (-7,6% au 1er trimestre 2020, après -0,8 % au trimestre précédent). Sur un an, le nombre d’embauches se contracte fortement (-7,2% par rapport au 1er trimestre de 2019), quoique de façon moins marquée à fin mars, que lors de la crise économique de 2008-2009 (-9,7% au 4e trimestre 2008).

 

Ce sont avant tout des embauches en CDD (84%), en baisse sur le 1er trimestre de 7,2% et sous forme d’intérim (83%), en baisse de 10,9%; les CDI sont pour leur part en baisse de 7,5%.

⇒ Les fins de contrats de travail,

Au 1er trimestre 2020, le nombre de fins de contrat recule nettement (-4,6%, après +0,3% au 4e
trimestre 2019) et atteint 5 821 100 ; sur un an, il diminue de 3,2% sur un an.

 

♦ Les établissements de  de 10 salariés sont les plus touchés par les départs (-20,7% sur un an et -22,2% sur le 1er trimestre 2020) et les embauches (-20,7% sur un an et -24,7% sur le 1er trimestre); les 10-49 salariés le sont nettement moins (-4% pour les embauches et – 0,5% pour les départs), tout comme les plus de 50 salariés (+3,3% et +6,2%).

 

♦ En ce qui concerne les fins de contrat, 84% sont donc le fait de CDD, dont parmi ces derniers 80% le fait de CDD de moins d’un mois. 

Je compare maintenant tout les types de contrat, hors les CDD de moins d’un mois, soit 1 933 500 fins de contrat. 51% des départs sont le fait de fin de CDD et 49% de fin de CDI.

Au sein des CDD, 83% sont le fait de cessation de contrats de plus d’un mois et 17% de ruptures anticipées.

 

Au sein des CDI, 53% sont le fait de départs “volontaires” (au total 496 500 dont 78% de démissions et 22% de ruptures conventionnelles), 19% de licenciements (au total 175 300 dont 82% de licenciements non économiques), et 29% de départs pour d’autres motifs (268 800 dont 68% fin de période d’essai, 22% de départs en retraite et 10% d’autres motifs non spécifiés).

 

Au regard du 1er trimestre 2020 comparé au1er trimestre 2019, ce sont au sein des CDI, les licenciements économiques qui ont le plus progressé (+9,2%) et au sein des CDD les ruptures anticipées (4,6%). Mais sur un an, au sein des CDI, ce sont les licenciements économiques (+19,8%), les fins de période d’essai (+15,3%) les départs en retraite (+8,4%) qui ont connu les plus fortes hausses; au sein des CDD, ce sont les ruptures anticipées (+14%).

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-indicateurs-dares-resultats/article/forte-contraction-des-embauches-et-des-fins-de-contrat-au-premier-trimestre

SOMMAIRE

Etudes, rapports et propositions non commentés.

“En juillet 2020, l’opinion des artisans du bâtiment sur leur activité passée est très dégradée”, Insee Informations Rapides N°2020-192, juillet 2020

“Les salaires dans la fonction publique de l’État En 2018, tous statuts civils confondus, le salaire net moyen baisse de 1,2 % en euros constants”, Insee Première N°1810, juillet 2020

“QUELLES VILLES DEMAIN?”, Institut Esprit Service, juin 2020

“LOI DE FINANCES 2020 : IMPACT DE LA GÉNÉRALISATION DE LA FACTURATION ÉLECTRONIQUE B TO B SUR LES TPE & PME”, Opinion Way, Quadient, Mai 2020

SOMMAIRE

L’innovation de l’UE est en hausse.

Environ deux tiers de la croissance économique enregistrée par l’Europe au cours des dernières
décennies ont résulté de l’innovation.

 

Les performances de l’Europe en matière d’innovation continuent de s’améliorer dans l’ensemble de l’UE, dépassant celles des États-Unis pour la deuxième année consécutive, mais la Chine, le Brésil, la Russie, l’Afrique du Sud et l’Inde, sans rattraper les champions mondiaux que sont la Corée du Sud, l’Australie et le Japon. Toutefois, la Chine affiche le plus fort taux de croissance en matière d’innovation depuis 2012, plus de cinq fois supérieur à celui de l’UE.

La Suède s’impose toujours comme le champion de l’innovation de l’UE, suivie de la Finlande, du Danemark et des Pays-Bas. Cette année, le Luxembourg (qui a précédemment été un innovateur notable) rejoint le groupe des «champions de l’innovation», tandis que le Portugal (classé précédemment comme un innovateur modéré) rejoint le groupe des innovateurs notables.

 

En moyenne, les performances en matière d’innovation de l’UE ont augmenté de 8,9% depuis 2012. Elles se sont améliorées dans 24 pays de l’UE depuis 2012. L’amélioration a été la plus forte en Lituanie, à Malte, en Lettonie, au Portugal et en Grèce.

 

Dans des domaines d’innovation précis, les champions de l’UE sont : La Suède (ressources humaines), le Luxembourg (systèmes de recherche attractifs; actifs intellectuels), le Danemark (environnement propice à l’innovation; financements et aides), l’Allemagne (investissements des entreprises), le Portugal (innovation dans les PME), l’Autriche (liens et collaboration),l’Irlande (incidences sur l’emploi et les ventes).

 

Le programme de l’UE pour la recherche et l’innovation pour la période 2021-2027, Horizon Europe, doté d’une proposition de budget de 94,4Md€, contribuera à accélérer la transformation numérique et environnementale de l’Europe.

 

Pour en savoir davantage : https://ec.europa.eu/docsroom/documents/41875?locale=fr 

SOMMAIRE

L’épargne des ménages atteint au 1er trimestre 2020, 74,8Md€ (+32% au regard du 4éme trimestre 2019)

Le flux d’endettement des ménages auprès des institutions financières ralentit (13,3Md€ après 23,0). Côté emplois des fonds, le dynamisme des placements financiers apparaît en partie compenser le ralentissement de l’investissement.

 

Au premier trimestre 2020, période pour laquelle on dispose désormais des données complètes sur le patrimoine financier des ménages, le flux de placement s’établit à 48,3Md€, soit un renforcement de l’effort d’épargne, aussi bien relativement au trimestre précédent, qu’en glissement annuel avec un flux à 156,1Md€, en augmentation de 13,1Md€ par rapport au glissement annuel observé au 4e trimestre 2019; cet effort d’épargne s’est orienté majoritairement vers les produits de fonds propres, portés par l’assurance-vie en unités de compte.

 

Les premières données couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le 2éme trimestre 2020 au regard du 1er trimestre font état:

– d’un gonflement des dépôts à vue entre 25 et 30% pour les réseaux bancaires BPCE, Crédit Agricole et BNP-Paris-Bas ; selon les banques, la hausse des dépôts avait déja été de 8 à 17% entre le 1er trimestre 2018 et le 4éme trimestre 2019; les banques se retrouvent avec un matelas de liquidités bon marché et abondant,

– d’une hausse de l’épargne réglementée de 3,4%,

– une légère décollecte des contrats d’assurance-vie en euros (- 1Md€ pour un encours de 1 662 Md€), mais une hausse des placements d’assurance-vie en unités de compte (+ 3,1Md€, à rapprocher d’un flux trimestriel moyen de + 2,7Md€ sur 2018-2019).

 

Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/statistiques/epargne-et-comptes-nationaux-financiers/epargne-des-menages

et les Échos du 11 août 2020 : “Le matelas de cash des Français a explosé pendant le confinement”

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SOMMAIRE

55% des petites entreprises ont bénéficié des aides publiques pendant l’épidémie.

Méthodologie : L’U2P a commandé deux enquêtes à l’institut Xerfi-I+C : la 1ére porte sur l’activité des entreprises de proximité au cours du 2ème trimestre 2020, la 2éme détaille les caractéristiques de l’emploi dans ces secteurs sur les 6 premiers mois de l’année.

6 200 chefs d’entreprise de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité-HCR et des professions libérales ont été consultés sur l’ensemble du territoire.

 

L’activité des TPE a baissé de 28% au 2éme trimestre, l’embauche de 33% au second semestre; 26% ont encore connu des difficultés pour recruter.

⇒ Le niveau d’activité

Au 2éme trimestre 2020, l’activité de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité, de l’hôtellerie-restauration et des professions libérales s’est effondrée de 28,5%, après un premier trimestre déjà marqué par une baisse de 5,3%.

 

Ces résultats masquent cependant de grandes disparités :

Le secteur des hôtels, cafés, restaurants et du commerce alimentaire de proximité, a accusé une baisse de 55% du chiffre d’affaires d’avril à juin 2020 (vs 12% au 1er trimestre), dont 88% pour les HCR.

– Cette chute est de 26,5% (vs 5%) pour les professions libérales.

 – Elle est de 24,5% (vs 8,5) pour l’artisanat.

⇒ La trésorerie et les aides publiques

La trésorerie s’est dégradée, passant de 56% d’opinion négative à 37% au 1er trimestre.

En matière d’aides publiques, 55% en ont bénéficié, mais avec de grandes disparités (19% dans l’alimentation vs 92% dans les HCR).
Ces aides ont été les suivantes : 47% le fonds de solidarité1 (2% le fonds de solidarité2), 43% des reports de charges (et 3% d’exonération de charges), 18% un PGE, 14% des aides exceptionnelles de caisses de retraite complémentaire, et 11% de l’Agirc-Arrco.

⇒ L’emploi

Sur le front de l’emploi, les entreprises de proximité ont certes moins embauché qu’en 2019 (12% du total contre 18% un an auparavant), mais ont néanmoins démontré leur capacité à créer des emplois durables en recourant largement au CDI (47% des embauches), vs au CDD (48%) ou à l’alternance (5%).
6% prévoient des recrutements au second semestre 2020 contre 11% l’année dernière; l’apprentissage représente 13% des intentions d’embauche (en nette hausse).

 

26% déclarent avoir rencontré des difficultés d’embauche au cours du 1er semestre vs 30% un an avant. La pénurie est moins forte qu’un an auparavant mais elle se maintient à des niveaux élevés, en particulier dans l’alimentation (43%), l’hôtellerie-restauration (41%) et
les travaux publics (40%), mais demeure modeste chez les professionnels libéraux de la santé (7%) et du droit (8%).

 

Les motifs expliquant ces difficultés de recrutement restent inchangés : insuffisance des qualifications (68%), absence de candidature (56%); en revanche ils ne sont plus que 4% à invoquer un manque de motivation (vs 11% en 2019); les autres motifs (manque d’expérience, pénibilité, horaires, zone géographique…) se maintiennent autour de 7%.

 

Dans 14% des entreprises, des salariés ont quitté leur emploi au cours du 1er semestre 2020, mais 37% dans les HCR, 20% dans l’artisanat des travaux publics, 18% dans l’artisanat de l’alimentation, et 17% dans l’artisanat de la fabrication; moins dans les services (13%), le commerce alimentaire de proximité (11%), les professions libérales du droit (8%) et de la santé (6%), et l’artisanat du bâtiment (5%).

Ces départs sont essentiellement liés à des CDD arrivant à leur terme (36%, et en sus 3% de fin de contrat d’apprentissage), à des démissions (30%), suivies à 24% par des licenciements (ruptures conventionnelles, 11%, autres formes 10% et licenciements économiques, 3%); noter que 5% sont partis en retraite.

Pour le second semestre, 11% des entreprises l’envisagent, notamment dans les HCR (38%) par rapport aux autres secteurs.

 

Pour en savoir plus : https://u2p-france.fr/leconomie-de-proximite-face-la-covid-19-chute-historique-de-lactivite-resistance-sur-le-front-de

SOMMAIRE

18,4% des salariés du secteur privé et 20,3% du secteur public déclarent travailler à temps partiel.

Source : enquête Emploi de l’Insee, données 2018.

 

Le temps partiel peut être un choix ou une contrainte ; selon les atouts et les motivations du salarié, il se traduit dans des modalités propres en termes de conditions de travail et de sécurité de l’emploi.

⇒ Une approche globale

Parmi les 18,4% de salariés du secteur privé travaillant à temps partiel, 78% sont des femmes, 91% sont dans des activités tertiaires. 1,9 million travaillent ainsi moins de 24 heures par semaine.

 

24% travaillent pendant une durée hebdomadaire longue (d’au moins 24 heures), mais sur une semaine réduite (moins de 5 jours), en moyenne 7 h 45 par jour; 18% sont employés pendant une durée hebdomadaire courte, mais travaillent 5 jours ou plus.

Observés pendant 4 semaines de suite, 40% au moins travaillé une fois un samedi, 19% un dimanche (33% et 16% des salariés à temps complet), 18% le soir (entre 20 et 24hres, 18% vs 22) et 5% vs 9 de nuit (entre 0 et 5 hres). 23% ont connu des horaires variables d’une semaine sur l’autre.

⇒ 3 types de temps partiel :

♦ 30% des emplois à temps partiel sont dits « courts » et sont caractérisés par des durées de travail hebdomadaires réduites et des contrats à durée limitée (57% moins de 15 heures) ; leur travail s’effectue pour 55% d’entre eux sur 3 jours ou moins. Aucun de ces salariés n’a travaillé le soir ou la nuit durant les quatre semaines précédant l’enquête, mais 35% ont des horaires variables.

51% invoquent comme raison de leur temps partiel l’impossibilité de travailler davantage dans leur emploi actuel.

 

Mais 47% sont en situation de sous-emploi ; ainsi 36% ont connu une période de chômage ou d’inactivité (hors études) d’au moins un mois au cours de l’année passée ; 20% sont concernés par l’intérim, le travail informel ou d’appoint;  leurs rémunérations mensuelles nettes (primes comprises) sont parmi les plus faibles (en moyenne 602€) ; 18% complètent ce salaire en travaillant simultanément pour plusieurs employeurs. 

 

Il sont concentrés dans le secteur des services aux particuliers (47% dans des activités de nettoyage), et dans la fonction publique (36% des temps partiels de ce secteur).

 

On y trouve surtout des jeunes et des seniors

 

29% dits « atypiques” concernent des salariés travaillant le samedi (65%), le dimanche (39%), le soir ou encore la nuit de manière régulière (63% au moins une fois dans ces 2 derniéres situations). Ces horaires tardifs s’accompagnent souvent d’horaires irréguliers (70%).

59% travaillent plus de 24 heures par semaine et pour un sur deux, le temps de travail est réparti sur 5 jours ou plus. Leur rémunération mensuelle est en moyenne de 1 093€.

 

85% sont en CDI. Une partie cumule plusieurs activités. Principalement exercés dans les secteurs des HCR et de la grande distribution, ces emplois peuvent également constituer une activité d’appoint (la moitié sont des étudiants). Lorsqu’ils ne cumulent pas des activités, ces salariés sont surtout dans les secteurs nécessitant une continuité de services, comme la santé, la sécurité ; 53% des emplois à temps partiel dans les hôpitaux publics sont ainsi « atypiques ».

 

On y trouve surtout des jeunes et des femmes

 

♦ Enfin, 41% sont dits « stables », principalement en CDI

Ils bénéficient le plus souvent d’horaires réguliers d’une semaine sur l’autre ; ils travaillent peu le samedi ou le dimanche et pas de nuit ou en soirée.

65% travaillent 24 heures ou plus par semaine, réparties sur des semaines de travail relativement longues : 37% travaillent 4 jours par semaine et 54%, 5 jours et plus.

 

56% expliquent leur emploi par des raisons personnelles ou familiales. 

 

Leurs conditions d’emploi sont relativement similaires à celles des salariés à temps complet, en termes de contrat de travail, d’ancienneté dans l’entreprise ou d’accès à la formation.
En moyenne, leur rémunération mensuelle nette (primes comprises) s’élève à 1 229€, soit davantage que le SMIC mensuel d’un salarié à temps complet.

 

78% des employés à temps partiel du secteur financier et 77% dans les activités de sécurité sociale bénéficient de ce type de contrat, vs 27% dans les HCR.

 

Ce temps partiel est particulièrement développé chez les femmes (31% contre 18 dans l’ensemble des salariés du secteur privé), les jeunes travailleurs (24% des moins de 26 ans) et les seniors (28% des 55 ans et plus).

⇒ 3 sous-populations spécifiques

♦ Les femmes

Les femmes sont surreprésentées parmi les temps partiels « stables » et « atypiques »

 

Les femmes diplômées sont le plus souvent à temps partiel « stable ». Elles y exercent notamment des professions intermédiaires (secrétariat…); elles sont surreprésentées dans le secteur de l’activité financière et immobilière.

 

Les emplois où les salariés travaillent plus de 24 heures par semaine sont principalement occupés par des femmes (87%). 80% travaillent sur 4 jours pour garder leurs enfants, principale raison évoquée pour leur temps partiel; le fait d’avoir 3 enfants ou plus, dont le plus jeune a moins de 3 ans, augmente les chances d’être à temps partiel « stable”.

48% ont entre 40 et 54 ans, et 60% sont en couple et ont des enfants. Plus de la moitié de ces femmes ont plus de 10 ans d’ancienneté dans leur emploi actuel.

 

Les femmes à temps partiel « atypique » sont plus jeunes (44% entre 15 et 39 ans), célibataires ou en couple sans enfant. Le fait d’avoir des enfants conduirait plutôt à une cessation d’activité. 

 

Elles occupent un emploi « faute de mieux », notamment pour s’insérer sur le marché du travail. Elles travaillent le plus souvent 5 jours ou plus par semaine, en tant qu’employée auprès de particuliers et employée de commerce.; 24% occupent des emplois d’aide à domicile, aide-ménagère ou de travailleuse familiale;  9% sont caissières de magasins.

 

Les raisons avancées par ces femmes pour exercer leur activité à temps partiel sont plus diverses que dans le cas des temps partiels « stables » : pour certaines, ce sont des raisons familiales, pour d’autres, les caractéristiques professionnelles (diplôme, secteur d’activité…) jouent davantage. L’élévation du niveau de qualification des femmes permet d’accéder plus souvent à un temps partiel « stable ».

 

♦ Les moins de 26 ans

Ils sont surreprésentés parmi les temps partiels « courts » plutôt instables (28% des jeunes), et les temps partiels « atypiques » (29% des jeunes).

Le temps partiels atypique : le fait d’avoir obtenu le baccalauréat ou un diplôme de niveau Bac+2 accroît les chances d’être à temps partiel « atypique » plutôt qu’à temps partiel « court » Ils sont plus souvent des étudiants, des jeunes diplômés, vivant seuls, une modalité pour s’insérer sur le marché du travail.

D’après les enquêtes Génération 1998 à 2004, un jeune sur trois travaille à temps partiel au moins une fois au cours de ses 7 premières années de vie active. permettent aussi de compléter des revenus insuffisants pour les étudiants.

 

Près d’un salarié sur quatre est serveur ou commis chez les moins de 26 ans; on y trouve aussi des médecins, des internes, des pharmaciens.  69% ont un contrat à durée indéterminée.

 

Le temps partiel « court » concerne plus souvent des jeunes sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat, en couple avec enfant(s), caractérisée par des horaires tardifs, irréguliers et le travail du week-end.

 

Ils ont un contrat à durée limitée, dans des emplois de caissiers de magasin, de vendeurs en habillement, en articles de sport…

 

Pour près de la moitié, leur ancienneté dans l’emploi signale des situations d’intérim, d’activité d’appoint, voire de travail informel ; 40% ont connu au moins un mois de chômage au cours de l’année passée (contre 20% des salariés à temps partiel).

 

♦ Les seniors

Les salariés de 55 ans ou plus, à temps partiel « stable » ou « court » (peu dans le partiel atypique)  travaillent majoritairement comme employés.

Le choix du temps partiel « stable » (35% des seniors), l’est pour des raisons familiales (46%) ou personnelles majoritairement de santé); les durées hebdomadaires travaillées sont relativement courtes (entre 15 et 24 heures).

 

Le choix pour un temps partiel court (40% des seniors) tient bien plus au besoin de compléter leurs revenus, parfois leur retraite; ils sont pour partie en intérim, dans des activités temporaires ou d’appoint, voire informelles.

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-indicateurs-dares-resultats/article/quelles-sont-les-conditions-d-emploi-des-salaries-a-temps-partiel

 

 

 

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Quelques données méthodologiques pour approcher l’immigration.

La statistique publique produit, depuis déjà longtemps, un large spectre de données qui servent à connaître la diversité de la population, à mesurer les inégalités, parfois les discriminations, etc.

⇒ Qu’entend-on par statistiques “ethniques” ?

Le terme « statistiques ethniques » est miné. Beaucoup le comprennent au premier degré, comme des statistiques portant sur les ethnies (au sens anthropologique du terme, ou dans une acception plus sociale d’une communauté de personnes partageant une langue, un territoire, des coutumes, des valeurs…), voire comme des statistiques raciales ou sur la couleur de peau. 

 

À la différence des recensements américain, canadien, brésilien, irlandais et britannique, et conformément au cadre juridique en vigueur en France, le recensement français ne comporte aucune auto-déclaration d’appartenance à un groupe « ethno-racial »

 

Les statistiques actuelles sont surtout basées sur la nationalité à la naissance et sur le pays de naissance des personnes, de leurs parents, voire, plus exceptionnellement, de leurs grands-parents. De nombreuses enquêtes de la statistique publique se réfèrent à ces deux notions. Des données et des études d’une grande richesse sont ainsi disponibles sur les immigrés et leurs descendants, couvrant des domaines variés de la vie sociale.

⇒ L’évolution de ce champ statistique

Pour aller au-delà de ces critères objectifs, depuis quelques années, les statisticiens peuvent interroger sur le « ressenti d’appartenance ». Ils s’intéressent aussi aux sentiments d’injustice ou de discrimination éprouvés par les personnes. Les enquêtés précisent les dimensions qui les définissent ou pour lesquelles ils s’estiment injustement traités : par exemple l’âge, le niveau d’études mais aussi les origines ou la couleur de peau. Le législateur encadre bien sûr de près de telles enquêtes.

Le Conseil constitutionnel a eu l’occasion de se prononcer ces dernières années sur les limites qu’il entend faire respecter aux aspects « ethniques » des questionnaires. Le service statistique public, via le conseil national de l’information statistique (Cnis), reste ainsi très attentif à proposer des enquêtes adaptées à l’évolution de la société et à se garder de tout référentiel « ethno-racial ».

⇒ Quelles enquêtes permettent d’explorer ce type de statistique ?

♦ Le recensement de la population recueille la nationalité des personnes (nationalité française de naissance ou par acquisition) et donc, implicitement, distingue deux catégories de Français. Puis, en 1962, sont introduites : une question sur le lieu de résidence au précédent recensement, permettant d’analyser les migrations des personnes ; et une question sur la nationalité antérieure des Français naturalisés a été introduite en 1962. Elle reste présente jusqu’en 1999, puis à partir de 2004, change de forme et porte désormais sur la « nationalité à la naissance ». Le lieu, et donc le pays, de naissance est lui aussi connu de longue date (1901).

 

Ces informations permettent de dénombrer et caractériser les personnes selon leur origine depuis longtemps. On peut ainsi étudier la population des immigrés selon la définition, particulière à la France, adoptée en 1991 par le Haut Conseil à l’Intégration, et mesurer les flux d’immigration en France. On y apprend notamment que 40% des immigrés ont la nationalité française.

 

♦ De nombreuses enquêtes de la statistique publique comprennent des questions sur le pays de naissance et la nationalité (à la naissance et au moment de l’enquête) des personnes interrogées ; mais également des personnes qui vivent sous le même toit et des parents des enquêtés. Ces questions sont notamment posées dans l’enquête Emploi, la plus importante en nombre de personnes interrogées, plus de 100 000 chaque trimestre.

L’enquête Formation, Qualification professionnelle de 2003, et les enquêtes Générations du Céreq depuis 2001,

Les enquêtes Logement en 2006

La grande enquête de l’Ined et de l’Insee sur la diversité des populations en France, l’enquête Trajectoires et Origines (TeO).

Elles permettent d’apporter des éléments de connaissance sur les descendants d’immigrés (personnes nées en France et ayant au moins un parent immigré). C’est là une évolution majeure de la statistique publique dans le domaine des statistiques ethniques, ici fondées sur des données objectives, sans biais de perception.

 

Grâce à elles, on connaît l’importance des descendants d’immigrés en France relativement à d’autres pays européens, la France étant un vieux pays d’immigration (cf. l’ouvrage de référence Immigrés et descendants d’immigrés, collection Insee Références, 2012) et la dernière actualisation des principales données). Ces informations permettent aussi d’étudier les inégalités ou la « discrimination statistique » sur le marché du travail des immigrés et de leurs descendants selon les différentes origines (cf. par exemple une étude sur les écarts de taux d’emploi de 2010 ou une plus récente de 2019 sur les inégalités d’emploi et de salaire, ou encore une autre étude sur l’insertion à la sortie du système scolaire à partir des enquêtes Générations du Cereq).

 

Les couples mixtes sont nombreux. L’origine des descendants est généralement appréhendée en France via le pays de naissance du père, ou, si le père n’est pas immigré, via celui de la mère. En pratique, quand on raisonne par pays détaillés de naissance, ou même par grands groupes de pays, retenir le pays de naissance de la mère, plutôt que celui du père, ne modifie pas l’ascendance migratoire des personnes dans plus de 9 cas sur 10.

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Juin et juillet 2020 connaissent une forte progression des créations d’entreprise au regard des mêmes mois en 2019.

Méthodologie : l’analyse est faite à partir des données brutes publiées par l’Insee le 26/08/2020 et non à partir des données en correction saisonnière ; l’analyse repose sur une comparaison de ces données avec l’année antérieure et non avec le mois précédent.

 

La progression de 18% est forte mais ne concerne que peu la création en société. S’agit-il d’un rattrapage dans la mesure ou le flux de création de janvier-juillet avec baissé de 6,4% ?

 

♦ Juillet 2020 est un bon cru,

au regard de juillet 2019 avec 79 266 créations (+16,5%), notamment +21,3% pour les entreprises individuelles et les autoentrepreneurs (+19,8%), alors que le score est bien plus modeste pour les créations en société (+7,1%).

♦ La comparaison juin-juillet cumulé est du même ordre

Cette comparaison repose sur les 2 derniers mois hors confinement. L’évolution est tout autant favorable avec  +18,4% dont +24,4% pour les autoentrepreneurs, +20,3% pour les autres entreprises individuelles et +6,9% pour la création en société.

♦ Par contre la comparaison janvier-juillet 2020 avec 2019 est de fait défavorable avec toutefois une baisse modeste (-6,4%),

dont seulement -2,8% pour les entreprises individuelles non autoentrepreneurs, -5,6% pour les autoentrepreneurs et -11,1% pour les sociétés. Je rappelle que les mois de janvier et février avaient été en nette progression avant la covid.

♦ Une approche plus fine par activité,

pour la période juin-juillet montre un rattrapage important pour les activités en direction des particuliers, que ce soit pour les créations classiques ou sous forme d’autoentrepreneurs; les activités concernées sont : les services aux particuliers, les transports et livraisons à domicile, le commerce et les activités immobilières. Par contre, le rattrapage est modeste  pour les autres activités; pour les HCR, noter qu’il est toutefois de 12,2% dont 43,8% pour les autoentrepreneurs et seulement de 0,8% pour les entreprises classiques.

♦ Ce rattrapage est à comparer avec la période janvier-juillet,

où la baisse du nombre de créations au regard de 2019 avait été de 6,4%, une baisse somme toute modeste. Noter que cette baisse avait globalement été très faible pour les activités finances/assurance, immobilières,  informatique/ communication et industrie, notamment en ce qui concerne les créations classiques. Elle avait par contre été forte pour les HCR (-16% et surtout -22% pour les créations classiques) et la santé/éducation (-12,6%) pour qui l’installation en période de covid était plus que compliquée (cabinets fermés ou quasi fermés, impossibilité de créer une clientèle). Noter la progression étonnante des créations classiques dans les services aux particuliers (+20%), plus habituellement portés vers l’autoentrepreneuriat.

 

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Quelques ajouts et recadrage sur les autoentrepreneurs.

Ma préoccupation est recadrer ou compléter certains propos tenus dans cet article publié le 5 août 2020 sur les autoentrepreneurs.

⇒ Le rebond attendu des autoentrepreneurs :

je rappelle l’article de ma note de juillet parue début août sur l’évolution du nombre de créations :

« La progression du nombre total du nombre de créations d’entreprise est plus forte que pour juin 2019. Ceci étant la période de confinement a connu des baisses plus faibles pour les autoentrepreneurs que pour les entreprises classiques…Les créations de mars-juin 20 sont en baisse de 19% si l’on compare avec mars-juin 19, davantage pour les sociétés (26%), un peu moins pour les entreprises individuelles hors AE (21%) et moins encore pour les AE (-13%)…Si l’on compare avec la tendance la plus récente (novembre 19-février 20), la création est en baisse de 24%, plus particulièrement dans les sociétés (-29%) et les entreprises individuelles hors AE (-32%), alors qu’elles le sont nettement moins au sein des AE (-16%); ces dernières créations sont de fait moins risquées. »

 

De fait les autoentrepreneurs ont évolué plus favorablement que les autres catégories de création et risquent de poursuivre cet avantage dans les mois à venir.

 

L’article annonçait 200 à 300 000 créations d’autoentrepreneurs pour 2020 ; fin juin, nous en sommes déjà à 176 000.

⇒ Mais relativisons quels sont les apports des autoentrepreneurs :

Un rappel du profil des autoentrepreneurs selon l’enquête 2014 Sine/insee (la seule fiable avec de l’ordre de 40 000 entreprises interrogées et la dernière information connue) :

Rappelons qu’en 2014, un créateur sur deux est un auto-entrepreneur, mais que 60% seulement exerceront leur activité. En 2019, 47% ; entre janvier et juin 2020, 47,5% dont en juin 2020, 50%.

Par ailleurs, en 2014, 54% des auto-entrepreneurs qui démarrent en font leur activité principale (soit 1/3 des créations sous forme d’autoentreprise) ; 39% d’entre eux n’ont pas dégagé des fonds pour créer et 18% au moins 4 000€ ; quant à ceux qui exercent sous forme d’activité secondaire, 55% n’ont pas investi et 7% au moins 4 000€.

 

Sur 100 auto-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2014, 34 n’ont pas déclaré de chiffre d’affaires lors de leurs 8 premiers trimestres d’exercice et sont considérés comme n’ayant pas démarré leur activité; sur les 66 en activité dans les 8 premiers trimestres de leur création, 36 sont encore actifs sous ce régime et 30 ont cessé, soit pour cette population un taux de pérennité de 54%, vs 75% pour les créateurs classiques (63% pour les entreprises individuelles), mais aussi un taux de pérennité de 36%, si l’on considérait l’ensemble des AE immatriculés.

 

Selon l’acoss, le chiffre d’affaires global du 4éme trimestre 2019 (publié en juillet 2020) est de 4,202Md€ et le chiffre moyen par autoentrepreneur actif de 4 498€, soit une moyenne de 1 500€ par mois.

 

Leur nombre est mal connu : fin décembre 2019 (dernière donnée Acoss), le nombre d’autoentrepreneurs inscrits, ayant ou non déclaré un chiffre d’affaires, est de 1 771 000, mais seulement 952 000 ont une activité économique.

L’Insee pour sa part recensait en 2019, 386 300 autoentrepreneurs, alors que l’Acoss en recensait 576 000, sans qu’aucune explication ne soit donnée pour cet écart important !

⇒ A propos du sondage affirmant que 83% des autoentrepreneurs ont dû cesser leur activité, je rappelle la faible fiabilité de ce sondage

“Les auto-entrepreneurs face à l’épidémie de Covid-19”, Union des Autoentrepreneurs, Fondation Le Roch les Mousquetaires, Opinion Way, mai 2020 ». Méthodologie : échantillon de 335 personnes représentatif de la population des auto-entrepreneurs français, questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI; interrogations entre le 12 et le 15 mai 

Le sondage exprime aussi que 80% (dont très 50%) envisagent de reprendre leur activité comme avant le confinement. 4% seulement s’inquiètent du retour des clients, alors que 45% souhaitent une liberté de déplacement sans restriction, 44% une simplification administrative,

 

Selon le site autoentrepreneur.fr consulté le 07/08/2020, avec la reprise, 17% assurent qu’ils ne reprendront aucune activité en juillet et août; 6% déclarent qu’ils pourront reprendre entièrement leur activité sur juillet et 20% d’entre reprendre leur activité à hauteur de 10% sur juillet.

⇒ Laccès à la faillite

Rappelons-nous que peu d’entreprises individuelles ont recours aux procédures de faillites (8 à 15% des défaillances selon Altares, soit 6 000 en 2019), alors qu’elles sont en ordre de grandeur 1 million d’autoentrepreneurs et 1 million d’autres entreprises individuelles (c’est dans ce dernier groupe que l’on trouve les entreprises individuelles en faillite).

⇒ Les aides gouvernementales

Compte-tenu de ce profil et des chiffres d’affaires dégagés, les autoentrepreneurs ont rarement accès au crédit bancaire (faible montant de CA, faible développement, faibles garanties, investissement non amortissable fiscalement, faible possibilité de déduction des charges hors les cotisations sociales…) et ont donc eu rarement accès aux prêts garantis de l’Etat. Dans le sondage UAE/Opinion Way de mai, 37% ont demandé le PGE, 13% l’ont obtenu, 15% ont connu un refus et 9% sont sans réponse.

Ils ont plutôt bénéficié des 1 500€  au titre du fonds de solidarité. 78% des Auto-Entrepreneurs sondés l’ont reçu en mai; 85% déclarent que c’est une aide attendue. Cette aide initialement adressée aux indépendants pour quelques mois sera prolongée pour les secteurs toujours impactés. Néanmoins, 60 % d’entre eux déclarent qu’ils en ont besoin jusqu’à septembre 2020.

 

Selon le site autoentrepreneur.fr consulté le 07/08/2020, pendant les mois d’été 2020, les Auto-Entrepreneurs sont 40% à déclarer avoir besoin du Fonds national de solidarité pour continuer leur activité ;  50% aimeraient voir un report de leur loyer sur les trois prochains mois ; la moitié estime que les délais de paiement accordés par l’URSSAF doivent se pérenniser sur la période estivale.

 

 

 

 

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147 défaillances de grandes entreprises ont été constatées au cours du deuxième trimestre écoulé, contre 73 sur la même période l’année passée.

Source : l’assureur-crédit Euler Hermes

 

Les défaillances devraient progresser entre 2019 et 2021 de 35% dans le monde et de 25% en France.

⇒ Elles ont doublé sur un an à l’échelle mondiale.

Le chiffre d’affaires cumulé des grandes entreprises défaillantes a dans le même temps augmenté de 138% entre les deux périodes pour atteindre 106,9Md€.

 

Euler Hermes estime que les défaillances d’entreprises à l’échelle mondiale croîtront de +35% entre 2019 et 2021 (+17% en 2020, +16% en 2021).

 

Parmi les zones les plus touchées, les États-Unis avec une hausse des défaillances attendue de +57% entre 2019 et 2021), puis la région Asie Pacifique (+31%), et au même niveau, l’Europe de l’Ouest avec +32%. Dans cette dernière zone, la moitié des pays seront touchés dès cette année (Suède, Irlande, Italie, Portugal), l’autre moitié subira une forte résurgence en 2021 (France, Royaume-Uni, Allemagne).

En cas d’arrêt prématuré des mesures de soutien, les défaillances d’entreprises dans le monde pourraient croître de +40 à +45% entre 2019 et 2021.

⇒ En France

En France, ce sont 20 défaillances de grandes entreprises entre avril et juin (16 de plus que durant la même période de l’an dernier), pour un chiffre d’affaires cumulé de 4,4Md€ contre 650M€ au printemps 2019. Mais la majeure partie de la vague de défaillances n’arrivera qu’au deuxième semestre 2020, toutefois, “pour les grandes entreprises, elle est visiblement déjà arrivée”.

 

Entre 2019 et 2021, le nombre de défaillances d’entreprises croîtra de +25% en France ; en 2021, plus de 64 000 défaillances d’entreprises sont attendues avec un passif fournisseur de 4,2 Md€ en 2020 et 5,7 Md€ en 2021, pour un cumul sur ces deux années représentant 0,4 point de PIB.

⇒ Des secteurs plus affectés que d’autres par la crise

Si certains secteurs sont plus affectés que d’autres par la crise, c’est aussi parce que le choc d’activité lié à la crise a joué un rôle d’accélérateur des fragilités structurelles de bon nombre de grandes entreprises.

 

Au niveau mondial, la distribution est le secteur le plus affecté avec 37 défaillances de grandes entreprises au deuxième trimestre, suivi par les services (24), l’énergie (17), l’automobile (13). En France, la distribution arrive aussi en tête avec huit groupes défaillants, suivie par les services (7). La région la plus affectée est l’Europe avec 64 défaillances de grandes sociétés, suivie par l’Amérique du Nord (52).

 

Pour en savoir davantage : https://www.eulerhermes.fr/content/dam/onemarketing/ehndbx/eulerhermes_fr/news/200720/2020_07_16_InsolvencyTimeBomb_V4.pdf

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Une reprise en aile de corbeau : forte reprise en mai et juin puis faible évolution en juillet.

Méthodologie : enquête menée entre le 22 juillet et le 5 août auprès de 8 500 entreprises ou établissements.

 

L’activité continue de se redresser en juillet, dans l’industrie comme dans les services et le bâtiment, mais à un rythme moins rapide que le mois précédent. Les perspectives pour le mois d’août font ressortir une stabilité ou une légère progression de l’activité.

 

Dans l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production se redresse de 3 points, à 72% en moyenne en juillet après 69% en juin (et 79% avant la crise).

L’activité se rapproche de son niveau d’avant-crise (87% vs 51); cete situation varie selon les secteurs : une forte activité dans l’agro-alimentaire (97% vs 78 en avril) ou la pharmacie (97% vs 80), contre un activité plus faible en particulier dans la métallurgie (80% vs 41), l’automobile (72% vs 11) et les autres transports (73% vs 40). Pour les autres secteurs, le niveau d’activité varie de 83 à 90% en juillet vs 37 à 73% en avril), manifestant des rattrapages de niveau fort différent.

Les carnets de commandes se regarnissent légèrement mais demeurent à un niveau faible.

 

Dans les services, le niveau d’activité est en moyenne de 85% en juillet vs 50 en avril. Certaines activités ont un taux élevé (entre 88 et 100% en juillet) ; il s’agit notamment de la réparation automobile (100% vs 16 en avril), des services aux personnes (98% vs 32), de l’informatique (97% vs 81), des transports (95% vs 61). Certaines activités ont des taux bien plus faibles telles l’hébergement (51% vs 1), la restauration (74% vs 6), la location (62% vs 26), la publicité/études de marché (74% vs 44), le travail temporaire (79% vs 38).

En août l’activité serait globalement stable.

 

Dans le bâtiment, l’activité continue de progresser et se rapproche de son niveau d’avant-crise : 98% dans le gros œuvre (vs 25 en avril), 95% dans les second œuvre (95% vs 24).

Les carnets de commande sont quasi-stables depuis le mois de mai, à un niveau légèrement supérieur à la moyenne de longue période. En août, l’activité se redresserait légèrement et atteindrait un niveau quasi-normal.

 

Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/statistiques/conjoncture/enquetes-de-conjoncture/point-de-conjoncture

 

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