Archives mensuelles : juillet 2020

Un nouveau ministre des TPE/PME.

” À la manœuvre sur le plan de relance pour le commerce de proximité présenté fin juin par Bercy, Alain Griset pourra désormais vérifier sa bonne application. Jusque-là président de l’U2P, l’Union des entreprises de proximité, le voilà ministre délégué auprès de Bruno Le Maire avec un nouveau portefeuille créé pour l’occasion : les petites et moyennes entreprises (PME).

 

Cet ancien chauffeur de taxi a réussi à mettre la cause des artisans et des petits commerçants dans le débat public alors que ces derniers se retrouvaient jusque-là un peu effacés. Il a réussi à s’imposer aux côtés du Medef et de la CPME.

 

Le nouveau ministre délégué devra apporter des réponses rapides aux PME menacées par la crise économique liée au coronavirus. Et s’il connaît particulièrement bien la situation des commerces touchés par le confinement, il devra également plancher sur les sous-traitants de l’aéronautique ou de l’automobile, par exemple, qui voient leur activité réduite à peau de chagrin. La collaboration avec Élisabeth Borne, qui hérite du ministère du travail, s’annonce également prenante. Entre les nouvelles mesures de chômage partiel et les plans de départs volontaires, Alain Griset se retrouve à la croisée des mesures sociales et des dispositifs économiques. Comme un patron de PME lambda.”

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Juin a connu une forte progression des créations d’entreprises.

La progression est même plus forte que pour juin 2019. Ceci étant la période de confinement a connu des baisses plus faibles pour les autoentrepreneurs que pour les entreprises classiques.

 

Juin a connu une forte évolution au regard de mai avec 77 204 créations vs 48 112.

Au regard de juin 2019, la progression est de 21% (dont 30% pour les autoentrepreneurs, 21% pour les autres entreprises individuelles et 7% pour les sociétés.

Mais les possibles retards d’enregistrement demande à être prudent. Je propose plutôt d’analyser la période mars-juin comparée soit à la tendance la plus récente (novembre 19-février 20), soit à la même période un an avant (mars-juin 19).

 

Les créations sont en baisse de 19% si l’on compare avec mars-juin 19, davantage pour les sociétés (26%), un peu moins pour les entreprises individuelles hors AE (21%) et moins encore pour les AE (-13%).

Si l’on compare avec le tendance la plus récente (novembre 19-février 20), la création est en baisse de 24%, plus particulièrement dans les sociétés (-29%) et les entreprises individuelles hors AE (-32%), alors qu’elles le sont nettement moins au sein des AE (-16%); ces derniéres créations sont de fait moins risquées.

Qu’en est-il en ce qui concerne les secteurs d’activité ?

Je privilégie la comparaison mars-juin 20 à novembre19-février 20.

 

Les écarts d’évolution sont marquants pour les AE (entre +5 et -47%), alors que la baisse au sein des entreprises classiques (entreprises individuelles autres et société) est assez uniforme (entre -28 et -34, sauf pour l’informatique-communication avec -25%).

 

5 activités ont connu les baisses  les plus importantes (-29 à -39% vs -24 en moyenne); ce sont la santé/éducation, les services aux particuliers (notamment la coiffure dont les fonds ont été fermés une bonne partie du confinement), les activités finances et assurance où la création sous forme d’autoentrepreneur ont particulièrement chuté, tout autant d’ailleurs au regard de mars-juin 19; ajoutons à ce groupe la construction et les activités immobilières.

 

3 activités ont des baisses proches de la moyenne (25-26% vs 24) : le commerce, les HCR (en forte baisse au regard de mars-juin 19) et les services aux entreprises.

 

2 activités ont connu les baisses les plus faibles : l’informatique/communication (en situation proche avec la période mars-juin19) et les transports (VTC, livraisons à domicile) ont explosé (+29% vs une baisse moyenne de 16%) pour les AE, alors que les créations classiques y ont nettement chuté (-34% vs -31 en moyenne).

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Le nombre de défaillances au 2éme trimestre 2020 est 56% inférieur aux 2émes trimestres entre 2016 et 2019.

Si le nombre de défaillances est deux fois moins important que les années passées, le nombre d’emplois menacés, concernant ces seules défaillances, est aussi élevé qu’avant.

 

« Le premier semestre 2020 restera dans les annales de l’accompagnement de l’entreprise en difficulté. Moins de 17 000 entreprises ont fait l’objet d’une procédure collective à mi année. Il faut remonter à plus de trente ans pour trouver un nombre aussi faible. Ces chiffres paraissent pourtant invraisemblables au regard de la force de la crise. En réalité, c’est l’aménagement des textes règlementaires qui a permis cette étonnante résistance des entreprises. Sans cette adaptation du droit et l’aide des pouvoirs publics, des dizaines de milliers d’entreprises seraient
tombées dès ce 2ème trimestre, beaucoup disposant de moins de trente jours de liquidité pour faire face aux dépenses immédiates. » “

 

Au 2éme trimestre, ce sont 5 766 défaillances dont 75% en liquidation judiciaire, contre une moyenne de 13 011 entre 2016 et 2019, soit -56% sur l’ensemble des défaillances (-52% en liquidation et -66% en redressement). Par contre les emplois menacés sont aussi nombreux (43 400 vs 42 075).

L’observation des défaillances 2019/2020 par tranche de taille d’entreprise montre un taux de liquidation plus important pour les moins de 10 salariés.

De fait les plus petites entreprises sont nettement plus liquidées que les tailles supérieures. Le taux de liquidation en 2020 est de fait plus important qu’en 2019 (77% vs 70, mais surtout dans la tranche des 3-5 salariés 76% vs 60).

Reprenons notre observation par tranche de taille.

Ce qui ne change pas est le fait que les TPE sont 92% des défaillances vs 1,7% pour les 50 salariés et plus (96 en nombre); mais les emplois concernés appartiennent essentiellement aux 50 salariés et plus ; la moitié sont le fait d’entreprises de plus de 300 salariés au sein de 15 entreprises (La Halle, Camaïeu international, Celio France, Alinea, Orchestra, Naf-Naf pour ne citer que les 6 plus connues).

 

Les moins de 10 salariés connaissent une baisse des liquidations de 50%, alors que ce taux est bien plus faible pour les autres tailles (peu portées vers la pratique des liquidations, 221 pour ce 2éme trimestre vs 303 soit -27%). Par contre les redressements font état d’une forte baisse pour les TPE (-68%), plus modeste pour les 10 -49 salariés (-52%) et surtout bien plus faible pour les 50 salariés et plus (-3%).

Ces chiffres montrent les choix prioritaires de traitement des tribunaux de commerce pendant ce 2émé trimestre : mise en liquidation de TPE (le flux “facile” à traiter) et mise en redressement des plus de 50 salariés (urgence venant de la situation financières de ces entreprises, notamment au regard du grand nombre d’emplois concernés).

 

Si nous observons l’ancienneté des entreprises, les plus récentes (moins de 5 ans d’ancienneté) sont 42,5% des défaillances, sans grand changement au regard de 2019 (45,4%).

Si les baisses des défaillances sont globalement proches quelque soit l’ancienneté de l’entreprise (-47 à – 55%), la baisse des liquidations est plus faibles pour les 16 ans et plus (-38% vs -47), alors que la baisse des redressements est plus vigoureuse pour les moins de 5 ans (-70% vs -60 à -63). Ceci confirme ce que j’exprimais ci-dessus en termes de choix prioritaires des tribunaux de commerce.

 

En termes d’activité, certains secteurs connaissent moins de défaillances, tels le bâtiment, les transports, le commerce de gros, alors que d’autres ont une plus grande proximité du nombre de défaillances avec 2019 tels la coiffure, l’éducation, les activités financières et assurance. La moyenne toutes activités de la baisse est de -53%.

Dans certaines activités les liquidations sont plutôt proches de 2019, alors que les redressements sont nettement moins nombreux (exemples de la coiffure, de l’éducation, des activités récréatives, des travaux publics…).

Pour en savoir davantage : https://www.altares.com/fr/blog/2020/07/09/etude-defaillances-et-sauvegardes-dentreprises-en-france-t2-2020/

 

 

 

 

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le Médiateur des entreprises a reçu plus de 5 000 demandes de médiations.

Les demandes émanent des TPE/PME et concernent surtout les délais de paiement et les pratiques déloyales.

 

Avec 600 demandes par semaine, l’activité de la médiation a été multipliée par 10 au plus fort de la crise. Entre le 16 mars et le 16 juin 2020, le Médiateur des entreprises a reçu plus de 5 000 sollicitations et demandes de médiations. Toutefois depuis le 2 juin, le nombre de dossiers éligibles diminue nettement ( en moyenne 300 à 500 par semaine contre 800 à 900 en avril et mai); à titre d’exemple, ils n’étaient que 307 dans la semaine du 22 au 26 juin pour 77,4M€ de crédit (vs 174M€ en mai et 168M€ en juin).

 

Ces sollicitations ont émané en particulier des secteurs les plus touchés par la crise comme l’hôtellerie-restauration (15,5%), le commerce (14,2%), le BTP/matériaux de construction (9,4%) ou encore les services aux particuliers (8,6%).

 

98% des saisines provenaient des TPE/PME; avec la crise, ce taux a augmenté de 5 points.

 

Les demandes concernent :

– Les délais de paiement arrivent en tête des problématiques les plus traitées (50%)

– Les pratiques déloyales dans les relations contractuelles (40%) : notamment les ruptures brutales de contrat; le conseil et l’événementiel ont été parmi les secteurs les plus concernés.
La demande de baisse unilatérale des tarifs vis à vis des fournisseurs fait également partie de ces pratiques déloyales. Et encore les pénalités de retard alors que les entreprises n’étaient pas en mesure de livrer dans les délais leurs clients.
– La difficulté à payer les loyers (10%); en plus des saisines sur les baux commerciaux stricto sensu, les demandes portent également sur les locations touristiques, les baux professionnels ainsi que sur les lieux de co-working.

 

Le Médiateur des entreprises, un influenceur des comportements solidaires ?

Pour surmonter et dépasser la crise, la solidarité économique est la clé dans la reprise économique de l’ensemble des acteurs. Dans cet état d’esprit, le Médiateur des entreprises a mobilisé son écosystème pour valoriser les bonnes pratiques et comportements vertueux mis en place par les entreprises ; la campagne #DefiEntreprisesSolidaires a été lancée sur les réseaux sociaux pour mettre en avant les actions et initiatives solidaires nées durant la crise.

 

La Charte Relations fournisseurs responsables participe à la construction d’une relation équilibrée et pérenne entre clients et fournisseurs, au travers de 10 engagements pour des achats responsables. Depuis le début de l’année 2020, 42 nouveaux organismes ont signé la Charte RFR pour un total de 2122 signataires.

Le Label Relations fournisseurs et achats responsables certifie et distingue les entreprises et les acteurs publics ayant fait la preuve de leur attachement à des pratiques d’achats responsables et vertueuses, dans le prolongement de la Charte. A ce jour, 51 entreprises sont labellisées.

 

Pour en savoir davantage : https://minefi.hosting.augure.com/Augure_Minefi/r/ContenuEnLigne/Download?id=2408D32C-81E7-44FF-A330-2E74F7360370&filename=2224%20-%20LE%20%C3%89DIATEUR%20DES%20ENTREPRISES%20EN%20TEMPS%20DE%20CRISE.pdf

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L’e-commerce a connu une faible progression au cours du 1er trimestre 2020.

On aurait pu s’attendre à une forte hausse dans l’e-commerce avec le covid; c’est partiellement le cas, par exemple pour les enseignes traditionnelles, mais pas pour certains secteurs très utilisateurs de l’e-commerce (voyage, loisirs, habillement notamment).

 

En janvier et février 2020, le e-commerce (produits et services) s’est développé sur une tendance de +8% par rapport aux mêmes mois de 2019, dans un contexte de baisse de consommation des ménages (-1,1%) et des premiers effets de la crise sanitaire sur les ventes de voyages, transports. Au mois de mars, le chiffre d’affaires s’est contracté de 10,1% par rapport à mars 2019, notamment sur les ventes de tourisme (pic habituel des ventes), les transports, les loisirs et certains produits non alimentaires.

 

Sur l’ensemble du 1er trimestre 2020, le chiffre d’affaires connait une très légère hausse : +1,8% par rapport au 1er trimestre 2019, même si le nombre de transactions progresse de 4,2% par rapport au 1er trimestre 2019 (424 millions de transactions). Le montant dépensé atteint 25,3Md€ sur les 3 premiers mois de l’année. Il s’agit de la plus faible hausse jamais observée depuis la création du baromètre.

 

Le panier moyen (produits et services) est en baisse de 2,3% par rapport au 1er trimestre 2019. La chute brutale des ventes de tourisme, transports, loisirs… a entraîné un net ralentissement du rythme de progression du nombre moyen d’achats par acheteur +2,8% (+19% au T1 2019).

 

Le nombre de sites marchands actifs continue sa progression sur un rythme comparable à celui des trimestres précédents : +11% pour un total de plus de 200 650 sites. Un chiffre qui est encore amené à progresser avec l’arrivée des commerces de proximité sur internet.

 

Le panel des sites leaders témoigne d’une situation contrastée selon les secteurs

Les ventes de produits grand public du panel iCE 100 se poursuivent sur un rythme de croissance au 1er trimestre 2020 quasi-équivalent à celui du 1er trimestre 2019 (+7,7% vs +6,5%). Cette progression est liée aux ventes du mois de mars (+21%) avec des ventes alimentaires qui augmentent (drive et livraisons à domicile) fortement en raison de la crise Covid-19 (stockage, repas à domicile, …) et le boom des ventes de produits techniques et culturels et les jeux/jouets dès l’annonce du confinement.

Mais la forte hausse des commandes observée sur certains produits s’est accompagnée d’une baisse significative sur d’autres univers de produits, notamment l’habillement et l’ameublement/décoration. Ainsi sur l’ensemble du trimestre, une majorité d’enseignes non-alimentaires du panel sont en recul.

 

Les ventes B-to-B se trouvent fortement freinées : +4,5% au 1er trimestre vs +11,4% sur les 12 derniers mois. 7 enseignes sur 10 sont en recul au mois de mars, 4 sur 10 sur l’ensemble du 1er trimestre.

Pour le e-tourisme, les ventes de voyages, sur une dynamique déjà ralentie dès le début d’année, plongent en mars de 60% entraînant un recul de 19% sur le 1er trimestre.

 

Les places de marché ont permis aux TPE de poursuivre leurs activités sur internet

La progression du volume d’affaires réalisé sur les market places de l’iPM (indice des places de marché), plus ralentie sur les mois de janvier et février (+2,8% et -2,2%), accélère au mois de mars avec +8% soit une progression globale au 1er trimestre de +5,5%.

 

Les ventes sur smartphones et tablettes, qui avaient connu une forte accélération aux cours des précédents trimestres, enregistrent pour la première fois depuis la création du baromètre un recul (-0,5%) sur les trois premiers mois de l’année (recul des ventes de mode/textile, transports et billetterie). Ces ventes sur internet mobile ont représenté 45% du chiffre d’affaires trimestriel des sites du panel iCM (indice du commerce mobile).

 

Une amélioration progressive de la situation en avril notamment grâce aux ventes internet des magasins

Début avril, les ventes ont progressé par paliers successifs, d’abord +25% au-dessus du niveau pré-confinement puis +40% sur les 2 dernières semaines de confinement. Toutefois, certains secteurs comme la mode-textile ont dû attendre encore mi-avril avant de retrouver le niveau d’avant confinement.

À fin avril, le bilan s’avère donc contrasté : positif pour les catégories équipement maison, beauté-santé et sport-bricolage-jardinage ; pour l’habillement-mode, l’accélération sur avril a permis de compenser le retard pris sur mars ; mais la catégorie meubles-décoration affiche un retrait.

 

Au global, la progression moyenne du panel des sites leaders iCE100 concernant les produits non alimentaires conduit à une augmentation du chiffre d’affaires des enseignes de 37% en avril et + 21% sur le bilan mars-avril 2020/2019.

A noter cependant qu’à fin avril, 1 enseigne sur 4 affichait encore un chiffre d’affaires en recul. Par ailleurs, les sites des enseignes traditionnelles ont joué un rôle moteur dans cette croissance, avec un taux de croissance des ventes e-commerce de 100%, très supérieur à celui des sites pure-players (15%), grâce au transfert réussi d’une partie des ventes magasins sur internet.

 

Pour en savoir davantage : https://www.fevad.com/bilan-e-commerce-croissance-globale-ralentie-au-1er-trimestre-2020/

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La vitesse de la reprise est un peu plus rapide que prévu le mois dernier.

” Notre nouvelle enquête menée entre le 26 juin et le 3 juillet auprès de 8 500 entreprises ou établissements, nous permet d’actualiser cette photographie et d’évaluer le rythme de la reprise. “

 

Après le fort rebond enregistré au mois de mai, on assiste au mois de juin à une nouvelle progression de l’activité économique, dans l’industrie, les services ou le bâtiment. L’activité reste toutefois à un niveau inférieur à celui d’avant crise mais la vitesse de la reprise est un peu plus rapide que prévu le mois dernier. Après une perte de PIB de – 17% (fin mai par rapport au niveau d’avant crise), l’estimation pour juin se situe autour de – 9%.

 

Dans l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production gagne 7 points, à 70%, après 63% en mai (et 78% avant la crise). Il progresse particulièrement dans l’automobile (de 40 à 57% en juin), dans l’habillement‑textile (de 55 à 68%) et dans les produits en caoutchouc et plastiques (de 57 à 69%).

 

Les services enregistrent une progression légèrement plus importante que dans l’industrie, mais cette progression recouvre une forte hétérogénéité. Certains secteurs retrouvent un niveau d’activité quasi-normal (réparation automobile, services informatiques) tandis que l’hébergement et la restauration, malgré la forte progression sur le mois, restent très en-dessous de la normale.

 

Dans le bâtiment la reprise est encore plus marquée, avec un niveau d’activité qui se rapproche du niveau jugé normal avec des prévisions en demi-teinte et un niveau des carnets de commandes qui s’effrite.

 

Dans ce contexte, marqué également par le soutien aux entreprises au travers des prêts garantis par l’État (PGE), l’opinion sur la trésorerie dans l’industrie continue de se redresser et de se rapprocher de ses niveaux d’avant crise. En revanche, dans les services, même si la situation de trésorerie n’est plus jugée négativement par les chefs d’entreprise, elle reste cependant très en deçà de son niveau d’avant-crise.

 

Pour le mois de juillet, les entreprises anticipent une nouvelle amélioration de l’activité :
dans l’industrie, légère hausse de la production; dans les services, la restauration et l’hébergement devrait connaître les progressions les plus forte ; le secteur du nettoyage serait également bien orienté; l’activité continuerait de se redresser dans le bâtiment mais à un rythme plus modéré qu’au mois de juin.

 

Les chefs d’entreprise expriment des incertitudes sur la vitesse de la reprise au cours des prochains mois. Dans l’industrie, les carnets de commandes se regarnissent légèrement tout en restant à un niveau faible; les carnets du bâtiment s’effritent mais demeurent corrects.

 

Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/statistiques/conjoncture/enquetes-de-conjoncture/point-de-conjoncture

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La crise du covid, opportunités de changements pour les chefs d’entreprise.

Méthodologie : échantillon de 802 employeurs dont gérants/chefs d’entreprise (76%), PdG (17%), directeur et membres de comité de direction (5%), 

appartenant à des TPE (65% de l’échantillon en brut, redressé 85%), des PME (28,7% en brut et redressé 14,6%) et ETI (6,2%, redressé 0,4%), ce qui laisse entendre une faible fiabilité pour les ETI (50 dirigeants interrogés).

Les dirigeants ont été interrogées par téléphone sous système CATI entre le 12 et le 22 juin 2020.

« Sondage Opinion Way pour MMA Fondation Entrepreneurs »

 

L’épidémie actuelle n’a pas pour autant rendu pessimistes les dirigeants d’entreprise, leur ouvrant même l’opportunité d’avoir pris le temps de partager bien plus leur vie familiale et celle d’envisager des modifications dans la conduite de leur entreprise.

⇒ L’impact de la crise du covid sur la vie personnelle du dirigeant

En priorité un impact sur la vie familiale, plus que sur leur vie personnelle, une dynamique qu’ils souhaiteraient poursuivre après l’épidémie  :

– Pour 62% (dont 38 tout à fait), cette crise a permis de profiter de la famille et des proches du dirigeant, de s’occuper plus souvent des enfants (51% dont 34 tout à fait); les dirigeants de TPE ont davantage profité de la famille (64% vs 57 ceux de PME), et se sont plus occupés des enfants (52% vs 44). Ce sont des activités qu’ils souhaiteraient poursuivre une fois l’épidémie passée (profiter de la famille, 93% dont 63 tout à fait et s’occuper des enfants 90% dont 54).

– Pour 58% (dont 32) la crise a aussi conduit à prendre part à la répartition des tâches au sein du foyer, à bricoler ou jardiner (56% dont 34), à cuisiner (50% dont 29) ; une fois l’épidémie passée, 91% (dont 55 tout à fait) souhaiteraient poursuivre ce partage des tâches; un peu moins pour la cuisine (85% dont 49) et le bricolage/ jardinage (81% dont 46).

– Pour ce qui concerne plus spécifiquement la personne du dirigeant, 51% (dont 27) à lire, regarder la TV, écouter la radio et de la musique et pour 35% (dont 12) à pratiquer une activité sportive. Ceux qui ont pratiqué une activité sportive sont très nombreux à vouloir la poursuivre après la crise (91% dont 57 tout à fait), bien plus que ceux qui ont pratiqué la lecture/écouter radio et TV (78% dont 38).

 

Beaucoup avant le covid exprimaient la difficile conciliation vie familiale, vie personnelle et responsabilités de chef d’entreprise; ces derniers, plutôt que de se morfondre, ont saisi l’opportunité des ces temps de retrait. Toutefois l’intention de poursuivre après la crise demeure modérée, si l’on s’en tient aux réponses “tout à fait”, une réponse de fait réaliste.

 

En termes de secteur d’activité, les dirigeants de la santé, et de l’agriculture, sans doute grandement occupés par leur activité professionnelle, ont beaucoup moins profité du covid au bénéfice de la famille, des tâches du foyer, et de leurs loisirs personnels.

 

Actuellement, 85% se disent en forme (dont très 60%), mais avec la reprise ils sont débordés (54%, plutôt des dirigeants de PME et ETI) et stressés (44%).

 

⇒ Réaction saine, la moitié souhaite faire une pause en prenant des vacances, mais devant les difficultés, la moitié se sont vu contraints d’annuler ou de restreindre leur période de vacances.

 

– 12% n’auraient pas pris de congés, qu’il y ait eu épidémie ou pas, notamment les agriculteurs (40% vs 13 à 20 pour les dirigeants du commerce et de la santé et 6 à 9% pour les autres activités).

44% envisagent d’annuler (23%), écourter (14%) ou reporter (7%) leurs vacances, soit la moitié des dirigeants (si l’on exclut ceux qui n’auraient de toute façon pas pris de congés); l’annulation est un peu plus le fait des TPE (24 vs 19 pour les PME) et le fait de ceux exerçant dans le commerce (31% vs 23 en moyenne), mais c’est aussi la période de ventes marquantes pour ce secteur du fait du tourisme.

– 44% prendront leurs vacances (soit la moitié des répondants si l’on exclut les 12%); les dirigeants d’ETI sont ceux qui prendront le plus des vacances (76%).

⇒ L’avenir

Alors que le déconfinement se généralise, leur état d’esprit par rapport à l’avenir de leur entreprise est plutôt positif ; 56% ne sont pas inquiets (très peu inquiets 25%), alors que 17% sont très inquiets.

 

Mieux, 85% (dont très 38) sont confiants dans les 12 mois à venir quant à leur vie personnelle, un peu moins en ce qui concerne la situation financière de leur foyer (75% dont très 21).

76% (dont très 21) sont confiants quant à leur situation professionnelle et 74% (dont très 18) dans l’activité de leur entreprise.

Les très confiants sont malgré tout fort minoritaires (sauf en ce qui les concerne leur vie personnelle).

 

Ils s’inscrivent dans une posture combative (92% dont 72 tout à fait) et investie (85% dont 68), restant ouverts à toutes les opportunités professionnelles (79% dont 60).

88% (dont très 38) disent être soutenus par leurs proches et 71% (dont très 49) animés par une dynamique collective. Noter aussi que 89% (dont 69 très) sont attentifs au vécu de leurs collaborateurs.

 

Toutefois, dans cette période d’incertitude, 46% (dont 27% tout à fait) ont du mal à imaginer l’avenir de leur entreprise. 30% ont difficulté à organiser leurs priorités et 26% à mobiliser et redynamiser leurs équipes (plus souvent les PME et les ETI).

 

3 sujets d’inquiétude s’imposent :

– Les aspects financiers en ce qui concerne la trésorerie de l’entreprise (38%, 43% le citent en premier); mais aussi pour leurs finances personnelles (21%, une situation plus citée par ceux du commerce et par les TPE),

– Le carnet de commandes (33%, 36% le citent en premier),

– L’organisation de l’entreprise (16%, davantage cité par les PME).

 

Le covid a conduit à envisager de modifier certaines pratiques au sein de l’entreprise :

– Mettre en place ou aménager une nouvelle organisation du travail (54% dont 29 oui certainement),

– Renforcer leur action de développement commercial (50% dont 23),

 – Développer de nouvelles activités ou de nouveaux modèles économiques (47% dont 21),

– Recalibrer leurs effectifs, leurs équipes (40% dont 19).

 

Ce sondage conforte les tendances repérées dans les différents sondages conduits à ce jour, apportant un plus dans l’impact sur la vie personnelle et familiale du chef d’entreprise.

 

Pour en savoir davantage : https://fondation-entrepreneurs.mma/FCKeditor/UserFiles/File/Rapport-OpinionWay-FondationMMA-Impact-de-la-crise-sanitaire-et-etat-desprit-des-dirigeants-29062020.pdf

 

 

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Les chefs d’entreprise s’expriment sur la conjoncture, sur les contrats en alternance et sur leurs pratiques managériales.

Méthodologie : échantillon de 610 dirigeants d’entreprise, dont la représentativité a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille, après stratification par région d’implantation. L’échantillon a été interrogé par téléphone entre le mercredi 13 et le vendredi 22 juin 2020.

 

L’optimisme regagne du terrain; l’embauche de contrats en alternance est envisagée, notamment en apprentissage.

⇒ La conjoncture

L’inquiétude (33%), chute de 11 points, au profit de l’optimisme (32%) et la confiance (31%) qui enregistrent respectivement des hausses de 8 et 3 points.
Les plus petites entreprises sont partagées entre crainte et espoir (34% sont inquiètes et 31% confiantes), quand domine très largement chez les plus de 10 salariés la confiance (47%). Pour rappel, en mai dernier, petites comme plus grandes entreprises exprimaient en premier lieu de l’inquiétude (45% pour celles comptant moins de 10 salariés et 34% pour celles en ayant 10 ou plus).

 

Une dynamique positive donc, dont les effets se ressentent dans les projections pour l’année à venir : 30% des dirigeants se déclarent confiants pour l’économie française (+11 points) et 31% pour l’économie mondiale (+14 points).

 

D’un point de vue plus personnel, le regain d’espoir est également de mise : 61% des dirigeants se disent confiants pour leur entreprise pour les 12 prochains mois (+9 points), une confiance qui se répercute sur les intentions de recrutement qui retrouvent leur niveau d’avant crise : 9% des dirigeants envisagent d’augmenter le nombre de salariés au sein de leur entreprise (un peu plus positif parmi les entreprises de l’industrie et du BTP).

 

L’industrie et le BTP sont ainsi 71% et 68% à avoir confiance dans les perspectives de leur entreprise pour l’année à venir, et respectivement 11% et 12% à imaginer augmenter leur masse salariale, tandis que dans le commerce et les services sont pour leur part 57% et 60% à se dire confiants et 8% à souhaiter recruter. 29% souhaitent augmenter leur effectif chez les plus de 10 salariés vs 8% chez les moins de 10 salariés.

⇒ La formation en alternance

26% des dirigeants interrogés déclarent avoir déjà mis en place un contrat en alternance au sein de leur entreprise, avec une nette préférence pour l’apprentissage (23%) au détriment de contrat de professionnalisation (7%), 3% ayant procédé aux 2 ; 2% ne l’ont jamais fait, mais souhaitent adopter cette pratique dans l’année à venir.

 

♦ Une observation par taille d’entreprise

Les entreprises de moins de 10 salariés sont 23% à recourir à ces types de contrats, (12% les sans salariés et 55% les 1-9 salariés), contre 71% parmi celles ayant au moins 10 salariés. Noter que la quasi-totalité des entreprises de 50 salariés ou plus sont concernée par l’alternance (93%, dont 74% comptent les deux formes de contrats en leur sein).

 

62% des 10 salariés et plus ont actuellement recours à l’apprentissage, vs 48% les 1-9 salariés, contre 10% les sans salarié. 61% des plus de 10 salariés envisagent d’embaucher un ou plusieurs apprentis (un seul 31% et deux ou plus 30%) , alors que parmi les 1-9 salariés, 52% envisagent d’embaucher un apprenti (44% un seul et 8% au moins deux) ; les sans salarié pour leur part sont 16% à envisager une embauche d’apprenti.

 

47% des 10 salariés et plus ont recours à des contrats de professionnalisation, vs 10% les 1-9 salariés; noter que les plus de 10 salariés sont beaucoup plus nombreux à avoir recours aux 2 types de contrats par alternance (38% vs 3 pour les 1-9 salariés). 35% des 10 salariés et plus envisagent le recours à un contrat de ce type (dont 20% pour une seule personne), vs 9% pour les 1-9 salariés.

 

♦ Une observation par type d’activité

L’industrie et la construction sont les plus utilisatrices, essentiellement pour les contrats d’apprentissage; noter que l’industrie est l’activité qui a le plus recours aux 2 modalités d’alternance.

L’industrie est aussi le secteur qui envisage le plus d’embaucher dans les 2 types de contrat.

 

♦  Ceux ne souhaitant pas recourir à ces formes de contrats : les raisons

 

26% sont des 10 salariés et plus, 40% des 1-9 salariés et 88% des sans salarié. Pour ces derniers, le fait de ne pas avoir besoin d’aide est premier (82% vs 2 pour les plus de 10 salariés et 15 pour les 1-9 salariés)

 

Intéressons-nous avant tout à ceux qui sont employeurs :

♦ les raisons de refus à ce type d’alternance sont pour partie proches :

– Le manque de disponibilité pour accueillir les apprentis et contribuer à leur formation (35% les 1-9 salariés et 32 les 10 salariés et plus),

– Le rythme d’alternance n’est pas adapté à l’activité de l’entreprise (13 et 16%),

– Une activité jugée insuffisante dans les mois à venir (10 et 11%),

– Une mauvaise expérience antérieure avec un apprenti (11 et 10%, mais 17% dans le BTP),

– La prise en charge financiére trop compliquée ( 11 et 10%).

♦ Trois raisons différent :

– Le manque de candidats dans le secteur d’activité, surtout pour les 10 salariés et plus (14 pour les moins de 10 salariés et 25% les 10 salariés et plus),

– Les démarches pour les accueillir jugées trop complexes, notamment par les 10 salariés et plus (11 et 23%), 

– Les contraintes sanitaires trop difficiles à appliquer, notamment pour les 10 salariés et plus (4 et 12%).

⇒ Les pratiques de management et le télétravail

Les chefs d’entreprise interrogées n’envisagent guère de modifier leurs pratiques du fait de la crise sanitaire.

 

On constate peu de différences selon les secteurs d’activité, hors le commerce plus tourné vers la surveillance directe du personnel (70% vs 32 pour la construction et 43-49 pour les autres), la responsabilisation des collaborateurs (67% vs 57-61% pour les 3 autre secteurs), la planification des tâches des équipes (65% vs 53-58). l’harmonisation des heures de travail (58% vs 42-49).

 

Par contre, les plus petites tailles d’entreprise connaissent une utilisation moins importante que les tailles supérieures, notamment les 50 salariés et plus.

Dans ce contexte, le télétravail a été observé. L’enquête a interrogé sur l’importance du télétravail avant le confinement; 30% avaient répondu le pratiquer, un peu plus dans les services (36%) et surtout dans les entreprises de plus de 10 salariés (46% chez les 10-49 salariés et 80% chez les 50 salariés et plus).

Les réponses sont toutefois “incertaines” dans la mesure où la question posée demandait ; ” Avant le confinement, quelle part des collaborateurs au sein de votre entreprise avait recours au télétravail ?”, et le power point interprétait ” activité compatible avec le télétravail”; on ne sait si le télétravail était alors effectif.

19% disent avoir déjà Installé des locaux à proximité du centre économique de leur ville. Peu envisagent de déménager dans le centre économique la ville, de mettre à disposition des salariés un/des espaces de travail  de type coworking (5 à 6%).

 

Suite à la crise sanitaire, 24% disent envisager à l’avenir d’augmenter la part de télétravail, 69% la maintenir et 7% la réduire.

 

Pour en savoir davantage : https://www.cci.fr/documents/11054/10062163/vague+de+juin+2020+GCE.pdf

 

SOMMAIRE

L’activité de France Active en 2019.

26 500 entrepreneurs reçus, 7 700 entreprises entreprises financées et accompagnées, 40 associations territoriales, 135 points d’accueil, 367M€ mobilisés, tels sont quelques chiffres de l’activité de France Active.

 

” En 2019, France Active a connu une forte croissance sur le nombre de projets accompagnés comme sur le nombre d’emplois créés et / ou préservés. Les montants financiers que nous avons pu mobiliser progressent aussi en volume avec près de 370M€ mobilisés durant cet exercice. Cela répond à notre volonté de renforcer l’accompagnement des entrepreneurs qui s’engagent pour eux-mêmes en créant leur activité et de ceux qui s’engagent sur des projets répondant aux enjeux des transitions sociales, écologiques et territoriales”. Pierre-René Lemas, président de France Active

⇒ Quelques spécificités des bénéficiaires créateurs d’entreprise de France Active :

– Parmi les 6 400 entrepreneurs financés en 2019 en phase de création, 40% d’entre eux sont dans une situation de grande précarité, comme les demandeurs d’emploi de longue durée et les bénéficiaires de minima sociaux.

– Plus d’un quart des entrepreneurs développent leur activité dans les Quartiers Prioritaires Politique de la Ville et les Zones de Redynamisation Rurale.

– Un entrepreneur sur deux soutenu par France Active est une entrepreneure, bien au-delà de la moyenne nationale, du fait notamment au recours au fonds de garantie spécifique aux femmes, géré par France Active.

33% des créateurs ont moins de 30 ans.

 

Ils peuvent bénéficier dans 90% des cas de prêts sans caution personnelle et obtenir une garantie d’emprunt bancaire allant jusqu’à 80% du montant du prêt.

 La dernière étude d’impact de France Active montre que 3 ans après ce financement, 4 entreprises sur 5 sont toujours en activité.

⇒ Autre public, celui de l’émergence et du développement de structures de l’ESS

En 2019, France Active Investissement a mobilisé 34M€ au bénéfice de près de 500 entreprises, grâce au dynamisme de son réseau d’associations territoriales.

1 500 entreprises de l’ESS ont été financées dans le cadre du fond d’amorçage (10 M€ investis). Le fonds d’amorçage a notamment pour ambition de financer et d’accompagner 100 start-ups de l’innovation sociale sur l’ensemble des territoires, jusqu’à 200 000€ par projet. 

⇒ 3 structures financières :

– France Active investissement collecte l’épargne solidaire pour l’investir, dans des projets de l’Économie sociale et solidaire, à fort impact social, territorial ou environnemental. En 2019, France Active Investissement a mobilisé 34M€ au bénéfice de 476 entreprises.

L’activation en 2020 de la dimension solidaire du Livret Développement Durable Solidaire (LDDS) permettra à 25 millions d’épargnants détenteurs d’un LDDS d’orienter leurs placements vers les entreprises de l’ESS.

– France Active Garantie assure la gestion de plus de 100 fonds de garantie, en partenariat avec l’ensemble des acteurs bancaires et anime la majeure partie du volet du microcrédit professionnel du Fonds de Cohésion Sociale pour le compte de l’État. 327M€ ont été mobilisés en 2019 pour sécuriser le financement de 6 336 projets d’entrepreneurs.

France Active Financement assure la gestion centralisée du volet financement du prêt à taux zéro par les demandeurs d’emploi. Elle prend en charge le décaissement, le suivi et le recouvrement de ces prêts. Le prêt à taux zéro Caisse des Dépôts est destiné aux créations ou reprises d’entreprises par les personnes sans emploi ou rencontrant des difficultés pour s’insérer durablement dans la vie active. Près de 10 000 entrepreneurs bénéficient de ce dispositif chaque année.

 

Pour en savoir davantage : https://www.franceactive.org/download/france-active-publie-son-rapport-dengagement-2019/

 

 

SOMMAIRE

Consommation des ménages et le covid.

Sources : les données quotidiennes agrégées de transactions par carte bancaire CB permettent d’établir un baromètre de la consommation des ménages à haute fréquence. Elles ne couvrent certes pas l’ensemble de la consommation compte tenu des autres moyens de paiement, mais en représentent une partie importante (de l’ordre de 60%) et peuvent être utilisées pour établir une tendance. Les données dont nous disposons couvrent à ce jour les semaines 2 à 26  (soit jusqu’au 28 juin).

Pour étudier l’existence éventuelle de lien entre comportement de consommation et risques sanitaires,  la corrélation entre les variations de dépenses et le nombre d’hospitalisés Covid‐19 pour 10 000 habitants par semaine/département au mois d’avril, a été effectuée.

 

Une baisse pendant le confinement pour les produits non essentiels et une forte reprise ensuite.

⇒Une approche globale

Alors que le montant total des transactions par carte bancaire CB était en recul de 50% en début de confinement par rapport à 2019, il s’est un peu redressé jusqu’à début mai tout en restant largement inférieur à son niveau de 2019 : entre -40 et -30%. En période post confinement celle‐ci retrouve un niveau proche voire même légèrement supérieur à 2019.

 

l’INSEE tablait dans sa note de conjoncture de décembre 2019 sur une croissance de la consommation des ménages de l’ordre de 2,5% au premier ou au deuxième trimestre 2020 (en valeur et en glissement annuel) . Il importe par ailleurs de tenir compte de la baisse des retraits d’espèces en DAB (en juin 2019, de 15% inférieurs à ceux de 2019), un recul encore plus massif durant la période de confinement. Ce phénomène a été intégré pour estimer la consommation totale chez les commerçants; celle-ci a bien rebondi mais se trouve de la mi‐mai à la fin juin à un niveau légèrement en dessous de sa valeur de 2019 (– 2%).

 

⇒ Ce rebond de la consommation ne correspond pas toutefois à une situation homogène suivant les secteurs d’activité.

3 catégories ont été distinguées :

− les secteurs dits essentiels (ouverts durant le confinement) représentent 72% du total des montants des transactions en 2019 et les 3/4 en 2020 (hormis les premières semaines du confinement) . Le niveau de consommation est un peu plus élevé qu’en 2019,

− les secteurs qui étaient fermés durant le confinement mais qui ont rouvert à partir du 11 mai (18% du montant total des transactions en 2019) : alors que la consommation relative à ces commerces était largement contrainte durant le confinement (30% seulement du niveau de 2019), elle connaît un rebond spectaculaire à partir du 11 mai (+ 20% au regard de 2019).

− les secteurs qui sont encore fermés en fin de confinement, jusqu’à la fin mai (tels que cafés, restaurants, cinémas…(10% du total) ; le niveau de consommation reste très faible (à 40% du niveau de 2019, puis à partir du 1er juin, plusieurs commerces qui restaient fermés depuis le 11 mai ont rouvert mais d’une façon graduelle sur le territoire, ce qui conduit à une augmentation sensible de la consommation sans toutefois retrouver au bout de quatre semaines le niveau de consommation de 2019.

⇒ 3 recherches de corrélation

– Selon l’intensité du covid : durant la période de confinement, la consommation a un peu plus chuté quand la crise sanitaire était plus forte (à l’aune du nombre d’hospitalisation Covid‐19 pour 10 000 habitants). Même si cette relation semble se confirmer en période post‐confinement, le pouvoir explicatif semble cependant très faible.

 

– Une recherche de corrélation entre la consommation et l’évolution du chômage a été faite. Par rapport à 2019, dans les départements où le nombre de demandeurs d’emploi a plus augmenté, la consommation a davantage chuté pendant la période de confinement ; ce lien faible ne se confirme toutefois pas dans les semaines qui suivent.

 

– Enfin, pour cerner les hétérogénéités possibles entre les ménages, l’étude a analysé la consommation par habitant dans six départements depuis le début de l’année : trois départements avec un niveau de vie élevé (Hauts‐de‐Seine, Yvelines et Rhône) et trois départements avec un niveau de vie parmi les plus bas en France (Nord, Aude et Creuse), qui connaissent tous les six une exposition variable au risque sanitaire  Sans surprise le niveau de consommation moyen par habitant (transactions par carte bancaire) est sensiblement plus élevé en temps normal dans les départements à plus haut niveau de vie; en
période de confinement, alors que la consommation chute partout en 2020, les niveaux de consommation se rapprochent considérablement entre départements « riches » et « pauvres » en se réduisant à un étiage de consommation en biens essentiels. Au bout d’une semaine de déconfinement, chacun semble retrouver rapidement son niveau de consommation normal ou quasi normal.

⇒ Zoom sur deux secteurs : services aux entreprises et construction (transactions entre entreprises).

Pour la construction, ont été retenus les codes commerces en matériel de construction réservé aux professionnels (entreprises générales du bâtiment, plomberie, électricité, maçonnerie, charpenterie, couverture, béton, autres matériels), tandis que pour les services aux entreprises ont été observés  les services de nettoyage/maintenance, audit et comptabilité, gestion et les services commerciaux.

 

Ces deux secteurs d’activité ont connu une chute brutale au début du confinement, plus encore le secteur de la construction. Le retour à la normale s’opère très graduellement dans le secteur des services aux entreprises, sans beaucoup de lien avec la fin du confinement, et sans phénomène de rattrapage de la consommation perdue. Le rebond dans le secteur de la construction semble avoir été plus rapide dans le courant du mois d’avril, et après quelques semaines hésitantes, il devient plus spectaculaire en post‐confinement avec un niveau de consommation très supérieur à celui de 2019.

 

Pour en savoir davantage : http://www.cae-eco.fr/Focus-no44-Consommation-des-menages-pendant-et-apres-le-confinement-que-nous-521

Lire aussi : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4630781

 

SOMMAIRE


  • Consommation des ménages et le covid.
    Source : "Consommation des ménages pendant et après le confinement : que nous apprennent les données de cartes bancaires CB ?", CAE, focus N° 044, juillet 2020

Fragilités bancaires de publics en difficulté.

Combien sont ces publics fragiles ? Quid des micro-crédits, notamment pour les plus petites entreprises ?

⇒ Les “clients” fragiles, combien sont-ils ?

3,4 millions de clients fragiles sont identifiés au 31 décembre 2019, titulaires ou co-titulaires de 3 366 488 comptes actifs à cette date.

2 340 267 (-4% au regard de 2018) personnes physiques inscrites au Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) au 31 décembre 2019.

964 249 (-7% au regard de 2018) personnes physiques inscrites au Fichier central des chèques (FCC) au 31 décembre 2019.

79 979 nouvelles situations de surendettement en 2019 (-9%) et 857112 personnes inscrites au FICP au 31 décembre 2019 au titre du surendettement.

 

Les différentes mesures adoptées en matière de prévention et d’accompagnement ont permis, principalement depuis 2010, une baisse continue et forte du surendettement (les primo-dépôts ont diminué de 43% de 2011 à 2019, passant de 142 000 à 81 000 environ). Parallèlement à cette baisse, la nature de l’endettement a aussi profondément évolué. Il convient de souligner le fort recul des dettes à la consommation depuis 2011 (– 2Md€, soit -47 % en huit ans), 25% des situations ne présentant aucun crédit à la consommation en 2019.
Les solutions pérennes sont passées de 60% à 76% en 2019.

 

En termes de profil des surendettés en 2019 : 47% vivent en couple, 21% des ménages sont des familles monoparentales ; les femmes, notamment de 25 à 54 ans, sont  55% des personnes surendettées; 25% sont au chômage; 56% ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté.

⇒  Les microcrédits personnels

Ils sont 19 179 en 2019.

Les demandes sont instruites par des structures locales d’accompagnement appartenant à l’un des dix grands réseaux nationaux .

Il s’agit de prêts à titre onéreux d’un montant inférieur ou égal, dans près de 60% des cas, à 3 000€. Neuf microcrédits personnels sur dix financent des dépenses destinées à favoriser la mobilité : acquisition ou réparation d’un véhicule nécessaire à l’exercice d’une activité professionnelle, ou obtention d’un permis de conduire par exemple.

En 2019 les flux ont progressé de 22,7% pour un total de 59,1M€. Les encours de microcrédits personnels ont ainsi progressé de 19,7% par rapport à l’année précédente pour un total de 85,1M€

⇒ Les microcrédits professionnels

57 463 microcrédits professionnels ont été accordés en 2019.

L’Observatoire souligne la qualité et l’efficacité de l’accompagnement des créateurs-repreneurs d’entreprise ayant eu recours au microcrédit, matérialisée par le taux de pérennité des entreprises concernées qui selon la dernière étude de l’Adie s’élève, après deux ans d’existence, à 76%,

⇒ Un mécanisme de garanties publiques sécurise l’ensemble du dispositif

Le Fonds de cohésion sociale (FCS) a été créé en 2005 à l’initiative de l’État. Sa dotation annuelle s’élève à 20M€ en moyenne, pour garantir des prêts accordés par des établissements de crédit ou des associations habilitées dans 2 domaines :
– les microcrédits professionnels solidaires, c’est-à-dire des prêts accordés à des fins de création ou de reprise d’entreprises à des personnes en difficulté d’insertion économique et sociale.

– Le FCS abonde ainsi des fonds de garantie gérés par le réseau France Active : le Fonds solidaire de garantie pour l’entreprenariat féminin et l’insertion (FOGEFI), les fonds territoriaux « loi Galland » et la garantie des prêts  à taux zéro (ex-prêts Nacre).

Il participe aussi au financement de l’accompagnement des créateurs d’entreprise par les réseaux associatifs en subventionnant une partie des frais d’accompagnement .

 

Selon les publics, les quotités de garantie s’échelonnent de 50% à un maximum de 80% (limite fixée par la législation européenne) pour des cibles spécifiques : femmes entrepreneures, quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), entreprises d’insertion.

 

Pour en savoir plus : non disponible sur le site

 

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le réseau BGE : 530 implantations, 95 100 personnes accueillies, 57 000 entreprises accompagnées.

Le réseau BGE accompagne surtout des personnes en recherche d’emploi, notamment des femmes et des personnes localisées sur des territoires “fragiles”.

⇒ Données globales

BGE réseau ce sont 530 implantations (dont 70% en territoires fragiles), 43 associations et 1 123 salariés.

95 100 personnes y ont été accueillies; 51 090 ont suivi un parcours d’accompagnement et/ou formation; 27 850 ont crée leur entreprise et 29  169 entreprises ont été suivies dans leur développement. Leur taux de pérennité est de 80% à 3 ans.

 

Un budget consolidé de l’ensemble des structures BGE de 65M€ dont 43% provient des territoires (régions 27%, départements 10%, autres collectivités locales 6%), 28% des acteurs de l’emploi,10% de parte,aires privés, 5% de l’état.

Noter que BG tête de réseau est financée à 46% par Bpifrance (dont 9% pour le pilotage de dispositifs), 34% par les structures BG sur les territoires, 14% par l’Union Européenne et 6% par des partenaires privés.

 

Les charges sont réparties par type d’activité : 29% l’offre numérique et CRM, 22% l’animation du réseau, 17% la communication et le marketage des offres, 11% l’innovation métier, la formation et l’appui au développement des structures BGE, et la démarche qualité, 10% les concours Talents, 5% l’observatoire, et 3% le pilotage de dispositifs.

⇒ Les porteurs de projet :

85% sont demandeurs d’emploi dont 71% de courte durée; 12% viennent directement du salariat;

52% sont de femmes;

32% ont au plus le niveau 1ére, 24% le niveau bac; 44% sont issu de l’enseignement supérieur (18% bac+2, 13% bac +3 et 4, 13% au-delà);

20% ont plus de 50 ans.

56% sont localisés dans des territoires fragiles dont 11% dans des QPV et 45% dans des zones d’aide à finalité régionale et/ou zone de revitalisation rurale;

11% sont porteurs de handicap.

⇒ Le profil des entreprises

En termes de secteur d’activité, 33% sont dans le commerce, 19% dans les services aux particuliers, 14% dans les services aux entreprises, 11% dans la construction, 9% dans l’éducation/santé/action sociale, 6% dans l’industrie, 3% dans les transports…

 

Pour 70% la clientèle est plutôt locale, pour 33% régionale, pour 20% nationale et pour 10% internationale.

Pour 78%, elle est plutôt de particuliers, pour 43% d’entreprises, pour 16% du secteur public et pour 13% d’associations.

 

Le rapport décrit les actions conduites et citent les témoignages des nombreux acteurs concernés

 

Pour en savoir davantage : https://www.bge.asso.fr/actualites/bge-reseau-publie-son-rapport-dactivite-2019

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Les Français et l’entrepreneuriat social.

Source : Pour la huitième année consécutive, OpinionWay a mené pour Ashoka une enquête inédite sur la perception de l’entrepreneuriat social en France. Cette enquête dévoile la perception des entrepreneures (47% des participants à la consultation) et entrepreneurs sociaux (53% des participants) et du grand public quant à la capacité des entreprises sociales à répondre aux problèmes sociétaux et environnementaux. Elle présente aussi les tendances et perspectives d’évolution du secteur à long terme.

L’échantillon des entrepreneurs sociaux au nombre de 87 a été interrogé par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI;  les entretiens ont été réalisés du 21 juin au 1er juillet 2020.

L’échantillon auprès du grand public (1056 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus) a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socio-professionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Cet échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI les 12 et 13 juin 2020.

Le document publié ne fournit que quelques chiffres; je n’ai pu accéder au baromètre dans son intégralité.

 

S’il est toujours intéressant d’observer le jugement des Français au fil des baromètres (ici le 8éme), les écarts d’une année sur l’autre ne sont pas sans interroger sur la fiabilité de ce baromètre, d’autant que seulement la moitié d’entre eux disent connaitre ce type d’entrepreneuriat.

⇒ Les priorités des Français et des entrepreneurs sociaux

Le chômage est en tête des préoccupations de 48% des Français, le changement climatique pour 42% et la santé pour 39%.

Chez les entrepreneurs sociaux, c’est le changement climatique pour 82% d’entre eux, puis,  la cohésion sociale (49%), et la pauvreté (37%)

⇒ La vision des Français de l’économie sociale

47% (vs 63% en moyenne entre 2013 et 2018 ?) des Français déclarent avoir déjà entendu parler de l’économie sociale et solidaire et 25% (vs 35 entre 2013 et 2108 ?) celui d’entrepreneuriat social. Ces grands écarts ne sont pas expliqués dans le document, et posent question puisque qu’au cours de chacune des années 2013-2018, les % étaient proches.Quelle fiabilité donner à ces résultats ?

Ceci étant, 81% des Français estiment que les entrepreneurs sociaux ont un rôle à jouer dans la construction de l’économie post-crise ; pour 82% cette action est indispensable.

68% les associent à la transition écologique (93% si l’on interroge les entrepreneurs sociaux)

 

Noter que les jeunes seraient beaucoup plus au fait de ce type d’entreprise : 45% des 18-24 ans se déclarent intéressés par l’économie sociale et solidaire pour lancer leur propre activité (vs 20% l’ensemble des Français), et 59% pour y travailler (vs 35%); 43% (vs 36) envisagent d’y participer comme bénévole.

 

 34% des Français positionnent les Pouvoirs Publics, devant les entreprises sociales (20%), tout comme les entreprises classiques (20%) comme étant l’acteur le plus innovant pour résoudre les problèmes sociaux et environnementaux.

⇒ Le partenariat entreprises sociales et autres acteurs

Les entrepreneurs sociaux sont 85% à collaborer avec des entreprises classiques et 72% à travailler avec les pouvoirs publics. 

93% des entrepreneurs sociaux pensent qu’une collaboration avec les autres acteurs de l’économie (entreprises classiques, pouvoirs publics) est réalisable et 47% estiment même que la crise va faciliter ces collaborations, tous les acteurs devant faire preuve de flexibilité, d’adaptation et de réactivité.

 

94% estiment que le développement de l’activité peut être impacté positivement en collaborant avec les pouvoirs publics.

Ceci étant, 65% jugent satisfaisantes les mesures prises par les pouvoirs publics pour soutenir l’activité économique; pour 64% les mesures sont vues comme insuffisamment adaptées aux besoins spécifiques des entreprises sociales.

⇒ Suite au covid

61% estiment que cette crise est une opportunité vs 33% une menace.

Les attentes partenariales des dirigeants des entreprises sociales se focalisent d’abord sur des débouchés accrus pour les produits et services (64%, +10 points au regard de 2019), sur la conception en commun de nouveaux produits et services (63%), moins sur des transferts de compétences (16% et – 14 points); mais aussi sur du soutien financier (54%, +6 points) et moins sur des subventions (18% mais +8 points), dans la mesure où le financement est un de leurs principaux freins.

Noter que 25% des entrepreneurs sociaux déplorent un manque de partenariats avec les entreprises classiques.

 

Suivent 16 articles pour illustrer ce type d’entrepreneuriat.

 

Pou en savoir davantage : http://www.convergences.org/barometre-entrepreneuriat_social/

 

 

 

 

SOMMAIRE

Les logements en France : manques et surabondances.

Un état des lieux des logements en France.

 

Entre 2010 et 2017, le parc de logements en France a crû à un rythme moyen de plus de 370 000 unités par an du fait de la construction de nouveaux logements, tandis que le nombre de résidences principales, n’a augmenté que de 240 000 logements/an, reflétant à parts environ égales l’augmentation de la population et la réduction de la taille des ménages. Le taux d’occupation est passé en 7 ans de 84 à 82%.

 

On compte ainsi en 2018 plus de 6,5 millions de logements qui ne sont pas occupés en tant que résidence principale, dont 8,4% de logements vacants et 9,7% de résidences secondaires ou occasionnelles.

 

 41% des logements construits en 2018 sont individuels, mais ils représentent plus de 93% de la consommation des sols.

 

Les prix de l’immobilier en France ont connu une hausse très forte entre 2000 et 2007, avant de subir une forte baisse à la suite de la crise financière. En 2018, les prix de l’immobilier en euros constants étaient globalement revenus à leur niveau d’avant la crise.  La hausse des loyers a été beaucoup modérée, relativement proche de l’inflation, en raison notamment de l’indexation des loyers sur l’indice de référence des loyers (IRL), proche de celle de l’inflation.

 

En 2018, les logements n’ont jamais été autant échangés avec plus de 983 000 transactions immobilières (+17% relativement à 2007). Le taux de rotation sur le marché locatif est plus de deux fois supérieur à celui du parc immobilier.

 

Le taux d’occupation des logements (défini comme la part de résidences principales sur le stock de logements) varie de 10 à 94% selon les communes, et le niveau des prix moyens communaux des logements de moins de 500 €/m² à plus de 12 000 €/m². La démographie, facteur important de la demande, varie aussi (entre 2010 et 2015, le nombre de ménages a diminué dans 8 400 communes en dépit d’une hausse de près de 1% au niveau national.

 

On identifie 4 grands types de situations :

2 catégories de communes se caractérisent par des prix des logements supérieurs au prix
médian pondéré par le nombre d’habitants (2 000 €/m²), reflétant une forte attractivité d’un territoire :
– les zones en excès de demande, lorsque le taux de logements occupés est élevé (>90%),
– les zones touristiques avec un niveau d’occupation faible ; une grande part des logements y est à usage de résidence secondaire ou occasionnelle.

Dans les zones touristiques et dans les zones en excès d’offre, la construction est majoritairement collective (respectivement 63 et 73%), attestant d’une plus forte pression foncière et d’un mode de développement plus compact, peu consommateur de sols.

 

À l’inverse, 2 autres situations caractérisent les communes où les prix des logements sont bas (inférieurs au prix médian de 2 000 €/m²), traduisant une attractivité moindre ou une offre de logement surabondante : on y trouve des zones en excès d’offre et des zones en situation modérée (taux de vacance faible où les prix sont modérés, et le stock de logements  proportionné à la demande.

Le logement individuel domine largement dans les zones en situation modérée (71% de la construction) et là où l’offre est en excès (76%);

Les besoins en logement reflètent des facteurs quantitatifs mais aussi qualitatifs. La demande de logements traduit la croissance de la population et les évolutions sociétales qui accroissent les besoins à population constante (divorce, mobilité des étudiants, migrations intranationales, veuvages…). Par ailleurs, le parc de logement évolue pour répondre qualitativement à la demande, en termes d’accessibilité, de taille, d’agencement, de confort et de sobriété énergétique.

 

Même dans beaucoup des zones en excès d’offre, entre 2010 et 2015, la construction neuve a été le principal vecteur de réponse à la demande en logement, au détriment de l’adaptation du bâti existant. Le fait que les logements neufs dans ces territoires détendus aient été moins chers que les logements anciens rénovés a joué un rôle important dans les choix d’installation des ménages. Cet écart de prix a pu s’expliquer localement par la surabondance de terrains constructibles amenant à un coût du foncier nu très faible, des coûts de construction de logements individuels peu élevés, mais aussi par une fiscalité et certaines politiques publiques historiquement avantageuses.

Dans les zones où les prix sont élevés, le développement récent de nouveaux usages de logements, permis par l’émergence de plateformes (ex. locations saisonnières), a certes permis de générer davantage de valeur pour un logement occupé en tant que résidence principale. Mais il a aussi pu pousser à la conversion en logements occasionnels, pouvant in fine réduire l’offre effective de logement disponibles à l’habitation principale tout en tirant les prix vers le haut.

 

Pour en savoir davantage : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2020/06/30/tresor-eco-n-261-la-construction-et-la-renovation-des-logements-prives-en-france

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La crise sanitaire a profité de façon durable semblerait-il aux Français dans l’utilisation du numérique.

Méthodologie : étude réalisée auprès de plus de 1200 utilisateurs français de 18 à 85 ans, du 4 au 7 mai 2020, sur la consommation numérique avant, pendant et après Covid-19. Principales industries interrogées: banque, assurance, épicerie, habillement, divertissement, médias sociaux, voyages, télécommunications et secteur public.

L’étude a par ailleurs été menée dans d’autres pays européens (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Suisse, Portugal, Suède, Norvège, et Pologne).

Décryptage de Matteo Pacca, Senior Partner chez McKinsey dans l’article des Échos

 

Le covid-19 a fortement accéléré le rythme des transformations qui étaient prévues à horizon de plusieurs années; celles-ci se sont réalisées en quelques semaines.

 

“Si l’Allemagne a connu l’accélération la plus rapide, l’enquête montre que les Français utilisent désormais davantage les outils numériques. L’adoption du numérique a augmenté de 10 points dans le contexte de Covid-19, et 92% des utilisateurs, contre 82% avant la crise, utilisent désormais au moins un service de ce type. Un taux aligné avec la plupart des autres pays européens.”

 

⇒ Le phénomène d’accélération est propre à tous les pays interrogés

Les clients français accèdent désormais à 43% de secteurs d’activité en plus par voie numérique (52% en moyenne européenne).

60% (vs 63% en moyenne européenne) des personnes interrogées, utilisant pour la première fois une offre numérique, ont acheté des produits et services dans les secteurs de l’alimentation et des divertissements. 89% des clients français utilisant les canaux numériques pour la première fois ont augmenté leurs dépenses.

La banque affiche la plus forte pénétration (75%), ainsi que le secteur public. Si la croissance est élevée sur l’alimentaire, les divertissements et médias sociaux (x1,6), le grand perdant est le secteur du voyage.

 

⇒ Les centres d’appel ont la préférence

Comme dans d’autres pays européens, le canal web est le canal préféré par les répondants français (63%), loin devant les applications (34%).

L’utilisation de canaux alternatifs reste marginale (34%); cette utilisation marginale s’explique par un problème d’usage ou de confiance conduisant à une préférence pour les centres d’appel. Les échanges vocaux sont en effet préférés.

90% (moyenne européenne 89%) n’effectuent qu’une ou deux actions sur les canaux numériques, liées entre autres à la recherche d’informations et à l’achat de biens et services dans tous les secteurs. 

 

⇒ Une satisfaction largement majoritaire

En France, les clients sont satisfaits des solutions numériques (88% de satisfaction ou plus); la France occupe néanmoins la 6ème place parmi les 9 pays étudiés.

Ces tendances semblent s’inscrire dans un mouvement de fond : en France, 71% des utilisateurs réguliers et nouveaux affirment qu’ils prévoient de continuer à utiliser les canaux numériques à l’avenir, s’alignant sur la moyenne européenne. La satisfaction des nouveaux utilisateurs est  proche de celle des utilisateurs réguliers mentionnée précédemment.

Les secteurs de la banque et du divertissement sont ceux où le taux de fidélisation est le plus élevé (87%).

 

⇒ Les causes de non satisfaction

Seulement 17% d’utilisateurs envisagent de changer de fournisseur (vs 25% pour la moyenne européenne).

Dans l’e-commerce, par exemple constat est fait de sites alimentaires pris d’assaut, de  fermeture de points relais, de délais de livraison rallongés, certains secteurs étant mieux préparés que d’autres (logistiques notamment). Des ajustements demeurent nécessaires (taille des boîtes aux lettres ou solutions de dépôt des colis).

Les clients ne sont pas satisfaits du manque de convivialité du web, du manque de certains produits et services.

 

“Selon ce rapport, trois horizons se sont dessinés dès mai : des changements qui contraints, vont finalement s’inscrire dans la durée, à la fois pour les consommateurs et les  entreprises, interactions différentes, plus courtes, plus fréquentes, des prises de décisions davantage collaboratives et enfin un rapport à l’humain qui va perdurer. Les achats complexes demandent du temps, des équipes et de l’expertise, de l’émulation.

 

Pour en savoir davantage : https://www.mckinsey.com/fr/our-insights/accelerer-la-mutation-numerique-des-entreprises

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Le chiffrement des emplois : question méthodologique.

Sources :
Les Estimations d’emploi sont issues d’une synthèse de plusieurs sources statistiques d’origine administrative. Ces sources s’appuient sur les déclarations sociales réalisées par les employeurs, ou sur celles des travailleurs indépendants. Tout emploi répertorié dans les données administratives (c’est‑à‑dire déclaré par l’employeur aux organismes de sécurité sociale) y est comptabilisé.
Dans les Estimations d’emploi, les multiactifs, c’est‑à‑dire les personnes qui occupent plusieurs emplois à une même date (soit parce qu’elles sont salariées et ont plusieurs employeurs, soit parce  qu’elles sont à la fois non salariées et salariées), ne sont comptés qu’une seule fois au titre de leur emploi principal, qui correspond à celui qui leur procure la plus forte rémunération sur l’année.

 

L’enquête Emploi vise à observer de manière à la fois structurelle et conjoncturelle la situation des personnes sur le marché du travail. Depuis 2003 pour la métropole, depuis 2014 pour la France hors Mayotte, l’Insee réalise cette enquête en continu sur toute l’année auprès d’un échantillon représentatif de logements ordinaires (c’est‑à‑dire hors communautés, comme les foyers, internats, etc.).

En 2019, l’échantillon trimestriel de l’enquête est constitué d’environ 110 000 personnes de 15 ans ou plus, interrogés six trimestres consécutifs. Contrairement à la source précédente, celle‑ci intègre les frontaliers résidant en France travaillant à l’étranger. Les personnes enquêtées décrivent précisément leur situation à travers un ensemble de questions qui permettent de déterminer si elles sont en emploi (en posant notamment des questions précises sur les raisons et la durée d’absence pour ceux qui déclarent avoir un emploi dont ils sont absents), au chômage ou inactives au sens du BIT. Chaque personne en emploi n’est comptée qu’une seule fois, au titre de son poste principal. Toutes ces questions se rapportent à une semaine donnée, dite « semaine de référence », qui précède l’interrogation de deux ou trois semaines au maximum, pour limiter les biais de mémoire. Ces semaines sont fixes et réparties uniformément sur l’année, si bien que la mesure de l’emploi est pertinente en moyenne sur le trimestre ou en moyenne sur l’année.

 

Ainsi plusieurs sources statistiques peuvent être mobilisées pour mesurer et décrire l’emploi. Elles n’ont pas les mêmes finalités et diffèrent donc par la nature et l’origine des données recueillies, le degré de précision, mais aussi par les concepts couverts.
Chacune des deux sources se réfère aux critères définis par le BIT. Elles utilisent donc des concepts très proches : une personne est en emploi si, durant une semaine donnée elle est engagée dans une activité visant à produire des biens ou à fournir des services, en échange d’une rémunération ou d’un profit. Cette définition inclut les personnes « au travail » durant la semaine de référence, c’est‑à‑dire qui ont travaillé au moins une heure, ainsi que les personnes qui n’étaient pas « au travail » en raison d’une absence temporaire.

 

Bien que ces deux sources soient proches conceptuellement, les résultats qu’elles fournissent en niveau diffèrent, l’enquête Emploi conduisant à un niveau d’emploi inférieur imputable en partie aux écarts de champ ou de modes de collecte de chacune de ces sources.

 

L’enquête Emploi, malgré sa taille importante, comporte, comme toute enquête, un certain aléa statistique (intervalle de confiance à 95% de plus ou moins 0,4 point en France métropolitaine, soit environ plus ou moins 150 000 personnes en emploi.

Malgré cet aléa statistique, l’enquête Emploi reste la plus pertinente pour des comparaisons avec les autres pays d’une part ; pour d’autre part fournir des informations détaillées à la fois sur les caractéristiques des personnes (âge, sexe, diplôme, etc.) et les caractéristiques de l’emploi (type de contrat de travail, temps de travail, catégorie socioprofessionnelle, etc.). Elle permet ainsi des comparaisons entre groupes de personnes en matière d’insertion sur le marché du travail (taux d’emploi des jeunes, des personnes handicapées, des immigrés, etc.) que les sources administratives ne permettent pas.

Les Estimations d’emploi réalisées avec les sources administratives sont provisoires, en attendant la disponibilité en année +1 des données individuelles sur les salariés et les non‑salariés, intégrant la question des taux de pluriactivité.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4504425

 

SOMMAIRE


  • Le chiffrement des emplois : question méthodologique.
    Source : "En 2019, les principales sources sur l’emploi diffèrent", Insee réferences Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2020 - Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2020 - Insee Références, Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2020, juillet 2020

En mai 2020, les dépenses de consommation des ménages en biens rebondissent.

En mai 2020, les dépenses de consommation des ménages en biens rebondissent vivement mais restent en dessous de leur niveau de février (–7,2% en volume par rapport à février, après –32% entre avril et février).

 

La consommation de biens fabriqués remonte par rapport à celle du mois d’avril mais sans retrouver son niveau de février (–14% en mai, après –62,4% en avril, toujours par rapport à février).

 

– En mai, les dépenses en biens durables sont encore très loin de leur niveau de février (–19%). En particulier, la consommation de matériels de transport rebondit nettement mais reste 25,1% en dessous de son niveau de février, après –76,5% en avril.

 

– En revanche, les dépenses d’équipement du logement retrouvent leur niveau de février (–0,1% après –58,1% en avril) : les ventes de meubles et d’appareils électroménagers ont été très dynamiques après deux mois de forte baisse.

 

– Les dépenses en habillement-textile sont en voie de normalisation bien qu’encore nettement en dessous de leur niveau d’avant confinement; malgré un net rebond par rapport à avril, les ventes de vêtements et de chaussures sont encore très affectées par la fermeture des magasins au début du mois.

 

– Les dépenses en énergie demeurent également en retrait par rapport celles de février (–14,3%), malgré un rebond en mai.

 

– La consommation alimentaire se maintient à un niveau élevé par rapport à février (+4,1%).

 

Pour en savoir davantage : https://insee.fr/fr/statistiques/4622658

 

 

 

 

 

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Quel vécu pendant le covid ?

Une enquête qui confirme ce que nous pressentons, ayant l’intérêt de chiffrer pour permettre une vision globale.

⇒ La répartition des temps de travail pendant le covid

Le confinement sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19 a duré près de deux mois (du 17 mars au 11 mai 2020), et a profondément modifié les conditions de vie. Un tiers des personnes en emploi a subi une restriction d’activité susceptible de réduire le revenu du travail (27% une période de chômage technique ou partiel. 34% ont télétravaillé, 35 % ont continué à se rendre sur leur lieu de travail).

20% ont dû poser des congés obligatoires sur la période; 8% ont déclaré un arrêt de travail ou une autorisation spéciale d’absence pour garde d’enfant; 1% ont vu leur contrat de travail non renouvelé.

 

Les ouvriers ont été les plus concernés par l’une au moins de ces restrictions (43%), devant les cadres et professions intermédiaires (34%) ou les employés (32%).

⇒ Le télétravail

Le fait d’avoir télétravaillé est très lié à la catégorie sociale : 58% des cadres et professions intermédiaires ont télétravaillé, contre 20% des employés et 2% des ouvriers. 21% des personnes les plus modestes ont télétravaillé pendant le confinement contre 53% des plus aisés : à l’inverse, les personnes les plus modestes ont davantage continué à aller travailler sur site; c’est le cas des ouvriers (53%), devant les employés (41%), agriculteurs, chefs d’entreprise et indépendants (40%), les cadres et professions intermédiaires étant nettement en retrait (21%).

⇒ Les sorties du domicile et la gestion du temps

Plus des 2/3 des personnes sont sorties moins d’une fois par jour (dont 23% moins d’une fois par semaine, 32% 1 à 2 fois par semaine, 14 % 3 à 5 fois par semaine, 20% une fois par jour) ; 6% sont sorties 2 fois par jour et 4% plus de 3 fois par jour, la quasi-totalité (97%) l’ayant fait pour à se rendre sur leur lieu de travail.

 

Le temps passé sur écran a été important : 30% ont passé en moyenne plus de 4 heures par jour sur écran hors réseaux sociaux, 36% entre 2 et 4 heures. Le temps passé sur les réseaux sociaux est nettement plus réduit : 32% ne les ont jamais consultés, 34% y ont consacré moins d’une heure par jour, 14% plus de 2 heures.

⇒ La prise en charge des enfants a été davantage assurée par les femmes :

83% des femmes vivant avec des enfants y ont consacré plus de 4 heures par jour (vs 57% des hommes) et 6% entre 2 et 4 heures par jour (19% des hommes). Parmi les personnes en emploi, les mères ont deux fois plus souvent que les pères renoncé à travailler pour garder leurs enfants (21 % contre 12 %).

De façon encore plus marquée, parmi les personnes en emploi qui n’ont pas été en autorisation spéciale d’absence pour garde d’enfant, 80% des femmes passaient plus de 4 heures quotidiennement auprès des enfants (contre 52% des hommes) et 45% assuraient une « double journée » professionnelle et domestique, cumulant quotidiennement plus de 4 heures de travail et 4 heures auprès des enfants, contre 29% des hommes.

 

35% des personnes ayant des enfants ont eu des difficultés pour assurer leur suivi scolaire. Cette difficulté est très corrélée au niveau de vie et touche nettement plus les plus modestes ; elle est plus souvent ressentie par les femmes (41% contre 28% des hommes), notamment en emploi (38% des femmes en emploi rapportent cette difficulté contre 29% des hommes), et les familles monoparentales (48% contre 34% pour les autres types de ménages).

 

20% des personnes estiment que la situation financière de leur foyer s’est dégradée durant le confinement, 72% qu’elle n’a pas changé et 7% qu’elle s’est améliorée. Les personnes les plus modestes déclarent plus souvent que leur situation financière s’est dégradée. Parmi les personnes en emploi, les indépendants ont deux fois plus souvent rapporté une dégradation de leur revenu que les salariés (42% contre 22).

⇒ Les personnes seules ont été plus affectées

Lorsque l’on demande aux répondants à quel point la période de confinement leur a paru pénible (sur une échelle de 0, pas du tout pénible, à 10, extrêmement pénible), la moyenne s’établit à 4,7 (27% donnent une note supérieure ou égale à 7 et 35% une note inférieure ou égale à 3).

 

Le fait de déclarer avoir trouvé le confinement pénible (note supérieure ou égale à 7) est plus fréquent parmi les personnes seules (31%), les familles monoparentales (29%) ou les ménages regroupant plusieurs familles ou générations (« ménages complexes », 30%) que parmi les couples avec enfants (24%) ou sans enfant (24%).

 

Les retraités ont plus mal vécu la période (30%), que les personnes en emploi (25%) et les chômeurs (24%). Les écarts sont marqués selon le niveau de vie : 37% des personnes les plus modestes jugent le confinement pénible contre 17% pour les plus aisées.

 

Pour les personnes en emploi, ayant subi une restriction d’activité, le confinement a été jugé plus pénible (29% vs 23).

 

Les femmes expriment globalement un sentiment de pénibilité légèrement plus marqué que les hommes (4,8 en moyenne contre 4,5). Cet écart de perception entre les sexes s’accentue nettement lorsque des enfants étaient présents durant le confinement (5,0 pour les femmes contre 4,4 pour les hommes), en particulier pour les personnes en emploi ayant des enfants (5,1 contre 4,3).

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4513259

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE


  • Quel vécu pendant le covid ?
    Source : "Conditions de vie pendant le confinement : des écarts selon le niveau de vie et la catégorie socioprofessionnelle ", Insee focus N°197, juin 2020

Les Français et la consommation de produits durables au moment du covid.

Une partie des consommateurs, notamment les plus diplômés, souhaitent consommer moins et mieux, en réalisant des achats plus réfléchis et plus en phase avec les principes du développement durable.

⇒ Les Français et le bonheur : plus le fait des relations sociales et moins le fait de posséder.

En 2019, 82% des Français se considèrent comme assez, voire très heureux. Les plus heureux se retrouvent toujours parmi les plus aisés : 23% de ceux qui gagnent plus de 5500€ par mois, les artisans-commerçants (27%), les 25-34 ans (25%), ceux qui estiment qu’il est possible de faire confiance aux autres (21%)

Entre 1993 et 2019, les termes tournant autour de la « famille », « l’argent », « la santé », «l’amour », « les enfants » « le travail » et « les vacances » restent stables.

 

De nouvelles dimensions apparaissent : les « loisirs », la « liberté » et plus récemment « sain », « nourriture », « air pur », « randonnée », « vélo ». On voit aussi émerger les termes « zen », « plénitude », « douceur », « océan », « gastronomie », ou « théâtre », tout comme les formes corrélées au « bienêtre », au « calme », à la « détente ».

 

Les Français associent davantage le bonheur aux relations sociales, à la joie, à l’amour et moins à la possession ; les représentations du bonheur ne mettent plus en avant la réussite sociale (où la consommation joue un grand rôle) et disparaît complètement à partir de 2013.

 

Des jeunes aux seniors, à chacun son bonheur :
* L’analyse des mots choisis par les enquêtés montre que les 18-24 ans situent le bonheur dans l’amour et l’amitié, la nourriture, l’épanouissement, mais aussi dans la réussite professionnelle, alors qu’ils sont au début de leur vie active ou encore dans leurs études.

* Les 25-34 ans, ceux qui ont quitté le foyer parental et dont certains n’ont pas encore d’enfants, associent le fait d’être heureux à la détente, au plaisir.
* Avec la « joie », le mot « famille » est cité en priorité par les 35-44 ans.
* Le travail est cité en priorité par les 45-54 ans.

* Les 55-64 ans, dont bon nombre voient leurs enfants quitter le nid familial, ne réfèrent pas le bonheur à l’univers familial mais d’abord à la perspective de la retraite et à la santé, à la campagne, au confort.

* Après 65 ans, ce sont les petits-enfants qui représentent le bonheur lié à la famille.

⇒ Priorité à la consommation, ou à la sobriété ?

65% des Français sont totalement d’accord avec le fait qu’il n’est pas tolérable que des articles encore utilisables soient jetés en grande quantité comme s’ils étaient des déchets.

La part de consommateurs jugeant l’usage d’un bien ou d’un service plus important que sa possession est passée de 65% en 2010 à 76% en 2019.

44% affirment être totalement en accord avec le fait de mener une vie simple et de ne pas acheter d’articles qui ne sont pas nécessaires.

 

Au moment du covid

Le plaisir de consommer se développe dans les périodes économiques favorables, comme en 2019, et s’atténue pendant les périodes plus difficiles comme en 2013 et 2014. En mars-avril 2020, les consommateurs, restreints aux achats de première nécessité, sont moins nombreux à associer la consommation d’abord au plaisir : 16% contre 18% il y a un an;  la part de ceux pour qui consommer est autant un plaisir qu’une nécessité tombe de 52% à 48 %.

 

En avril 2020, 60% des consommateurs ont eu l’impression de faire des économies en consommant moins (vs 45 et 49 en 2013 et 2014). La tendance est toujours à manger de moins en moins de viande, mais davantage de légumineuses et de produits issus de l’agriculture biologique, donnant la priorité à la fabrication locale (+12 points en 20 ans, mais +75% avec le covid pour l’achat de produit régional), au respect des droits des salariés (+14 points), à la préservation de l’environnement.

 

Le fait que le produit soit issu de circuits courts est élevé avec 76% de consommateurs déclarant être incités « beaucoup ou assez »; l’achat local est davantage valorisé par les Français pour des raisons d’ordre écologique (réduire le temps de transport des produits consommés), socio-économique (favoriser l’économie et protéger les emplois de sa région ou de son pays), ou culturel (préférence pour les produits français ou régionaux). 

⇒ consommation et produits durables : quelle typologie ?

Le CRÉDOC a construit un indice de « simplicité volontaire » avec des variables comme la vie simple, ne pas acheter d’articles qui ne sont pas nécessaires, ne pas gaspiller… et l‘a croisé avec l’intensité du bonheur. La corrélation est significative : les individus les moins heureux n’adoptent pas de comportement de simplicité volontaire.

 

Toutefois, la simplicité volontaire recouvre des situations économiques et des motivations bien différentes. Six groupes de consommateurs se distinguent : 

 

♦ 3 groupes se situent dans consommer davantage sans s’intéresser aux produits durables :

Les désimpliqués (9%), les basiques (18%) et les économes (5%) ont des comportements moins soucieux du développement durable. Si les basiques sont souvent des personnes âgées qui consomment moins, les deux autres classes souhaiteraient consommer plus.

 

♦ Un groupe souhaite consommer plus, en favorisant les produits durables :

Les stratèges (17%) consommeraient davantage s’ils en avaient les moyens financiers mais sont toutefois assez favorables au développement durable. Les 25-44 ans, vivant en couple avec des enfants, et plus diplômés que la moyenne, sont surreprésentés dans ce groupe.

 

♦ 2 groupes s’inscrivent dans la sobriété et le recours aux produits durables

– Les consommateurs engagés (21%) font partie du tiers des Français les plus impliqués dans la simplicité volontaire. Ils privilégient des produits fabriqués par des entreprises soucieuses du droit des salariés (78% vs 33 ), des produits avec des garanties écologiques (73% vs 28), des produits fabriqués par des entreprises veillant à la juste rétribution des producteurs (76% vs 32). Ils font plus souvent des économies en consommant moins (66% vs 58).

 

S’ils avaient plus d’argent, ils dépenseraient toutefois dans de nombreux secteurs très liés aux besoins primaires (par ordre décroissant d’écart à la moyenne) : alimentation (72% vs 54), soins médicaux (68% vs 53), de beauté (47% vs 37), enfants (72% vs 61), logement et son équipement (65% vs 62).

Dans cette classe, le plaisir de consommer est moins présent (13% vs 1). Ils concilient la simplicité volontaire et le bonheur. Ils se déclarent plus souvent assez heureux (74% vs  65) et très heureux (33% vs 16).

 

Les consommateurs matures (30%) adoptent une forme de simplicité dans leur consommation avant tout guidée par des besoins plus réduits dus à leur âge plus avancé et à leur bon niveau de vie. Contrairement aux consommateurs engagés, ce groupe  se caractérise par une surreprésentation d’individus qui ne souhaiteraient pas dépenser davantage même si leur revenu augmentait.

 

Ils font moins d’achats sur un coup de tête que la moyenne (59% vs 45); leur consommation est plus sobre : ils utilisent les transports en commun (71% vs 51); ils achètent des produits d’occasion (58% vs 41); ils déclarent faire des économies en consommant moins (70% vs 58), mais aussi en achetant moins cher (78% vs 68). On y retrouve les plus riches.

 

Pour en savoir davantage : https://www.credoc.fr/publications/consommer-plus-sobre-une-tendance-que-la-crise-de-la-covid-19-pourrait-amplifier

 

 

SOMMAIRE

Un zoom sur les profils des bénéficiaires des rémunérations les plus importantes.

Méthodologie : Les salaires annuels et les effectifs du privé sont issus des déclarations sociales nominatives (DSN) et des déclarations annuelles de données sociales (DADS); le panel tous salariés, issu des DSN et DADS permet de connaitre les salaires du public; les revenus des non-salariés sont issus de la base non-salarié.

 

Les plus hauts revenus, issus du travail, sont à quasi égalité le fait des salariés du secteur privé et celui des non-salariés. 4 profils qualifient les salariés bénéficiaires de hauts revenus dans le secteur privé.

 

En 2017, 1% des salariés du secteur privé (163 000 salariés) perçoivent plus de 8 680€ nets par mois en équivalent temps plein, soit 4,5 fois le salaire médian (1 850€) et 7,5 fois le Smic. Tout en haut de l’échelle salariale, le top 0,1% perçoit plus de 22 860€ par mois, les 1 000 salariés les mieux rémunérés plus de 89 530€, et les 100, plus de 280 580€.

⇒ L’importance des non-salariés dans les hautes rémunérations

En 2017,  74% des personnes en emploi aux plus hauts revenus sont des salariés du privé, 18% des salariés du public et 7% des  non-salariés.

Le top 1% se répartit entre salariés du privé (53%), non-salariés (42%) et salariés du public (5%), proche de la répartition du top 0,1% (respectivement 52, 48 et 0%).

Le top 1% de l’ensemble des personnes en emploi (salariés du privé et du public, ainsi que non-salariés) aux revenus d’activité les plus élevés perçoivent un revenu d’activité mensuel moyen supérieur à 9 490€ et le top 0,1% un revenu supérieur à 25 170€. Le revenu d’activité, à la différence du salaire en EQTP, ne tient pas compte du temps de travail effectué. 

 

Les non-salariés les mieux rémunérés exercent majoritairement des professions libérales : en leur sein, les médecins et les dentistes non salariés représentent 45% du top 1% et 42% du top 0,1%; viennent ensuite les non-salariés des secteurs juridiques (avocats, notaires) et experts-comptables, représentant 17% du top 1% et 33% du top 0,1%.

Leur profil est relativement similaire à celui de leurs homologues du seul secteur privé : il s’agit majoritairement d’hommes de plus de 50 ans habitant en Île-de-France; les femmes n’y constituent que 19% du top 1% et 14% du top 0,1%.

⇒ 4 profils principaux se distinguent au sein des salariés du secteur privé :

– Les salariés assurant la direction de leurs entreprises : les dirigeants salariés (présidents, directeurs généraux, gérants…17% du top 1 et 24% du top 0,1%) et leurs cadres d’état-major (9 et 15%); au total, ils sont 2% des salariés du privé et constituent 26% du top 1%, 39% du top 0,1% et même 45% du top 1 000.

– Les autres cadres à hautes responsabilité ou expertise (hors banques) : il comprend des cadres administratifs et commerciaux, des cadres comptables et financiers ainsi que des ingénieurs et cadres techniques. Ils sont 16% des salariés du privé mais 58% du top 1%, 43% du top 0,1% et 29% du top 1 000

 

Les cadres des organismes bancaires et des marchés financiers, incluant les gérants
de portefeuille et les traders ; peu nombreux parmi l’ensemble des salariés du privé (1%), ils sont particulièrement concentrés dans les plus hautes rémunérations (7% du top 1, 10% du top 0,1% et 11% du top 1 000).

– Enfin, le 4éme groupe est constitué notamment de sportifs professionnels, de salariés des domaines juridiques et comptables

S’ils ne sont que 3% des salariés du privé, ils sont dans l’ensemble des hauts revenus 5% du top 1% et 6% du top 0,1% et 13% du top 1 000 (dont 11% pour les sportifs).

Même si leur part est plus marginale, notamment dans le top 1 000, d’autres professions salariées sont aussi surreprésentées parmi les hautes rémunérations : des professions scientifiques, et des artistes.

⇒ En termes d’activité

Le tertiaire emploie 75% des salariés à hauts revenus, contre 18% dans l’industrie et 8% dans la construction ; Le tertiaire est le secteur le mieux rémunéré avec 79% dans le top 1%, 86% dans le top 0,1% et 92% dans le top 1 000. Il devance l’industrie (respectivement 18, 12 et 7%) et plus encore la construction (3, 2, 1%).

Au sein du tertiaire, les secteurs d’activité des sièges sociaux et conseil de gestion et les services financiers sont surreprésentés.

⇒ Les salariés aux plus hautes rémunérations travaillent dans les plus grandes métropoles,

notamment en Île-de-France : un quart du top 1% travaille à Paris et un autre quart dans les
Hauts-de-Seine. Hors région parisienne, les salariés aux plus hautes rémunérations exercent en très grande majorité dans les départements contenant les principales métropoles, notamment le Rhône (Lyon), avec 4% du top 1% et du top 1 000, les Bouches-du-Rhône (Marseille) et le Nord (Lille). Les salariés du top 1 000 exerçant en province sont plus souvent des sportifs et des dirigeants d’entreprise.

⇒ Les femmes

représentent 42% des salariés du secteur privé, mais seulement 18% du top 1% et seulement 9% du top 1 000. Rappelons aussi qu’en 2017, les femmes gagnent 16,8% de moins que les hommes, mais hors top 1%, l’écart tombe à 12,4%. Parmi les hauts salaires, les femmes sont moins souvent dirigeantes salariées ou cadres d’état-major.

⇒ Les âges :

Les postes de direction étant généralement atteints en fin de carrière, les salariés de plus de 50 ans (25% des salariés) représentent plus de la moitié du top 1% et 60% du top 1 000, contre un quart de l’ensemble des salariés du privé. Les plus de 60 ans (3% des salariés) sont 19% des salariés du top 1 000. À l’inverse, un peu plus d’un salarié sur dix du top 1 000 a moins de 40 ans (surtout des hommes, et 8 sur 10 des sportifs).

⇒ Les salariés concernés et leurs salaires sont plus volatils

Le groupe des salariés aux plus hautes rémunérations se renouvelle au fil des départs à la retraite, des démissions ou des licenciements, des promotions ou encore des changements de statut (passage au non-salariat par exemple). Ainsi, un tiers des salariés du top 1% en 2016 ne font plus partie du top 1% en 2017 ou n’exercent plus dans le même établissement; dans le top 1 000, le renouvellement est plus fort encore (58% des salariés dans le top 1 000 en 2016 ne sont plus présents en 2017).

En outre, parmi les salariés occupant le même poste en 2016 et 2017, les fluctuations de salaires d’une année sur l’autre sont d’autant plus importantes que les niveaux de rémunérations sont élevés. Ainsi, parmi les salariés en place appartenant au top 1 000 en 2016, un tiers d’entre eux ont baissé d’au moins 25% en 2017, vs 13% des salariés en place du
top 1% et de 3% des salariés en place dans l’ensemble du privé.

 

Noter que la part de la masse salariale perçue dans le privé par le top 0,1% a crû de plus de moitié en vingt ans. Lors de la crise économique de 2008, la hausse a été momentanément interrompue, les hautes rémunérations ayant été plus fortement affectées que les autres.

Par contre, la part des top 1% et 0,1% a assez peu bougé dans la masse salariale depuis1967, connaissant une baisse entre 1974 et 2014, puis une reprise ensuite, qui va en progressant.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4497240

SOMMAIRE

En juin 2020, le nombre de demandeurs d’emploi n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) baisse de nouveau fortement.

Si le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité diminue en juin, le nombre de ceux en activité réduite augmente, conduisant à une très légére hausse des demandeurs d’emploi.

 

⇒ En juin 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) baisse de nouveau fortement sur le mois (-204 700 soit -4,6 %, après -3,3 % en mai), mais demeure à un niveau élevé (4 220 900) en France (hors Mayotte).

La baisse concerne toutes les tranches d’âge : les moins de 25 ans (-30 100, -4,6%), les 25-49 ans (-132 400, -5%) et les 50 ans ou plus (-42 300, -3,7%). Elle est plus forte chez les hommes (-134 000, -5,8%) que chez les femmes (-70 800, -3,3%). Elle concerne toutes les régions de France. La diminution s’explique principalement par leur passage en activité réduite.

La diminution s’observe pour tous les métiers recherchés par les demandeurs d’emploi. Elle est plus particulièrement portée par la baisse du nombre de ceux qui recherchent un métier dans le BTP, ainsi que dans l’hôtellerie et le tourisme.

 

⇒ Le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite au cours du mois (catégories B et C) continue d’augmenter (+236 200). La hausse provient en grande partie de la reprise d’activité de demandeurs d’emploi qui n’avaient pas du tout travaillé en mai.

 

Au total, l’effectif des catégories A, B, C continue d’augmenter (+31 500, soit +0,5 %), mais moins fortement que les trois mois précédents : il s’établit à 6 156 900, son plus haut niveau enregistré depuis 1996.

Cette hausse intervient dans un contexte de rebond des entrées à Pôle emploi (+102 000 après 66 000 en mai) et de nouvelle augmentation des sorties (+132 400 après +82 800 en mai). Malgré ces évolutions, les entrées restent supérieures aux sorties.

La hausse des sorties concerne tous les motifs, notamment les reprises d’emploi déclarées et les entrées en stage ou en formation, qui retrouvent des niveaux similaires, voire supérieurs, à ceux de février. Quant au rebond des entrées, il est notamment lié à une forte augmentation des retours d’inactivité.

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_tdb_marche-travail_crise-sanitaire_21-07-20__.pdf

 

 

 

 

SOMMAIRE

Pourquoi certaines zones d’emploi ont-elles des taux de chômage plus faibles que d’autres en 2018 ?

Méthodologie : les sources mobilisées sont les taux de chômage localisés 2003-2018, les données Estel 2006-2017 à l’échelle de la zone d’emploi pour quantifier les emplois, au lieu de résidence et au lieu de travail, les données Acoss 2008-2018 pour les emplois salariés privés et les indices de structure productive, les données Sirene 2018 et Clap 2015 pour les données d’entreprises ainsi que les données du recensement 2006-2016 pour toutes les variables concernant la population des zones d’emploi.

 

60 zones d’emploi ont, soit des taux de chômage faibles, soit ont connu une régression de leurs taux de chômage. Quelles sont-elles ? Quelles sont leurs caractéristiques ?

 

À la différence de la plupart de ses partenaires européens, la France affiche depuis près de 30 ans un taux de chômage relativement stable, à un niveau élevé, constamment supérieur à 8%, une inertie qui recouvre des situations territoriales très hétérogènes.

 

De fortes disparités territoriales en matière de taux de chômage sont observées : en 2018, le rapport est de 1 à 4 entre les Herbiers en Vendée (4,5%), et Agde-Pézenas (16,5%).

Les zones d’emploi plus petites (304 zones) enregistrent des taux proches de la médiane. Près de 40% de ces territoires présentent un taux de chômage compris dans un intervalle d’un point autour de la médiane (8,4%) et près de 70% dans un intervalle de deux points.

 

C’est sur les queues de distribution que se concentrent les disparités les plus fortes : les meilleures performances s’étalent entre 4,5 et 6,3%, les plus mauvaises entre 10,5% à 16,5%, avec notamment 20 territoires à plus de 12,4%. 

 

De 2006 à 2018, les dégradations du taux de chômage sont bien plus nombreuses que les améliorations : parmi les 20% qui s’écartent le plus de la tendance nationale, 56 font significativement moins bien, contre seulement 13 significativement mieux. Parmi les mauvaises performances, on en recense de nouveau 13 en Occitanie, dont 9 sont contiguës, 7 en  PACA et 7 dans les Hauts-de-France.

 

L’étude observe plus finement les zones d’emploi aux taux de chômage faibles ou en voie d’amélioration et distingue 3 groupes :

⇒ Le groupe plein emploi

Il comprend les 20 zones d’emploi qui affichent les taux de chômage les plus faibles, entre 4,5% pour les Herbiers et 6% pour Haguenau. Il s’agit de zones qui connaissent depuis 30 ans des taux de chômage faibles et qui se répartissent sur le territoire national de façon très peu uniforme; toutefois, le sud apparaît sous-représenté avec 3 territoires contigus et les territoires au nord de Paris y sont totalement absents, alors que  l’ouest (5 régions) est surreprésenté avec 14 sur 20 zones d’emploi.

Noter que la bonne performance en matière de chômage n’est pas nécessairement corrélée aux dynamismes de population et de l’emploi. 

 

Ces bonnes performances manifestent des « grappes » de territoires contigus avec des clusters partageant des profils ou des modèles productifs communs. Ce sont :

– Les Marches de Bretagne : des zones très industrielles de densité moyenne, attractives sur le plan résidentiel et très dynamiques en matière de création d’emploi (Vitré, les Herbiers, Cholet et Ancenis, à un degré moindre Laval et Avranches) ; elles se caractérisent par une complémentarité étroite avec les zones d’emploi métropolitaines dont elles sont contiguës.

– la périphérie de Strasbourg :  3 zones industrielles (Molsheim-Obernai, Haguenau et Saverne), mais au profil plus résidentiel, avec une surreprésentation de cadres et de professions intermédiaires, rare dans les territoires industriels.

– La grande couronne parisienne : des territoires au profil métropolitain (Plaisir, Saclay et Rambouillet), essentiellement résidentiels, marqués par la présence de populations qualifiées et par une spécificité francilienne en matière de mobilités domicile-travail.

– Les territoires ruraux du sud avec 3 zones d’emploi au profil semi-rural, des espaces à faible densité où subsiste une forte activité agricole (Rodez, Aurillac et la Lozère).

⇒ “Le voisinage : des champions à l’échelle locale”,

avec 20 zones d’emploi affichent les meilleures performances en matière de taux de chômage, mais par rapport aux zones directement adjacentes. Ces territoires se démarquent par des taux de chômage inférieurs de 1,8 à 3,7 points de pourcentage à ceux de leurs voisins ; 7 de ces territoires figurent dans le groupe Plein emploi.

Par construction, le groupe Voisinage est plus éclaté sur le territoire national que le groupe Plein emploi. Les 20 zones se répartissent dans 9 régions, avec une surreprésentation du quart nord-est (7 en Grand-Est, 4 en Hauts-de-France et 1 en Bourgogne-Franche-Comté). Ces régions se caractérisent par de fortes disparités infrarégionales, et une grande hétérogénéité de profils (on y trouve des profils agricoles, métropolitains, touristiques, industriels mais aussi généralistes); elles sont moins densément peuplées que leurs voisines.

⇒ Un groupe dit en progrès :

On y trouve les 20 zones d’emploi où le taux de chômage a le plus baissé entre 2006 et 2018 ; il peut être divisé en 2 groupes :
– Le premier est composé de 9 territoires qui cumulent une baisse du taux de chômage entre 2006 et 2008 avec un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale en 2018 (allant de 5,6 % pour Beaune à 8,2% pour Châtellerault) ; il est  éclaté sur le territoire national, 

– Le second comprend 11 territoires qui, malgré la baisse enregistrée entre 2006 et 2018, présentent encore des taux de chômage élevés, allant de 9,6% pour Mulhouse et Belfort à 13,8% pour Calais; mais ils connaissent un réel rattrapage. Il dessine un arc le long
des frontières du quart nord-est, allant des Hauts-de-France jusqu’au Creusot-Montceau. On y trouve plutôt des profils généralistes.

⇒ Les clés de la performance : savoir exploiter les ressources

♦ La proximité d’une métropole :

Alors que les métropoles sont relativement absentes des territoires performants, (avec seulement Paris et Aix-en-Provence), ce sont 16 zones adjacentes à une métropole, voire 19 si on ajoute Rambouillet et Plaisir, sous influence de la métropole parisienne, et Arras, proche de la métropole lilloise, totalisant 12 zones dans le groupe plein emploi et 7 dans le groupe voisinage.

La proximité d’une métropole en effet génère des externalités positives : accès à un large marché du travail couvrant une grande diversité de secteurs, proximité des fournisseurs et des débouchés, émulation, présence de secteurs innovants, équipements et transports. Mais il y a aussi des externalités négatives de la métropole qui peuvent être favorables (coût du foncier, nuisances, densité urbaine et pollutions atmosphériques).

 

♦ Des orientations sectorielles pour valoriser les ressources locales. Les zones d’emploi performantes en matière de chômage semblent avoir mieux tiré profit que d’autres de caractéristiques communes, telles :

L.es ressources agricoles et industries agroalimentaires (légère surreprésentation des zones d’emploi disposant d’une industrie agroalimentaire) :  7 territoires des Marches de Bretagne dans le groupe Plein emploi, mais aussi 4 territoires dans les Hauts-de-France (maraichage et pêche),

– Un modèle touristique avec 12 zones d’emploi : tourisme viticole à Beaune, de montagne au Mont-Blanc, balnéaire à Berck-Montreuil ou mixte à Sarrebourg. Cependant, à l’exception du Mont-Blanc, ces territoires ont su éviter la monoactivité ; le tourisme y fait partie d’un modèle de développement diversifié : Avranches, Beaune et Saint-Nazaire font coexister le tourisme avec une forte activité industrielle tandis que Colmar, Lons-le-Saunier ou Sarrebourg ont un profil équilibré entre sphère présentielle et sphère productive.

– Des territoires métropolitains misant sur l’innovation : 2 métropoles (Paris et Aix-en-Provence), des territoires franciliens (Rambouillet, Plaisir et Saclay).

– Transformer la frontière en zone ressource (Forbach et Haguenau avec la frontière allemande et Saint-Louis, Mulhouse et Annecy avec la frontière suisse).

 

♦ Territoires, industrie et désindustrialisation

La surreprésentation de territoires industriels souligne combien, en dépit de la désindustrialisation à l’œuvre en France depuis plusieurs décennies, la concentration en emplois industriels peut être corrélée à une bonne performance en matière de chômage. Les 50 zones d’emploi aux plus fortes parts d’emploi industriel présentent un taux de chômage moyen de 7,5% en 2018, avec seulement 9 zones au-dessus de la moyenne nationale.

 

Plusieurs configurations :

– Forte diversification industrielle : les Marches de Bretagne et les zones d’emploi à proximité de Strasbourg, avec une relative faible spécialisation sectorielle, ce qui limite leur vulnérabilité face aux chocs asymétriques.
– Des industries florissantes dans des zones plus présentielles : Cherbourg et Saint-Nazaire sont les 2 seules zones d’emploi industrielles  qui ont vu leur part d’emplois industriels augmenter entre 2008 et 2018, portées par des industries spécifiques et en croissance (nucléaire pour Cherbourg et navale pour Saint-Nazaire). et doublés d’une économie présentielle (tourisme littoral à Saint-Nazaire).
– Des territoires industriels en transition : 8 zones d’emploi dans le groupe en progrès ont détruit de nombreux emplois industriels en 10 ans tout en restant industrialisées. Ils sont situés dans les Hauts-de-France, le Grand-Est et la Bourgogne-Franche-Comté, et sont majoritairement tournées vers une industrie traditionnelle. La perte des emplois dans l’industrie y a été compensée par une hausse des emplois dans les services.

 

Pour en savoir davantage : https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2020-na-93-chomage-et-territoire-juillet.pdf

 

SOMMAIRE

En 2016, 148 300 Britanniques résident en France.

Sources : le recensement de la population de 2016, ainsi que les millésimes 1990, 1999, 2006 et 2011 et le fichier démographique des logements et des individus (Fideli).

 

Les Britanniques localisés en France sont à quasi égalité en emploi, dans les grandes agglomérations et en retraite dans des espaces peu denses où l’habitat est financièrement accessible.

 

La France est le deuxième pays d’Europe à accueillir le plus de ressortissants britanniques; en Espagne, ils sont deux fois plus nombreux. En 2016, 22 800 personnes habitant en France, nées avec la nationalité britannique, possèdent la nationalité française.

 

Ils arrivent au 4e rang des ressortissants européens résidant sur le territoire français, loin derrière les Portugais (546 100 habitants), les Italiens (194 600 habitants) et les Espagnols (157 400 habitants) dont l’immigration est plus ancienne. Les Belges, les Allemands ou les Néerlandais, sont moins représentées. En 2016, 78% des Britanniques présents en France y sont installés depuis moins de vingt ans

 

En 1990, 65 300 Britanniques étaient installés en France. 26 ans plus tard, leur nombre a plus que doublé. A la fin des années 2000, le mouvement ralentit. Le recul de la devise britannique (-20% par rapport à l’euro entre 2006 et 2011) diminue le pouvoir d’achat des retraités établis en France dont les pensions sont en livre sterling.

 

41% sont en emploi et 5% chômeurs ; 39% sont retraités; 5% sont étudiants ou stagiaires et 9% autres inactifs.

 

46% sont localisés en territoire peu denses, où il sont majoritairement retraités.  26% sont localisés dans des grandes agglomérations, 3,8% sur des territoires frontaliers et 2,3% dans les Alpes où ils sont surtout en emploi; 22,5% sont localisés partout ailleurs en France, mais peu nombreux en termes de communauté Britannique.

 

 

19% des Britanniques résident dans des communes très peu denses contre 9% des Belges et 5% des Allemands, mais 20% des Néerlandais. Ils sont 43% dans ces territoires peu denses à habiter en Nouvelle-Aquitaine ou en Occitanie (respectivement 39 200 et 24 900 personnes). Ils sont également présents à l’intérieur des terres bretonnes et au sud-ouest de la Normandie, zones plus proches des côtes anglaises, ou encore dans certaines zones de Savoie et de Haute-Savoie.

 

Ces préférences territoriales se retrouvent également chez les propriétaires britanniques de résidences secondaires en France (86 000 résidences secondaires) ; dans les territoires mentionnés ci-dessus, leurs propriétés représentent 17% de l’ensemble des résidences secondaires.

 

Présents dans les zones les moins denses de la moitié ouest du pays , 56% sont à la retraite; 59 % y vivent en couple, sans enfant, et avec un conjoint également britannique pour 86% d’entre eux ; un sur deux était auparavant cadre ou profession intermédiaire.

 

Dans les bassins de vie les moins peuplés, territoires où la croissance du nombre de Britanniques a été la plus forte (+ 11,2% par an en moyenne entre 1990 et 2016, contre + 3,2% sur l’ensemble de la France), ils se situent au centre de la France (Creuse, Haute-Vienne, sud de la Vienne, sud de l’Indre, nord de la Charente, Dordogne), au cœur de la Bretagne ou au sud de la Normandie, où l’immobilier reste relativement abordable. Ils y sont quasiment tous propriétaires (92%), presque toujours d’une maison.

 

 41% des Britanniques vivant en France sont en emploi et 5% chômeurs.

– Une grande partie réside dans des bassins de vie centrés sur les grandes agglomérations (61% y sont en emploi) ; un quart est cadre, les deux tiers sont diplômés du supérieur ; un sur deux a entre 18 et 50 ans. 20% vivent seuls et 59% en couple, aussi souvent sans enfant qu’avec ; six Britanniques sur dix ont un conjoint français.

– En 2016, 5 700 Britanniques sont installés dans une douzaine de bassins de vie proches de la Suisse ou de l’Italie; 61% ont un emploi, localisé à l’étranger dans les 3/4 des cas dans des organisations internationales et ses activités tertiaires.

– 3 400 sont installés dans des bassins touristiques alpins où ils travaillent dans des activités liées au tourisme ( HCR, transports, l’hébergement et la restauration) ; plus souvent qu’ailleurs, ils y sont artisans, commerçants ou chefs d’entreprise. 52% habitent en France depuis moins de dix ans ; les trois quarts ont moins de 50 ans (vs 41% des Britanniques qui résident en France). Ces zones sont également une destination touristique pour les résidents du Royaume-Uni.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4632406

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Au 30 juin, la moitié des salariés du privé sont dans des établissements dont le chiffre d’affaires est stable ou en hausse au regard de l’année passée.

Source : La 4éme édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les établissements de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 1er et le 13 juillet 2020, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en juin.

38 000 établissements ont été interrogés; les stagiaires et les intérimaires sont exclus du champ des salariés observés. L’enquête couvre 15 millions de salariés.

Les données concernent non le % d’établissement mais le % de salariés concernés par l’item observé.

 

Les données Dares/Acemo permettent de suivre l’évolution des chiffres d’affaires au regard de l’année passée par secteur d’activité et par tranche de taille.

⇒ Une approche globale au 30 juin

♦ L’activité globale : Seuls 1% des salariés sont encore dans une entreprise dont l’activité est totalement arrêtée, après 5% en mai, 12% en avril et 19% en mars. La proportion de salariés travaillant dans une entreprise dont l’activité a diminué de plus de moitié passe à 11% vs 22 par rapport au mois précédent. Le retour des salariés sur site se poursuit : fin juin, six salariés sur dix travaillaient sur site (après la moitié fin mai, un tiers fin avril et un quart fin mars).

 

♦ 58% des salariés sont dans une entreprise qui a mis au moins une partie de ses salariés au chômage partiel, après 73% le mois précédent. Contrairement au mois de mai, ce sont désormais les petites entreprises qui recourent le moins au chômage partiel (42% pour les salariés des entreprises de 10 à 19 salariés, et 60% pour deux des entreprises de 500 salariés ou plus). Le chômage partiel complet diminue sensiblement (7% des salariés après 13% fin mai)

Au sein des entreprises recourant à l’activité partielle, une partie des salariés le sont pour garde d’enfant ou des salariés considérés comme fragiles/vulnérables.

 

♦ Le télétravail est moins fréquent qu’en mai mais conserve un niveau relativement élevé (un sixième des salariés) alors que la part des salariés en congés ou arrêt maladie se stabilise.

 

Les réductions d’effectifs passent majoritairement par l’annulation ou le report d’embauches prévues; le recours au non-renouvellement de CDD reste important. Les entreprises qui augmentent leurs effectifs (8% des salariés fin juin, après 4 en mai, et 3,4 fin mars), sont plus habituellement dans les entreprises de grande taille et dans le secteur du commerce.

 

Les réductions d’effectifs sont stables (13,5% fin juin vs 14,2 fin mai et 11,1 fin mars). Ces réductions d’effectifs passent majoritairement par l’annulation ou le report d’embauches prévues, contrairement aux mois précédents où ces diminutions s’expliquaient principalement par les non-renouvellements de CDD.

 

♦ La crise sanitaire a contraint certaines entreprises à prendre des dispositions et à conclure des accords spécifiques sur le temps de travail et les congés; ainsi, 35% des salariés travaillent dans une entreprise qui a imposé des dates pour la prise de jours de repos, 17% sur la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat et 16% un accord sur l’activité partielle.

 

♦ Les causes évoquées de réduction d’activité sont avant tout la perte de débouchés
(64% après 50 en mai), devant les fermetures administratives (20% après 28 en mai), plutôt que le manque de personnel pouvant travailler (10% après 14 en mai) ou les difficultés d’approvisionnement (6% après 8 en mai).

 

♦ Les entreprises anticipant un retour à l’activité normale d’ici 3 mois représentent 44% de l’emploi salarié (après 43% fin mai), celles qui ne voient pas de retour à la normale avant la fin de l’année en représentent 35% (après 36% en mai) et celles qui ne savent pas dater ce retour représentent 21% (après 20% fin mai).
Mais les entreprises qui n’anticipent aucune difficulté pour la reprise de leur activité sont de plus en plus nombreuses (17% après 10% en mai et 6% en avril).

⇒ Selon les secteurs d’activité

Au 30 juin, le moitié des salariés sont dans des entreprises dont le chiffre d’affaires est stable ou en hausse, au regard de l’année passée; certaines activités ont un taux supérieur à ce taux moyen telles les activités immobilières, les IAA dont la boulangerie artisanale (pour qui la situation était parmi les plus favorables au 31 mars), la construction, le commerce et la santé/éducation. A l’inverse 3 activités sont en grand décalage : l’informatique/communication, la fabrication de matériel de transport et les HCR.

Notez que la progression entre mars et juin a été particulièrement forte pour la construction, et pour la fabrication de matériel de transport, quoique cette dernière activité soit en grand retard de reprise.

♦ Les causes évoquées de réduction d’activité sont avant tout la perte de débouchés
(64% après 50 en mai) devant les fermetures administratives (20% après 28 en mai), plutôt que le manque de personnel pouvant travailler (10% après 14 en mai) ou les difficultés d’approvisionnement (6% après 8 en mai).

– Les difficultés tenant au manque de débouchés : après avoir augmenté de façon continue depuis le début de la crise (64% vs 50,6 en mai et 42,5 en avril). Elles diminuent toutefois fortement dans les activités immobilières (8% après 22 en mai), mais augmentent dans le transport (39% après 30%) et les HCR (34% après 26).

Les difficultés liées à la gestion des questions sanitaires diminuent dans tous les secteurs (19,7% en juin vs 31,1 en avril), sauf dans les activités immobilières et les HCR où elles restent stables, et dans les transports et entreposage où elles augmentent (40% après 28% en mai).

– Les difficultés financières sont en recul dans le secteur des activités immobilières (14% après 22) et dans les services aux entreprises (35% après 42) ;  elles progressent un peu dans l’information et la communication (41% après 38).

– Le manque de personnel (10% en juin vs 14,1 en avril),est en baisse ; il touche l’enseignement et l’action sociale, ainsi que le commerce et la réparation automobile.

Les difficultés d’approvisionnement (en moyenne 6% en juin vs 12,1% en avril) régressent dans la construction (23% après 33). Elles demeurent importantes dans la fabrication de matériel de transports (43%) et dans la fabrication d’équipements (33%).

 

♦ Le recours au chômage partiel est particulièrement important dans les secteurs de la fabrication de matériel de transport (les entreprises y ayant recours représentent 93% des salariés du secteur, après 95% en mai) et les HCR  (en recul à 85%). Il diminue très fortement
dans la construction (de 87% en mai à 52 en juin), et dans l’industrie.

 

♦ Interrogées sur leurs perspectives de retour à une activité normale, les entreprises à la fin du mois de juin affichent une grande hétérogénéité entre secteurs : 44% de l’emploi salarié se trouverait dans des entreprises dont l’activité serait normale en moins de 3 mois.
Les secteurs où les perspectives sont les plus sombres relèvent de la fabrication de matériels de transport , des transports et de l’entreposage, ainsi que les HCR.
Les secteurs où l’activité est le plus fréquemment revenue à la normale fin juin relèvent davantage de l’agroalimentaire, du commerce et de l’activité immobilière.

⇒ La situation en tranches de taille

Les effectifs occupés fin juin sont avant tout stables, comme ils l’étaient d’ailleurs fin mars du fait notamment du chômage partiel et du télétravail. Les effectifs en baisse ne concernent que 13,5% des salariés, un peu moins pour les 10-19 salariés (10,6%), un peu plus pour les 250 salariés et plus.

Il en est de même pour les effectifs en hausse avec en moyenne 7,7% des salariés, moins chez les petits établissements (3,9 et 5,8%) et davantage chez les 500 salariés et plus (9,7%)

Les salariés en forte perte de chiffre d’affaires sont 12,8% en moyenne fin juin, dont à l’arrêt complet sont 1,4% (davantage chez les moins de 50 salariés) et11,4% dans des établissements ayant connu une diminution de leur chiffre d’affaires d’au moins 50%; 38,5% le sont dans des établissements ayant connu une diminution de moins de 50% (davantage chez les 500 salariés et plus); par contre, 37% ont connu la stabilité (nettement moins les 500 salariés et plus). Au total la moitié des effectifs ont connu soit la stabilité soit une hausse, plutôt plus chez les 10-499 salariés et moins chez les plus de 500 salariés.

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/tableaux-de-bord/le-marche-du-travail-pendant-le-covid-19/enquete-acemo-pendant-la-crise-sanitaire-covid-19/article/activite-et-conditions-d-emploi-de-la-main-d-oeuvre-pendant-la-crise-sanitaire-119519

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Une typologie en 5 groupes des salariés de moins de 30 ans au regard de leurs aspirations professionnelles.

Les configurations personnelles (sexe, niveau de diplôme) influent tout comme le positionnement en entreprise (CSP, CDI ou temps partiel) et la taille de l’entreprise pour influer sur les aspirations professionnelles, ce que la typologie résume.

⇒ Quelques éléments descriptifs sur l’emploi, le travail et les souhaits des jeunes salariés

Parmi les salariés âgés de moins de 30 ans, selon le Cereq, 51% ont un diplôme de l’enseignement supérieur, 23% le baccalauréat, 19% un CAP ou d’un BEP; 7% sont dépourvus de tout diplôme.

En termes de CSP, 43% sont employés ou ouvriers qualifiés, 28 % employés ou ouvriers non qualifiés, 17% techniciens ou agents de maîtrise et 10% cadres.

 

Si les premiers pas dans l’emploi doivent s’accommoder de la faible, voire de l’absence, d’expérience professionnelle, la pléthore de diplômés, notamment dans certaines spécialités, est aussi à l’origine d’affectations dans l’emploi souvent insatisfaisantes. Nombre d’entre eux ont intégré l’idée qu’ils auront un chemin à parcourir pour accéder à la situation qui leur semble promise par leur qualification scolaire.

 

Pourtant, sept sur dix jugent leur situation professionnelle « globalement satisfaisante », plus souvent pour les ingénieurs et cadres (87%) et pour les diplômés de niveau Bac + 5 (82%) et moins souvent pour les employés (60%) et les non diplômés (64%).

 

Près de neuf jeunes salariés sur dix déclarent « estimer leur travail intéressant ». La proportion varie entre 80% (employés, qualifiés ou pas) et 96% (techniciens ou ingénieurs et cadres). 

 

Deux propositions témoignent d’une relative insatisfaction tenant respectivement à l’utilisation des compétences, à la rémunération :

– Seuls six salariés sur dix déclarent utiliser pleinement leurs compétences et moins de la moitié estiment être suffisamment payés compte tenu du travail réalisé.

– La gestion du temps (conciliation, horaires décalés, obligation de se dépêcher, travailler
plus de 45 heures, le cas de 20% des jeunes) apparait un facteur majeur d’insatisfaction.

Quatre jeunes sur dix jugent que leur « travail est pénible ». L’obligation « de se dépêcher » est avancée par 56% d’entre eux, les « horaires décalés » par 57%.

 Mais 28 % des jeunes estiment que la conciliation de leur vie personnelle et professionnelle pose problème (30% les femmes vs 26% les hommes). Parmi ces derniers 47% déclarent travailler plus de 45 heures/semaine (23 % des autres) et 36% déclarent des horaires décalés (vs 17 pour les autres).

 

94 % d’entre eux déclarent avoir « un projet professionnel pour les cinq ans à venir ».

Il consiste le plus souvent à « faire évoluer le contenu de son activité » (79%) et « prendre davantage de responsabilités » (73%), d’autant que leur niveau de diplôme est élevè.
Autre souhait : « se laisser plus de temps pour sa vie personnelle » chute à mesure qu’augmente la taille de l’entreprise (58% pour les salariés des entreprises comptant entre 10 et 19 salariés, 44% pour ceux des entreprises comptant plus de 1 000 salariés.

 

 Si 59% envisagent un départ pour une autre entreprise et/ou l’accès à un autre emploi, cette proportion monte à 73% parmi les employés non qualifiés; ce souhait est plus fréquent chez les jeunes femmes (66% contre 54% les hommes), fortement polarisé sur la catégorie des employés non qualifiés et davantage concerné par le temps partiel.

Au tout début des années 2000, une étude emblématique de Baudelot & Gollac (2003) montrait qu’au‑delà de conditions d’emploi présumées satisfaisantes (CDI, temps complet, rémunération décente), les conditions de travail (intensité, pénibilité, sentiment d’injustice, etc.) représentaient une dimension majeure d’un « rapport heureux ou malheureux à l’activité professionnelle ».

La plupart des travaux s’intéressant aux premières années de la vie active reposent généralement sur deux principes. Le premier pose qu’un jeune est « inséré » dès lors qu’il occupe un emploi « stable » (CDI ou fonction publique) et à temps complet ; le second que tout jeune cherche à progresser professionnellement, en évoluant sur l’échelle des emplois en termes de qualification et de rémunération.

 

Ce modèle, porté par les performances économiques des « Trente Glorieuses », s’est montré dominant jusqu’à l’aube des années 1980. Les multiples crises économiques qui ont secoué le marché du travail par la suite et la « démocratisation » de l’enseignement supérieur sont venues percuter les perspectives professionnelles des jeunes entrants.

⇒ Une typologie en 5 classes

La première classe de la typologie (31% des jeunes salariés), est dominée par ceux qui envisagent de progresser au sein de l’entreprise qui les emploie.

 

Ce sont plus souvent diplômés de l’enseignement supérieur, plus souvent salariés de grandes entreprises et à temps complet et en CDI (mais comme les autres classes) ; ils occupent  des postes plus qualifiés (ingénieurs et cadres techniques, ouvriers qualifiés de type industriel). Ils sont satisfaits de leur situation professionnelle et de la conciliation qu’elle ménage avec leur vie familiale. Ils ont une ancienneté dans l’entreprise plus élevée que la moyenne et déclarent un faible risque de perdre leur emploi.

 

Les opportunités de développement personnel sont estimées plus nombreuses, l’intensité du travail beaucoup moins forte et la liberté de discussion, ouvrant des marges de négociation, autour du travail réalisé, plus importante.

 

Les jeunes salariés relevant de ce groupe estiment que leur emploi est à la hauteur de leur qualification et leur permet d’utiliser pleinement leurs compétences. Pour autant, ils ne souhaitent pas s’en tenir là et déclarent vouloir se former pour développer leurs compétences. La perspective d’une mobilité ascendante en interne est soutenue par le développement de leurs compétences (76% déclarent avoir gagné en compétences au cours des 18 derniers mois). 49% ont accédé à la formation au cours des 18 derniers mois.

 

♦ La classe 4 (16%) est composée de jeunes salariés qui tous aspirent à créer leur entreprise.

 

Ce sont plus souvent des hommes, plus souvent non diplômés, plus souvent salariés du secteur du commerce et de la réparation. Ils travaillent plus fréquemment dans de petites entreprises ou dans des grandes entreprises.

 

Ceux‑ci se disent pour partie satisfaits de l’emploi qu’ils occupent, jugeant leur travail intéressant et correspondant à leur qualification. Pour autant, 95% souhaitent faire « évoluer le contenu de leur activité » et gagner en responsabilité (89%). 66% ne s’estiment pas assez payés pour le travail réalisé. 62% souhaitent plus de temps pour leur vie personnelle, tout en gagnant en responsabilités. Ils soulignent un peu plus fréquemment le risque de perte d’emploi qui les menace (24% contre 20 en moyenne).

 

les opportunités de développement personnel sont un peu moins nombreuses et la liberté de discussion conforme à la moyenne. L’évolution envisagée appelle de la formation (ils sont relativement plus nombreux qu’en moyenne à estimer que des compétences leur manquent pour mener à bien leur projet. 44% déclarent n’avoir suivi aucune formation au cours de l’année précédant l’enquête, ce qu’ils regrettent.

 

♦ La classe 5 de la typologie (16%) est dominée par ceux dont le souhait de changement reflète une insatisfaction liée au décalage défavorable, entre l’emploi exercé et la qualification acquise.

 

Ils décrivent leur emploi comme pénible (horaires décalés), mal rémunéré, inintéressant, répétitif, peu compatible avec leur vie personnelle (ils travaillent plus souvent à temps partiel).

 

C’est le groupe le plus féminisé, qui rassemble (des catégories d’employés, qualifiés ou pas (employés administratifs, de commerce ou encore personnels de services directs aux particuliers). Ils sont particulièrement présents dans l’hôtellerie‑restauration et le commerce et travaillent souvent dans des entreprises relativement grandes (250 à 500 salariés) ou pour des réseaux d’enseignes.

Les opportunités de développement personnel sont estimées beaucoup moins nombreuses, l’intensité du travail bien plus forte et la liberté de discussion relativement limitée. 

Ils ont rarement accédé à une formation au cours des 18 derniers mois, et ont moins que les autres la possibilité d’en demander.

 

♦ La classe 3 (22%) est dominée par ceux qui souhaitent mieux concilier leur vie professionnelle et personnelle afin d’améliorer leur qualité de vie.

 

Ce n’est donc pas seulement une affaire de femmes puisqu’elles n’y sont que légèrement surreprésentées. Les salariés y sont plus qualifiés et plus diplômés que la moyenne mais ils déclarent plus fréquemment que les autres des conditions de travail insatisfaisantes.

Les opportunités de développement personnel sont meilleure qu’en moyenne, mais l’intensité du travail est bien plus forte et la liberté de discussion relativement limitée.

Ils estiment plus souvent que les autres que leur travail est pénible (61% contre 39 en moyenne), notamment en raison d’horaires décalés (69% contre 57) ou de la nécessité « de se dépêcher » ou d’un temps de travail supérieur à 45 heures hebdomadaires (36% contre 21).

 

♦ La classe 2 (15%) est dominée par ceux qui n’évoquent aucune perspective d’évolution, quoique globalement satisfaits de l’emploi occupé et s’estimant suffisamment payés pour le travail, jugé peu pénible.

Leur emploi leur semble correspondre à leur qualification et leur permettre d’utiliser pleinement leurs compétences qu’ils n’envisagent pas de développer. Souvent ouvriers, qualifiés ou pas, ils exercent leur activité dans de petites entreprises, dans les secteurs des transports ou de l’hôtellerie‑restauration.

Leur inscription sur des métiers « en tension » les protège du chômage.; malgré un faible accès à la formation (33% ont suivi une formation au cours des 18 derniers mois), ils en expriment peu le besoin.

 

Pour en, savoir davantage pages 113-131 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4511714 

 

 

SOMMAIRE

En moyenne, les intercommunalités françaises comptent 86 emplois pour 100 actifs.

Méthodologie : l’évaluation du degré d’adéquation entre offres d’emploi et demandes d’emploi à l’échelle des intercommunalités est appréhendé à partir d’un indice rapportant le nombre d’emplois d’une catégorie socio-professionnelle (CSP) au nombre d’actifs de la même catégorie.

 

Une note de l’Assemblée des Communautés de France montre la forte disparités des emplois locaux au regard des actifs présents sur ce même territoire.

 

Au 1er janvier 2019, il y a 1 259 EPCI sur le territoire français.  :

  • 1 001 Communautés de Communes
  • 22 Métropoles dont la métropole de Lyon
  • 13 Communautés Urbaines
  • 223 Communautés d’Agglomération

⇒ Une approche par taille d’intercommunalités

Les plus petites, celles de moins de 50 000 habitants, disposent en moyenne d’un ratio d’emplois inférieur à 70 pour 100 actifs, traduisant une fonction plus résidentielle que productive. Le déséquilibre se réduit dans les communautés de 50 000 à 200 000 habitants.

– les intercommunalités de 200 000 à 500 000 habitants se rapprochent de l’équilibre (ratio de 95).
– enfin, les intercommunalités de plus de 500 000 habitants affichent un ratio positif (104 emplois pour 100 actifs) qui traduit la fonction de « pôle d’activité » qu’assume ce type de territoire.

 

Parmi ces intercommunalités,

– 44 intercommunalités disposent d’un volume d’emplois supérieur à leur nombre d’actifs. On observe une sur-représentation d’intercommunalités au profil urbain avec 6 métropoles (Dijon, Brest, Toulouse, Rennes, Nancy et Clermont), 3 communautés urbaines (Arras, Caen La mer et Le Mans Métropole) et 18 communautés d’agglomération, notamment au profil touristique.

 

-1 008, dont la métropole de Nice, les communautés urbaines de Grand-Paris Seine-et-Oise et du Creusot-Montceau-les-Mines et 118 communautés d’agglomération, sont marquées par un désajustement important; les métropoles y sont sous-représentées;  88% sont des communautés de communes.

 

Ces situations génèrent des problématiques différentes d’aménagement du territoire et des moyens disponibles pour conduire les politiques afférentes.

⇒ L’analyse du niveau d’adéquation par catégorie socio-professionnelle :

A l’exception des Agriculteurs, on retrouve toujours, en moyenne, plus d’actifs que d’emplois au sein des intercommunalités françaises, quelle que soit la catégorie sociale. En revanche, plus on s’élève dans l’échelle des catégories socio-professionnelles, plus le taux d’adéquation s’approche de l’équilibre, passant de 79 emplois pour 100 actifs pour les employés, 84 emplois pour 100 actifs pour les ouvriers, à 95 emplois pour 100 actifs pour les Cadres, professions intellectuelles supérieures et chefs d’entreprise.

Le nombre d’intercommunalités proches de l’équilibre est particulièrement élevé pour les catégories Agriculteurs et Artisans, commerçants et chefs d’entreprise.

 

En ce qui concerne les cadres, et professions intellectuelles supérieures, seulement 275 intercommunalités présentent un bilan à peu près à l’équilibre. Ce sont des territoires densément urbanisés. On y trouve les 13 métropoles (Grenoble, Lyon, Paris, Dijon, Brest, Toulouse, Montpellier, Rennes, Saint-Etienne, Nancy, Clermont et Strasbourg), 5 communautés urbaines (Arras, Caen, Dunkerque, Le Creusot et Le Mans) et 62 communautés d’agglomération. À l’opposé, un millier d’intercommunalités sont marquées par un déficit d’emplois de cette catégorie.

 

Enfin, on relève un taux particulièrement faible d’intercommunalités présentant une relative adéquation pour les catégories Employés et Ouvriers (respectivement 164 et 156 intercommunalités).

 

⇒ L’inadéquation qui frappe les territoires peut prendre deux formes :

– La première se matérialise par un excès d’emplois sur la main-d’œuvre disponible. Rare, cette configuration s’observe pour l’essentiel dans les grands territoires urbains, les métropoles notamment, qui assument une réelle fonction de pôle de production et exercent une attraction très forte sur les territoires environnants.

– La seconde se traduit par un déficit d’emplois au regard du nombre d’actifs. Beaucoup plus fréquente, cette asymétrie contraint la population active à se déplacer à plus ou moins longue distance pour trouver un emploi.

 

Ces logiques d’interaction, portées notamment par la mobilité croissante de la population française, suscitent des dynamiques assez contre-intuitives. Elles conduisent par exemple à des paradoxes qui voient de nombreuses intercommunalités très créatrices d’emploi enregistrer dans le même temps une hausse continue de leur taux de chômage. Ce phénomène tient au fait qu’une partie des emplois créés n’est pas occupée par leurs propres actifs, parfois faute d’une employabilité suffisante de ces derniers.

 

En sens inverse, des intercommunalités peu créatrices d’emplois peuvent parfois bénéficier d’une réduction notable de leur taux de chômage, leur population active « fuitant » vers les territoires voisins pour travailler.

 

Pour en savoir davantage : https://www.adcf.org/files/LES_NOTES-de-l_AdCF/AdCF-Note-6-WEB-EP3.pdf

 

 

SOMMAIRE

Profil des résidents en QPV Franciliens.

Une population jeune, familiale, avec une forte proportion d’immigrés, mais plus active et qualifiée qu’en QPV de province.

 

1 546 000 HABITANTS (13% de la population Francilienne) vivent au sein de 272 quartiers prioritaires  (contre 8% en France métropolitaine), soit 32% des QPV de France métropolitaine,

 

La population est jeune et familiale, avec une forte proportion d’immigrés et d’étrangers (27 vs 21% en QPV province). Avec en moyenne 2,88 personnes par ménage (contre 2,34 en province), les QPV franciliens comptent autant de ménages de 4 personnes ou plus que de personnes seules (respectivement 32% et 30%, contre respectivement 21% et 38% en province). 19% des ménages comptent 5 personnes ou plus, contre 11% dans les QPV de province. 27% sont étrangers (vs19%).

 

À l’image de la population francilienne, la population des QPV franciliens est plus qualifiée et active que celle des QPV de province (53% vs 45). 34% possèdent un diplôme supérieur ou égal au baccalauréat (vs 28%). Le taux de chômage y est plus faible (24% contre 31%). Le niveau de vie est également plus élevé et la pauvreté moins prégnante (37% contre 43%).

 

Mais les Franciliens vivant en QPV logent dans des conditions plus contraignantes qu’en province : les logements sont plus petits (31% une ou deux pièces, et 9% de cinq pièces et plus, vs 27 et 13), d’où un surpeuplement marqué (29% dans les QPV franciliens, contre 13% dans les QPV de province).

 

Une mobilité globalement comparable à celle des autres Franciliens :  au cours de l’année 2015, 9,8% des Franciliens résidant dans un quartier en politique de la ville ont déménagé (10,3% pour les habitants franciliens hors QPV et 11,8% pour ceux des QPV de France métropolitaine).
Les jeunes ou les locataires du parc privé sont plus enclins à la mobilité. Mais l’importance du parc social dans les QPV (72% des logements) est un facteur de moindre mobilité, avec une faible part de propriétaires,

 

Au cours de l’année 2015, parmi les 157 000 habitants des QPV ayant changé de logement, 29% (45 000) ont déménagé au sein du même QPV, 16% (25 000) ont déménagé dans un autre QPV, et 55% (87 000habitants) ont quitté les QPV. Cette proportion est plus élevée à Paris et dans les Hauts-de-Seine (66%), et plus faible en Seine-Saint-Denis (49,5%) et dans les Yvelines (52,7%), où les revenus des habitants des QPV sont plus faibles, et la part des étrangers et immigrés plus élevée.

Les sortants sont globalement plus aisés que les autres mobiles, alors que ceux qui restent ou s’installent en QPV ont des profils plus modestes

 

Par ailleurs, 62 000 personnes se sont installées dans un QPV, alors qu’elles ne sont pas originaires d’un QPV (soit 47% des mobiles présents dans un QPV en 2016). Ils sont plus aisés que les habitants stables, mais  plus modestes que les sortants; la moitié s’installe à moins de 2,8 km de leur lieu de résidence antérieure (contre 4 km pour les autres Franciliens); la moitié des Parisiens déménagent à plus de 3,9 km de leur lieu de résidence antérieure, alors que les Yvelinois sont nombreux à déménager dans le même QPV (37,5%, contre 28,7% pour l’ensemble des Franciliens des QPV), et 50% déménagent à moins de 1,7 km.

 

À l’occasion de leur déménagement, 42% changent de statut d’occupation : le secteur locatif privé accueille 44% et 31% accèdent à la propriété, signe d’un parcours résidentiel ascendant, tandis que les 25% qui intègrent le secteur HLM y bénéficiant d’un logement adapté aux ressources et à la taille du ménage. Toutefois, la majorité des mobiles (58%) gardent le même statut d’occupation, évoluant principalement (pour 73% d’entre eux) au sein du parc HLM. 

 

Le logement social demeure l’horizon principal : c’est le cas pour 77% des mobiles à l’intérieur de leur quartier, et 70% des mobiles rejoignant un autre QPV. La part des familles monoparentales comme des familles nombreuses est plus accentuée parmi ceux qui déménagent ou emménagent dans le parc HLM.

Mais les mobiles les plus modestes restent ceux qui évoluent dans le parc locatif privé ou ceux qui en proviennent. Ils se démarquent par un taux de pauvreté élevé, supérieur à 50%, pour un revenu médian n’excédant jamais 12000€.

 

L’installation dans une zone bénéficiant d’une aide fiscale a permis à un habitant sur quatre originaire d’un QPV de devenir ou de rester propriétaire de son logement (25,3%), soit une proportion comparable à celle des habitants partis ailleurs (25,9%). Toutefois, les habitants s’étant installés en zone à TVA réduite étaient moins souvent propriétaires lorsqu’ils résidaient en QPV (10,9%) que les sortants partis ailleurs (13,8%). La part d’habitants propriétaires de leur logement a donc augmenté de 14,4 points pour ceux qui se sont installés dans une zone aidée fiscalement, contre 12,1 points pour les autres sortants.

 

Pour en savoir davantage : https://www.institutparisregion.fr/fileadmin/NewEtudes/000pack2/Etude_2380/NR_860_web_version_finale.pdf

SOMMAIRE

Une meilleure prise en compte des salariés, gage d’une entreprise libérée.

La recherche, conduite par Bpifrance, vise à fournir 5 axes de travail prioritaires et complémentaires pour améliorer les pratiques managériales.

⇒ La nécessaire transformation du management des ressources humaines

74% des dirigeants de PME-ETI estiment qu’il est important de repenser leurs pratiques managériales dans les années à venir pour améliorer la performance de leur entreprise.
Cette soif d’évolution intervient dans un contexte particulier, façonné par les transformations digitales et environnementales en cours, mais aussi par deux tendances majeures :

L’exigence croissante de clients toujours plus pointilleux et impatients (vitesse d’exécution, de personnalisation, prix, pressions externes),

Les revendications des collaborateurs  (meilleure prise en considération de leurs besoins, recherche de sens dans l’exercice de leur activité…). D’après l’étude de l’Institut Gallup publiée en 2018, seuls 6% des salariés français affirment être engagés au travail, alors que 20% estiment être activement désengagés, malheureux et affichant leur amertume vis-à-vis de leur entreprise. Santé Publique France constate que les affections psychiatriques sont responsables de 35 à 45% de l’absentéisme au travail et APICIL estime que le mal-être au travail représente un coût pour l’entreprise de 14 580€ par salarié et par an. 

 

Le développement de la motivation et de l’implication des salariés est ainsi le premier enjeu RH de ces chefs d’entreprise.

⇒ “une solution”, l’entreprise libérée

Pour émanciper les collaborateurs des rigidités hiérarchiques et d’un management autoritaire, tout en améliorant la performance des organisations, Isaac Getz et Brian Carney affirment qu’une autre manière de structurer les entreprises est possible avec l’entreprise libérée : une forme organisationnelle radicalement différente dans laquelle les salariés sont entièrement libres d’agir pour le bien de l’entreprise, cherchant à rendre le travail « plus épanouissant », et donc une responsabilisation accrue des salariés. L’auto-détermination, la transparence et l’intelligence collective sont alors décisives dans l’entreprise libérée pour motiver les salariés, instaurer de l’agilité et créer davantage de richesse. Le pouvoir de décision revient davantage à ceux confrontés à la réalité concrète de l’entreprise et les managers intermédiaires n’ont plus de fonction de contrôle.

 

Mais cette transformation ne peut se faire que s’il y a transformation personnelle du dirigeant. La fonction du chef d’entreprise est alors de concilier la performance économique, le respect des personnes dans l’entreprise, et la responsabilité environnementale.

L’entreprise libérée s’apparente donc plus à une philosophie que le dirigeant adopte et adapte en fonction de son contexte et de son métier, qu’à une méthodologie. Il s’agit de :
• changer les rapports humains (supprimer les symboles de différences de statut, renforcer la légitimité de chacun, remplacer les consignes directives par du soutien actif),
• coordonner par le « pourquoi » (échanger régulièrement sur la vision, partager l’information, piloter par les résultats),
• faciliter l’exercice de l’autonomie (renforcer les compétences par une formation importante et continue, éviter les validations du chef grâce à des procédures, laisser un droit à l’erreur aux équipes bien intentionnées).

 

Si l’entreprise libérée propose une philosophie à adapter selon les situations et n’établit pas de règles précises, l’holacratie souhaite enterrer la hiérarchie verticale en présentant un modèle d’organisation concret. Les pyramides hiérarchiques sont  remplacées par des super cercles d’activités qui regroupent les salariés dont les rôles sont liés. Ces cercles (et sous-cercles) sont eux-mêmes compris dans un cercle général qui permet à toutes les activités de communiquer, via des représentants choisis. Chacun dans l’entreprise peut, par ailleurs, se voir attribuer plusieurs rôles et appartenir à plusieurs cercles, en fonction de ses aptitudes, de ses envies et de son temps de travail. Dans ce cadre, plus personne n’a besoin de se référer à un manager et chacun devient responsable de la mission qui lui a été confiée.

 

L’holacratie a pour socle « celui qui sait, est celui qui fait », dans la limite des règles explicitées par le collectif. Les problèmes ou les tensions éventuelles sont évoqués lors de réunions de gouvernance, entre égaux. Le manager en lui-même peut ainsi disparaître, mais pas le management, dont les facettes sont identifiées puis réparties entre collaborateurs.

 

Si l’entreprise libérée jouit d’une belle notoriété, elle n’a pas pour autant bouleversé en profondeur le paysage managérial contemporain.

Alors que 54% des entreprises pratiquent une organisation hiérarchique, seules 22% ont recours au mode projet (transversalité pilotée par des chefs de projets), 19%  ont recours au mode matriciel (ligne décisionnelle par fonction superposée à une logique de produit) et 5% à l’auto-gouvernance des équipes et sans direction centralisée.

 

Des critiques dénoncent les effets négatifs que peut avoir l’organisation libérée :

– Les responsabilités acquises peuvent ainsi générer un stress important chez ceux qui ne se sentent pas tout le temps à la hauteur de leurs charges,

– Les preneurs de décision peuvent aussi manquer de hauteur de vue, de compétences ou d’informations,

– Comment sans hiérarchie vérifier les actions des individus ? Certains peuvent rejeter le contrôle du groupe, au risque de s’exclure du groupe, et potentiellement de l’entreprise.

– La logique de la surveillance du groupe par le groupe peut avoir des conséquences fâcheuses en matière de liberté de parole, d’inventivité, introduisant de nouvelles inégalités entre profils introvertis et extravertis.

– L’importance accordée au « leader libérateur » pose question en cas de retrait du dirigeant ou de changement d’actionnaires majoritaires.

⇒ 5 axes de travail prioritaires et complémentaires permettent d’améliorer les pratiques managériales : 

4 relèvent d’un questionnement qui s’applique à toute l’entreprise et aux relations entre tous types de collaborateurs, alors que le 5éme s’adresse plus spécifiquement au dirigeant et à ses managers.

1Le cadre : 

il établit la vision et des valeurs claires, partagées par tous les collaborateurs. Il donne le sens et représente ainsi un pilier fondamental des relations au sein de l’organisation. Le cadre nécessite d’être communiqué et compris par tous.

 

LES MESURES CLÉS :

• Coconstruire la vision et faire émerger les valeurs avec les collaborateurs si elles n’ont pas été formalisées. L’identification des valeurs permet d’expliciter la culture de l’entreprise qu’elle soit fondée sur l’excellence, la solidarité, l’entrepreneuriat, la compétition etc,

• Faire vivre la vision et la stratégie à travers l’implication des managers qui organisent des séances de restitution et de présentation de la stratégie. L’objectif est d’assurer une bonne appropriation de la stratégie par les managers, relais clés dans l’entreprise,

• Promouvoir la vision auprès des collaborateurs et apporter des éléments concrets pour clarifier les doutes. Cela signifie que chaque collaborateur est en mesure d’expliquer le métier (ce que l’entreprise fait) mais aussi la mission de l’entreprise (pourquoi l’entreprise le fait). Il est important que tous puissent au quotidien intégrer leur propre métier dans cette vision,

• Une fois les valeurs identifiées, imaginer des situations concrètes où certains comportements traduiraient les grands principes énoncés. Veiller à les transmettre par l’exemplarité,

• Réinterroger la vision et les valeurs à intervalles réguliers (tous les 3 à 5 ans) ou à des moments clés pour l’entreprise (croissance externe, ouverture à l’international, transmission…),

• Accompagner les collaborateurs qui n’adhèrent pas spontanément à la culture et aux valeurs de l’entreprise. Aussi, lors du recrutement, faut-il veiller à ce que les valeurs soient expliquées et comprises par les recruteurs et les candidats.

 

Un exemple : “nous travaillons par projet. Pour chaque projet, nous avons un chef de projet qui constitue une équipe en fonction des compétences dont il aura besoin. En parallèle, des tribus orientées métiers ont été mises en place pour favoriser les discussions entre spécialistes techniques. Pour chaque tribu, un couple animateur/ secrétaire est élu lors d’élection sans candidat (les collaborateurs élisent celui qui est, selon eux, plus à même de recouvrir cette fonction). Tout collaborateur est libre de participer aux tribus, pourvu qu’il apporte de la valeur, jugé par le collaborateur même. Enfin, chaque collaborateur dispose d’un coach pour l’aider à mieux se positionner dans l’entreprise, à interroger ses évolutions professionnelles, ses besoins de formation.”

 

2 La communication et la transparence sont les clés du dialogue interne.

Cet axe doit inspirer des comportements tels que la prise de parole et d’initiative, qui sont indispensables pour créer un environnement de confiance et stimuler l’innovation.

 

Par communication on entend donc ici non seulement l’acte de communiquer et le timing des annonces, mais aussi les canaux utilisés et le niveau de transparence choisi. Elle implique :
• des échanges transversaux entre les équipes et des circuits d’information descendants et ascendants,
• la liberté d’exprimer son opinion ou de partager ses idées,
• le choix des outils venant en soutien à une communication plus transparente et partagée,
• l’écoute attentive et respectueuse des avis exprimés, pouvant mener jusqu’à des prises de décision partagées.

 

LES MESURES CLÉS :

• Partager les éléments stratégiques avec tous les collaborateurs afin de donner l’exemple de transparence. A minima, le dirigeant doit communiquer la vision, la stratégie, les valeurs ainsi que la situation de l’entreprise et l’atteinte des objectifs fixés.

• Organiser des réunions pour partager ou, mieux encore, construire certains contenus clés (comme la stratégie et les valeurs). Ces techniques de communication sont d’autant plus efficaces que les collaborateurs, ayant participé à l’élaboration des décisions, se les approprient plus facilement.

• Créer des moments de rencontre et recourir aux canaux digitaux pour partager l’information, par exemple des messageries instantanées et des entretiens individuels.

• Mettre en place une « boîte à idées » (virtuelle ou réelle) pour collecter des propositions d’idées d’amélioration, allant de l’innovation à la qualité de vie au travail. S’assurer, en revanche, qu’un processus de sélection des idées et de suivi soit en place.

• Instaurer un système de comptes rendus et relevés de décisions, quitte à former les équipes aux techniques de communication écrite. Ces outils ont l’avantage d’expliciter les messages clés.

• Choisir les destinataires pertinents afin d’éviter la « surinformation » (dans l’axe codécision, nous donnons des pistes pour organiser ces échanges, selon le degré d’autonomie décisionnelle).

 

Toutefois, il n’est pas envisageable d’être parfaitement transparent sur tous les sujets, notamment lorsque les informations à traiter sont confidentielles ou d’ordre financier. Il y a des limites à instaurer, même concernant cette vertu de la transparence.

3 La codécision ou délégation de la prise de décision

Basé sur des principes de proximité, d’expertise, de responsabilisation et de consultation, pour faire face aux temps de réponse courts exigés dans un monde interconnecté. Ils permettent de donner le pouvoir décisionnel à la personne détenant l’expertise, à même d’évaluer les paramètres techniques d’une décision, au niveau le plus proche de l’action. Ces principes structurent la manière dont la délégation est mise en pratique.

 

LES MESURES CLÉS

• Déléguer une partie des décisions opérationnelles; le dirigeant n’y prend part que lorsqu’il est sollicité ou dans le cadre d’une instance décisionnelle,

• Dans le cadre de délégations identifiées, respecter la décision prise par les collaborateurs / managers et en assumer les conséquences,

• Créer des instances associant les participants les plus qualifiés et pertinents (dirigeants, managers, experts, collaborateurs) pour refléter les différents points de vue dans la prise de décision,

• Utiliser des outils d’aide à la décision (formulaires ou devis automatiques, CRM,…) pour faciliter la prise de décision opérationnelle indépendante,

• Le droit à l’erreur et à l’initiative est valorisé, afin de créer un climat de confiance, où la parole peut être exprimée librement. Le feedback récurrent permet de mettre en pratique le droit à l’erreur en partageant les résultats des décisions et actions.

 

Exemple : “L’objectif de notre modèle est de parvenir à instaurer un management concertatif et décisionnel. Dans ce cadre, toutes les décisions concernant les individus sont prises en leur présence, lors de réunions mensuelles qui servent de clé de voûte aux échanges de l’entreprise. Ce fonctionnement se retrouve à trois étages différents. Notre cellule de base est ainsi composée d’une équipe d’une quinzaine « d’intraentrepreneurs » et d’un manager d’activités. Ensuite, une quinzaine de managers d’activités se regroupent lors de réunions avec leur manager de territoire. Enfin, une quinzaine de managers de territoires se réunissent avec moi, manager du groupe. Au total, seuls trois niveaux hiérarchiques existent pour trois mille personnes. Et j’aime à penser que je participe à la direction de 200 petites entreprises de 15 personnes plutôt qu’à un groupe de 3 000 salariés.

Au-delà de vingt personnes, le management concertatif n’est plus possible. Pour conserver cette taille idéale, il faut rester attentif aux évolutions de la société, les cellules de base ayant souvent tendance à croître; lorsqu’on dépasse vingt personnes, on la divise en deux. Ces deux nouvelles cellules vont ensuite pouvoir grandir à leur tour. Cela engendre de nombreux effets positifs. Par exemple, l’émulation collective se nourrit de la création de postes de managers d’activités ou de territoires. Les promotions internes offrent des perspectives de développement à de nombreux « intraentrepreneurs.

Pour des réunions efficaces, l’accent est mis sur la résolution de problèmes et l’identification de nouvelles opportunités. Le rôle du manager consiste alors à animer les débats et à orienter les dialogues, de sorte que tous les participants de la réunion se sentent en confiance.”

 

4 La coopération,

sous-tend les relations entre les collaborateurs, les équipes, mais aussi les associés et les clients. Elle met en musique les axes de communication et de codécision : travailler davantage ensemble pour décider vite dans une organisation qui communique. Il s’agit de casser les silos et stimuler l’innovation.

 

LES MESURES CLÉS  pour rendre concrète l’importance de la coopération :

• Organiser des réunions d’équipe, a minima mensuelles, pour faciliter l’échange entre collaborateurs. En ajoutant des réunions à chaque niveau hiérarchique, cette coordination stimule l’échange entre différents départements et métiers,

• Créer des réunions transversales par rôles ou fonctions, afin de casser les silos par métier,

• Agencer les espaces physiques et virtuels pour stimuler la coopération : open spaces, forums virtuels, …

• Proposer des formations sur la communication et d’autres outils pour une communication constructive à tous les niveaux, en stimulant une nouvelle relation à l’autre ou une réflexion sur les capacités de communication,

• Promouvoir des initiatives qui favorisent la proximité relationnelle des collaborateurs, au-delà du cadre du travail (organiser, par exemple, des événements sportifs auxquels les collaborateurs peuvent librement participer, promouvoir un engagement territorial social ou environnemental en contribuant à des actions concrètes (collecte des déchets sur les plages, pour donner un exemple).

• Auditer les obstacles potentiels à la coopération entre les équipes : les systèmes d’évaluation de la performance incompatibles entre services, la résistance managériale au partage des ressources (budgets, temps-homme, informations, outils, innovations…), la localisation des équipes (à différents étages, sur différents sites …),

• Mettre en place des mesures correctives qui permettent de valoriser et récompenser les comportements coopératifs.

• S’assurer d’avoir des profils de collaborateurs qui ont la capacité à travailler ensemble, à partager les informations, à aller demander de l’aide.

 

Exemple : Certaines entreprises ont redéfini leur politique de rémunération de la performance pour inciter et promouvoir davantage le collectif que l’individuel.

Deux politiques semblent aussi ressortir comme sources de motivation pour les collaborateurs à penser davantage collectif :
• la répartition des bénéfices (marge nette) entre tous les collaborateurs, souvent en pourcentage égal pour tous,
• l’arrêt de primes personnelles, d’avantages en nature (téléphone portable pour les managers seulement) ou avantages liés aux rôles hiérarchiques (bureau personnel).

 

5 Le chef d’orchestre,

Posture managériale qui remplace « l’homme orchestre ». Dans ce rôle, il incarne les quatre piliers, guide par l’exemplarité et coordonne des collaborateurs progressivement responsabilisés. Cette posture est le pivot de tous les axes de travail. Sans elle, les autres axes sont caducs.

 

EN TANT QUE DIRIGEANT DE PME-ETI, 46% estiment être un dirigeant chef d’orchestre tirant le meilleur des talents, 27% un dirigeant se fondant dans le collectif pour faire avancer l’entreprise, 16% un dirigeant s’entourant de lieutenants pour démultiplier ses actions, 11% un dirigeant entraînant l’entreprise dans son sillage.

 

La posture managériale de chef d’orchestre repose sur les éléments clés suivants :
• faire preuve d’exemplarité, en étant cohérent entre ses demandes et ses actions,
• être à l’écoute de ses collaborateurs, lors d’échanges formels et informels,
• prendre en compte l’avis et les besoins des collaborateurs,
• être en soutien aux équipes, par exemple en levant les obstacles qui freinent la coopération, ou en recherchant des partenariats pour faire avancer un projet,
• faire preuve d’humilité, en reconnaissant ses propres erreurs, par exemple,
• accepter que la prise de risque peut engendrer des erreurs, y compris de la part de ses collaborateurs,
• apprendre et nourrir la capacité à déléguer, et dégager du temps,
• être capable de s’adapter aux contextes changeants, voire improviser,
• savoir influencer.

 

LES MESURES CLÉS

Pour les dirigeants

• Travailler sur soi et éventuellement, se faire accompagner par un coach, pour comprendre ses forces et faiblesses, ses modes opératoires (irritants typiques, traits de caractère, modèles de communication de référence…),

• Laisser les managers prendre les décisions sur les activités opérationnelles et n’intervenir que sur demande des managers ou seulement dans un cadre établi dans les instances de gouvernance. Un chef d’orchestre commencera d’abord par demander l’avis des présents à une réunion avant d’exposer sa propre opinion,

• Participer à des groupes de travail, des clubs de dirigeants ou autres associations qui permettent de partager des bonnes pratiques managériales ou simplement d’éviter l’isolement,

• Veiller à ce que les principes de cette posture soient respectés par tous les managers,

• Veiller à ce que les collaborateurs aient des outils, tant sur le savoir-faire que sur le savoir-être, pour leur permettre de s’épanouir et grandir.

 

Pour les dirigeants et leurs managers
• Se former aux techniques de communication,
• Embarquer les collaborateurs dans les prises de décision et organiser des séances de feedback,
• Veiller à être en cohérence et à adopter la même posture managériale,
• Créer des groupes de travail horizontaux entre managers afin de partager les bonnes pratiques.

 

Pour en savoir davantage : https://www.bpifrance-lelab.fr/Analyses-Reflexions/Les-Travaux-du-Lab/Sens-et-liberte-revenir-aux-fondamentaux-du-management

 

 

SOMMAIRE

Fin 2019, 28,5 millions de personnes sont en emploi en France.

L’article propose quelques grands éléments de cadrage de l’emploi en 2019.

⇒ La situation au regard de l’emploi

25,5 millions exercent une activité salariée (dont 19,6 millions dans le privé et 5,8 millions dans le public) ; par ailleurs 3 millions sont non-salariées (n’intégrant pas les chefs d’entreprises salariés).

Pour mesurer la population active, il faut ajouter 2,5 millions au chômage, dont 40% un chômage de longue durée (au sens BIT) ; mais 6,4 millions sont demandeurs d’emploi (3,5 millions n’ayant jamais exercé aucune activité). La population active n’a pratiquement pas évolué depuis 2014.

 

En termes de type de contrat, 87,9% sont salariés (dont parmi les salariés 84,8% en CDI, 10,4% en CDD, 2,7% en Intérim et 1,9% en apprentissage) et 12,1% non-salariés.

 

Fin 2017, près de 2,1 millions de personnes exercent simultanément plusieurs emplois ; 77% sont exclusivement salariés cumulant plusieurs emplois chez des employeurs différents (6,4% des salariés); les autres sont à la fois salariés et non salariés : parmi les non‑salariés à titre principal, 4,2% exercent une activité salariée à titre secondaire ; c’est davantage que pour les salariés, 1,5% d’entre eux complétant leurs revenus avec une activité non salariée. Au total, la pluriactivité concerne 7,5% des personnes en emploi fin 2017.

 

Noter que 217 000 sont des contrats aidés (hors formations en alternance, et aides à la création/reprise d’entreprise).

 

Le taux d’emploi des 15-64 ans s’établit à 66% au 4e trimestre 2019 en France hors Mayotte selon les concepts du BIT, soit 0,5 point de plus que fin 2018. Il atteint son niveau le plus élevé depuis 1975.

⇒ Le profil des personnes en emploi

Les femmes occupent la moitié des emplois salariés :  leur présence variant selon les secteurs d’activité : peu présentes dans la construction (12%), l’agriculture (29%) et l’industrie (29%), elles le sont bien plus dans le tertiaire marchand (48%) ou non marchand (68%). Elles n’occupent qu’un emploi non salarié sur trois.

Noter que le taux d’emploi est proche entre femmes et hommes (62,4% vs 68,8).

 

En termes d’âge, 8,4% ont entre 15 et 24 ans, 60,6% entre 25 et 49 ans, 24,6% entre 50 et 60 ans et 6,4% plus de 60 ans. Le taux d’emploi est de 29,7% pour les 15-24 ans, 80,9% pour les 25-49 ans, 62,6% pour les 50-64 ans (dont 32,7% pour les 60-64 ans) et 7,5% pour les 65-69 ans.

 

En termes de diplôme, 42,7% sont issus de l’enseignement supérieur (dont 16,2% bac +2 et 26,5% au-delà), 20,5% de niveau bac ou équivalent, 22,5% de niveau CAP/BEP ou équivalent et 14% sont sans diplôme (ou ont le brevet des collèges).

 

En termes de secteur d’activité : dans un 1er ensemble, 3 groupes d’activité emploient 43% des personnes en emploi, le commerce et les HCR, l’industrie et les services aux entreprises ; dans un second plus tourné vers le public, les emplois totalisent 31% (administration publique, santé, médico-social/action sociale, éducation).

 

Selon la durée du travail : en ce qui concerne ceux à temps complet, les non-salariés sont ceux qui travaillent le plus (240 jours et 8,4 heures chaque jour travaillé), contre pour les cadres (214 jours et 8,6 heures); les ouvriers sont le groupe qui a le plus longuement travaillé (219 jours mais seulement 7,6 heures par jour) vs les professions intermédiaires (210 jours et 7,8 heures) et les employés (214 jours et 7,8 heures).

⇒ L’évolution de l’emploi

Sur l’ensemble de l’année 2019, l’emploi augmente de 359 000 (davantage qu’en 2018 avec + 225 000 et autant qu’en 2017 avec + 352 000), du fait de la hausse de l’emploi salarié (+ 289 000 après + 154 000 en 2018), notamment dans le privé (+ 267 000 après + 156 000).

Hors intérim, les créations d’emplois salariés en 2019 sont supérieures à celles de 2018 (+292 000 après +185 000), mais aussi à celles de 2017 (+210 000).

L’emploi dans le secteur public est stable (+ 21 000 après – 2 000), principalement parce que le nombre de bénéficiaires de contrats aidés baisse moins que les deux années précédentes.

 

Le dynamisme de l’emploi salarié repose principalement sur les secteurs tertiaires marchands (+ 203 000 en 2019 après + 121 000 en 2018), dont les services aux entreprises (+ 68 000 emplois), l’hébergement‑restauration (+ 52 000) et le commerce (+ 41 000) ; la création d’emploi dans l’information‑communication et les services de transport continue mais ralentit (+ 20 000 après + 34 000 et + 17 000 après + 19 000).

Au sein des services aux entreprises, l’intérim résiste mieux en 2019 qu’en 2018 (– 3 000 emplois après – 27 000 emplois), très loin de son dynamisme de 2017 (+ 125 000 emplois).

 

Au 4e trimestre 2019, 18,2% des personnes en emploi travaillent à temps partiel, soit 0,1 point de moins que fin 2018. Cette proportion est nettement plus élevée pour les femmes que pour les hommes (28,5% contre 8,4), mais l’écart se réduit nettement au cours des dix dernières années : depuis fin 2009, la part de l’emploi à temps partiel a augmenté de 2,0 points pour les hommes et a diminué de 2,3 points pour les femmes. Pour environ un tiers de ces personnes, le temps partiel est subi. 

 

Le taux de chômage s’établit à 8,4% de la population active, après 9% en 2018 et 10,3% lors de son précédent point haut en 2015.

 

La productivité apparente du travail par tête augmente légèrement en 2019 : calculée en moyenne annuelle, la hausse est de 0,4%. De 2010 à 2018, la productivité augmentait nettement chaque année (+1% par an en moyenne),

⇒ L’emploi en France au regard des pays de l’OCDE selon un rapport OCDE de décembre 2018.

La France est moins bien placée pour certains indicateurs tels le taux de chômage au sens du BIT des 15‑64 ans (9,2% vs 5,9), le taux de sous‑utilisation de la main‑d’œuvre (32,7% vs 27,2), le taux d’emploi (71% vs 72,1), l’accès à l’emploi des personnes nées à l’étranger.

Elle est mieux positionnée en ce qui concerne le taux de faibles revenus (8,3% vs 10,9), l’écart de rémunération femmes-hommes (34,6% vs 36,1), la qualité des rémunérations, la qualité de l’environnement du travail (25,8% vs 27,6), l’insécurité du marché du travail (4,4% vs 4,9).

 

– La France se singularise par un chômage élevé des jeunes, une faible activité des seniors et une fréquence élevée du temps partiel involontaire.

 

– La France cumule un taux élevé de contrats courts et une faible fréquence du temps partiel « réduit »

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4504425

Voir aussi : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/daresanalyses_emploi-chomage-pop-active2019.pdf

SOMMAIRE

Une nouvelle nomenclature des PCS (identifiant les personnes et les ménages). .

Les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) constituent la nomenclature de référence en France pour l’analyse du travail, des milieux sociaux et de la stratification sociale. Créée au début des années 1950, elle a fait l’objet de refontes en 1982 et 2003.

En 2018 et 2019, un groupe de travail du Conseil national de l’information statistique (Cnis) a mené une nouvelle rénovation, organisée autour de quatre objectifs principaux : simplifier la production de la nomenclature, actualiser son niveau détaillé, proposer de nouveaux agrégats de diffusion et améliorer sa documentation.

 

La nouvelle nomenclature, appelée PCS 2020, reste organisée avec une logique d’emboîtement partant de six groupes très larges, subdivisés en 30 catégories socioprofessionnelles, elles‑mêmes divisées en 316 professions. Ces groupes et catégories restent empiriquement pertinents pour des analyses de nature sociologique, géographique ou
historique, et les professions pour comprendre le monde du travail.

Au niveau agrégé, les groupes (premier chiffre de la nomenclature) et catégories (deux premiers chiffres) demeurent inchangés pour pouvoir continuer les analyses en séries longues. Les 6 groupes sont : agriculteurs exploitants, artisans, commerçants et chefs d’entreprise, cadres et professions intellectuelles supérieures, professions intermédiaires, employés, ouvriers.

Les 30 catégories socioprofessionnelles (CS) sont inchangées dans leur contenu, mais certains intitulés ont été revus pour mieux rendre compte de leur composition.

 

En revanche, le niveau détaillé, celui des professions, a été profondément rénové. Par rapport à la nomenclature de 2003, les professions sont moins nombreuses (316 contre 486) et de tailles plus homogènes. Les professions occupées par les femmes et par les hommes sont mieux réparties et les secteurs privé et public sont plus facilement comparables.

 

Enfin, un niveau intermédiaire, de 126 professions regroupées (les trois premières positions de la PCS 2020), est désormais organisé de façon lisible avec quatre niveaux
de qualification pour les indépendants et les salariés, depuis les emplois occupant les positions les moins élevées jusqu’à ceux de niveau supérieur.

Le niveau de qualification des emplois salariés correspond à celui de la profession exercée ; il est estimé à partir d’une notion composite mêlant diplôme requis, position occupée et niveau de rémunération.

Pour les emplois indépendants, la hiérarchisation s’appuie sur le niveau de qualification des professions salariées équivalentes et la taille de l’entreprise.

De plus, dans chaque sous‑classe d’emplois salariés, le schéma donne à voir des lignes de clivage jusqu’alors absentes de la nomenclature, selon le type de contrat de travail (à durée limitée ou non) et la nature de l’employeur (fonction publique ou secteur privé).

 

1. Grille des classes et sous‑classes d’emploi
I Emplois indépendants
I1 de niveau supérieur
I2 de niveau intermédiaire
I3 de petits indépendants, avec salarié ou aide familial
I4 de petits indépendants, sans salarié ou aide familial
A Emplois salariés de niveau supérieur
A1 d’orientation technique, en CDI
A2 d’orientation tertiaire, en CDI
A3 fonctionnaires
A4 en contrat à durée limitée
B Emplois salariés de niveau intermédiaire
B1 d’orientation technique, en CDI
B2 d’orientation tertiaire, en CDI
B3 fonctionnaires
B4 en contrat à durée limitée
C Emplois salariés d’exécution qualifiés
C1 d’orientation ouvrière, en CDI
C2 d’orientation employée, en CDI
C3 de fonctionnaires
C4 en contrat à durée limitée
D Emplois salariés d’exécution peu qualifiés
D1 d’orientation ouvrière, en CDI
D2 d’orientation employée, en CDI
D3 de fonctionnaires
D4 en contrat à durée limitée (ou auprès de particuliers)

 

La « PCS Ménage », un outil nouveau pour analyser les inégalités sociales entre ménages; il permet d’analyser la société non plus seulement du point de vue des individus, mais aussi des ménages. Ce nouvel outil croise deux critères d’analyse des inégalités souvent séparés : la configuration résidentielle (ou familiale) et la situation socioprofessionnelle individuelle.

Ensuite, il est possible de faire des regroupements ad hoc de libellés pour étudier des
domaines professionnels spécifiques. 

 

Sept groupes et seize sous‑groupes de la PCS Ménage

I Ménages à dominante cadre
A Cadre avec cadre
B Cadre avec profession intermédiaire
II Ménages à dominante intermédiaire (ou cadre)
A Cadre avec employé ou ouvrier
B Cadre avec inactif ou sans conjoint
C Profession intermédiaire ou cadre avec petit indépendant
D Profession intermédiaire avec profession intermédiaire
III Ménages à dominante employée (ou intermédiaire)
A Profession intermédiaire avec employé ou ouvrier
B Profession intermédiaire avec inactif ou sans conjoint
C Employé avec employé
IV Ménages à dominante petit indépendant
A Petit indépendant avec petit indépendant, avec inactif ou sans conjoint
B Petit indépendant avec employé ou ouvrier
V Ménages à dominante ouvrière
A Ouvrier avec employé
B Ouvrier avec ouvrier
VI Ménages monoactifs d’employé ou d’ouvrier
A Employé avec inactif ou sans conjoint
B Ouvrier avec inactif ou sans conjoint
VII Ménages inactifs
A Inactif avec inactif ou sans conjoint

La première enquête diffusée avec la PCS 2020 sera l’enquête Emploi de 2021.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4504425

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