Archives mensuelles : août 2019

Etudes, rapports et propositions non commentés

“Rapport d’activité : cahier statistiques 2018”, Finances Publiques, lu août 2019

“Crédits par taille d’entreprises – Juin 2019 La croissance du crédit aux entreprises se poursuit dans tous les secteurs ” Banque de France, Stat info du 12 août 2019

“L’ACTIVITÉ DU BÂTIMENT EN FRANCE : prévisions 2019& Bilan 2018, dynamiques nationales et interrégionales”, CERC édition N°6, juillet 2019

“Agir pour la parité, performance à la clé”, Institut Montaigne, juillet 2019

“Pour un système universel de retraite “, rapport Delevoye, juillet 2019

“Financer la quatrième révolution industrielle Lever le verrou du financement des entreprises technologiques”, rapport Tibi au ministre de l’Économie et des Finances, juillet 2019

“The Role of Taxes on Investment to Increase Jobs in the EU – An Assessment of Recent Policy Developments in the Field of Corporate Taxes ” European Economic and Social Committee, lu août 2019

SOMMAIRE

Un rapport fort exhaustif du Sénat sur la numérisation.

Un rapport de plus de 200 pages, particulièrement documenté, qui débouche sur 14 recommandations.

 

Le numérique est en retard tant dans les TPE/PME que chez les salariés, alors qu’il est un atout essentiel pour la croissance des entreprises et leur positionnement dans la concurrence.

⇒ Son contenu

Après avoir traité de ce qu’est la numérisation et l’enjeu essentiel qu’il représente;, la rapport fait le constat de la difficulté à parvenir à cette transformation tant du coté entreprises (notamment les PME et TPE), que du coté salarié. Il développe les instances impliquées dans cette transformation (CCI, fédérations professionnelles, associations, start-ups conseil), tout en précisant le rôle des plateformes et les problèmes que cela pose. Le rapport s’interroge encore sur l’appui des Pouvoirs Publics (notamment l’État), ainsi que sur la couverture du territoire en termes de télécoms. Enfin, il propose d’observer les expériences étrangères, notamment Allemande, Danoise et la stratégie Européenne déployée.

 

⇒ un constat de l’ampleur du développement du numérique

♦ Depuis 2010, le chiffre d’affaires du commerce de détail a augmenté de 18%, contre 160% pour le commerce électronique. En cinq ans, de 2012 à 2018, le commerce en ligne a doublé, passant de 307 à 602Md€ au sein de l’Union européenne, Il reste toutefois marginal dans le volume total du commerce.

En France, sa part est passée de 4,2% en 2013 à 6,2% en 2018 pour atteindre 92,6Md€, en hausse de 13,4% par rapport à 2017; les 100Md€ devraient être dépassés en 2019.

1,5Md de commandes enregistrées (+20,7% par rapport à 2017); début 2019, 38,8 millions d’internautes avaient déjà effectué des achats en ligne, soit 87,5, 1,3 million de cyberacheteurs de plus en un an. Globalement, les particuliers sont davantage numérisés que les entreprises françaises (15ème rang sur 28 en Europe) : 2/3 des consommateurs français achètent en ligne alors que 15% seulement des PME vendent en ligne, contre 44% pour les grandes entreprises.

65% des Français réalisent de tels achats contre 53% des citoyens de l’Union européenne et une moyenne de 60% des citoyens des cinq économies principales de l’Union européenne.

 

♦ Les craintes de disparition des emplois du fait de la numérisation des entreprises ont été vives, mais semblent désormais plus mesurées; on estime désormais qu’un emploi perdu en raison de la révolution numérique est compensé par 2,6 emplois créés : le problème est qu’ils ne le sont, ni dans le même secteur, ni dans le même pays que les emplois détruits. La montée en puissance d’internet aurait fait disparaître 500 000 emplois entre 1995 et 2010, mais en a également créé 1,2 million dans le même temps. Le solde net s’élève donc à 700 000 emplois créés, soit 1,4 emploi ajouté pour chaque emploi transféré d’un secteur traditionnel vers les activités issues du web.

Ce résultat correspond au quart des créations nettes d’emplois enregistrées en France sur cette période. L’impact sur le salariat et l’emploi est donc moins celui de la fin du travail qu’une immense transformation de l’emploi, touchant en priorité les métiers et tâches peu qualifiés

Les emplois liés au numérique ne représentent que 2, 7 à 3, 7% du total des emplois en France, dans la fourchette basse de la moyenne des pays de l’OCDE. Les entreprises françaises dans leur ensemble sont comparativement peu numérisées (16ème rang en matière de numérisation de leurs processus) et, en dépit de son dynamisme entrepreneurial, notre pays peine à faire émerger des licornes : elles sont moitié moins nombreuses qu’en Allemagne et six fois moins qu’au Royaume-Uni.

 

⇒ Qu’en est-il des PME et du numérique en France ?

 

♦ En 2019, la France s’est classée en 15ème position sur les 28 États membres de l’Union européenne contre le 16ème rang en 2018, et le 14ème en 2016. Elle appartient au groupe qui obtient des « résultats moyens » et reste loin derrière les pays les plus performants de l’Union.

Pour Mc Kinsey, 63% des TPE françaises ont un site internet contre 91% en Allemagne et l’automatisation de la chaîne logistique n’a été engagée que par 25% des PME françaises (et 11% des TPE) contre 43% au Danemark (26% pour les TPE) ou 41% en Allemagne (21% pour les TPE). Un tiers des dirigeants de ces TPE-PME ne sont pas à l’aise avec les outils numériques; la majorité ne souhaite pas d’aide pour leur transition numérique et un sur quatre ne pense pas qu’une telle évolution soit inéluctable d’ici 2025. La situation semble particulièrement préoccupante en matière de numérisation des achats.

 

♦ En septembre 2017, une enquête de terrain conduite par BpiFrance auprès de 1 814 dirigeants de PME et d’ETI faisait apparaître que la révolution numérique était subie, extérieure à l’entreprise, invisible et fondamentalement encore trop incomprise : 45% des dirigeants n’avaient pas de vision de transformation numérique de leur entreprise et 73% avouaient qu’ils étaient très peu avancés dans la numérisation; 63% n’avaient pas établi de stratégie, 47% estimaient que l’impact sur leur entreprise ne sera pas majeur avant 5 ans et 20% que le temps de la transformation numérique n’était pas encore venu; 60% n’exploitaient pas les données liées à la vente ou à la relation client alors qu’il s’agit, comme on l’a vu, du « carburant » de l’économie numérique et qu’elle constitue une source de valeur. Plus la dimension d’une entreprise est réduite, moins elle est susceptible d’offrir des solutions de vente en ligne ou d’intégrer des outils numériques efficients.

Ce même rapport de Bpifrance évoquait « l’incompréhension des dirigeants de PME face au numérique ». Les causes du retard français semblent d’abord psychologiques, même si le manque de temps, de moyens financiers, de formation et de compétences jouent également.

 

♦ Au total, trois profils se dégageaient : 10% de chefs d’entreprises « conquérants », convaincus de la nécessité de cette transformations mais dont 39% se heurtent à des freins organisationnels, 38% de « sceptiques » qui restent à convaincre des impacts de la transformation numérique et, entre ces deux catégories, 52% “d’apprentis” qui s’y engagent mais manquent encore de moyens financiers (31%) ou de compétences (35%) pour la mener à bien.

 

♦ Par ailleurs, quand elle existe, la numérisation n’irrigue pas suffisamment tous les services de l’entreprise et reste très orientée vers la communication, la stratégie digitale des entreprises demeurant trop en silos. Si 73% des entreprises interrogées ont une équipe dédiée à la transformation numérique, seules 33% d’entre elles sont en interaction avec d’autres départements

 

♦ Toutefois, un tournant semble s’être opéré en 2018 en ce qui concerne l’ e-commerce : la proportion des PME de plus de 5 salariés a doublé en trois ans (de 12% en 2015 à 25% en 2018) au détriment des entreprises unipersonnelles.

Ces PME sont, à 45%, implantées dans des villes de moins de 20 000 habitants; 80% des chefs d’entreprise qui gèrent un site de e-commerce appartient à la tranche 35-64 ans; 83 % de leurs sites sont rentables ou à l’équilibre.

Leur principale motivation est d’améliorer le service au client (55%) avant d’en conquérir de nouveaux (29%) ou d’optimiser les coûts (16%).

 

⇒ Quel impact positif apporte le numérique ?

 

♦ 80% constatent un impact de leur site sur leur magasin physique contre 56% en 2016; 60% de ceux qui possèdent une boutique physique et une boutique en ligne ont vu leur chiffre d’affaires progresser de plus de 10%. Alors que 12% des entreprises françaises exportent, celles qui font du e-commerce sont 57% à le faire.

 

♦ Une étude réalisée par l’ACSEL en avril 2019 souligne que les entreprises engagées dans leur transformation numérique ont 2,2 fois plus de chance d’être en croissance que celles qui n’ont entamé aucune transformation. 77% (87% chez les ETI) jugent que le numérique participe à leur croissance; au total, 34% des entreprises reconnaissent que le numérique contribue pour plus de 25% à leur croissance.

Les digital champions (pour 93% des PME), entreprises qui ont mis en place les bonnes pratiques et en tirent des bénéfices, déclarent à 64% avoir connu de meilleurs résultats en 2018, 19 points de plus que le total du panel; ils prévoient à l’unanimité une croissance en 2019, contre 46% des autres entreprises.

Parmi les réseaux sociaux utilisés, si Facebook reste dominant (79% en 2018), Instagram perce (37% en 2018, contre 11% en 2016), tandis que Twitter régresse (20% en 2016, 15% en 2018).

 

⇒ Les difficultés rencontrées

 

♦ La cybersécurité est l’une des principales failles du e-commerce. Le cabinet PwC, dans son étude mondiale 2017, a estimé les pertes financières subies par les entreprises françaises en raison de problèmes de cybersécurité à 2,25M€ en moyenne, un chiffre en hausse de 50% par rapport à l’année précédente; or 75% des failles identifiées sont humaines. Selon une autre étude de janvier 2019, 4 PME sur 10 ont subi des attaques informatiques : 24% du phishing, 20% un malware, 16% un rançongiciel et 6% une fraude au président.

 

♦ Selon une enquête sur l’illectronisme en France de juin 2018, commandée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, 19% des Français ont renoncé à faire « quelque chose » parce qu’il fallait utiliser internet, ce taux s’élevant à 32 % dans la catégorie artisans/commerçants/chefs d’entreprise. Cela représente 13 millions de Français qui n’utilisent pas ou peu internet, dont 6,7 millions qui ne s’y connectent jamais. Il y a donc un grand besoin de formation.

 

La Commission européenne estime que 90% des emplois de l’Union européenne nécessitent au moins une culture numérique sommaire, 39% des actifs en sont dépourvus en France, soit le double du Danemark ou des Pays-Bas. Il s’agit là d’un handicap critique d’employabilité autant que de productivité pour la France.

 

♦ Autre sujet, plus préoccupant, la pénurie de main d’œuvre. Il manque d’ores et déjà (à l’horizon 2020) 80 000 emplois dans le domaine des technologies de l’information.

L’embauche de spécialistes du numérique reste complexe pour les entreprises, quelle que soit leur taille : parmi celles ayant essayé de le faire en 2016, 35% des PME et 46% des grandes entreprises ont eu des difficultés pour trouver la personne adaptée. Selon une estimation, de la DARES, 50 000 postes sont non pourvus dans le numérique et 191 000 postes seraient à pourvoir d’ici à 2022.

 

⇒ La politique publique

 

La politique publique s’est excessivement concentrée soit sur la création de conditions favorables à la création de start-up, soit sur le volet industriel de la numérisation de l’économie, délaissant trop longtemps les PME traditionnelles.

Cette politique publique a eu en effet trois caractéristiques : le rôle de l’État est très subsidiaire, laissant aux régions le soin de construire l’offre d’accompagnement ; la politique déployée se contente de vouloir numériser l’industrie existante sans inventer l’industrie du futur; elle est centrée sur les 30 000 PME industrielles à moderniser d’ici 2022, ignorant les autres branches de l’économie, laissant de côté la majorité des PME/TPE.

 

Pour en savoir davantage : https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-635-notice.html

SOMMAIRE

Éléments de profil des créateurs pérennes à 3 ans.

Source : données issues de l’Insee dans Sine 2014-2017, pour caractériser les créateurs pérennes au regard de leur situation de départ en 2014.

6 critères sont observés pour caractériser ces créateurs classiques, croisés avec 2 caractéristiques, le sexe du dirigeant et la nature juridique de l’entreprise : 4 critères en ce qui concerne le dirigeant à savoir la situation avant la création, l’âge, le niveau de diplôme, les montants investis et 2 en ce qui concerne l’entreprise à savoir l’activité et l’effectif salarié lors de la création.

 

Les écarts constatés entre femmes et hommes, et entre les créations en société et en entreprise individuelle font apparaitre des différences dues à la fois aux types d’activité exercée, mais plus encore au créateur lui-même (expériences antérieures, laissant percevoir ce qui peut être construit).

 

⇒ La situation avant la création

3 situations sont proches : le salariat (33,3% des créateurs pérennes, majoritairement au sein du secteur marchand avec 30%), la précarité au sens chômage (chômeurs de moins d’un an 15,7%, chômeur de plus d’un an 10,9%), les CDD/intérimaires/intermittents du spectacle avec 2,7%, et l’exercice de l’activité dirigeant d’entreprise (26,1% dont 16,3% comme indépendant et 9,8% comme dirigeant salarié); 3 autres situations encore : ceux sans activité professionnelle (5,5%), les étudiants (3,8%) et les retraités (1,9%).

 

♦ Le salariat : peu de différences selon que l’on vienne du privé ou du public; remarquer toutefois une proportion plus forte de salariés du public chez les créatrices et dans la création d’entreprise individuelle.

♦ La précarité : les chômeurs et ceux provenant de CDD ou de l’intérim sont plus nombreux, notamment les chômeurs de plus d’un an dans la création d’entreprise individuelle.

♦ Il en est de même dans les créations par les étudiants, les sans activité professionnelle (plus de femmes).

⇒ L’âge du dirigeant :

Il y a peu de différences pour les 30-50 ans; par contre, les moins de 30 ans sont plus souvent des entreprises individuelles et des femmes et les plus de 50 ans des hommes et des entreprises en société.

⇒ Les niveaux de diplôme du dirigeant :

Les femmes et les dirigeants de société sont plus souvent issus de l’enseignement supérieur (respectivement 51 et 41% vs 36 pour les hommes et 36 pour les chefs d’entreprise individuelle); par contre les hommes et les dirigeants de société ont plus souvent des diplômes d’écoles de commerce ou d’ingénieur.

Par ailleurs, les hommes ont plus souvent un diplôme “technique” (45% vs 36).

Les capitaux réunis au démarrage

Les chefs d’entreprise individuelle et les femmes ont réunis moins de capitaux (57% moins de 4 000€ vs 26 pour les dirigeants de société et 44% pour les femmes vs 35 pour les hommes).

Ceux qui réunissent le plus de capitaux initiaux sont bien sûr les dirigeants de société (43% ont réuni au moins 16 000€ vs 18 pour les entreprises individuelles.

Ceci étant les femmes sont 32% à avoir réuni au moins 16 000€ vs 35 pour les hommes.

⇒ Les activités crées en 2014 et toujours présentes en 2017

3 groupes d’activités comptent pour les 2/3 des créations pérennes, le commerce (21% mais 29 si l’on intègre les HCR), les services aux entreprises (19,7% mais il manque le groupe information/communication curieusement regroupé avec les activités immobilières et financières) et la construction (19,6%).

Les hommes sont plus présents dans la construction, l’informatique et les activités financières, alors que les femmes le sont davantage dans la santé/éducation et les services aux personnes; ces derniéres activités sont aussi les plus fréquentes dans le entreprises individuelles.

⇒ Les employeurs au démarrage de l’entreprise

Les sociétés sont bien plus souvent employeurs (35 vs 7,5% les entreprises individuelles); la différence entre femmes et hommes est plus modeste (21 vs 26%).

Au démarrage, 92,5% des entreprises individuelles (hors autoentrepreneurs) n’avaient pas de salarié. Ont au moins 3 salariés au démarrage, 12,4% des entreprises en société, 8,9% des créations par des hommes et 4,6% par des femmes.

⇒ Récapitulons

 

2 fortes différences entre les femmes et les hommes tiennent aux activités exercées et à des créations plus modestes.

Les femmes connaissent les différences les plus marquantes d’abord de par leur niveau de diplôme du supérieur (51% vs 36), alors que les hommes sont plus branchés technique (45% pour les hommes vs 36); une question aussi d’activité exercée.

♦ Les femmes sont nettement plus présentes dans les activités santé/éducation (19% vs 5) et dans les services aux personnes (11% vs 3), alors que les hommes le sont bien plus dans la construction, l’informatique et le financier.

♦ Il faut encore noter la situation antérieure à la création : les femmes étaient moins chefs d’entreprise avant de créer (20 vs 29% pour les hommes), et plus souvent sans activité professionnelle ou étudiante (15 vs 7% pour les hommes),

Un moindre apport lors de la création : 44% ont réuni au plus 4 000€ vs 35% pour les hommes (là encore, faire le lien avec les activités),

Elles sont aussi plus jeunes (23% ont moins de 30 ans vs 17 les hommes) et moins âgées (19% ont plus de 50 ans vs 24 pour les hommes).

Ces derniéres données sont aussi à relier à des créations plus modestes : moins de capitaux initiaux (44% moins de 4 000€ vs 35), plus jeunes, moins souvent ex-chefs d’entreprise, moins souvent employeurs notamment d’au moins 3 salariés (6,4% vs 8,9), plus souvent en entreprise individuelle (50% vs 32 pour les hommes).

 

En ce qui concerne les écarts entre les créations en société et celles en entreprises individuelles, les écarts les plus sensibles proviennent de l’ambition de développement et de la situation antérieure du nouveau dirigeant.

♦ Des créations bien plus modestes, du fait des capitaux réunis (18% ont réuni plus de 16 000€ va 43 pour ceux en société) et du choix de na pas être employeur (7,5% le sont vs 35),

♦ La précarité de la situation antérieure (chômage, inactivité professionnelle…51% vs 31), le fait de bénéficier rarement d’une expérience de chef d’entreprise (14% vs 33) et un plus fréquent jeune âge (25% avaient moins de 30 ans vs 15) conduisent à bien moins d’ambition de développement. Noter que le niveau de diplôme joue peu (36% sont issus de l’enseignement supérieur vs 41).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

En 10 ans, le pouvoir d’achat a augmenté de + 7,1%.

Définition : Selon l’INSEE, “le pouvoir d’achat correspond au volume de biens et services qu’un revenu permet d’acheter”. Le pouvoir d’achat va donc en premier lieu dépendre de l’évolution du revenu disponible brut. Dans un second temps, il faut aussi faire attention aux variations de prix sur les produits et services que nous consommons, ceux-ci n’étant pas figés dans le temps. Ces variations de prix sont mesurées par l’inflation ou l’indice des prix à la consommation.

Le revenu disponible brut permet de déterminer la somme d’argent dont on dispose pour consommer ou épargner (le salaire ou le revenu lié à une activité non salariée, les revenus du patrimoine : revenus de location, intérêts, les prestations sociales reçues); pour le calculer, il faut soustraire aux revenus qu’on gagne, les charges qu’on a à payer.

 L’EBE et les revenus mixtes des entreprises individuelles correspondent au solde du compte d’exploitation de l’entreprise. Ils contiennent deux éléments indissociables : la rémunération du travail effectué par le propriétaire et éventuellement les membres de sa famille, et son profit en tant qu’entrepreneur.

Les revenus de la propriété sont ceux que reçoit le propriétaire d’un actif financier ou d’un actif corporel qu’il n’a pas produit en échange de sa mise à disposition à un autre individu (dividendes versés par les sociétés, intérêts, les loyers des terrains et logements, diminués des revenus versés par le propriétaire pour l’acquisition du bien).

 

La hausse du revenu disponible, déduction faite des dépenses pre-consommées, a connu une évolution de 15% entre 2009 et 2018, mais les charges fiscales et sociales ont augmenté de 28%; la hausse des prix n’a été que de 8,2% sur cette période, conduisant à une hausse effective du pouvoir d’achat de 7,1%.

⇒ Comment a évolué le revenu disponible brut des Français ?

Entre 2009 et 2018, il a augmenté de 19%. Il est composé par :

 

Les revenus primaires regroupent la rémunération des salariés, les revenus de la propriété ainsi que l’excédent brut d’exploitation (EBE) des entreprises individuelles et les revenus mixtes.

En 10 ans, la rémunération des salariés et l’excédent brut d’exploitation des entreprises individuelles ont fortement augmenté, respectivement de +22% et +19%; les revenus mixtes bruts se sont stabilisés (+1%), et les revenus de la propriété ont diminué de – 6%. Le solde des revenus primaires est passé de 1 390,2Md€ en 2009 à 1 644Md€ en 2018 (+18%). 

 

♦ Les transferts sociaux et fiscaux

Ils regroupent les prestations sociales (pensions de retraite, remboursement des frais liés à la maladie, allocations familiales, indemnisations du chômage, les indemnités d’assurance nettes des primes…). En additionnant les transferts sociaux et fiscaux aux revenus primaires, on obtient ce qu’on appelle les revenus bruts.

Le montant des prestations sociales a augmenté de + 24%, passant de 407,8 milliards d’euros en 2009 à 504,9 milliards d’euros en 2018. Les transferts sociaux en nature (médicaments, soins éducation….) ont augmenté de 21%.

 

Les revenus bruts totaux augmentent de 19% entre 2009 et 2018, passant de 2 141,4Md€ à 2 558,7Md€. Les salaires et revenus des entrepreneurs individuels représentent 73% des revenus totaux et les transferts sociaux et fiscaux 23,5%.

 

⇒ L’évolution des charges

 

♦ Les impôts et cotisations sociales nettes 

 

Ils comprennent l’impôt sur le revenu des personnes physiques, l’impôt sur les sociétés (pour les entreprises individuelles seulement), la contribution sociale généralisée (CSG), la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), la taxe d’habitation, l’impôt sur la fortune immobilière et la taxe foncière, et les cotisations sociales (versements aux administrations de sécurité sociale et aux régimes privés).

 

Les impôts payés par les ménages et les entreprises individuelles passent de 171,7Md€ en 2009 à 248,3Md€ en 2018, soit une hausse de +45% en 10 ans. Le montant des cotisations sociales nettes payées par les ménages s’élèvent à 480,2Md€ en 2018 (+21% par rapport à 2009).

 

L’ensemble des charges payées par les ménages ont ainsi augmenté de 28% entre 2009 et 2018, passant de 583,9Md€ en début de période à 751,9Md€ en 2018.

⇒ Le revenu disponible brut 

Il correspond au revenu brut (revenu primaire auquel on ajoute les transferts sociaux et fiscaux), dont on soustrait le total des charges (impôts et cotisations sociales)

Le revenu disponible brut passe de 1 232,9Md€ en 2009 à 1 421,2Md€ en 2018 (+15%), augmentant moins rapidement que les revenus bruts (+15% contre +19%), alors que les charges augmentent de 28%.

 

Si l’on retire les dépenses de consommation pre-engagées (dépenses liées au logement, services de télécommunication, frais de cantine, services de télévision, assurances hors assurance-vie, services financiers), évaluées par l’Insee à 414,9Md€ en 2018 (en hausse de 16%), le revenu “arbitral” progresse de 15%.

⇒ Comment ont évolué les prix ?

Pour estimer l’évolution des prix dans le calcul du pouvoir d’achat, l’INSEE utilise l’indice du prix de la dépense de consommation finale des ménages; ce dernier est passé de 95 en 2009 à 102,8 en 2018, soit une hausse moyenne de +8,2%.

 Entre 2012 et 2013, le pouvoir d’achat se dégrade fortement, ce qui est dû à une baisse du revenu disponible brut (- 0,5%) combiné à une hausse des prix de + 0,7%. Entre 2013 et 2014, le pouvoir d’achat repart à la hausse avec une augmentation de + 1,2% due à une stabilisation des prix (+ 0,1%) et une forte hausse du revenu disponible brut (+ 1,3%).

 

Finalement, sur 10 ans, le pouvoir d’achat a augmenté de + 7,1%, ce qui correspond à une hausse de + 0,7% par an en moyenne.

Le pouvoir d’achat a donc bien augmenté ces dix dernières années, et pourtant ce n’est pas le ressenti des consommateurs aujourd’hui. Cette différence peut s’expliquer par différents biais psychologiques et statistiques.

 

Pour en savoir davantage : https://www.inc-conso.fr/content/levolution-du-pouvoir-dachat-entre-2009-et-2018

 

 

SOMMAIRE

Les ETI poursuivent une situation favorable, toutefois en légére baisse.

Méthodologie : un questionnaire a été adressé, fin mars-début avril 2019, à 3 705 ETI ayant répondu à l’enquête de conjoncture 2018.  Sur les 1 048 questionnaires reçus avant le 7 juin, 637 ont été validés pour constitution de l’échantillon d’analyse. Ont été écartées les entreprises hors critères ETI et celles dont le questionnaire était incomplet ou mal rempli.

Rappel de la définition de l’ETI : ce sont les entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie PME, et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, et d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1,5 Md€ ou un total du bilan annuel n’excédant pas 2 Md€. 

 

La légére baisse est plutôt le fait des entreprises les plus internationalisées du fait de la conjoncture mondiale.

⇒ Caractéristiques :

♦ 49% ont de 500 à moins de 5 000 salariés (dont 83% en France), 34% de 250 à 500 (dont 96% en France) et 17% moins de 250 (dont 95% en France). En fait les 2/3 ont la totalité de leur effectif en France, et 15% d’entre elles moins de 75% de leur effectif.

♦ Par ailleurs, 38% sont du ressort du commerce-HCR-transports, 31% des services et 31% de l’industrie-construction.

♦ 33% sont localisées en Ile-de-France.

 

♦ 56% sont innovantes.

Une entreprise est qualifiée « innovante », si elle a réalisé au moins 1 des 5 mesures suivantes au cours des 3 dernières années :

– a financé des frais de recherche et développement (interne ou externe) ou recruté du personnel de R&D (le fait de 81%),

– a déposé un brevet (53%),

– a opéré un développement pour le compte de tiers d’un produit ou procédé (prestation) nouveau ou significativement amélioré (33%),

– a commercialisé un nouveau produit, bien ou service qu’elle a réalisé, ou a utilisé un nouveau procédé (ou méthode) de production, de commercialisation ou d’organisation (25%),

– a acquis une licence d’exploitation, un procédé ou une technologie (19%).

 

♦ Plus de 40% ont une activité à l’international.

Le pourcentage moyen du chiffre d’affaires réalisé hors de France est de 16%;  25% des ETI font au moins le quart de leur activité en dehors de l’Hexagone, 16% entre 5 et 25% de leur chiffre d’affaires et 59% moins de 5% de leur chiffre d’affaires.

56% des très internationalisées appartiennent au secteur de l’Industrie.

61% de l’activité internationale des ETI se fait au sein de l’Union européenne et 39% dans le reste du monde.

Les ETI classées innovantes réalisent en moyenne 23% de leur activité à l’international, soit 2,5 fois plus que les « non-innovantes ».

 

Les ETI, dans leur ensemble, ont en moyenne entre 2 et 3 filiales implantées à l’étranger, mais seulement 36% ont au moins une implantation à l’étranger. Ces dernières ont alors en moyenne près de 7 filiales hors de France (8 filiales chez les très internationalisées, contre entre 4 et 5 chez les moyennement et les peu internationalisées). 70% des filiales et co-entreprises à l’étranger dépendent d’ETI très internationalisées et 83% d’ETI innovantes.

⇒ Les prévisions d’activité en 2019

Les plus grandes ETI, les plus exportatrices, les plus innovantes sont les plus optimistes, une situation plus modérée qu’en 2018.

Les secteurs tournés vers le marché intérieur résistent mieux (notamment la construction), alors que les activités exposées aux marchés extérieurs pâtissent de la dégradation de la conjoncture mondiale.

53% anticipent une augmentation de leur chiffre d’affaires consolidé sur l’année, tandis que 9% craignent une diminution.

L’indicateur prévisionnel des carnets de commandes ou de réservations recule, une tendance qui se vérifie pour l’ensemble des ETI, quels que soient leur taille, leur degré d’internationalisation ou leur caractère innovant. Les anticipations de hausse de la demande restent les plus fortes dans les ETI de 500 salariés et plus; la progression attendue de la demande apparaît la plus faible chez les non innovantes et dans le secteur du commerces-HCR- transports.

 

En 2018, seules les ETI fortement internationalisées ont dépassé leurs objectifs à l’exportation, mais dans une moindre mesure qu’en 2017; les ETI moyennement internationalisées réalisent de moins en moins leurs objectifs; l’indicateur prévisionnel d’activité à l’exportation recule par rapport à celui de 2018; Il fléchit, en particulier, nettement chez les plus exposées à la conjoncture mondiale.

⇒ L’emploi

Le solde prévisionnel des effectifs dans l’Hexagone fléchit légèrement; toutefois, il s’agit à nouveau d’une des prévisions les plus favorables depuis 2011, début de l’enquête. Les effectifs à l’étranger sont davantage prévus à la hausse.

Dans l’ensemble des secteurs d’activité, les effectifs en France continuent de se renforcer même si le rythme est moindre qu’en 2018.

 

Les difficultés de recrutement rencontrées se sont amplifiées : 43% ont rencontré d’importantes difficultés (36% en 2017), notamment pour celles dont l’effectif est le plus important en France; seules 10% disent de pas être concernées.

4 ETI sur 5 mettent en avant l’inadéquation entre leurs attentes et celles des candidats; elles évoquent d’abord le niveau de qualification du candidat (59%) et son manque d’expérience (31%) ainsi que l’implantation géographique de leur entreprise (27%, mais 46% pour les ETI industrielles), le niveau du salaire demandé (29%) et l’adaptabilité à l’entreprise (23%).

En revanche, elles sont plus nombreuses que les PME (45% contre 33%) à considérer elles-mêmes, ou leur organisation, à l’origine de ces difficultés.

 

Parmi les secteurs les plus exposés aux difficultés importantes de recrutement en 2018 figurent les services aux entreprises (50% ont rencontré un niveau élevé de difficultés) suivie par la construction et les secteurs du commerce / transports / tourisme (46%). Qu’elles soient innovantes ou pas, les ETI sont touchées pareillement par des difficultés importantes. Les ETI très internationalisées sont en revanche les moins affectées par le phénomène (33% contre 46% chez les autres).

⇒ La situation financière

La situation de la trésorerie en 2018 est jugée « aisée » par 23% des ETI et « difficile » par 16%. Sans être encore préoccupant, l’état de la trésorerie s’est dégradé dans les différentes catégories d’ETI, sauf chez les plus petites. En termes sectoriels, la situation s’améliore pour les ETI des services, mais se dégrade pour celles du groupe commerce, transport, HCR. Face à une activité prévue en ralentissement, les anticipations pointent vers des trésoreries un peu plus tendues en 2019; c’est notamment le cas pour les ETI internationalisées et les innovantes.

⇒ Les investissements

Le volume global des investissements physiques et immatériels a continué de progresser en 2018, mais à un rythme moins soutenu. Les investissements sont déclarés en hausse dans 45% des cas et en baisse dans 12%. Les ETI innovantes prévoient de poursuivre au même rythme leur politique d’investissement en 2019, alors que les ETI très internationalisées revoient leurs projets à la baisse.

⇒ la croissance externe

En 2018, 27% des ETI nationales ont créé au moins une nouvelle filiale en France ou à l’étranger, proportion quasi stable par rapport à l’année précédente (26%). La proportion est supérieure à la moyenne dans le secteur de la construction (36%) et celui de l’industrie (29%), chez les ETI les plus exportatrices (34%) et internationalisées (38%), les innovantes (32%), chez celles employant 500 salariés et plus (32%).

28% ont des projets de création en 2019 (46% pour les plus internationalisées).

 

31% ont pris des participations dans au moins une autre société, dans la moyenne des années précédentes (43% pour les plus internationalisées. 43% pour les plus de 250 salariés). 43% ont projet de le faire en 2019 (58% les plus internationalisées, 55% les plus de 500 salariés, 54% les services aux entreprises).

 

Pour financer leurs investissements, les ETI ont eu un peu plus recours à l’endettement financier et aux concours bancaires qu’en 2017; le poids moyen dans le plan de financement ressort à 51% (48% en 2017); 44% pratiquent l’autofinancement et 5% ont apporté des fonds propres. 2% n’ont pu obtenir aucune facilité de la part des banques pour financer leur exploitation courante; 3% ont dû annuler ou reporter des projets d’investissement faute d’obtention du soutien des établissements de crédit; 81% n’ont rencontré aucune difficulté.

Dans un contexte de coût du crédit aux entreprises toujours très favorable, les ETI envisagent à nouveau de réduire la part de l’autofinancement au profit de l’endettement financier; 25% souhaitent augmenter la part relative des concours financiers externes et 13% la réduire.

 

L’insuffisance des marges d’exploitation demeure l’obstacle principal au développement des ETI (45%, mais 51% en 2015). L’endettement excessif, le manque de fonds propres, le resserrement des conditions d’accès au crédit comptent peu (15 ou 16%).

En matière d’accès aux concours bancaires, seules les garanties demandées par les établissements de crédit présentent une contrainte significative (19% pour le court terme, 24% pour le moyen et log terme), alors que le niveau des taux d’intérêt, le coût d’assurance ne sont mentionnés que par 6 à 9%.

 

Pour en savoir plus : https://www.bpifrance-lelab.fr/Analyses-Reflexions/Les-Travaux-du-Lab/Les-enquetes-de-conjoncture/Enquete-de-conjoncture-ETI-2019

SOMMAIRE

Comment s’explique le dynamisme entrepreneurial de la Vendée ?

 L’histoire des habitants de ce département, le poids des entreprises familiales et leur ancrage territorial et l’esprit entrepreneurial qui en résulte (collaboration entre entrepreneurs et avec les salariés, obligation  de s’en sortir sans l’aide de l’état) conduit à un miracle économique jugé non transposable.

⇒ Une situation bien particulière :

♦ Le taux de chômage est de 6,7% en Vendée contre 8,8% en moyenne nationale. Les Herbiers affichent 4,4%, 6,9% à La Roche-sur-Yon et 8% à Fontenay-le-Comte.

♦ Alors que l’Hexagone a détruit des emplois entre 2007 et 2017, la Vendée a continué à en créer; elle abrite deux fois moins de bénéficiaires du RSA que la moyenne nationale.

♦ L’économie vendéenne est très diversifiée : le département vit de l’agriculture et de l’élevage, de l’industrie (surtout agroalimentaire, et un peu de métallurgie) et des services, en particulier sur la côte (tourisme et retraités).

♦ Les entreprises emploient en majorité moins de 250 salariés, et sont avant tout des entreprises familiales. En France, 45% des salariés dépendent d’un centre de décision économique extérieur à leur région (chiffre hors Île-de-France), contre seulement 30% en Vendée.

Certaines d’entre elles se sont beaucoup développées et ont exporté : de Fleury-Michon à Sodebo, en passant par Air Caraïbes ou les vérandas Akena, et la très médiatique course à la voile autour du monde en solitaire du Vendée Globe, au départ des Sables-d’Olonne.

♦ La Vendée compte deux autoroutes (liaisons Nantes-Bordeaux et Paris-Les Sables-d’Olonne) et une liaison TGV directe entre Paris et Les Sables-d’Olonne.

⇒ Alors à quoi est dû ce sucés ?

♦ Une œuvre entrepreneuriale fondée sur deux moteurs typiquement vendéens : un enracinement fort conjugué à une tradition d’ouverture et d’innovation, et qui s’exporte.

Les guerres vendéennes de 1793, la guerre de Cent Ans, les guerres de religion ont forgé une culture de l’adversité, poussant les habitants à se prendre en main, sans attendre aucun soutien de l’État.

Un illustration : “Une fin de soirée au cœur de l’été, au Puy du Fou en Vendée. Debout dans les tribunes, 13 000 spectateurs applaudissent à tout rompre les 800 acteurs de la Cinéscénie, le spectacle historique en plein air créé par Philippe de Villiers ; 800 bénévoles costumés, venus saluer le public à l’issue du feu d’artifice final pour cette fresque historique sur la Vendée et la France grandeur nature.”

 

♦ Autre atout clé : un ancrage familial qui se conjugue à l’enracinement territorial, la plupart des entreprises gardant leur siège social et leurs usines en Vendée. Par ailleurs, le long terme l’emporte sur la seule lecture du compte de résultats.

 

♦ Et une solidarité entre entrepreneurs et entre salariés et entrepreneurs :

 

« Entre patrons, on se connaît, on échange régulièrement et on travaille ensemble quand c’est possible »,  Certains vont jusqu’à parler de « confrérie » pour désigner les liens étroits et parfois capitalistiques, voire familiaux, entre patrons vendéens.

 

“Du côté des salariés, on trouve plus motivant de se retrousser les manches pour une entreprise du cru ». il y a d’ailleurs très peu de niveaux hiérarchiques; le dialogue direct plutôt que le syndicalisme.

L’historien d’origine bretonne Alain Gérard, cofondateur du Centre vendéen de recherches historiques, estime pour sa part qu’« il y a ici comme partout des abus, de part et d’autre. Mais il existe un pacte non écrit : les patrons travaillent avant tout pour faire vivre les gens, ils n’amassent donc pas exagérément de dividendes, et les salariés sont conscients que la pérennité de l’entreprise passe avant tout. »

 

« Il y a d’autant moins d’opposition patronat-salariés que la plupart des patrons sont eux-mêmes issus du monde ouvrier, du petit commerce ou de l’artisanat et sont, le plus souvent, partis de rien. »

La proximité entre patrons et ouvriers est renforcée par leur fréquentation commune des associations – elles aussi foisonnantes : « Ils vivent souvent dans le même village et se retrouvent dans ces associations où les hiérarchies sont régulièrement inversées ».

 

Pour Alain Gérard, « cette extraordinaire liberté d’esprit des chefs d’entreprise vendéens les rend à la fois pragmatiques, inventifs et créatifs… Une autre explication de ce dynamisme vient du fait que « l’altruisme fait partie de l’ADN vendéen”.

 

Et puis, on trouve des parcs économiques créés dans les années 1980, à chaque bretelle d’autoroute.

⇒  Ce modèle vendéen peut-il durer, dans un environnement économique où la concurrence devient de plus en plus mondiale et violente ?

Pour l’économiste Laurent Davezies, la Vendée a construit son succès sur un héritage historique propre à ce département. Il s’explique ensuite.

Ce miracle économique vendéen …est d’autant plus surprenant que, sur le papier, la Vendée ne remplit aucun des critères que l’on trouve habituellement dans les économies territoriales les plus dynamiques  : pas de grande métropole qui attire et fédère des activités , ni de ressource naturelle à exploiter, pas d’infrastructures routières extrêmement denses, moins de cadres et ingénieurs (9% vs 17 en moyenne nationale et 30% en Île-de-France) et plus d’ouvriers (30% vs 13% en Île-de-France et 21% en moyenne nationale).

 

“La solidarité de la population vendéenne s’est tissée autour de la religion et du souvenir commun d’avoir été massacrée durant les guerres vendéennes de 1793. L’État a ensuite complètement ignoré les Vendéens qui ont appris à créer des activités à partir de rien ou presque, notamment grâce à un contrat social entre les patrons et leurs salariés. C’est un pacte territorial propre à ce lieu.”

 

Mais “Il s’agit d’un modèle à forte intensité de main-d’œuvre ouvrière peu qualifiée, et donc soumis à des risques de délocalisation compte tenu de la concurrence croissante dans le monde…. Ce département doit aussi relever le défi de la pénurie de main-d’œuvre.

 

En fait “Il s’agit d’un modèle qui n’est pas transposable, tant l’épaisseur historique pèse lourd dans l’explication de son succès. Or cet élément-là n’est pas duplicable.”

SOMMAIRE

Le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle est intervenu auprès de 58 entreprises totalisant 90 308 emplois.

L’intervention du CIRI a préservé 40 746 emplois.

 

42 nouvelles entreprises ont saisi le CIRI en 2018 (60 638 emplois concernés, soit 1 444 salariés en moyenne par entreprise). 40 746 emplois ont été préservés en 2018 (chiffre le plus élevé depuis 5 ans). L’année 2018 a été marquée par une hausse de près de 50% du nombre de saisines.

La taille moyenne des entreprises ayant saisi le CIRI tend à décroître (1 444 en 2008 contre 2 303 en 2017 et 2 637 en 2016).

En termes d’activité, une part importante provient du secteur des services (40% des dossiers, 31% des emplois) et de l’industrie (31% des dossiers, 23% des emplois).

 

Avec les dossiers déjà en portefeuille, le CIRI est formellement intervenu en 2018 auprès de 58 entreprises représentant 90 308 emplois en France (contre 43 entreprises et 72 580 emplois en 2017).

Sur les 58 entreprises suivies par le CIRI en 2018, qui avaient formellement saisi le comité : 22 dossiers ont connu une issue positive durant l’année, représentant 40 746 emplois préservés ; 33 dossiers (48 252 emplois) étaient toujours en cours de négociation à fin 2018 ; 3 dossiers (1 310 emplois) se sont soldés par un échec (entrée en procédure collective sans solution préparée sous l’égide du CIRI).

 

À la demande d’une entreprise qui le saisit, le CIRI peut mener, au bénéfice de son redressement, son action de médiation et de coordination de l’ensemble des acteurs publics et privés concernés. Le traitement d’un dossier par le CIRI comprend les étapes suivantes :

♦ La réalisation d’un diagnostic portant sur la situation de l’entreprise, les causes de ses difficultés et les besoins de financement, via un audit indépendant,

♦ L’établissement d’un plan de retournement, étape indispensable pour permettre à la trans-formation du modèle économique de l’entreprise, qui doit en assurer la pérennité et la viabilité, le cas échéant par une restructuration financière ou industrielle lourde. L’élaboration de ce plan s’accompagne d’une identification des leviers permettant de dépasser les difficultés immédiates de trésorerie ainsi que le financement du plan. Ainsi, cette étape permet à l’entreprise de préciser les demandes qu’elle pourra formuler à ses partenaires économiques et financiers et d’établir sa stratégie de négociation.

♦  La négociation, et la conclusion sous l’égide du CIRI, d’un accord unanime, global, équitable dans la répartition des efforts demandés et permettant de restaurer la pérennité de l’entreprise à moyen terme.

♦  Le suivi de la mise en œuvre de l’accord, au besoin.

 

Analyse d’un secteur : le commerce détail

 

En 2018, le CIRI a traité 11 dossiers du secteur du commerce de détail, dont 8 étaient des nouvelles saisines (20% de celles-ci);  près de 9 000 emplois sont concernés (35% des emplois concernés par l’activité du CIRI en 2018).

 

Les difficultés proviennent :

♦ Sur la période 2012-2016, le chiffre d’affaires généré par les transactions en ligne a crû de 60% alors que l’ensemble du chiffre d’affaires du commerce de détail n’a augmenté que de 1%.

♦ Les magasins situés dans les zones urbaines en dévitalisation peinent à générer un chiffre d’affaires suffisant au maintien de leur activité. La baisse du nombre de magasins concerne davantage les villes moyennes : 161 d’entre elles ont vu le nombre de magasins sur leur territoire baisser entre 2013 et 2015 (-19%), contre deux grandes villes (-6%).

  Il en résulte un taux de vacance commerciale plus élevé dans les petites villes et les villes de taille moyenne (environ 12% dans les villes de moins de 100 000 habitants contre 7% dans les villes de plus de 500 000 habitants).

♦ La dégradation du crédit fournisseur, en cas de réduction des garanties accordées par les
assureurs-crédit notamment, peut entraîner des besoins de trésorerie massifs, à très brève échéance.

♦ Enfin, ces dossiers comportent souvent une dimension immobilière forte : les prix des loyers commerciaux s’ajustent parfois difficilement à la baisse pour correspondre à la commercialité des locaux.

 

 

 

 

SOMMAIRE

3,1 millions d’indépendants.

Sources : le recensement de la population mesuré à partir des personnes en emploi ayant déclaré ce statut dans le questionnaire. Les résultats diffèrent de ceux fournis par les sources administratives du fait de différences de concepts, de champs et de méthodes. Et la base non-salariés issue de deux sources administratives, l’Acoss et la MSA.

Définition : la population des travailleurs indépendants est définie par l’absence de lien de subordination juridique envers un employeur, comme dans le droit du travail. Elle recouvre essentiellement des indépendants non salariés (entrepreneurs individuels, gérants majoritaires de société, micro-entrepreneurs) ainsi que des indépendants assimilés salariés (dirigeants salariés d’entreprise et gérants minoritaires de société).

 

Une des rares études qui intègre l’agriculture. Le recours à 2 concepts différents (indépendant et non-salarié) rend toutefois la compréhension difficile. 

 

Si leur nombre est important, la diversité de leur situation (autoentrepreneurs, entrepreneurs individuels non autoentrepreneurs, gérants pour certain type de société) manifeste un monde complexe où entrepreneuriat, emploi de subsistance, quasi-salariat, choix du statut pour des raisons fiscales, se conjuguent.

⇒ 2 concepts différents :

En 2016 en France hors Mayotte, 3,1 millions d’actifs en emploi (12% d’entre eux) sont des indépendants.

Toujours selon les estimations de l’Insee, le nombre de non-salariés en 2017 est de 2,872 millions dont 14% en agriculture, 5% dans “l’industrie”, 11% la construction, 50,2% dans le tertiaire marchand (commerce et services), 20% dans le tertiaire non marchand (essentiellement des libéraux); parmi ces derniers les autoentrepreneurs sont de l’ordre de 1 million.

 

L’évolution du nombre d’indépendants fait apparaitre une régression au regard de 1975 (indice 100 en 1975 et 72 en 2016), mais toutefois une reprise de leur nombre à partir de 2000 (indice 58 en 2000 au regard de 1975); la reprise tient à l’introduction des autoentrepreneurs :

⇒ Quelques caractéristiques des non-salariés

♦ Fin 2016 en termes de non-salarié, les femmes sont 48% des libéraux, 41% des autoentrepreneurs et seulement 25% des autres entreprises individuelles.

♦ Par ailleurs, les autoentrepreneurs sont plus jeunes (31% ont moins de 35 ans vs 19 pour les libéraux et 13 pour les autres entreprises individuelles) et moins souvent plus âgés (31% 50 ans et plus vs 46% pour les entrepreneurs individuels autres et 44 pour les libéraux).

♦ En termes d’activités, les libéraux se focalisent dans le secteur santé (56%) et celui des services aux entreprises (32%), alors que 62% des autoentrepreneurs se concentrent dans les services (35% dans les services aux particuliers et la santé, et 27% dans ceux aux entreprises); pour leur part les entreprises individuelles autres sont davantage réparties (29% dans les services, 27 dans l’agriculture, 24 dans la construction/industrie/transports et 20 dans le commerce).

♦ Toujours en termes de non-salarié fin 2016, 94% des professions libérales sont en activité principale non-salariale (dont 7% principalement non-salariale) et 6% principalement salariale. 95% des indépendants classiques sont en activité principale non-salariale (dont 2% principalement non-salariale) et 5% en activité principale salariale.

♦ Leurs revenus mensuels nets (hors revenus nuls) différent en valeur médiane : 267€ pour les autoentrepreneurs, 1 341€ pour les entrepreneurs individuels hors autoentrepreneurs et libéraux, 2 072€ pour les gérants de société et 3 758€ pour les libéraux.

⇒ En termes d’indépendants

Les indépendants sont plus présents dans les régions méridionales, les départements d’outre-mer, les départements de montagne du fait du tourisme, générateur d’emplois dans l’hôtellerie, la restauration et le commerce. Ils pèsent peu en revanche dans l’emploi des régions centre, est et nord; ils sont par exemple 9% des emplois dans les Hauts-de-France, et 10% en Île-de-France. Dans nombre de villes moyennes ou grandes, ils sont entre 8 et 12% des emplois.

 

Les agriculteurs sont majoritaires dans le Cantal (59% des indépendants dans la zone d’emploi de Saint-Flour, et 52% dans celle de Mauriac; la Creuse, la Lozère, l’Aveyron, la Mayenne, la Sarthe, le centre de la Bretagne et le sud de la Normandie sont également des zones de forte concentration d’exploitants agricoles; son poids est conséquent dans de petits vignobles de la Marne, de Charente ou de Charente-Maritime, mais beaucoup moins dans les territoires des vignobles bordelais, bourguignons, ligériens et alsaciens, qui sont plus vastes et davantage orientés vers les services.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4199203

 

 

 

 

SOMMAIRE


  • 3,1 millions d’indépendants.
    Source : "Les indépendants : le rebond amorcé dans les années 2000 se poursuit en 2016 " Insee Première N°1768, août 2019