Parmi les actifs de moins de 50 ans, en emploi dans le secteur privé ou au chômage en 2006, 24% des hommes et 30% des femmes ont connu au moins un épisode de chômage entre 2006 et 2010 ; ces mêmes personnes signalent plus souvent des épisodes dépressifs que celles restées en emploi. (24% des hommes contre 13 et 26% des femmes contre 22)


« Chômage et santé mentale, des liens ambivalents », Dares Analyses N°67, septembre 2015

Les femmes déclarent plus souvent une santé mentale altérée que les hommes en 2010 (23% contre 16%). Toutefois le lien entre le sentiment de n’avoir plus goût à rien, de se sentir déprimé et la durée passée au chômage est moins marqué que pour les hommes : 

Entre 2006

et 2010

Hommes

Femmes

Pas de

chômage

Moins de

6 mois

Plus de 6 mois

périodes courtes

Plus de 6 mois

périodes longues

Total

Pas de

chômage

Moins de

6 mois

Plus de 6 mois

périodes courtes

Plus de 6 mois

périodes longues

Total

Fréquence en %

76,1

9,5

8,5

5,9

100

70,1

10,3

10,1

9,6

100

Santé mentale altérée en 2010

13

18

23

36

16

22

24

26

28

23

Ce lien entre chômage et santé mentale semble persister longtemps ; en effet, les hommes qui ont connu au moins un épisode de chômage de longue durée (au moins un an) avant 2006 signalent plus souvent une santé mentale altérée en 2010 (23% contre 7% de ceux qui n’ont connu ni chômage ni inactivité avant 2006).

38% des hommes qui ont indiqué un état dépressif en 2006 le font à nouveau en 2010, contre seulement 12% de ceux qui ne le signalaient pas (respectivement 41% et 16% pour les femmes).

 

Les personnes qui ont eu, avant 2006, un itinéraire professionnel plus marqués par les expositions aux risques psychosociaux, signalent plus souvent un trouble psychique en 2010 (26%, contre 16% de celles non exposées, moins pour les hommes que pour les femmes, 22,4% contre 25,9) :

En %

Pas d’exposition aux risques psychosociaux

Moins de 40% d’exposition

Plus de 40% d’exposition

Hommes

12,8

13,8

22,4

Femmes

18,7

27,8

29,2

Les événements extraprofessionnels pouvant affecter la santé mentale sont souvent survenus pendant l’enfance :

Problèmes survenus

Pendant l’enfance

Manque de

Soutien en 2010

Santé entre

2006 et 2010

Ensemble

Violences

santé

Problèmes familiaux

Au moins un de ces 3

Hommes

31,0

24,5

20,2

20,2

25,4

23,7

16,1

Femmes

36,9

27,7

27,9

27,3

36,1

28,0

23,4

Plus globalement, les personnes ayant une « santé altérée » déclarée en 2006 sont plus souvent sorties de l’emploi en 2010  (uns situation assez proche pour les femmes et les hommes):

   

En emploi

En recherche d’emploi

inactif

retraite

décédé

Total

Hommes

Bonne santé

85,0

3,9

1,0

9,5

0,7

100

Santé altérée

70,0

6,5

4,6

16,9

2,1

100

Femmes

Bonne santé

85,8

3,5

2,2

8,3

0,3

100

Santé altérée

71,6

6,5

5,3

15,0

1,5

100

Les hommes à la santé altérée qui se sont mis en couple entre 2006 et 2010 se maintiennent plus souvent dans l’emploi (99%) sur cette période que l’ensemble des hommes à la santé altérée (89%). La différence est moins nette pour les femmes (respectivement 94% contre 88%).

 

« Toutes choses égales par ailleurs », l’exposition, en début de période, à des contraintes professionnelles (horaires atypiques, pénibilités physiques, manque d’autonomie, travail intensif, difficultés d’intégration dans le collectif de travail, des conflits de valeur ou à l’insécurité), n’apparaît pas liée au maintien ou non dans l’emploi ; les conditions de travail, en revanche, laissent à terme des effets sur la santé et peuvent  contribuer à fragiliser l’emploi.

 

37% des hommes et 35% des femmes actifs occupés et en mauvaise santé en 2006 pensent que leur état de santé a eu des conséquences sur leur vie professionnelle. L’état de santé dégradé vécu comme un frein à la carrière est davantage cité par les cadres et les professions intermédiaires ; par contre le changement de poste ou de métier est davantage le fait des employés et des ouvriers ; cette amélioration a été bénéfique à environ 40% d’entre eux.