Un renouveau de la pensée académique en ce qui concerne l’appui à l’entrepreneuriat ?


« L’effectuation, logique de pensée des entrepreneurs experts », Dans « Entreprendre et Innover » N° 15, novembre 2012

Saras Sarasvathy, chercheur d’origine indienne et ancienne entrepreneure, a bouleversé la façon dont la communauté académique considérait jusqu’alors la démarche entrepreneuriale, en parlant de démarche « effectuale », et non plus de démarche « causale ».

 

Selon ce chercheur, 5 principes d’action guident l’entrepreneur :

 

– La stratégie classique consiste à définir des buts pour ensuite trouver les ressources nécessaires à leur accomplissement (approche causale) ; les entrepreneurs partent des moyens à leur disposition pour définir de nouveaux buts ; s’ils estiment en disposer de peu, ils en ont toujours d’insoupçonnés.

 

– La stratégie classique consiste à prendre des décisions sur la base d’un retour attendu que l’on doit estimer, alors que les entrepreneurs raisonnent en perte acceptable ; ils essaient en s’attendant au pire et savent ce qu’ils se permettent de perdre.

 

– L’analyse de la concurrence est un pilier de la stratégie classique ; l’entrepreneur s’intéresse plus à la création de partenariat, pour co-construire l’avenir ensemble ; il ne sait pas à l’avance qui rejoindra le projet et ce que chacun apportera.

 

La planification stratégique a pour but d’éviter les surprises ; les entrepreneurs les accueillent favorablement et savent en tirer parti. Ils démarrent sur une idée et partent sur d’autres à la suite de leurs observations ; ils ne rédigent pas de plan, mais inventent leur affaire en cours de route, tirant parti des surprises et des rencontres.

 

-La vision créatrice de l’entrepreneur conduit à créer de nouveaux univers et non de découvrir les univers préexistants.

 

En conclusion,

*Un projet entrepreneurial repose sur un individu placé dans une circonstance particulière dont il sait tirer profit

*Insistant sur la nécessité d’agir pour penser, l’effectuation met en avant une vision dynamique de l’opportunité

*Pour qu’un projet soit viable, il faut qu’il suscite l’adhésion d’un nombre croissant de parties prenantes

*Un projet entrepreneurial n’est pas planifiable dans ses premières étapes

Pour autant il ne faut pas opposer approches effectuale et causale, mais les combiner selon l’incertitude qui caractérise chacun des domaines de décision, chaque approche étant pertinente dans une situation donnée.