Quelle évolution dans quartiers en difficulté en termes de flux d’établissements ?


"Emploi et développement économique dans les quartiers prioritaires Tome I, RAPPORT 2018", ONPV/CGET, lu avril 2019

Si les quartiers en difficulté ont une densité 2 fois plus faible que dans les autres quartiers des unités urbaines englobantes, la création d’établissement y est aussi favorable grâce aux autoentrepreneurs.

⇒ Les établissements au 1er janvier 2016

Au 1er janvier 2016, 197 100 établissements sont implantés dans l’ensemble des quartiers prioritaires métropolitains (environ 40 établissements pour 1 000 habitants), une densité 2 fois plus faible que dans les autres quartiers des unités urbaines englobantes.

Les quartiers qui profitent d’un environnement dynamique chiffrent 49% des établissements des quartiers en difficulté, les quartiers en décrochage (33%) et les quartiers en difficulté dans un environnement industriel (17%).

⇒ Les nouveaux établissements entre 2014 et 2016

Entre 2014 et 2016, 126 400 nouveaux établissements (forte présence des autoentrepreneurs) se sont implantés dans les quartiers prioritaires (+14,8%), un flux qui s’intensifie dans les quartiers prioritaires les moins en difficulté alors qu’il stagne dans les autres.

Ce taux est de +16,4% pour les quartiers qui profitent d’un environnement dynamique (49% des établissements), de +13,4% pour les quartiers en décrochage (33%) et +13,2% pour les quartiers en difficulté dans un environnement industriel (17%). Les établissements y sont, en moyenne, un peu plus récents que ceux des autres quartiers des unités urbaines englobantes.

 

51% des nouveaux établissements entre 2014 et 2016 appartiennent à des quartiers qui profitent d’un environnement dynamique, 33% à des quartiers en décrochage et 16% à des quartiers en difficulté dans un environnement industriel; en fait, le taux en nouveaux établissements est semblable à la répartition des établissements.

 

Le taux de chômage a diminué passant de 26,7 en 2014 à 24,7% en 2017; au premier semestre 2014, sur l’ensemble du territoire, 27% des créateurs d’entreprises sont des chômeurs 

 

L’installation de nouveaux établissements dans les quartiers prioritaires relève, plus souvent que dans les autres quartiers des unités urbaines englobantes, de créations pures (la moitié comme autoentrepreneurs) et moins de transferts d’établissements.

⇒ Le type d’activité les plus présents

Les établissements implantés dans les quartiers prioritaires relèvent davantage du secteur du commerce, mais aussi des service aux entreprises et de la construction, alors ceux des unités urbaines englobantes  ont un poids de commerce et de construction plus faible, celui des services aux entreprises y étant plus élevè.

 

Les établissements crées en 2016 du secteur transports et livraison à domicile ont nettement progressé en importance, notamment dans les quartiers en difficulté avec un environnement favorable alors que les services aux entreprises ont connu une plus forte hausse dans les unités urbaines englobantes.

⇒ Quelle évaluation des ZFU et ZRU ?

les zones franches urbaines (ZFU) et les zones de redynamisation urbaines (ZRU) visaient à attirer des entreprises dans l’espoir d’y faire baisser le taux de chômage des résidents. Les travaux académiques concordent pour montrer que ces « politiques zonées » n’ont pas produit les résultats escomptés. Si globalement, les ZFU ont réussi à attirer des entreprises, qui ont créé des emplois, ce succès doit être relativisé ; en l’absence du dispositif, les entreprises se seraient localisées dans un autre quartier de la commune.

Lorsqu’elles ont lieu, les créations d’activités se font dans les ZFU les moins enclavées géographiquement, et correspondent principalement à des établissements qui se seraient de toutes façons créés au sein des communes englobantes. De plus les emplois n’ont pas nécessairement bénéficié aux résidents, sans négliger que les personnes les plus aptes à occuper les emplois créés dans ces zones étaient les diplômés. Enfin, les études convergent pour montrer que les ZFU provoquent d’importants effets d’aubaine et de déplacements. 

 

Le dispositif n’a eu, par exemple, aucun impact sur la localisation des entreprises de plus de 50 salariés qui ne sont pas éligibles aux exonérations offertes en ZFU, ni sur le montant des salaires malgré les exonérations de cotisations patronales.

Le coût budgétaire de l’emploi créé ou maintenu par la politique des ZFU se situerait entre 11 000 et 73 000 €.

Seules les ZFU les mieux desservies par les transports urbains, les moins enclavées et les moins déficitaires en termes d’attractivité initiale ont su tirer parti du dispositif.

 

En savoir davantage : http://capville.fr/le-centre-de-ressources/actualites/502-rapport-onpv-2018-emploi-et-developpement-economique-dans-les-quartiers