Les femmes sont 39% des créateurs à Paris, 36% dans les Yvelines et 24% en Seine-Saint-Denis : comparaisons avec leurs collègues hommes


« Les femmes créent un tiers des entreprises en Île-de-France », note rapide N°643 de l’IAU et de l’Insee Ile-de-France, mars 2014

 En Ile-de-France, 33 % des créateurs d’entreprises sont des femmes, alors qu’elles représentent 49% de la population active ; elles sont 36% dans les auto-entreprises (43% à Paris contre 29 en petite couronne) et 29% dans les entreprises classiques, où leur part est stable par rapport à 2006 ; 65% des créatrices ont adopté la forme auto-entrepreneure contre 57% des créateurs hommes.

La part des femmes dans les créations atteint 39% à Paris, 36 % dans les Yvelines, 34% en Seine-et-Marne et 33% en Essonne, mais seulement 27% dans les Hauts-de-Seine et 24% en Seine-Saint-Denis.

 

Les femmes visent davantage une clientèle locale ou de proximité (53 % contre 40 % pour les hommes) ; toutefois, 28% des créatrices d’entreprises classiques s’orientent vers certaines activités de service aux entreprises (notamment le conseil juridique, la réalisation d’audits, le conseil en gestion financière, commerciale ou en ressources humaines) contre 18% des hommes ; elles créent également, plus souvent que les hommes (8 % contre 2 %), dans les activités liées à la santé (notamment les infirmières et les sages-femmes) où elles sont majoritaires (64 % des créations sont le fait des femmes) ; dans les autres régions de France métropolitaine, les créatrices s’orientent plus souvent dans le commerce.

 

Dans les créations d’entreprises classiques, les femmes créent à 70 % des sociétés, moins que les hommes (80%) ; la création individuelle est largement le fait de professions libérales.

 

55 % d’entre elles ont moins de 40 ans au moment de la création de leur entreprise (48 % pour leurs homologues masculins), mais sont plus âgées que les créatrices de province ; noter que 20% (30% chez les auto-entrepreneures) ont moins de 30 ans (16% pour les hommes) .

 

Elles sont plus souvent diplômées de l’enseignement supérieur (63% contre 52).

À l’image de la population active francilienne, les créatrices sont plus souvent ex-cadres (44%) en Île-de-France qu’en province ; 19% professions intermédiaires, 29% étaient employées, 8% ouvrières

 

Avant la création d’entreprise, 11% étaient sans activité professionnelle (personne au foyer, congé parental…), mais plus souvent salariées (46% contre 36% pour les hommes), un peu plus au chômage (34% contre 32%), et nettement moins ex chef d’entreprise ((20% contre 32%).

 

Les créatrices franciliennes citent davantage que les créateurs « la volonté d’indépendance » comme principale motivation (59% contre 55%), mais moins le goût d’entreprendre ou celui d’affronter de nouveaux défis (41% contre 46). Leur objectif principal est davantage d’assurer leur propre emploi (63% contre 54%) que de développer leur entreprise.

 

Les femmes montent moins souvent que les hommes leurs projets seules (22% contre 33) et bénéficient plus fréquemment de l’appui de leur conjoint dans la mise en place de leur projet (34% des femmes contre 15% des hommes) ; elles profitent également davantage des conseils de leur entourage professionnel (client, fournisseur, ancien employeur, groupement, franchise…), et ceux de structure dédiée à la création d’entreprise, ou d’un spécialiste (avocat, conseil juridique, fiscal, expert-comptable).

 

Un quart des créatrices franciliennes démarrent avec moins de 2000€ au total (18% des hommes) ; ces derniers investissent des montants plus importants (9% plus de 160000 € contre 5% des femmes); les moindres montants investis par les femmes peuvent s’expliquer par le choix du secteur d’activité à plus faible intensité capitalistique et par davantage de primocréations.

Les créatrices d’entreprises franciliennes ont davantage recours à l’emprunt bancaire comme source de financement du projet (43% des femmes contre 35% des hommes), représentant 60% de l’investissement.

 

À caractéristiques égales, au bout de trois ans, le taux de survie des entreprises créées par des femmes est équivalent à celui des hommes, mais elles sont aussi plus souvent que les hommes dans des activités plus pérennes (santé).

 

Hommes et femmes rencontrent les mêmes difficultés lors de la création : les formalités administratives, l’obtention d’un financement (moins difficile pour les femmes que pour les hommes 18% contre 21),trouver un local commercial approprié (plus difficile que pour les hommes, 18 contre 12%)

 

Quelques compléments sur les auto-entrepreneures :

38% des auto-entrepreneures déclarent exercer une activité rémunérée dans une autre entreprise (41% des hommes), où la moitié travaille à temps complet (les ¾ des hommes).

– À l’instar des entreprises classiques, les créatrices d’auto-entreprises s’orientent principalement vers les activités de conseil, exerçant plus souvent à domicile que les hommes (57% contre 45) ; plus des ¾ déclarent un chiffre d’affaires au moment de l’enquête.

1/3 citent comme principales difficultés « obtenir des contacts avec la clientèle » et « obtenir des renseignements, conseils et formations », alors que l’accès au financement n’est pas une difficulté majeure (il est vrai que les 2/3 créent avec moins de 5 000€)

– 13% (8% des créateurs) suivent une formation pour monter leur projet.