42% des habitants des quartiers “difficiles” sont pauvres


"Les habitants des quartiers de la politique de la ville La pauvreté côtoie d’autres fragilités", Insee Première N°1593, mai 2016

En France métropolitaine, 4,8 millions de personnes vivent dans les 1 296 quartiers de la politique de la ville (QPV), dont 58% dans les régions Île-de-France, Hauts de France, et Paca; les habitants de ces quartiers comptent en moyenne pour 13% de la population des unités urbaines englobantes (17% en Hauts de France et 8% en Bretagne ou Auvergne/Rhône-Alpes) .  

Dans ces quartiers, la pauvreté (en deçà de 11 871€ annuels en 2012) touche 42% de leurs habitants, soit 2 millions de personnes, ce taux  s’échelonne de 37% en Île-de-France et Corse à 48% en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, alors qu’il est en moyenne de 12% dans les unités urbaines englobant ces quartiers.

Le niveau de vie médian est en France de 12 871€ pour les habitants des quartiers politique de la ville (QPV), avec peu de variation selon les régions (entre 12 119 et 13 663€) et un écart moyen de 35%  avec la population des unités urbaines englobantes.

La population des QPV est jeune, les habitants de moins de 15 ans y dépassant de 6 points celle des unités urbaines englobantes, alors que les personnes âgées de 75 ans ou plus y habitent un peu moins  (– 3 points); la part des résidents de nationalité étrangère y est plus élevée (+ 11points); dans les quartiers d’Île-de-France, cette part atteint 25% (13% pour les unités urbaines englobantes). Les ménages sont davantage constitués de 5 personnes ou plus (+ 6 points), particulièrement en Île-de-France.  

 

1/4 des ménages perçoivent des allocations chômage (8 points de plus). Parmi les personnes ayant un emploi, une sur cinq a signé un contrat précaire (CDD, apprentissage, intérim, stages), contre une sur sept dans les unités urbaines les contenant. Les femmes sont aussi fréquemment sans emploi (58% d’entre elles contre 41%). Le nombre de logements du parc social par ménage est bien plus élevé  (76% y résident contre 24%).  

 

Les difficultés d’insertion sur le marché du travail sont concomitantes avec un déficit de formation et de qualification :  le retard scolaire à l’entrée en sixième y est fréquent (22% contre 12); par ailleurs, 75% parmi les non scolarisés ont un niveau inférieur au bac contre 55%.