L’apport de crédits publics aux entreprises en pôle de compétitivité se serait traduit par une hausse de la R&D interne, avec en moyenne une embauche de 0,9 personne à temps plein dont 58% de personnes très qualifiées.


« L’impact de la participation aux pôles de compétitivité sur les PME et les ETI », INSEE, Economie et Statistique n° 471, 2014

 Mise en place à partir de 2005, la politique des pôles de compétitivité a cherché à développer des écosystèmes locaux d’innovation et des réseaux plus vastes en sélectionnant des thématiques et des territoires biens définis ; ces pôles ont utilisé des subventions pour financer des projets collaboratifs de R&D comprenant des entreprises et des organismes de recherche et de formation. La mise en place des pôles s’est déroulée dans un contexte de fort développement du soutien à la R&D : le passage du montant du crédit d’impôt recherche (CIR) de 1 à 5Md€ entre 2005 et 2009 a joué un rôle prépondérant.

 

Les effets mesurés ici correspondent à ceux de la participation aux pôles et de leur possible amplification par la forte augmentation du CIR.

 

En 2009, les PME et ETI des pôles auraient en moyenne réalisé 116 000€ de R&D de plus que les entreprises similaires restées hors du dispositif ; ce montant équivaut à peu près au surcroît d’aides publiques qu’elles ont reçu sous forme de subventions et de CIR : il n’y aurait eu ni effet d’aubaine ni effet d’entraînement sur les dépenses privées de R&D.

Grâce aux aides reçues, les entreprises auraient significativement augmenté leurs dépenses internes de R&D, mais pas leurs dépenses externes (c’est à dire sous traitées en France ou à l’étranger dans des organismes privés, ou dans des organismes publics) ; cette hausse des dépenses internes se serait concentrée sur le développement expérimental, là où les innovations sont le plus proche du marché.

 

L’augmentation des dépenses de R&D se serait plutôt traduite par une augmentation du nombre d’emplois consacrés à la R&D de 0,9 emploi à temps plein par entreprise en 2009, soit 5,6% de l’emploi en R&D de ces entreprises ; au total sur l’ensemble des entreprises du champ, cela représente 980 emplois à temps plein sur la période 2006 à 2009, dont 570 emplois à temps plein très qualifiés (ingénieurs et chercheurs).

En revanche, il n’y aurait pas eu d’augmentation du chiffre d’affaires ou de hausse du nombre de dépôts de brevets.

Noter que ces entreprises réalisaient déjà plus de R&D avant d’entrer dans les pôles.