Le paiement par carte concerne 53% des paiements scripturaux et 42% des fraudes.


"RAPPORT ANNUEL DE L’OBSERVATOIRE DE LA SÉCURITÉ DES MOYENS DE PAIEMENT, bilan 2018 " Banque de France, observatoire de la sécurité des moyens de paiement, juillet 2019

Source : les données recueillies proviennent :  des 120 membres du Groupement des cartes bancaires CB et des MasterCard et Visa Europe France et de 8 émetteurs de cartes privatives (American Express, Oney Bank, BNP Paribas Personal Finance, Crédit Agricole Consumer Finance, Cofidis, Franfinance, JCB et UnionPay Inter national).

 

La hausse des fraudes entre 2017 et 2018 a surtout concerné les chèques (+52%), plus que les cartes bancaires (+13%), sachant que les taux de fraude sont relativement faibles (en moyenne, 1euro pour 1 612 à 1 980€ de transaction).

⇒ L’importance des différents moyens de paiement

En 2018, ce sont 24,7Md€ de transactions scripturales (tout type d’émetteurs) qui ont été réalisées pour un montant de 27 704 Md€, en hausse au regard de 2017 de 3% pour le nombre de transactions et de 0,4% pour les montants échangés.

 

Les modalités de paiement, en nombre de transactions, sont les suivantes : carte  (53%), prélèvement (17%), virement (16%), chèque (7%, en déclin avec -9% en nombre d’opérations et -11% en valeur), retrait par carte (6%), autre (0,6%); les effets de commerce sont plus que modestes (0,3% des transactions, et 0,9% en valeur), tout comme la monnaie électronique.

En montant, les virements dominent largement (87%), parce qu’il s’agit de montants élevés (paiements des salaires et pensions, paiements inter entreprises, etc.); ils sont suivis par les prélèvements (6%), les chèques (3%), le paiement par carte (2%). 23% des virements sont à destination de l’étranger.

 

⇒ La fraude 

 

La fraude aux transactions scripturales représente un montant global de 1,045Md€ (+36% au regard de 2017), pour 6,7 millions de transactions frauduleuses (+31%).

♦ Le chèque devient le moyen de paiement le plus fraudé (43,1% de la fraude totale pour 450M€ contre 296M€ en 2017, soit + 52%), alors que son utilisation continue de décroître.

♦ Vient ensuite la carte de paiement (42% de la fraude en montant, à hauteur de 38,4% pour les paiements et de 3,6% pour les retraits), ce qui représente 92,4% du nombre de transactions frauduleuses; après une baisse de deux années consécutives, le montant de fraude sur les cartes, est en hausse de 13,4%; la fraude est peu fréquente sur les paiements au point de vente, bien plus sur les paiements à distance.

♦ La fraude au virement est rare (9% du montant de la fraude), mais en hausse (+24%)

Après une année de baisse en 2017, la fraude sur les transactions nationales s’est accrue de 8,4% en 2018. Toutefois, sous l’effet de la croissance des transactions nationales (+ 5,2% en valeur par rapport à 2017), le taux de fraude reste à un niveau relativement bas, quasiment identique à celui de 2017, soit à 0,038% (contre 0,037% en 2017), ce qui représente l’équivalent d’un euro de fraude pour environ 2 600€ de transactions.
En ce qui concerne les transactions internationales, la fraude est en progression de 9,2% en 2018, alors que la croissance des transactions progresse de 13,4%.

 

En définitive le taux de fraude pour 1 euro revient à la carte bancaire à distance (1€ pour 578€), puis le chèque (1€ pour 1 980€), la carte de paiement au point de vente (1€ pour 10 000€), le prélèvement (1€ pour 28 185€), le virement (1€ pour 244 300€).

⇒ Les modalités de fraude

♦ Pour les cartes

L’usurpation de numéros de cartes pour réaliser des paiements frauduleux reste toujours la principale origine de la fraude (66% en montant); les techniques de fraude les plus utilisées pour usurper les numéros de cartes demeurent celles de l’hameçonnage (phishing : envoi de courriels usurpant des logos connus de leurs destinataires, invitant les victimes à se connecter à un site qui s’avère frauduleux pour collecter des données de la carte), et des logiciels malveillants (malwares : logiciel qui permet d’enregistrer les touches frappées au clavier par la victime).
La perte ou le vol de carte demeure la deuxième origine de la fraude (31%); la fraude sur les paiements sans contact résulte seulement du vol ou de la perte de la carte.

La contrefaçon de cartes n’est à l’origine que de 1% des paiements nationaux frauduleux (renforcement de la sécurité des cartes à puce).

Le développement du commerce en ligne a entraîné un usage croissant de la carte pour les paiements à distance, configuration dans laquelle l’impossibilité de recourir à la sécurité embarquée physiquement dans la carte (lecture de la puce et saisie du code confidentiel) nécessite des  dispositifs d’authentification forte du porteur.

 

♦ Pour les chèques,

d’une part, l’utilisation frauduleuse de chèques perdus ou volés (notamment dans les circuits de distribution des chéquiers), en forte augmentation par rapport à 2017 (56% du total de la fraude sur le chèque, contre 44% un an auparavant),

d’autre part la falsification d’un chèque régulièrement émis (33%).

 

♦ Pour les prélèvements

La principale technique est le faux prélèvement, qui consiste en l’émission d’ordres de prélèvement de façon illégitime; une autre technique de fraude a été constatée mais dans une moindre mesure : il s’agit de l’usurpation d’identité.

 

Pour en savoir davantage dans ce rapport de 130 pages : https://www.banque-france.fr/rapport-annuel-de-lobservatoire-de-la-securite-des-moyens-de-paiement-2018