Le constat formulé pour le repositionnement dans l’emploi des bénéficiaires de contrats aidés en 2012 (66% pour le secteur marchand et 36% pour le non marchand) demeure proche de 2011


« Que sont devenues les personnes sorties de contrats aidés en 2012 ? » Dares Analyses N°71, septembre 2014

L’analyse porte sur les 296 000 sortants de CUI en 2012, dont 68 000 dans le secteur marchand et 228 000 dans le secteur non marchand.

 

Six mois après la fin de leur contrat, 36% des personnes sorties d’un contrat unique d’insertion du secteur non marchand (CUI-CAE) et 66% des personnes sorties d’un contrat unique d’insertion du secteur marchand (CUI-CIE), en 2012, sont en emploi ; l’accès à l’emploi durable est plus modeste  (respectivement 57 et 22%), en baisse au regard de 2011 (respectivement 59 et 27%)

 

Lorsqu’ils ne sont pas en emploi six mois après la fin de leur contrat, ils sont le plus souvent au chômage (30% pour les CUI-CIE et 56% pour les CUI-CAE) ; peu choisissent la formation  (2% dans le secteur marchand et 4% dans le non marchand) ou l’inactivité (3% dans le secteur marchand et 4% dans non marchand).

 

Ces différences entre le secteur marchand et le non marchand s’expliquent notamment par les caractéristiques du contrat aidé et le profil des bénéficiaires :

Précisons que les CUI-CIE sont pour 43% d’entre eux dans des entreprises de moins de 10 salariés, pour 43% dans des entreprises de plus de 10 salariés ; 80% étaient en CDI ; les ¾ à temps complet.

Alors que les CUI-CAE sont 27% dans des associations, 22% dans une collectivité territoriale, 21% dans un établissement public et 22% dans des entreprises ;  61% en CDD et la moitié à temps partiel.

 

70% des CUI-CIE sont à durée indéterminée alors que les CUI-CAE n’ont pas vocation à être pérennisés dans le secteur non marchand ; 53%  des CUI-CIE sont restés chez le même employeur ; les ¾ travaillent à temps complet. En revanche, le taux d’insertion dans l’emploi de ceux passés par un CDD est près de 20 points inférieur à un CDI (53 contre 72% dans l’emploi et 40 contre 64% dans l’emploi durable).

 

Dans le secteur non marchand, 17% ont rompu leur contrat avant son terme, 2 fois sur 3 à leur propre initiative (ou en accord avec l’employeur), le plus souvent parce qu’ils ont trouvé une meilleure opportunité d’emploi. Parmi les salariés arrivés au terme de leur contrat aidé, 18% sont employés par l’organisme dans lequel ils ont effectué leur CUI-CAE, 16% ont trouvé un emploi chez un autre employeur, majoritairement dans le non marchand ; 1/4 ont commencé un nouveau contrat aidé, 33% ont  trouvé un CDI ;  66% se retrouvent au chômage.

 

Le taux d’insertion dans l’emploi croît avec le niveau de diplôme, particulièrement dans le secteur non marchand, où l’écart de taux d’insertion est en moyenne de 28 points entre les sortants qui ont un diplôme supérieur au baccalauréat et ceux qui ont un niveau inférieur au CAP. Il est plus important pour les moins de 26 ans, en raison d’un niveau de diplôme plus élevé et d’une moindre ancienneté au chômage.

Par contre, les bénéficiaires de minima sociaux s’insèrent plus difficilement (-13 points dans le secteur marchand et -11 points dans non marchand), étant plus souvent chômeurs en fin de droit, adultes handicapés, parents isolés ou personnes n’ayant jamais travaillé.

 

Sexe

Age

Niveaux formation

Minimum

social

Ensemble

Femmes

Hommes

<26 ans

26-49

>50 ans

<CAP

CAP-BEP

Bac

>bac

CUI-CIE

67

65

66

66

66

61

64

68

73

53

66

CUI-CAE

39

31

40

34

35

24

34

43

52

25

36

                       

 37% des sortants de CUI-CAE et 23% des sortants de CUI-CIE déclarent avoir été formés pendant leur contrat aidé. 46% des sortants de contrats aidés du secteur non marchand et 27% du secteur marchand déclarent avoir bénéficié d’un tutorat (suivi par une personne particulière chez leur employeur).

La probabilité d’avoir été formé ou accompagné augmente avec le niveau de diplôme. Dans le secteur non marchand, elle est également plus élevée dans le secteur associatif que dans les collectivités territoriales, dans le secteur marchand, ce sont les salariés des établissements de plus de 50 salariés qui sont le plus souvent formés et accompagnés.

 D’après les déclarations des sortants de 2012, 79% des formations ont duré plus de 8 heures et 28% plus de 35 heures ; pour près de la moitié, les formations suivies par les sortants de CUI ont consisté en une adaptation au poste de travail et permis l’acquisition de nouvelles compétences, tandis que les peu diplômés bénéficient plutôt de remises à niveau dans les matières générales.

 

Le tutorat a majoritairement consisté en une présentation des tâches à réaliser et des règles de l’entreprise ou de la structure ; dans plus de la moitié des cas, le tuteur a également aidé le bénéficiaire sur son poste : 85% des sortants ayant bénéficié d’un tutorat en CUI-CIE et 72% en CUI-CAE déclarent avoir été suivis par leur tuteur au moins une fois par mois.

 

83% des sortants de CUI ayant suivi une formation et 87% de ceux ayant été suivis par un tuteur ont trouvé cela utile ; les salariés ayant bénéficié d’une formation pendant leur contrat aidé sont une fois et demie plus souvent en emploi six mois après la sortie que ceux n’en ayant pas bénéficié.

 

La loi instituant le CUI a rendu obligatoire la désignation d’un référent externe par le prescripteur ; pourtant, seuls 14% des CUI-CIE et 30% des CUI-CAE déclarent avoir été suivis par une personne extérieure à la structure d’accueil (conseiller Pôle emploi, mission locale, référent RSA…) ; les allocataires du RSA, les travailleurs handicapés, les salariés de nationalité étrangère et les personnes faiblement diplômées sont davantage suivis par un référent emploi ou social, tout comme les jeunes et les CDD, publics qui toutefois ont moins de chances d’occuper un emploi six mois après la sortie de l’emploi aidé

 

37% des bénéficiaires sortis en 2012 considèrent que leur situation professionnelle est meilleure après leur passage en contrat aidé : la majorité de ceux en emploi contre 17% des personnes qui sont au chômage.

À l’inverse, 16 % des sortants considèrent que leur situation professionnelle s’est détériorée (personnes au chômage ou inactives), mais 84% émettent une opinion favorable sur au moins un aspect de leur passage en contrat aidé.

 

Que ce soit dans le secteur marchand ou dans le non marchand, les bénéficiaires estiment qu’il leur a permis d’améliorer leur situation financière (70%) et la moitié d’entre eux déclarent y voir désormais plus clair sur leur avenir professionnel ; pour plus d’un tiers cela a permis de se faire des relations utiles pour trouver un emploi ; enfin, pour les trois quarts, cet emploi a été l’occasion d’acquérir une expérience professionnelle, de se sentir utile et de reprendre confiance ; ces points sont particulièrement mis en avant par les personnes ayant bénéficié d’un CUI-CAE, qui ont globalement une opinion plus positive sur leur passage en contrat aidé que les sortants de CUI-CIE ; parce que plus éloignés de l’emploi, ils ont  le sentiment que le contrat aidé leur a permis de rompre une trajectoire d’exclusion.